Edito. | Le Quai d’Orsay n’est encore tout à fait certain que le régime des mollahs se soit conformé à la résolution 1696 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Rappelons que cette résolution l’enjoignait de suspendre l’enrichissement au 31 août dernier et que Téhéran persiste à refuser toute suspension de l’enrichissement ou toute remarque sur la production du Plutonium, d’ailleurs il ne doit pas se soucier sur ce point car ni l’AIEA, ni le Conseil de sécurité et ni les nombreux partenaires commerciaux de l’Iran ne lui reprochent cette autre activité où il ne subsiste aucun doute quant à sa nature militaire.

Pourtant, l’attitude de la France n’est pas surprenante et la diplomatie française est remarquablement immobile : la France cherche tous les moyens possibles et imaginables pour retarder, voire neutraliser le caractère contraignant de ces sanctions. Et d’ailleurs, la France manque d’imagination et répète les mêmes propos et sans doute après avoir évoqué ces trois caractéristiques, nous aurons bien sûr droit à la nécessité d’une unanimité au sein du Conseil de Sécurité, autant de conditions difficiles à appliquer qui feront durer les débats interminablement et accorderont des nouveaux délais aux mollahs. Tout est bon pour faire du sur place y compris la transmission à Solana de la dernière proposition des mollahs qui avait déjà été refusée par tous les pays en mars 2006.

Paris est devenu une partie du problème et entend persister dans cette voie car il ne veut pas établir un lien entre l’Iran, le Hezbollah et le Liban. Les mollahs veulent des Garanties de Sécurité et les Français veulent les leurs donner mais le hic est que par Garanties de Sécurité, les deux parties n’entendent pas les mêmes choses.

La France veut garder les mollahs au pouvoir pour Garantir ses contrats et les mollahs veulent le Liban pour Garantir leur rôle de nuisance planétaire. Le Liban Hezzbollahisé est l’anschluss des mollahs. En accordant de nouveaux délais aux mollahs, la France leur permet de s’approcher de leur objectif et de sanctuariser un régime terroriste et d’obtenir une totale impunité pour son bras armé au Liban.

Contrairement à ce que veut la France, c’est-à-dire garder les mollahs pour Garantir ses contrats iraniens, l’objectif des sanctions doit être de renverser les mollahs et pour cela, ces sanctions ont besoin d’être foudroyantes, massives, irréversibles : pour débarrasser la région de leur main mise et permettre à l’Iran et à l’Irak de se reconstruire. Il y aura alors des marchés pour la France, qu’elle se rassure.

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NB | La France peut aussi continuer dans cette voie et faire le jeu de la Russie qui une fois « maîtresse du Golfe Persique et de l’Iran », contrôlant ce pays charnière, fera à Total ce qu’elle fait actuellement à Shell. Et cela aussi sera foudroyant et irréversible du côté russe, et paraîtra bien disproportionné du côté français. Mais que pourra la France contre un pays qui contrôle sa plus grande société d’armement, possède 30 fois sa capacité nucléaire, des effectifs armés 4 fois supérieurs à la sienne et lui fournit 30% de son gaz ? rien.