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4 - 18.05.2016
Iran : La semaine en images n°428
Le cinéma des mollahs !

Dernièrement les mollahs ont une suite de désillusions graves. Le 11 février dernier, le le 37e anniversaire de la révolution islamique a réuni une centaine de figurants, ce qui voulait dire qu’elle avait été boycottée par le peuple, cela va de soi, mais aussi par les responsables de tous poils, aussi bien les supposés alliés politiques des mollahs (les réformateurs) que leurs rivaux les fondamentalistes. Ils ont perdu toute illusion quant à la possibilité de se maintenir au pouvoir.

Par ailleurs, les mollahs n’ont pu épuiser ces tensions grâce au plan de Parlement divisé (sans majorité absolue) et les orienter contre leurs engagements de Vienne et provoquer l’escalade nécessaire pour leur propre chantage diplomatique. Les groupes rivaux (les fondamentalistes et Rafsandjani) refusaient de jouer le jeu en restant focalisés sur l’opposition à Rohani, promettant un Parlement hostile et à leur propre bénéfice ! Ils ont perdu toute illusion quant à la possibilité de se manipuler leurs rivaux et garder le contrôle des marchandages pour s’assurer une fuite en toute sécurité.

Enfin, les mollahs & associés ont gravement échoué sur le plan répressif car ils n’ont pu trouver des sympathisants pour empêcher la contestation populaire par la levée de voile lors de la Fête du Feu de cette année et ont ainsi perdu l’illusion de pouvoir résister en cas d’une action populaire plus forte.

Washington, inquiet par la situation qui pouvait entraîner la chute de l’islamisme indispensable à ses projets régionaux, avait repris ses médiations en se montrant implicitement ouvert à une évolution du régime au lieu d’une révolution de couleur (bénéfique au peuple). Ils avaient aussi pris les dispositions pour réanimer le projet du gazoduc Nabucco pour obtenir le soutien des Européens et neutraliser les 5-1 et aussi pour rémunérer les mollahs.

Mais les mollahs n’avaient pas osé cette petite ouverture de peur que le peuple puisse trouver la possibilité de manifester contre eux. Les Européens avaient aussi refusé la miette que leur jetait Washington. De plus les Arabes menés par l’Arabie Saoudite avaient tenté de contrer le deal en insistant sur le terrorisme régional des mollahs !

Washington avait alors tenté de passer en force devant ces obstacles en évoquant la levée de son embargo sur le dollar et l’accès au circuit du dollar (pour obtenir l’adhésion des Européens), puis sa propre entrée en scène par un possible contrat de Boeing avec les mollahs, signifiant la normalisation des relations entre les deux pays, un processus d’ouverture et de « démocratisation reconnue par Washington » permettant aux mollahs et associés d’espérer une certaine immunité et la possibilité de partir sans peur. Ils s’étaient tous accrochés à cette illusion avaient tous cessé leurs oppositions aux marchandages pour bénéficier de ce plan qui n’avait aucune garantie.

Un deal se profitait à l’horizon ! Washington qui pouvait enfin espérer une révolution de couleur en faveur de ses pions islamo-bcbg. Il avait alors encore tenté d’impliquer les mollahs & associés dans ses plans anti-Assad pour les sauver des accusations des Arabes.

Les Français inquiets pour leurs contrats avaient fait mine de revenir pleinement en Iran. Les Russes avaient fait mine de donner les S-300. Les mollahs avaient profité de ses filons de soutien pour tenir tête à Washington et obtenir plus de garanties de sécurité fermes et au lieu des immunités supposées de facto. Les mollahs ébranlés par leurs désillusions voulaient un engagement ferme pour leur avenir.

Washington qui ne peut le leur accorder a été très fâché par leur attitude. Ils les avaient punis légèrement en reprenant la promesse de l’accès au circuit du dollar pour les ramener à la raison.

En l’absence d’un changement, il a souligné ses limites en leur rappelant leur passé terroriste, dont parle l’OCI, par un arrêt de sa Cour suprême ordonnant la saisie de 1,8 milliards de dollars de leurs avoirs pour leurs premiers attentats internationaux au Beyrouth en 1983. il les menaçait au passage de rouvrir les autres dossiers de terrorisme qui les conduiront tous devant les tribunaux internationaux... Mais Washington n’en parlait pas et avait aussi maintenu la visite de son pion européen Mogherini à Téhéran, en espérant que les mollahs, mis devant le risque de résurgence de leur passé sale et un avenir très sombre, acceptent de jouer le jeu d’une ouverture leur offrant seulement la perspective des quelques immunités de facto.

© IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière, les mollahs & associés devaient recevoir Mogherini, mais ils ne faisaient aucun effort. Cette dernière a fait mine de s’adresser à leurs rivaux, les chefs Pasdaran qui sont les plus menacés par l’ouverture des dossiers de terrorisme. Les mollahs ont gardé leur distance avec Assad pour éviter de perdre le monopole des marchandages avec Washington. Ils ont été récompensés par le droit à une nouvelle rencontre avec Kerry à New York. Mais dans les discussions qui ont suivi avec Mogherini, ils ne sont pas allés plus loin et reniant le Hezbollah et n’ont pas pu parvenir à obtenir le soutien de Mogherini permettant de concrétiser un deal dans la foulée à New York.

Washington déçu par ce nouveau rebondissement des mollahs les avait punis par son pion européen Mogherini en exigeant leur alignement à propos de la Syrie et du Yémen ou encore en déplorant un les violations des droits de l’homme en Iran, mais il avait maintenu la rencontre de New York dans l’espoir de les dominer après ces nouvelles pressions.

Les mollahs, qui restaient visiblement dans l’optique d’obtenir des garanties fermes, devaient alors se montrer forts, mais ils ont manqué de troupes à l’occasion de la journée de l’armée. Leur défilé était factice et on y a constaté que les Russes n’avaient pas tenu parole et leur refusaient encore les missiles du système défensif S-300. La panique interne s’est alors amplifiée.

Le clergé et ses pions s’étaient alors réfugiés dans la propagande tout en restant en dialogue avec Kerry. Ils cherchaient donc à calmer les paniqués pour continuer en cachette des négociations où ils n’avaient aucune chance de s’imposer ! Les chefs Pasdaran qui sont en première ligne des accusations de terrorisme, ont alors tiré sans ramdam un missile capable de porter une tête nucléaire, lançant un avertissement discret qu’ils pourraient enflammer la région pour faire reculer Washington !

Washington a esquivé. Moscou a révélé le tir. Washington a encore nié privant les chefs Pasdaran de leur chantage à la déstabilisation de la région.

Les chefs Pasdaran ont fait mine de retourner leur veste et devenir les agents islamistes de Washington ! En l’absence d’un signe positif, ils ont encore changé de position se disant fidèles au clergé pour bénéficier à ses côtés de l’arrangement nécessaire avec Washington. Mais les 5-1 ont bloqué tout arrangement en insistant sur leur rôle onusien (le processus 5+1).

La situation s’est ainsi à nouveau bloquée enfin de la semaine dernière pour les mollahs. Washington n’a pas renoncé à la menace d’accusation de terrorisme qui avait rendu les Pasdaran très instables. Ces derniers pouvaient encore créer la surprise et Washington pouvait se montrer plus dur. Les mollahs pouvaient aussi être attaqués indirectement à l’occasion du 2nd des élections. Pour se maintenir au pouvoir et garder la direction des chantages et des marchandages, les mollahs ont appelé à l’unité et choisi la fuite en avant en évoquant le droit au nucléaire militaire !

Washington a esquivé leur propos et a encore insisté sur la neutralisation de leur accès à la bombe grâce au dialogue (sanctions et menaces). Kerry a même affirmé le droit au business avec les mollahs, donc l’accès au circuit du dollar) avant sa dernière rencontre avec leur représentant Zarif à New York, mais sans dénoncer la saisie et surtout l’accusation de terrorisme afin d’avoir un vrai moyen de pression sur son interlocuteur. Ce dernier ne pouvait pas céder avec le maintien de cette accusation. La rencontre a échoué.

Washington a mis ses espoirs en son prochain médiateur, le président sud-africain affairiste Zuma (qui devait éloigner le régime de sa focalisation sur le Moyen-Orient).

© IRAN-RESIST.ORG
Cette semaine, les mollahs devaient organiser le 2nd tour de leurs élections dont l’issue est de définir leur tendance politique pour les 4 prochaines années. Ils devaient célébrer l’échec grâce à Dieu de la mission militaire américaine de libération des otages. Enfin, ils devaient rencontrer Zuma, le dernier médiateur de Washington et grâce à lui sortir des sujets épineux comme la Syrie et ainsi aplanir la voie pour parvenir à un deal.

Mais cela était très loin de la ligne dure que les mollahs venaient de choisir pour contenir les chefs Pasdaran devenues instables par la faute de la menace qui pèse sur eux et pour garder le contrôle des marchandages.

Aucune ouverture n’était possible. Washington se berçait d’illusions ! Il ne pouvait qu’être déçu et obligé de malmener les mollahs, neutralisant de facto ses efforts pour les rendre fréquentables.

Les mollahs au retour pouvaient se retrouver déchirés entre la nécessité de se montrer forts et l’obligation de profiter des occasions pour trouver un arrangement avant que leur déclin ne provoque leur chute. Ils devaient donc reculer un peu de temps en temps. Les deux parties étaient contraintes à avancer et reculer sans cesse et sans doute, en désaccord ! Voici le récit en images d’une semaine de n’importe quoi, à la mode des Yankees et des mollahs !

Cette analyse a été diffusée en persan vers Iran le dimanche 1er mai 2016 à 20h via la chaîne indépendante Radio Bidari (Eveil) basée en Suède.


4 - 08.08.2006
Liban : Les Etats Arabes doivent prendre leur propre destin en mains !

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a été isolé lundi à la réunion du Conseil ministériel de la Ligue Arabe à Beyrouth : le Conseil a refusé de mentionner dans la résolution finale, « un hommage au Hezbollah ».


4 - 17.11.2017
Semaine en images n°506 :
Le domino létal de Tillerson

En cette année 2017, les mollahs-agitateurs, qui avaient été menacés par l’arrivée de Trump et la fin du projet islamiste du réseau Brzezinski, avaient très vite renoué avec le terrorisme notamment en Syrie pour intimider la région et les Occidentaux et ainsi empêcher Trump de créer une coalition globale à leur encontre. Ce choix leur avait valu un nouvel avis négatif du GAFI (FATF). Il avait aussi rapproché Trump et Poutine pour engendrer une alliance Est-Ouest afin de pacifier le sud de la Syrie (où se trouvent Damas et la frontière sensible avec Israël), privant les mollahs d’une zone indispensable pour leur nuisance vitale pour leur survie.

La Chine, les G20 et la France avaient vite rejoint cette alliance pour la stabilité du Moyen-Orient. Les mollahs avaient tenté de rebondir grâce au terrorisme du réseau Haqqani, agent des Talibans et d’Al Qaeda en Afghanistan et au Pakistan. Trump avait profité de ce choix pour souligner leurs liens avec toutes les formes du terrorisme islamique. L’opposition interne a eu le courage d’attaquer les mollahs ! Certains experts du réseau Brzezinski avaient quitté ce réseau ! Les ténors de ce réseau étaient obligés de sanctionner les mollahs, mais en pénalisant Poutine pour que leurs sanctions ne profitent pas à Trump et à ses projets.

Les Anglais, protecteurs initiaux des mollahs et exclus des plans Est-Ouest de Trump, avaient tenté de séduire ce dernier en lui proposant de contourner la résistance des ténors du réseau Brzezinski en renforçant ses liens avec les autres grandes puissances pour faire pression sur les mollahs par l’inspection de leurs bases militaires selon le règlement de l’AIEA. Trump avait suivi le conseil des Anglais et avait complété cette démarche en impliquant ces grandes puissances dans son projet contre les mollahs par la résolution 2370 du CS de l’ONU pour combattre le terrorisme islamique.

Macron avait profité de ses bouleversements en adhérant à l’hostilité du président américain au programme balistique du régime pour renforçant le rôle international de la France. Les mollahs n’avaient pu le dévoyer en offrant des contrats très avantageux aux patrons français.

L’adhésion de la France avait désespéré ces derniers. Ali Larijani (le chef du Parlement) avait comploté avec Rohani et son ministre de Pétrole Zanganeh contre les mollahs ! Ces derniers en danger avaient contré l’attaque avant d’opter pour une politique de sourire et de terrorisme selon le modèle initié par Rafsandjani, mais ils avaient échoué.

Au début du mois de septembre (2017), les tirs de missiles de la Corée du Nord, qui est le principal fournisseur et partenaire balistique des mollahs, avaient justifié la nécessité de vigilance à l’égard de leur programme balistique. Les mollahs avaient aggravé leur cas en misant sur la déstabilisation de la Syrie et avaient seulement engendré une coalition hostile Franco-Américano-Russe. Cette hostilité commune avait été confirmée lors des discours de la 72e AG de l’ONU. Les Russes avaient cependant insisté sur une action commune via le Conseil de Sécurité de l’ONU pour ne pas laisser les Américains mener seuls le jeu.

Échec de Menaces de guerre totale. Les mollahs avaient alors aggravé leur cas en prétendant avoir réussi avec succès le test d’un missile longue-portée susceptible de porter une tête nucléaire, se montrant prêts pour une guerre totale pour intimider Trump et ses alliés français et russes.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU avait été saisi par les Français, les Anglais et les Américains pour une enquête. Pour empêcher l’adhésion des Russes, ils avaient éliminé un général russe en Syrie, menaçant de déstabiliser Poutine, pour le forcer à prendre leur partie. Ce dernier avait pris ses distances avec les mollahs en se rapprochant de leurs ennemis turcs et saoudiens. Leur agitation avait encouragé la rupture de leur plus grand acheteur pétrolier, l’Inde...

Les mollahs ainsi de plus en plus isolés avaient alors tenté de provoquer une guerre régionale contre le Kurdistan Irakien pour déstabiliser l’Irak, la Syrie et Turquie et amener ces pays et la Russie à les soutenir, mais ils avaient échoué et tout le monde avait compris leur extrême nuisance.

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La semaine dernière (06-13 Oct. 2017/14-21 Mehr 1396), Trump avait profité de cette unité contre les mollahs pour révéler une nouvelle diplomatie très hostile à leur encontre. Il les avait désignés, preuves à l’appui, comme les responsables de toutes les tentatives de déstabilisation de la région par le terrorisme et leurs missiles en vue d’intimider leurs interlocuteurs et d’assurer leur propre existence. Trump avait insisté sur la nécessité de sanctionner ce terrorisme et avait demandé la révision de l’accord de Vienne pour y inclure l’inspection de leurs bases militaires afin d’empêcher les mollahs de continuer leurs projets balistiques destinés à étendre leur nuisance.


3 - 28.11.2012
Iran : La semaine en images n°249

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains. En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) et d’accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué le testament de ce dernier pour officialiser sa propre mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait et préside encore). Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime. Rafsandjani et ses complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan.

Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani.

On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui avaient été exclus depuis toujours du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, Ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Ruptures internes & crise du dollar | Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés.

Rafsandjani a paniqué et a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington pour vendre le régime en échange de quelques garanties de sécurité pour lui-même qui avait été le grand manitou du terrorisme international.

Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants. Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations.

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir arrêter Rafsandjani et aussi ses pions au gouvernement pour empêcher ce voyage et la possibilité de négocier. L’agence FARS dirigée par les commandants des Pasdaran a formulé d’autres accusations de corruption contre Rafsandjani pour le dissuader d’aller à ces négociations. Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter, pour les rassurer sur sa loyauté et les laisser partir son pion Ahmadinejad à New York. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu . La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement. Mais Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime.

Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver le fils qu’il avait sacrifié pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin.

Implosions en chaînes | Dans la foulée, le Régime devait organiser de nouveaux manoeuvres et défilés avec les Pasdaran. S’attendant à de nouveaux boycotts, le Régime redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants des deux clans ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements militaires autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide.

Il y a un mois, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a augmenté encore de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Mais les images ont montré une soixantaine de miliciens à ses côtés.

Par la suite, le Régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale à quatre occasions : la fête de Sacrifice, la « Semaine célébrant le Bassidj des Ecoliers » (Mobilisation de Ecoliers "prêts à se sacrifier pour la révolution"), l’anniversaire de la seconde révolution et enfin la fête chiite de Ghadir Khom (la naissance du chiisme) ! Tous ces événements politiquement importants avaient été sévèrement boycottés par le peuple et par les Pasdaran en 2011.

Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques. Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande d’Ahmadinejad de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer la "convocation d’Ahmadinejad devant les représentants du peuple pour des questions sur ses choix" afin de lui "retirer le vote de confiance du Parlement".

Les mollahs de l’Assemblée des Experts (le Sénat du régime) qui sont les complices politiques et économiques de Rafsandjani ont désapprouvé cette révolution du palais. Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

Washington a été alarmé par ce déclin évident du régime islamiste en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation d’Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage en cours à Buenos Aires. Washington a esquivé ce tir encombrant,. mais le clan Rafsandjani a eu peur de défier ses propres militaires a abandonné ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad en pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat susceptible de relancer Rafsandjani en inculpant un de ses proches de détournement de fonds publics. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles querelles.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base, y compris des produits industriels comme l’acier, confirmant l’existence d’une grande pénurie générale. La base privée d’une porte de sortie et sans cesse méprisée par des dirigeants (qui sont uniquement soucieux de leurs intérêts) a confirmé sa rupture par le boycott massif de l’anniversaire de la seconde révolution et de Ghadir, l’anniversaire de la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans devaient rétablir la confiance avec les gens de la base pour arrêter leur envie de fuir. Les Larijani ont seulement cessé leurs pressions sur Mehdi Rafsandjani. Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont tiré sur un drone américain et ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre ! Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les compagnons économiques du régime. Ces gens pouvaient aller plus loin en se ralliant à l’opposition notamment à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale.

Il y avait les ingrédients nécessaires pour un soulèvement. Le régime a paniqué : il a tenté de donner une actualité à ses faux opposants internes comme Sotoudeh pour islamiser toute agitation à venir. Mais il n’y est pas parvenu. Il a alors annoncé la mort sous torture de Sattar Beheshti, un militant très musulman, très respectueux de la révolution et membre de sa fausse opposition, partisan du maintien du régime et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et ses initiatives anti-régime !

Les Larijani utilisaient le Mouvement Vert (de Rasandjani) qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements et avait même failli accélérer la chute du régime. Les gens du régime ont compris que l’union entre les deux clans ne serait pas synonyme d’une solution. C’est pourquoi ils n’ont pas joué le jeu et ont continué à boycotter les rassemblements officiels, mais aussi les rassemblements propres à chaque camp.

La semaine dernière | Les nantis du régime avaient cessé de croire. L’union entre les deux clans a alors explosé. Le Clan Rafsandjani qui se sentait désavoué par le rejet interne du Mouvement Vert a décuplé d’efforts pour discréditer le clan Larijani afin qu’il ne puisse pas profiter de sa perte de crédibilité. Le Clan Rafsandjani a notamment accusé les Larijani d’avoir mal géré le meurtre (factice) du faux opposant Sattar Beheshti ! Les Larijani ont jeté la faute sur leurs nouveaux amis les Commandants des Pasdaran ! Le régime n’en finissait d’imploser !

Les Américains ont encore envoyé des émissaires en Iran pour savoir si l’un des deux clans était prêt à déposer les armes contre quelques garanties de sécurité. Les Pasdaran ont évoqué des missiles capables de frapper les bases américaines en Europe pour casser les marchandages, mais Washington les a ignorés. Ce marchandage a finalement échoué car le pouvoir est trop divisé et un seul clan ne peut décider pour tout le monde.

Les Pasdaran ont compris qu’ils devaient avoir un vrai clan politique pour peser sur l’échiquier politique iranien. Ils ont tenté une alliance avec les mollahs exclus du jeu par Rafsandjani.

Au même moment, une grande région d’Iran a été sévèrement touchée par des inondations, les dirigeants qui étaient occupés à sceller des alliances pour s’assurer leur avenir ont oublié d’y envoyer des secours comme après le grand tremblement de terre qui a dévasté une grande partie de l’Azerbaïdjan. Par ailleurs, les habitants de ces régions qui vivent sans aucun secours ont été frappés par une vague de froid prématurée. Téhéran est une ville peuplée d’Azéris. Les gens du régime ont eu peur que les problèmes d’Azerbaïdjan en s’ajoutent aux problèmes de pénurie et ne provoquent un soulèvement. Par ailleurs, quelques 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan ont annoncé qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. il y avait aussi un risque de soulèvement de cette seconde grande ville d’Iran. Le régime était face à une multitude crise, Il pouvait aussi sombrer dans une grève générale et fatale.

Jugeant la situation explosive, les amis nantis du régime se sont précipités sur le réseau informatique interbancaire de transfert de fonds pour sortir le contenu de leurs avoirs vers leurs comptes à l’étranger afin de fuir le pays avec leur famille. Le régime a bloqué ce réseau, puis il a accusé ces gens de fraudes et a évoqué la peine de mort pour les forcer à s’arrêter. En l’absence de résultats, il a multiplié par 3 les prix de billets d’avion vers l’étranger notamment vers Beyrouth et vers la Malaisie, son paradis bancaire, pour empêcher les familles de ses amis de quitter le pays !

Cette première tentative d’exode collectif a mis les deux clans le régime face à un effondrement bancaire qu’ils redoutent et jugent fatal.

Le régime et ses dirigeants isolés étaient alors à quelques jours 2 rendez-vous importants : le mois saint de Moharram qui doit être marqué par des dizaines de rassemblements et des processions religieux fanatiques pendant 10 jours et aussi par des rassemblements paramilitaires car cette décade fervente donne lieu à une Semaine de Bassidj (général) ou la Mobilisation "de tous les Jeunes" pour la préservation de la révolution islamique.

Etant certains du boycott de ces événements, les ayatollahs basés à la ville de Qom, siège du clergé, ont lancé une fatwa interdisant toute procession ! Puisqu’ils ne pouvaient pas aussi trouver un moyen pour débarrasser le régime de son programme politique, les deux clans devaient accélérer leurs efforts pour sauver leurs peaux.

Chacun a tenté de pactiser avec les Pasdaran pour neutraliser leur opposition. Les Commandants des Pasdaran et leurs dernières troupes, c’est-à-dire les nervis du régime, ont choisi le clan Larijani car Rafsandjani qui fut leur mentor est en déclin et ses solutions sont usées n’ont plus aucun soutien interne.

Rafsandjani, exclu du jeu et condamné à rester et périr en Iran, a tenté de bloquer toute négociation en évoquant des progrès du régime dans le domaine du nucléaire militaire.

Les Russes qui ont besoin du régime islamique des mollahs pour arrêter l’avancée de Washington dans région n’ont pas aimé cette provocation susceptible de donner un prétexte à Washington pour renforcer ces sanctions. Ils ont privé les mollahs du gaz turkmène en espérant que le risque d’un soulèvement force Rafsandjani à se montrer moins agité. Cette semaine, on a aussi appris qu’ils avaient sortie les combustibles du coeur du réacteur de Bouchehr.

Au même moment, à Gaza, une frappe israélienne a éliminé Ahmad Jaabari, chef de la branche armée du Hamas, un des meilleurs alliés du régime au sein du Hamas qui s’est opposé au rapprochement avec le Qatar qui est un alignement sur le nouvel islamisme "pro-américain" des Frères Musulmans sous la direction de Morsi. Un site du régime nommé Iran-Âbad a laissé entendre que la direction du Hamas avait livré les coordonnées géographiques de Jaabari aux Israéliens (comme elle leur avait aussi livré, dès le rapprochement avec le Qatar, les coordonnées de l’usine du régime au Soudan qui fabriquait des roquettes pour cette organisation). Le régime était dépité de voir que la direction Hamas avait choisi de se débarrasser de ses partisans avec l’aide d’Israël.

Le régime s’est gardé de le dire officiellement car c’était là reconnaître la preuve de la fin de son influence dans cette région. Mais on n’a également pas vu le régime tirer des missiles longue-portée vers Israël ou d’y envoyer ses drones bombardiers de longue portée. On n’a également pas vu des dizaines de milliers d’iraniens dans les rues ou encore des centaines de Kamikazes prêts à donner leur vie pour le Hamas. La frappe a israélienne a permis de mettre en valeur l’impuissance du régime. Les associés du régime ne pouvaient qu’accélérer leur fuite. Cette affaire a encore limité l’espérance de vie du régime.

Dépité le régime a chargé ses lobbyistes en Occident d’affirmer que son inaction était la preuve qu’il n’était pas impliqué dans le terrorisme, mais un mauvais accueil de ses associés à cette explication et le besoin de s’affirmer sur le plan national l’a amené à changer de position au grand désarroi de ses larbins en col blanc.

A la fin de la semaine, commençaient le mois saint de Moharram et la semaine de mobilisation pour la préservation de la révolution islamique alors que régime était plus faible que jamais. Leur situation risquait de s’aggraver...

De fait, cette semaine, le régime et ses dirigeants isolés devaient continuer à se battre tout en simulant une bonne participation de leurs troupes désormais imaginaires aux programmes très chargés de cette "semaine de ferveur religieuse et politique".

De fait, nous avons eu une semaine de guerre interne et de propagande (une semaine de coups bas et de slogans inconséquents qui n’ont rien résolu). Voici le récit et les images d’une semaine de dépressions pour les mollahs et surtout pour leurs derniers associés !


3 - 15.10.2010
Iran : Le feu d’artifice d’Ahmadinejad au Liban

Ahmadinejad a passé deux jours au Liban. Ce voyage a intrigué les Occidentaux, les experts qu’ils ont consultés ont parlé de l’affirmation du rôle régional de l’Iran ou encore d’un « moyen pour plaire aux Iraniens en leur offrant un rayonnement régional ». Ces points de vue sont ceux des lobbyistes non-déclarés du régime car le peuple est en révolte contre les mollahs notamment en raison de leur soutien très coûteux à des formations terroristes qui en plus donnent à ce pays civilisé une « aura » d’un Etat terroriste. Le but du voyage n’était donc pas de plaire aux Iraniens, mais à l’inverse de faire oublier le désintérêt des Iraniens pour le fait palestinien par un discours susceptible de restaurer son image de champion de la rue arabe. Le Liban a été un prétexte : le régime a envoyé son meilleur porte-parole à la rencontre de la rue arabe : tel cupidon, le régime a tiré une flèche dans le coeur de la rue arabe avec un arc nommé Beyrouth.


3 - 04.12.2006
Hezbollah : Ségolène Royal injustement tourmentée ?

Première tournée diplomatique pour Ségolène Royal et premier dérapage prévisible. Lors d’une rencontre en début de soirée dans un grand hôtel de Beyrouth avec 17 députés de la commission des Affaires étrangères du Parlement libanais, le député du Hezbollah Ali Ammar a fait un long exposé en arabe dénonçant la « démence illimitée de l’administration américaine ».


3 - 15.07.2008
L’Iran a mollement critiqué Sarkozy

La rencontre de l’UPM à Paris n’a pas tenu ses promesses : il n’y eut ni de poignée de main historique, ni un geste extraordinaire de Damas envers le Liban. Même si Sarkozy s’attribue le projet du rétablissement des relations diplomatiques entre Damas et Beyrouth, Assad avait annoncé des mois avant cette rencontre qu’il le ferait aussitôt que le pays se doterait d’un gouvernement d’union nationale (c’est-à-dire un gouvernement dans lequel le Hezbollah aurait une minorité de blocage). Le Jihad islamique, l’un de principaux composants du Hezbollah (extension arabe du régime des mollahs), a émis une critique qui mérite qu’on s’y attarde.


3 - 23.05.2016
Iran : Semaine en images n°429
Les conséquences inattendues
(des improvisations des uns et des autres)

Dernièrement les mollahs ont une suite de désillusions graves. Le 11 février dernier, le le 37e anniversaire de la révolution islamique a réuni une centaine de figurants, ce qui voulait dire qu’elle avait été boycottée par le peuple, cela va de soi, mais aussi par les responsables de tous poils, aussi bien les supposés alliés politiques des mollahs (les réformateurs) que leurs rivaux les fondamentalistes. Ils ont perdu toute illusion quant à la possibilité de se maintenir au pouvoir.

Par ailleurs, les mollahs n’ont pu épuiser ces tensions grâce au plan de Parlement divisé (sans majorité absolue) et les orienter contre leurs engagements de Vienne et provoquer l’escalade nécessaire pour leur propre chantage diplomatique. Les groupes rivaux (les fondamentalistes et Rafsandjani) refusaient de jouer le jeu en restant focalisés sur l’opposition à Rohani, promettant un Parlement hostile et à leur propre bénéfice ! Ils ont perdu toute illusion quant à la possibilité de se manipuler leurs rivaux et garder le contrôle des marchandages pour s’assurer une fuite en toute sécurité.

Enfin, les mollahs & associés ont gravement échoué sur le plan répressif car ils n’ont pu trouver des sympathisants pour empêcher la contestation populaire par la levée de voile lors de la Fête du Feu de cette année et ont ainsi perdu l’illusion de pouvoir résister en cas d’une action populaire plus forte.

Washington, inquiété par la situation qui pouvait entraîner la chute de l’islamisme indispensable à ses projets régionaux, avait repris ses médiations en se montrant implicitement ouvert à une évolution du régime au lieu d’une révolution de couleur (bénéfique au peuple). Ils avaient aussi pris les dispositions pour réanimer le projet du gazoduc Nabucco pour obtenir le soutien des Européens et neutraliser les 5-1 et aussi pour rémunérer les mollahs.

Mais les mollahs n’avaient pas osé cette petite ouverture de peur que le peuple puisse trouver la possibilité de manifester contre eux. Les Européens avaient aussi refusé la miette que leur jetait Washington. De plus, les Arabes menés par l’Arabie Saoudite avaient tenté de contrer le deal en insistant sur le terrorisme régional des mollahs !

Washington avait alors tenté de passer en force devant ces obstacles en évoquant la levée de son embargo sur le dollar et l’accès au circuit du dollar (pour obtenir l’adhésion des Européens), puis sa propre entrée en scène par un possible contrat de Boeing avec les mollahs, signifiant la normalisation des relations entre les deux pays, un processus d’ouverture et de « démocratisation reconnue par Washington » permettant aux mollahs et associés d’espérer une certaine immunité et la possibilité de partir sans peur. Ils s’étaient tous accrochés à cette illusion et avaient tous cessé leurs oppositions aux marchandages pour bénéficier de ce plan qui n’avait aucune garantie.

Un deal se profitait à l’horizon ! Washington qui pouvait enfin espérer une révolution de couleur en faveur de ses pions islamo-bcbg. Il avait alors encore tenté d’impliquer les mollahs & associés dans ses plans anti-Assad pour les sauver des accusations des Arabes.

Les Français inquiets pour leurs contrats avaient fait mine de revenir pleinement en Iran. Les Russes avaient fait mine de donner les S-300 pour saboter le deal. Les mollahs qui n’ont pas confiance aux Américains pour avoirs toujours trahis leurs propres alliés (le Shah, Moubarak, Ben Ali) avaient profité de ses filons de soutien pour tenir tête à Washington et obtenir plus de garanties de sécurité fermes et au lieu des immunités supposées de facto.

Washington qui ne peut le leur accorder a été très fâché par leur attitude. Ils les avaient punis légèrement en reprenant la promesse de l’accès au circuit du dollar pour les ramener à la raison.

En l’absence d’un changement, Washington avait souligné ses limites en leur rappelant leur passé terroriste par un arrêt de sa Cour suprême ordonnant la saisie de 1,8 milliards de dollars de leurs avoirs européens pour leurs premiers attentats internationaux au Beyrouth en 1983. Washington les menaçait au passage de rouvrir les autres dossiers de terrorisme qui les conduiront tous devant les tribunaux internationaux...

Mais, Washington a gardé cette option en réserve, car cela pouvait aussi bloquer définitivement le deal qu’il recherche, proposant le dialogue. Les mollahs, conscients de l’intérêt de Washington pour ce deal et la gravité de situation pour eux-mêmes, ont accepté ce dialogue sous la menace d’être arrêtés et pendus !

Les chefs Pasdaran, qui sont en première ligne des accusations de terrorisme, ont craint d’être sacrifiés par les mollahs. Ils ont alors tiré sans ramdam un missile capable de porter une tête nucléaire, lançant un avertissement discret, qu’ils pourraient enflammer la région, dans l’espoir de faire reculer Washington et de se faire inviter dans le deal ! Washington a esquivé. Moscou a révélé le tir. Washington a encore nié...

Les chefs Pasdaran ont tenté de retourner leur veste en faveur Washington, mais en l’absence d’une réaction positive de sa part, ils ont changé encore de position se disant fidèle au clergé pour bénéficier à ses côtés de l’arrangement nécessaire avec Washington.

Les 5-1 ont alors bloqué tout arrangement en insistant sur leur rôle onusien (processus 5+1). Les mollahs coincés entre les 5-1 et les chefs Pasdaran devenus instables par peur ont tenté de se maintenir et débloquer la situation en appelant à l’unité et choisissant la fuite en avant en dénigrant le TNP et évoquant implicitement le droit au nucléaire militaire !

Washington a esquivé leur propos en insistant sur la neutralisation technique de leur accès à la bombe grâce au dialogue (combinant les sanctions et les menaces). Kerry a également parlé du droit au business avec les mollahs, donc l’accès au circuit du dollar avant une dernière rencontre avec Zarif et de nouvelles médiations notamment via le président sud-africain Zuma pour éloigner le régime de sa focalisation encombrante sur le Moyen-Orient.

© IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière, les mollahs devaient recevoir Zuma, mais aussi organiser le 2nd tour de leurs élections dont l’issue est de définir leur tendance politique pour les 4 prochaines années. Ils devaient célébrer l’échec, grâce à Dieu, de la mission militaire américaine de libération des otages. Leurs choix étaient déterminants.

Ils ont continué à parler du Moyen-Orient lors de la visite de Zuma, convaincus que leur ingérence nuisible à tout deal était le meilleur moyen de pression sur Washington ! Ils ont aussi gardé le flou sur l’issue des élections, essayant aussi de faire pression sur Washington ! Ils ont néanmoins montré leur intérêt pour le deal et de fait le choix d’un Parlement s’affichant comme modéré en oubliant délibérément de célébrer l’échec de la mission américaine de libération des otages en 1980.

Washington excédé par ses manœuvres qui pouvaient saboter son deal pour la reprise en main du régime a durci le ton, en confirmant son soutien le verdict du terrorisme des mollahs ou en évoquant le dernier missile des chefs Pasdaran.

Les mollahs ont alors fait un pas vers Moscou dans l’espoir d’obtenir les S-300 et relancer le chantage diplomatique avec Washington. Larijani a aussi fait un pas vers la Chine en lançant des pics contre Washington. Mais aucun n’a réussi à provoquer une escalade.

Les mollahs coincés dans leurs échecs devaient nécessairement donner la victoire à leurs soi-disant modérés. Mais cela ne pouvait qu’accentuer la panique de chefs Pasdaran, des fondamentalistes, les ripoux enrichis dans leur sillage et sur le dos du peuple. Pour les rassurer, les mollahs ont écrit au pion onusien de Washington, Ban Ki-moon, demandant son intervention contre la saisie, dans l’espoir d’une réponse positive de sa part montrant la disposition de Washington d’annuler le verdict devenu une source de tensions fatales pour le deal.

Washington n’a pas annulé le verdict par un jeu judiciaire, mais il a montré sa satisfaction par l’annonce d’une possible médiation de Ban Ki-moon et l’arrivée d’un médiateur de premier plan la Corée du Sud, pour un deal facile basé sur la rupture du régime avec la Corée du Nord (avec qui il n’a que peu très de relations utiles).

Les mollahs ont vu dans ce geste un aveu de faiblesse de Washington et ont fini la semaine sans annoncer de résultats dans l’espoir d’arracher un deal avec des garanties fermes pour leur sécurité en Iran et hors Iran.

© IRAN-RESIST.ORG
Cette semaine, les mollahs devaient enfin annoncer les résultats ! Ils ont tardé à venir ! Ils attendaient le représentant de la Corée du Sud ! Mais, dans l’attente des tensions inattendues sont apparues au sein du régime et chez ses vrais alliés islamistes qui pouvaient être sacrifiés dans le deal ! In fine, les mollahs ont dû reculer pour éviter de couler avant d’arriver à leurs chères garanties américaines de sécurité. Voici le récit en images d’une semaine de guerres internes dans la sphère islamo-révolutionnaire des mollahs, empêchant ces derniers de pactiser avec l’ennemi pour sauver leurs peaux. Ils ont détesté. Nous avons adoré. Vous allez adorer.

Cette analyse a été diffusée en persan vers Iran le dimanche 8 mai 2016 à 20h via la chaîne indépendante Radio Bidari (Eveil) basée en Suède.


3 - 29.03.2007
Iran : A Riyad, Abdallah d’Arabie a violemment attaqué les mollahs

Le Roi Abdallah d’Arabie a ouvert mercredi à Riyad un sommet de deux jours, au cours duquel les pays arabes doivent adopter le plan de paix approuvé lors du sommet de Beyrouth de 2002.


3 - 30.05.2016
Iran : La semaine en images n°430
La saison des sacrifices !

Dernièrement les mollahs ont une suite de désillusions graves. Le 11 février dernier, le le 37e anniversaire de la révolution islamique a réuni une centaine de figurants, ce qui voulait dire qu’elle avait été boycottée par le peuple, cela va de soi, mais aussi par les responsables de tous poils, aussi bien les supposés alliés politiques des mollahs (les réformateurs) que leurs rivaux les fondamentalistes. Ils ont perdu toute illusion quant à la possibilité de se maintenir au pouvoir.

Par ailleurs, les mollahs n’ont pu épuiser ces tensions grâce à leur plan de Parlement divisé (sans majorité absolue) afin de les orienter contre leurs engagements de Vienne et provoquer l’escalade nécessaire pour leur propre chantage diplomatique. Les groupes rivaux (les fondamentalistes et Rafsandjani) refusaient de jouer le jeu en restant focalisés sur l’opposition à Rohani, promettant un Parlement hostile et à leur propre bénéfice ! Ils ont perdu toute illusion quant à la possibilité de se manipuler leurs rivaux et garder le contrôle des marchandages pour s’assurer une fuite en toute sécurité.

Enfin, les mollahs & associés ont gravement échoué sur le plan répressif car ils n’ont pu trouver des sympathisants pour empêcher la contestation populaire par la levée de voile lors de la Fête du Feu de cette année et ont ainsi perdu l’illusion de pouvoir résister face à une action populaire plus forte.

Washington, inquiété par la situation qui pouvait entraîner la chute de l’islamisme indispensable à ses projets régionaux, avait repris ses médiations en se montrant implicitement ouvert à une évolution du régime au lieu d’une révolution de couleur (bénéfique au peuple). Ils avaient aussi pris les dispositions pour réanimer le projet du gazoduc Nabucco pour obtenir le soutien des Européens et neutraliser les 5-1 et aussi pour rémunérer les mollahs.

Mais les mollahs n’avaient pas osé cette petite ouverture de peur que le peuple puisse trouver la possibilité de manifester contre eux. Les Européens avaient aussi refusé la miette que leur jetait Washington. De plus, les Arabes menés par l’Arabie Saoudite avaient tenté de contrer le deal en insistant sur le terrorisme régional des mollahs !

Washington avait alors tenté de passer en force devant ces obstacles en évoquant la levée de son embargo sur le dollar et l’accès au circuit du dollar (pour obtenir l’adhésion des Européens), puis sa propre entrée en scène par un possible contrat de Boeing avec les mollahs, signifiant la normalisation des relations entre les deux pays, un processus d’ouverture et de « démocratisation reconnue par Washington » permettant aux mollahs et associés d’espérer une certaine immunité et la possibilité de partir sans peur. Ils s’étaient tous accrochés à cette illusion et avaient tous cessé leurs oppositions aux marchandages pour bénéficier de ce plan qui n’avait aucune garantie.

Un deal se profitait à l’horizon ! Washington pouvait enfin espérer une révolution de couleur en faveur de ses pions islamo-bcbg. Il avait alors encore tenté d’impliquer les mollahs & associés dans ses plans anti-Assad pour les sauver des accusations des Arabes.

Les Français inquiets pour leurs contrats avaient fait mine de revenir pleinement en Iran. Les Russes avaient fait mine de donner les S-300 pour saboter le deal. Les mollahs qui n’ont pas confiance aux Américains pour avoirs toujours trahis leurs propres alliés (le Shah, Moubarak, Ben Ali) avaient profité de ses filons de soutien pour tenir tête à Washington et obtenir plus de garanties de sécurité fermes et au lieu des immunités supposées de facto.

Washington qui ne peut le leur accorder a été très fâché par leur attitude. Ils les avaient punis légèrement en reprenant la promesse de l’accès au circuit du dollar pour les ramener à la raison.

En l’absence d’un changement, Washington avait souligné ses limites en leur rappelant leur passé terroriste par un arrêt de sa Cour suprême ordonnant la saisie de 1,8 milliards de dollars de leurs avoirs européens pour leurs premiers attentats internationaux au Beyrouth en 1983. Washington les menaçait au passage de rouvrir les autres dossiers de terrorisme qui les conduiront tous devant les tribunaux internationaux...

Mais, Washington a gardé cette option en réserve, car cela pouvait aussi bloquer définitivement le deal qu’il recherche, proposant le dialogue. Les mollahs, conscients de l’intérêt de Washington pour ce deal et la gravité de situation pour eux-mêmes, ont accepté ce dialogue sous la menace d’être arrêtés et pendus !

Les chefs Pasdaran, qui sont en première ligne des accusations de terrorisme, ont craint d’être sacrifiés par les mollahs. Ils ont alors tiré sans ramdam un missile capable de porter une tête nucléaire, lançant un avertissement discret, qu’ils pourraient enflammer la région, dans l’espoir de faire reculer Washington et de se faire inviter dans le deal ! Washington a esquivé. Moscou a révélé le tir. Washington a encore nié...

Les chefs Pasdaran ont tenté de retourner leur veste en faveur Washington, mais en l’absence d’une réaction positive de sa part, ils ont changé encore de position se disant fidèle au clergé pour bénéficier à ses côtés de l’arrangement nécessaire avec Washington.

Les 5-1 ont alors bloqué tout arrangement en insistant sur leur rôle onusien (par le processus 5+1). Les mollahs coincés entre les 5-1 et les chefs Pasdaran devenus instables par peur ont tenté de se maintenir et débloquer la situation en appelant à l’unité et choisissant la fuite en avant en dénigrant le TNP et évoquant implicitement le droit au nucléaire militaire !

Washington a esquivé leur propos en insistant sur la neutralisation technique de leur accès à la bombe grâce au dialogue (combinant les sanctions et les menaces). Kerry a également parlé du droit au business avec les mollahs, donc l’accès au circuit du dollar avant une dernière rencontre avec Zarif et de nouvelles médiations notamment via le président sud-africain Zuma puis le mae d’Uruguay pour éloigner le régime de sa focalisation encombrante sur le Moyen-Orient.

Mais les mollahs, convaincus, par l’intérêt de Washington pour un deal ont continué leur chantage, en se focalisant encore sur le Moyen-Orient et en évitant de choisir les modérés pour les vainqueurs de leur Parlement et enfin en flirtant avec Moscou et Pékin !

Mais les mollahs n’ont rien obtenu de ces derniers. Washington les a aussi punis en apportant encore son soutien au verdict de terrorisme, en parlant brièvement de leur test de missile quasi nucléaire et en excluant toute aide de la part de la banque mondiale. Avant de leur proposer une porte de sortie par un deal facile avec Corée du Sud contre la Corée du Nord !

© IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière, les mollahs avaient rendez-vous avec les Sud-Coréens. Peu avant leur arrivée, ils ont annoncé une possible victoire des modérés, se montrant prêts à aller vers un deal ! Les chefs Pasdaran, les nantis ripoux, les fondamentalistes et en enfin, les alliés intégristes du régime ont craint d’être sacrifiés et se sont à s’agiter.

Parmi eux, l’allié irakien du régime Moqtada Sadr a attaqué le Parlement de son pays avec des slogans favorables aux mollahs pour saboter leur deal avec Washington. Plus fort encore, les chefs Pasdaran ont éliminé le garde du corps personnel du Guide pour montrer qu’ils étaient prêts à renverser le clergé. Les mollahs ont renoncé à leur Parlement modéré !

Washington a tenté d’intimider les chefs Pasdaran, en soulignant leur terrorisme et en les menaçant de nouvelles sanctions, donc une totale exclusion des bienfaits d’un deal, s’ils organisaient de nouvelles manœuvres dans le golfe Persique. Puis Washington a proposé un deal via la Malaisie, plaque tournante de blanchiment d’argent des patrons du régime et des nantis ripoux, pour éliminer toute opposition au deal. Les mollahs n’ont pas défendu les chefs Pasdaran et ont continué à marchander leur sauvetage par un deal via la Malaisie.

Les chefs Pasdaran ont saboté de deal en prouvant qu’il s’agissait d’achever le régime et les mollahs y ont renoncé. Ils ont aussi puni les mollahs en boycottant la réunion de solidarité à l’occasion de l’anniversaire de Mahomet. Les mollahs ont dû durcir leur discours pour récolter des soutiens d’Assad, du Hezbollah ou des Russes, mais n’ont rien obtenu de leur part.

Washington a tenté le deal en remettant en cause son verdict sur le terrorisme par ses alliés « les non-alignés » mais aussi par la promesse d’assouplissement des sanctions pétrolières adoptées au motif du terrorisme en rappelant son accord pour les investissements en Iran alors que le régime allait organiser une exposition pétrolière à Téhéran.

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Cette semaine, les mollahs attendaient des sous, ils ont mis les manettes à fond pour passer du Parlement divisé au Parlement modéré, ce qui a encore engendré de graves crises internes. Les mollahs ont dû sans cesse naviguer entre la modération et la surenchère. Voici le récit en images d’une semaine de crises et de bouleversements qui ont bien desservi les mollahs et leur régime.

Cette analyse a été diffusée en persan vers Iran le dimanche 16 mai 2016 à 20h via la chaîne indépendante Radio Bidari (Eveil) basée en Suède.




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