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Washington Times : Les Allemands accroissent leurs investissements en Chine
23.05.2006

Les investissements directs des entreprises allemandes en Chine ont atteint un niveau record en 2002, plaçant l’Allemagne devant la Grande-Bretagne comme premier investisseur européen dans ce pays et laissant clairement apparaître une hausse des prochains investissements.



Selon un centre d’étude d’une banque allemande, les investissements allemands en Chine devraient doubler d’ici à 2010 passant de près de 8 milliards d’Euros à près de 20 milliards.

Et pourtant selon cette même banque, les investissements allemands en Chine ne représentent que 1.2% des investissements à l’étranger de l’Allemagne, la plaçant (par rapport) loin derrière les investisseurs Sud Coréens, Japonais ou Américains. La majorité des investissements externes de l’Allemagne allant toujours vers l’Europe et les USA où elle investit chez chacun près de 40% du total. Et en Asie, c’est encore le Japon qui attire le plus les investisseurs allemands, bien que les investissements en Chine se développent à pas de géants.

Un certain nombre de facteurs poussent les entreprises allemandes à investir en Chine et l’un des plus motivants est le gigantesque marché intérieur chinois. En 2001 on estimait que la Chine disposait d’au moins 78 millions de consommateurs avec un haut pouvoir d’achat, c’est-à-dire plus qu’en Allemagne et ce n’est qu’un début. La chambre de commerce allemande en Chine estime que la Chine aura 700 millions de consommateurs à haut pouvoir d’achat à l’horizon 2015. Et quand on parle de haut pouvoir d’achat, on comprend ceux qui ont les moyens de s’acheter autre chose que les produits de consommation courante.

Immédiatement derrière le potentiel attractif du marché intérieur chinois se trouve le coût du travail très bas de la Chine qui est un élément décisif pour les firmes allemandes. En 2002 plus de 80% des investissements allemands en Chine étaient à destination de l’industrie. Face au coût du travail allemand réputé pour sa cherté, le coût du travail chinois agit comme un aimant et nombreuses sont les entreprises allemandes qui négocient pour délocaliser leurs productions.

L’adhésion de la Chine en 2001 au traité de l’OMC a aussi été incitative pour les investissements allemands et même si d’après la chambre de commerce allemande en Chine la moitié des sociétés allemandes en Chine ne sont pas satisfaites des conditions d’entrée de la Chine à l’OMC, elle considère déjà cela comme une aubaine. Un accord germano-chinois de 2003 signé par Gerhard Shroedder pour la protection de l’investissement a aussi donné des motivations supplémentaires pour que les hommes d’affaires reconsidèrent leur point de vue sur la Chine

Mais il existe encore bien des barrières qui retiennent les investisseurs allemands en Chine. L’incertitude sur les lois du pays, la non-protection des droits intellectuels en font notamment partie. Le manque de transparence a aussi été très souvent cité par les Allemands, de même que l’absence de données fiables sur le pays, d’informations vérifiées et vérifiables. Sans compter la dimension de la Chine, les différentes cultures, les différentes langues qui sont autant d’obstacles qui se dressent devant les Allemands dans leur conquête du marché chinois. Le prix élevé (relativement) des matières premières et de l’électricité ont aussi contribué à dissuader certains investisseurs germaniques, la Chine est encore en train de développer ses capacités électriques et pour l’instant elle en manque encore ce qui oblige certaines entreprises à cesser de travailler lors des heures de pointe d’utilisation du réseau électrique du pays. De surcroît les Allemands sont arrivés tard sur le marché et doivent faire face à la concurrence d’autres entreprises étrangères déjà présentes en Chine mais aussi à la concurrence de nouvelles entreprises chinoises qui se développent.

Déjà le surinvestissement dans certains secteurs en Chine a fait chuter les profits dans certaines industries. La productivité chinoise a aussi décrue et pourrait bien être rattrapée par celle des USA en termes de production pour un investissement donné. D’autre part l’Europe de l’Ouest a un avantage pour les investisseurs allemands, la proximité culturelle et géographique est un plus, néanmoins alors qu’en 1995 l’Allemagne ne vendait à la Chine que 17% de ce qu’elle vendait à l’Europe de l’Ouest, e chiffre est passé à 23 % en 2001 et continue de croître. D’ailleurs 1/3 des sociétés allemandes interrogées par la chambre de commerce allemande en Chine ont dit que la Chine représentait une part essentielle et vitale de leurs affaires et de leurs stratégies commerciales, un autre tiers considère la Chine comme importante mais pas à n’importe quel prix et enfin le dernier 1/3 n’accorde qu’une petite importance à la Chine. La plupart des spécialistes s’accordent pour dire que ce dernier tiers va disparaître dans les années à venir.


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