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L’Iran s’offre aux touristes et aux groupes hôteliers
07.10.2006

La dernière idée lumineuse des dirigeants est celle de faire venir des touristes pour visiter les sites nucléaires, histoire de prouver leur côté éminemment pacifique. Les visites guidées existent partout pour les plus jeunes, mais une visite scolaire n’a jamais transformé un camp militaire en Disneyland.



Nombreux sont les pays dans le monde qui se servent du tourisme pour faire croître leurs devises, pour mieux se faire connaître et ainsi développer le chiffre de vente des spécialités locales. En revanche, dans les pays totalitaires, le tourisme a une place de choix : il est censé donner une meilleure image du pays et de ses dirigeants. Le tourisme nucléaire des mollahs nous incite à parler du tourisme en Iran car les touristes qui s’y rendent se donnent bonne conscience en se persuadant qu’ils contribuent à ne pas isoler une population avide d’ouverture. Ils ne font qu’enrichir les mollahs et dégoûtent la population.

La république islamique d’Iran aime le tourisme et s’en sert pour tenter de relativiser la mauvaise image de ce « beau » pays « qui fait rêver » (arguments touristiques oblige !) Cet amour des touristes le pousse d’ailleurs à les faire accompagner pas à pas par de gentils guides polyglottes. Les voyages organisés sont légion et des groupes de touristes sont acheminés en Iran et améliorent directement les finances des mollahs qui détiennent hôtels, centres de thalasso, golfs et autres installations (interdites au commun des iraniens, sauf à ceux membres d’une certaine nomenklatura). Ces équipements appartiennent aux mollahs ou aux pasdarans, directement ou par l’intermédiaire de fondations qu’ils président. D’ailleurs, le régime compte ouvrir 142 hôtels supplémentaires avec l’appui de grandes chaînes internationales avec lesquelles des discussions sont engagées : une manière de créer un nouveau lobby anti-sanctions.

Le golf est aussi la nouvelle vitrine du régime de Téhéran, et maintenant chaque journaliste qui vient en Iran est invité à visiter les terrains de golf. On en arrive à nous faire croire dans certains médias que tous les iraniens y jouent alors que l’inscription est au même tarif que sur les greens de France, sauf que le salaire moyen iranien n’a rien à voir avec le salaire moyen français. Les journalistes peuvent toujours interroger les golfeuses et les golfeurs iraniens qui sont très souvent apolitiques ! On a connu la même chose, il y a quelques années, lorsque les mêmes médias complaisants nous faisaient croire que tous les jeunes de Téhéran faisaient du ski sur les pentes enneigées du nord de la capitale... et nombreux furent les Européens à le croire, rêvassant d’un week-end à Téhéran pour dialoguer avec les iraniens si choux. Pourquoi se priver d’une si bonne opération publicitaire, les mollahs appliquent les mêmes recettes au golf.

Dans le domaine touristique toujours, il est vrai que le potentiel de l’Iran est énorme, entre la diversité des climats, des reliefs, des coutumes, de l’alimentation. Les perspectives sont tellement énormes que même une organisation d’opposition, qui se plait à se déclarer comme la seule opposition, a réussi l’exploit de vendre des concessions à des groupes hôteliers dans le cas où elle prendrait le pouvoir ! (Est-ce du financement du terrorisme d’ailleurs ?)

Autre tourisme en Iran, celui des chasseurs, prêts à dépenser 4000 € pour (selon les prospectus) chasser durant cinq jours la bécasse sur le territoire iranien ou d’autres animaux qui étaient protégés avant la révolution et placés sous la responsabilité de la Protection Animalière (organisme présidé par le frère du roi). Les animaux ne jouissant d’aucun droit dans l’Islam, la république éponyme les considère comme une bonne source de revenus et les met à la disposition de ces amateurs de la gâchette.

Tourisme encore, celui qui sévit sur l’île de Kish vendue comme la vitrine de l’Iran des libertinages. Cependant précisons qu’il s’agit de la liberté de porter le voile et qu’il n’existe plus de plages réservées aux étrangères parce que jugées trop osées... Pensez donc, ces hérétiques en bikini !!!

Le régime de Téhéran comptait se servir de Kish pour faire concurrence à Dubaï, mais pour l’heure, même les iraniens préfèrent encore aller dans les émirats. Et pour changer, il y a sur Kish un projet d’un golf gigantesque avec des tarifs en adéquation et l’on parle également de la création d’une île artificielle comme sur l’autre rive du Golfe Persique... Tout cela sans compter que pour rentabiliser la chose, les mollahs accolent à ce lieu une zone industrielle franche. Quel plaisir que d’aller en villégiature, et depuis les plages artificielles de cette île enchantée, quel plaisir aussi de voir passer pétroliers, portes containers et contrebandiers en zodiac, les pieds dans les huiles grasses des moteurs langes ! C’est les bretons qui pourront sans peine récupérer ces touristes mazoutés.

Revenons un instant au tourisme nucléaire, la version sans doute améliorée de la visite guidée scolaire. Espérons que les petits curieux qui se hasarderont à pénétrer sous bonne garde dans ces lieux ne finiront comme hôtes permanents des mollahs pour une durée symbolique de 444 jours afin de servir de bouclier humain pour protéger les mollahs contre d’éventuelles attaques. L’annonce de ce nouveau genre de tourisme avait été faite par un certain Mashaï, responsable du tourisme islamique : Mashaï excité comme une puce déclara qu’Ahmadinejad avait donné son feu vert pour les visites, sans préciser quels sites car officiellement l’Iran a seulement 2 sites nucléaires (Natanz et Arak).

Officieusement les installations nucléaires iraniennes seraient disséminées sur tout le territoire, cela représentera un sacré périple pour les touristes, et à n’en pas douter une simple semaine ne suffira pas. Le plus drôle est l’argument publicitaire utilisé par ce milicien improvisé ministre : « il y avait bien des touristes pour visiter Tchernobyl, alors pourquoi pas les installations iraniennes ! »

Voici un argument qui ne manque pas de peps, mais le rapprochement pourrait en refroidir quelques-uns qui se tourneront pour les sensations fortes vers ce qui fait actuellement la réputation touristique du régime des mollahs : la prostitution juvénile via un mariage librement consenti entre deux adultes de plus de 9 et 15 ans.

Au passage, tous les ministres, écrivains, artistes ou sportifs [1] qui se rendent en Iran sans parler de ce sujet, sont aux yeux des iraniens coupables de non-assistance à un « grand peuple » qui a autant de droits que les bécasses livrées aux touristes chasseurs payeurs et sans âme.

Avant 1979, l’Iran recevait entre 700 et 900 000 touristes par an. Après 1979, l’Islam intégriste, les restrictions sur les visas, l’anti-occidentalisme et la Guerre Iran-Irak ont fait chuter ce chiffre à moins de 60 000 en 1984, ce chiffre est depuis lors en constante augmentation, mais on estime (en l’absence de données officielles vérifiables) que le nombre de touristes étrangers serait de l’ordre de 250 000 personnes / an, ce qui place l’Iran aux alentours de la 70° destination au monde. Parmi eux la majorité sont des touristes arabes (chiites) allant en pèlerinage sur les lieux saints du chiisme. L’impact du tourisme est négligeable sur l’économie iranienne.

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[1Ceux qui fricotent avec les mollahs : Mansour Bahrami, Bjorn Borg, Henri Leconte, Emilio Sanchez, Mikael Pernfors : tournoi d’exhibition en 2003 à Téhéran.