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Iran : Le comeback du petit-fils de Khomeiny
21.06.2006

Certains ont vu dans les propos de Hossein Khomeiny un appel à ce que les USA envahissent l’Iran pour mettre en place une démocratie afin de remplacer la mollacratie instaurée par son grand père Rouhollah Khomeiny.



En fait l’appel de Hossein Khomeiny a été prononcé lors des cérémonies du 17e anniversaire de la mort de l’Ayatollah et l’orateur a commencé par reconnaître les bienfaits d’une révolution islamique !

Les divers membres de la famille Khomeiny se sentent quelque peu dépossédés de la révolution. S’estimant comme les descendants d’une dynastie (religieuse), ils ne peuvent que constater leur mise à l’écart progressive. Le fils du fondateur de ce régime, Ahmad (l’oncle du lanceur d’appel), à la mort de son ayatollah de père, se voyait investi du rôle de gardien du dogme, mais il mourut mystérieusement peu après avoir aidé Rafsandjani à mettre en place Khamenei.

Depuis, le clan Khomeiny a quelque peu été laissé en chemin. D’ailleurs Hossein Khomeiny (connu pour sa dépendance à l’opium) n’en est pas à son premier coup d’essai : en 2004, alors âgé de 46 ans, il avait qualifié le régime iranien de « pire des dictatures ». Il avait quitté son lieu de résidence de Qom pour s’établir à Nadjaf en Irak. Il avait déclaré que le Guide suprême Ali Khamenei et Rafsandjani, actuel responsable du Conseil pour les intérêts supérieurs du régime, « ainsi que tous ceux qui ont pris le pouvoir » depuis l’époque de son grand-père, « avaient exploité le nom de l’Ayatollah Khomeyni et le nom de l’islam afin de perpétuer leur règne tyrannique ». Et il avait alors manifesté son soutien aux « réformateurs » et prétendu avoir le soutien des Pasdaran, et fait incroyable, il était partant pour toute sorte d’alliance !

Les Américains avaient alors cru en ses chances et l’avaient convié à Washington [1], une rencontre eu même lieu entre ce personnage innattendu et Reza Pahlavi, décidemment très tolérant. Mais tous le monde a vite déchanté face à ses propos incohérents, son absence d’alliés intérieurs et son incroyable attrait pour les produits opiacés. Depuis HK dit un peu tout et son contraire. En 2004, il appelait à établir un pouvoir laïque avec l’aide des miliciens islamistes. Et en 2006, il réclame l’abdication de Reza Pahlavi, une demande qui figure en tête des demandes des mollahs vis-à-vis du fils du Shah, ce dernier demeurant le principal contre-pouvoir légitime à leur pseudo-république. Car une telle abdication changerait la configuration de l’opposition et éliminerait une alternative actuellement populaire auprès des iraniens.

Le comeback de Khomeiny Junior est le signe d’un certain essouflement du régime. Ce dernier sonne le rappel des troupes et aligne les diverses facettes de la dissidence interne. Si le régime des mollahs aime afficher ses étudiants et journalistes dissidents, ses mollahs dissidents et turbulents, il aime également avoir ses « people ». Comme chez nous, les « people » se fabriquent par des évenementiels et l’appel de Hossein Khomeiny en est un. Les show médiatiques autour de la persécution de Ganji, Ebadi ou Jahanbegloo en sont d’autres exemples.

Cependant tous ces braves gens retrournent vivre en Iran, défendent son nucléaire et l’héritage de Khomeiny alors qu’au même moment, un homme qui passe un coup de fil pour parler à une Télévision de l’opposition est condamné à une peine lourde de prison.

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[1Khomeiny Junior en 2004 : («Iran a besoin de démocratie (source) |