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Gates, le remplaçant de Rumsfeld connaît bien les mollahs
10.11.2006

Après l’annonce des résultats à mi-mandat, George Bush a annoncé la démission du secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, et son remplacement par Robert Gates, ancien chef de la CIA qui sera chargé d’apporter « une perspective nouvelle et un nouveau regard » sur la politique suivie en Irak.



Robert Gates, qui fut le directeur de la CIA de 1991 à 1993, est également crédité d’un rôle actif dans l’Irangate (Iran-contra). Sa nomination ouvre la voie à des arrangements avec le régime des mollahs comme le souhaitent les démocrates afin de rapatrier les troupes au plus vite et satisfaire leurs promesses électorales afin de gagner les présidentielles de 2008. Gates est par ailleurs, avec Brzezinski, le co-auteur d’un rapport écrit sur l’Iran en Juillet 2004 pour le Council of Foreign Relations.

Qui est Brzezinski ? | Sur les recommandations de Brzezinski, alors conseiller de la sécurité nationale Jimmy Carter, la CIA avait commencé à livrer des armes aux moudjahiddines afghans six mois avant l’intervention Soviétique en 1980. Brzezinski se félicite publiquement d’être à l’origine de l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1980. Brzezinski a reconnu les faits dans un entretien que nous avons publié sur le site dans un article consacré au rôle actif de Brzezinski dans la révolution islamique en Iran.

Brzezinski est considéré comme l’architecte du projet intitulée Ceinture Verte dont l’objectif était d’utiliser l’Islam pour abattre les Soviétiques. La République Islamique d’Iran est le bébé de Brzezinski. D’ailleurs l’anecdote sur les livraisons d’armes aux moudjahiddines afghans provient des mémoires de Robert Gates dont le nom semble indissociable de Brzezinski.

Brzezinski travaille au Council of Foreign Relations qui est lié à Chatham House, l’organisation qui a très récemment invité Khatami à Londres afin de promouvoir son concept de démocratie islamique. Le Council of Foreign Relations et le Chatham House travaillent en tandem pour la promotion des réformateurs et des (faux)-dissidents du régime des mollahs aux Etats-Unis et en Europe. D’ailleurs le Rapport Brzezinski-Gates [1] dénigre systématiquement les opposants en exil et présente les faux-dissidents comme la seule alternative pour l’Iran.

Dans ce rapport rédigé un an après la découverte du programme nucléaire iranien après 18 ans de dissimulation, les deux auteurs recommandent le dialogue avec les mollahs car l’Iran représente un défi et une opportunité pour les Etats-Unis. Brzezinski étant le gourou de la diplomatie des Démocrates US (& ex-conseiller du candidat Kerry), il n’est pas surprenant que la nomination de Gates ait reçu l’approbation des démocrates.

Il est donc probable que l’on entende à nouveau parler des recommandations de ce Rapport et des conclusion de la commission bipartisane, coprésidée par James Baker et Lee Hamilton, commission à laquelle avait participé ce même Robert Gates.

Le Rapport Baker proposait tout simplement d’impliquer les fauteurs de troubles qui sont l’Iran et la Syrie dans le processus politique irakien dans un rôle pacificateur afin de ramener le calme à Bagdad !

Cette option a été baptisée la « Stabilité d’abord ». D’une manière artificiellement simpliste, le Rapport Baker évite d’établir un lien entre le chaos irakien et la crise nucléaire iranienne ou le renouvellement des activités du Hezbollah. James Baker a même déclaré : « Je crois personnellement qu’il faut parler à ses ennemis. Ni les Syriens ni les Iraniens ne veulent le chaos en Irak », alors que ceci est le coeur même du problème !

Le Rapport Baker prévoit aussi un plan B qui recommande un retrait graduel des troupes américaines dans des bases autour de l’Irak d’où elles pourraient continuer à intervenir. Ce plan B est intitulé : « Redéploiement et Endiguement » et équivaut à livrer l’Irak aux mollahs, à leurs alliés syriens et au Hezbollah, le nouveau héros de l’islam frondeur. Il y a donc la solution négociée et la solution de fuite précipitée.

De prime abord le plan Baker apparaît comme étant le résultat des réflexions de quelques-uns qui ignoreraient les enjeux régionaux. En réalité, ce Rapport est la suite du Rapport Brzezinski-Gates. Le rapport Baker a pour objet l’Iran et non l’Irak. Ce plan est une refonte de la diplomatie américaine au Moyen-Orient et une tentative pour récupérer le régime des mollahs afin que l’Iran ne soit absorbé par la Russie et ne devienne le levier de ses politiques les plus inavouables au Moyen-Orient et en Asie Centrale. Le rapport Baker recommande d’arrêter de mettre l’accent sur la démocratisation et le changement de régime car selon ses auteurs, « il serait déraisonnable de vouloir stabiliser l’Irak et en même temps vouloir déstabiliser l’Iran et la Syrie. »

Il y a donc de l’arrangement dans l’air pour satisfaire le régime des mollahs qui demande des Garanties de Sécurité pour le Hezbollah, son arme de dissuasion régionale. Elles lui seront accordées (sauf événement inattendu) et Israël a des soucis à se faire. Gates est le personnage clef, ami de Brzezinski et agent actif de l’affaire Iran-Contra : il apportera ses connaissances et ses relations iraniennes pour arriver à un accord avec les mollahs.

L’Amérique recule devant un ennemi qui a de multiples atouts dans son jeu dont le plus important est l’opposition à toute sanction de ses partenaires commerciaux qui siègent au Conseil de Sécurité (p5 moins les Usa). Cette nomination est une très mauvaise nouvelle pour les iraniens qui attendaient de l’aide de la part des américains pour renverser un régime à bout de souffle.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

<HTML>Pour en savoir + sur l’Arrangement !
- Iran : Rice fait les yeux doux au Hezbollah
- (30.10.2006)

<HTML>L’amorce de cet arrangement programmé :
- Le N°2 de la diplomatie Américaine prône le dialogue avec les mollahs !
- (27.07.2006)

| Mots Clefs | Décideurs : Robert Gates |

[1Le Rapport Brzezinski-Gates | Les auteurs ont acquis la certitude que malgré les mouvements politiques et l’insatisfaction populaire, l’Iran n’est pas à la veille d’une autre révolution. Aussi c’est un devoir pour les USA d’adopter une politique que l’on décrira comme un engagement limité et sélectif avec l’actuel gouvernement iranien. La politique américaine à l’égard de l’Iran doit autant être incitative que punitive. Les sanctions unilatérales n’ont pas obtenu de résultats. Au contraire, selon ce rapport, il faut développer les relations commerciales avec l’Iran et commencer les fomalités d’entrée dans l’OMC.

Les USA doivent défendre la démocratie en Iran sans évoquer un changement de régime. Les USA doivent promouvoir l’évolution politique et encourager le développement des institutions démocratiques au sein du régime actuel. Et finalement, les auteurs recommandent l’ouverture d’un dialogue direct entre les USA et l’Iran sur des éléments de stabilisation dans la région.

Certes le texte évoque l’implication iranienne dans les conflits alentours, et spécialement en Afghanistan et en Irak, mais il propose de négocier avec Téhéran pour résoudre le problème irakien. (source en anglais | PDF) |