Il est nécessaire de rappeler ce que faisaient les gardiens de la révolution aux opposantes emprisonnées dans les prisons de M. Khomeiny. Ces Gardiens de l’islam au pouvoir avaient pour mission de violer la prisonnière vierge pour souiller son corps car un corps qui a failli à la sacro-sainte chasteté est privé de paradis et ira brûler en Enfer. Alors, une heure avant la mise à mort, la condamnée était mariée à un gardien de la révolution qui lui faisait goûter aux joies de la jouissance masculine, selon l’expression consacrée par ces Pasdaran. Le mariage en islam ne peut être prononcé sans que « le mari » ne paye une dot à son épouse.

Le matin, quelques heures après les mises à mort, le milicien se rendait au domicile de la famille de la victime et annonçait aux parents tremblant pour la santé de leur fille : « je suis venu vous remettre le dot de votre fille qui brûle en enfer car elle a connu dans ma couche les joies de la jouissance d’un homme, moi ». Une histoire sordide que de nombreux iraniens ont eu à vivre, tous ceux qui avaient un être cher arrêté au hasard des rafles, au hasard de l’envie de posséder une femme.

Ganji a reçu son prix de la Plume d’or de la liberté, devant une assistance debout pour l’ovationner : il l’a dédiée à « tous les dissidents iraniens et combattants de la liberté ».

Selon le dossier de presse : « le journaliste, libéré en mars après avoir purgé une peine de six ans de prison, a estimé qu’il fallait pardonner ; mais ne jamais oublier ! Dans un discours très humaniste, où les références à Jésus, Kant ou Sartre étaient nombreuses.

Pardonner, mais ne jamais oublier ! voici de belles paroles qui font référence à sa propre fausse détention pour fabriquer de toutes pièces un dissident. Mais il y a aussi un message subliminal dans ce slogan : passons l’éponge sur le passé criminel de violeurs et d’égorgeurs de miliciens qui regrettent.

Désolé, mais nous n’oublierons et ne pardonnerons pas. Nous voulons juger ces violeurs, ces égorgeurs et nous voulons les mettre en prison. Nous ne voulons pas escamoter les crimes et effacer leurs victimes, elles ont existé et souffert l’humiliation d’un viol et la douleur de mourir loin de tous par la main de leur violeur sous le regard salissant d’autres crapules qui attendaient leur tour pour faire goûter la joie de la jouissance d’un homme à d’autres condamnées. Car chers lecteurs aux chastes oreilles, ces horreurs se passaient dans la cellule de la suppliciée devant les autres.

Nous avions signalé le départ de Ganji pour Moscou et attendions avec impatience son discours en ayant la certitude qu’il ferait une gaffe. Ganji a beau citer Jésus, Kant ou Sartre, il reste le salaud qui n’a aucun respect pour le corps d’une femme : Pas un mot pour les victimes du régime et surtout pas un mot à propos de Zahra Kazemi, journaliste, iranienne, exilée, courageuse au point de revenir en Iran pour informer ; arrêtée, molestée, violée par plusieurs hommes comme lui des services des renseignements des pasdaran, achevée à coups de botte dans le visage.