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1 - 07.03.2013
Iran : La semaine en images n°263

intro de base pour comprendre la situation.
mise à jour chaque semaine en rapport avec l’actualité
mais aussi avec de nouveaux éléments sur le passé.
Le tout en gardant une longueur raisonnable
(afin de limiter les fautes dues au manque de temps pour tout relire).

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise | Dès 1957, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs plans pétroliers. Ils espéraient le remplacer par des activistes islamistes (non cléricaux) afin de doubler les Britanniques présents en Iran au travers les mollahs, mais aussi pour renverser grâce à leur souffle révolutionnaire islamiste les monarchies arabes mises en place par les Britanniques et s’infiltrer aussi en Asie Centrale musulmane (soviétique et chinoise).

En 1973, le Shah a annoncé qu’il ne reconduirait plus le contrat de 25 ans obligeant l’Iran de vendre son pétrole en exclusivité aux Américains, les Britanniques et les Français selon un prix constant. Ce contrat finissait le 19 août 1979. Les Américains qui possédaient ainsi 40% du pétrole iranien à un prix très bas ont amplifié alors leur hostilité contre le Shah avec l’intention de le renverser avant août 1979. Les Français qui avaient 6% de la production iranien se sont alignés sur Washington. Les Britanniques qui possédaient 47% du contrat, mais sont en guerre pétrolière avec Washington depuis 1911 [1], ont participé avec tous leurs pions à ce projet islamisant intitulé Ceinture Verte et ont pu écarter les pions activistes islamistes de Washington. Pour bloquer le retour de ces islamistes non cléricaux, les mollahs ont rompu les relations avec Washington et ont également adopté la doctrine de la Tutelle d’un Grand Ayatollah sur la République Islamique.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs pour les affaiblir économiquement, les mettre devant un risque de soulèvement populaire afin de les amener à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques pour reprendre le pouvoir via des élections du régime (une révolution de couleur).

Mais il s’agit d’une guerre très tactique car Washington a souvent laissé ses partenaires critiquer ses sanctions ou même contourner ses sanctions et alimenter les caisses du régime quand ses sanctions étaient allées trop loin et pouvaient entraîner la chute du régime. Pour éviter des sanctions très dures voire fatales, Washington est également resté des accusations floues (avec des rapports et contre-expertises officielles) pour pouvoir esquiver toute escalade susceptible de provoquer une guerre et d’entraîner la chute du régime islamique nécessaire aux plans régionaux américains.

Face à ce projet de guerre tactique d’usure économique , les mollahs contrôlés et conseillés par les Britanniques ont opté pour une politique d’amplification de la crise et d’escalade délibérée afin de forcer Washington à capituler. Rafsandjani, le coordinateur du coup d’Etat anti-américain, devenu avec l’aide des Britanniques patron du régime et de ses services secrets, n’a omis aucun effort en ce sens par un recours immodéré au terrorisme au Moyen-Orient ou par la guerre contre l’Irak pour perturber l’approvisionnement pétrolier de l’Amérique. Mais il n’a pas su faire capituler Washington.

Les rivaux internes de Rafsandjani (mollahs écartés par lui du pouvoir et des meilleurs business) étaient alors en but de le virer, prendre sa place et tenter de réussir par plus de méchanceté pour sauver le régime et en prime le patron économique du régime. Pour les contrer, Rafsandjani a acheté le soutien de des plus petits adversaires (comme les Larijani) (en leur accordant des sièges du Conseil de Discernement, organe par lequel il dirigeait le pays). Il a aussi acheté la protection des Européens en leur bradant le pétrole iranien. Et il a également acheté le soutien des hommes d’affaires issus du régime en leur offrant des dollars bon marché. Il a aussi mis au pouvoir un ex collaborateur chargé de l’épuration des universités et d’assassinat des opposants, Khatami, pour jouer le rôle du modéré officiel et simuler un faux apaisement en direction de Washington afin d’obtenir un gel des sanctions et aussi avoir le temps de réarmer ses accus notamment en réarmant le Hezbollah.

Mais ce faux apaisement n’a rien donné, il a même incité Washington à parler d’une possible menace nucléaire pour justifier le recours à des sanctions plus lourdes et aussi à des frappes préventives. Rafsandjani a renoué avec la politique de l’amplification de la crise via Ahmadinejad (un autre ex-collaborateur des services secrets) et il a confié la direction des négociations à son jeune rival Ali Larijani pour faire partager les torts. Ce choix a permis à Washington d’impliquer le Conseil de Sécurité et engager un grand nombre de pays à participer à ses nouvelles sanctions bancaires destinées à épuiser toutes les ressources en dollar du régime déjà ruiné par les choix clientélistes de Rafsandjani.

En 2008, le régime déjà très endetté a été confronté au manque de devises pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur. Rafsandjani et Larijani (devenus collègues) ont fait le choix de geler les salaires et relever les prix des produits importants pour diminuer la consommation et ainsi gagner du temps dans l’espoir de parvenir à capituler Washington par tous les moyens. De nombreux collaborateurs du régime notamment les Pasdaran de base ont été déçus par cette fuite en avant qui méprisait leurs intérêts vitaux : issus du peuple et engagés par pauvreté et non pas conviction, ils ont commencé à boycotter les manifestations officielles.

La caste dirigeante a réalisé son isolement : ses membres devaient négocier des garanties de sécurité avec Washington pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole des marchandages, Rafsandjani, le patron du régime, a alors écarté Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG


En 2008-2009, on est ainsi passé d’une Guerre pour être le sauveur du régime à une Guerre pour l’accès aux marchandages avec Washington !


© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et tous ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son principal lieutenant politique.

Puis Rafsandjani a tenté un dernier joker : le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur (uniquement hostile à son propre pion Ahmadinejad) pour duper Washington et l’entraîner à abolir ses sanctions. Larijani a soutenu ce projet insensé qui lui semblait efficace.

Mais, le peuple autorisé à manifester a révélé son hostilité au régime tout entier. De plus, les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Les Américains n’ont pas aidé cette contre-révolution contraire à leurs plans régionaux ont même participé aux rumeurs diffusées par le régime pour intimider le peuple et mater leur révolte. Ce qui a brisé le cœur des Iraniens et leur envie de lutter. Mais in fine, chacun a réalisé que le régime était définitivement rongé de l’intérieur et condamné. Larijani, mais aussi d’autres, se sont mis à critiquer Rafsandjani pour l’écarter et accéder aux marchandages avec Washington pour garantir leur survie au-delà du régime.

Rafsandjani, menacé de toute part, a divisé la coalition informelle à son encontre en offrant le pouvoir judiciaire aux Larijani avant de tenter de relancer son Mouvement Vert avec une nouvelle république islamique hybride formée par ses pions, les pions de Washington et de nouveaux pions venus de Londres. Mais cette monstruosité politique a échoué.

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Après un nouveau ratage du projet d’hybridation, fin 2010, Rafsandjani a oublié ses amis britanniques et a décidé de négocier avec Washington afin d’obtenir des garanties de sécurité pour quitter le pays sans être poursuivi pour son passé terroriste !

Le régime a alors été malmené par les Britanniques. Ali Larijani condamnait aussi toute négociation car il n’y participait pas. Larijani a alors commencé à utiliser le pouvoir Judiciaire contre Rafsandjani et ses pions gouvernementaux chargés des négociations à savoir Ahmadinejad ainsi que que son ministre des affaires étrangères Salehi ou encore le négociateur nucléaire Jalili… Chaque clan manoeuvrait pour ses intérêts au mépris de l’intérêt commun de tous les serviteurs du régime. Cette désunion a provoqué de nouvelles ruptures internes.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Les hommes d’affaires du régime ont jugé qu’ils étaient en danger : ils ont commencé à brader leurs avoirs boursiers et immobiliers pour acheter de l’or et des dollars afin de fuir le pays. Cette ruée vers l’or et vers le dollar a mis le régime face à un risque de banqueroute de la Banque centrale Iranienne (BCI). Pour calmer la situation, les Larijani, maîtres du Pouvoir Judiciaire, ont commencé des procès contre les candidats à la fuite avec l’accusation de fraude ou de blanchiment d’argent, délit passible de la peine de mort, mais ils n’ont jamais osé appliquer les verdicts annoncés de peur de provoquer une fuite massive des capitaux, susceptible d’entraîner la banqueroute, puis la chute du régime.

Dès lors, en combinaison avec les Chefs Pasdaran, les Larijani ont sans cesse tenté d’intimider les nantis paniqués en évoquant la puissance policière du régime, mais en absence de troupes fidèles visibles, ces menaces n’ont pas réussi à calmer les paniqués. Finalement, les Larijani ont tenté d’atteindre le même but en annonçant des pendaisons publiques (mais en les exécutant très tôt le matin de peur d’être pris à partie par le peuple). Ce processus d’intimidation à reculons a été avant tout un constat permanent d’impuissance et de vulnérabilité du régime. C’est pourquoi chaque clan a dans le même temps accéléré ses efforts pour arriver à un accord avec Washington.L’Etat américain a apprécié cela, mais il ne peut pas accorder les garanties souhaitées par ces gens. Ils n’ont rien obtenu.


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En décembre dernier, à l’issue d’une offre américaine d’arrangement sur l’attentat d’AMIA, Rafsandjani a été convaincu qu’il n’obtiendrait rien des Américains, a commencé à se dire proche du peuple. Il a aussi chargé ses pions Verts à scander « Mort à la République islamique ». Il a commencé à parler d’Elections Libres. Ses adversaires ont compris qu’il entendait changer de bord. Quand ses pions gouvernementaux ont annoncé de nouvelles anxiogènes de hausses de prix, ses adversaires ont été convaincus qu’il entendait provoquer un soulèvement afin de s’y engouffrer par « amour du peuple » : devenir (malgré le risque évident d’y rester) l’instrument d’un changement qu’il ne peut éviter espérant de bénéficier d’un pardon en Iran. Cette solution permettait aussi de bloquer le retour aux affaires des pions islamistes de Washington et de satisfaire les intérêts pétroliers de la Grande-Bretagne garantissant de facto les avoirs financiers de Rafsandjani dans les pays britanniques. La participation des médias persanophones britanniques dans la promotion de cette solution a laissé très rapidement supposer divers collaborateurs du régime que ce revirement très bénéfique aux Britanniques avait leur accord et leur soutien.

Les nantis du régime ont immédiatement saisi l’intérêt de cette solution de "Réconciliation Nationale". Mais les Chefs Pasdaran du Bassidj et de la Police dont les noms restent associés à toutes les répressions, les Frères Larijani complices de leurs derniers forfaits, notamment les pendaisons publiques, ont refusé cette solution, car ils ne peuvent bénéficier d’aucun pardon. Ces insolvables ont créé une coalition mais n’ayant pas de troupes actives, leur fronde est restée une nuisance purement politique.

Cependant leur nuisance a bloqué le bon déroulement de la seule issue possible pour tous les gens coincés au côté du régime provoquant leur profonde déception. Dans le contexte de l’affaiblissement du régime et l’urgence d’agir, cette déception a provoqué une nouvelle crise panique politique et financière, de nouvelles ruptures internes, des boycotts de toutes les manifestations officielles, aussi bien religieuses que politiques, dont l’anniversaire de la révolution islamique.

Lors de ce dernier boycott survenu il y a deux semaines, les membres du clergé, alliés historiques de la Grande-Bretagne, ont été absents laissant présager la possibilité d’une Fatwa pour sortir du régime bloqué. Les derniers collaborateurs du régime, mis face à l’imminence d’une chute, se sont mis à acheter des dollars au point de menacer les réserves en devises du régime.

Rafsandjani pris de vitesse par cette fuite en avant des derniers serviteurs du régime a rejoint Larijani pour annoncer l’interdiction d’acheter des dollars et la peine de mort pour les contrevenants. Mais Rafsandjani a aussi tenté d’accélérer ses efforts pour sortir du régime. Washington, inquiet par la chute du modèle islamique nécessaire à son expansion en Asie Centrale, a alors évoqué à plusieurs reprise la possibilité d’un dialogue direct avec les dirigeants du régime (insinuant des deals secrets), mais le clan Rafsandjani n’avait pas accepté et pour se débarrasser de ces demandes, il avait accepté la reprise du dialogue avec les 5+1 le mardi 26 février (cette semaine). Washington a puni ce refus de compromis et de deal secret en privant l’accès du régime à ses revenus transitant par des banques turques.

La semaine dernière, cette sanction turque des Américains a mis le régime face à un risque de pénurie de dollars : les derniers serviteurs du régime ont accentué leurs chats avant que le régime ne manque de dollars. Le régime a été si en difficulté qu’il a encore évoqué la répression contre les acheteurs du dollar. Le clan Larijani a même évoqué la mise en place des coupons de rationnement des vivres. De nombreux dirigeants périphériques au passé sale ont aussi commencé à critiquer le régime pour pouvoir s’engouffrer dans le projet de la Réconciliation Nationale !

Washington a alors changé d’attitude : il a tenté de sauver le régime par une incroyable offre pakistanaise d’achat du gaz iranien à quatre fois le prix du marché ! Le régime était sauvé par son ennemi ! Rafsandjani a compris qu’il était coincé : en acceptant il se mettrait en position d’être rapidement maîtrisé. Il devait rejeter cette offre et accéléré son plan d’effondrement programmé : le Mouvement Vert lié à Rafsandjani a affirmé que le prix proposé était très bas pour justifier le refus de l’offre. Divers ministres du clan Rafsandjani ont multiplié les provocations diplomatiques ou des menaces militaires contre Israël pour excéder Washington, casser le dialogue même avec les 5+1 afin d’amplifier la crise interne. Ils n’ont pas réussi à excéder Washington, mais la crise de panique des subalternes et des dirigeants périphériques n’a cessé d’enfler. Le régime explosait de toute part. Les Larijani et les chefs Pasdaran qui ne peuvent avoir droit à un pardon ont tenté de contenir ces ruptures en annonçant des grands rassemblements de leurs dizaines de milliers de miliciens fidèles, mais les images ont révélé qu’ils n’avaient qu’une cinquantaine de soldats souvent très âgés à leur côté.

Cette semaine devaient débuter les négociations acceptées dernièrement par le clan Rafsandjani. Dans le contexte de l’affaiblissement actuel du régime, le clan Rafsandjani a multiplié les efforts pour saboter le dialogue afin d’amplifier le mécontentement interne et déclencher le soulèvement nécessaire pour son revirement. Le clan Larijani a tenté de refroidir Rafsandjani par des discours enflammés et des arrestations visant ses principaux lieutenants chargés de la gestion de ses biens. Par hasard au même moment, une révolte populaire a éclaté au centre du pays et de simples paysans ont mis en fuite les derniers soldats du régime. Les Larijani et les Pasdaran ont été mis devant la réalité de leur impuissance. On n’a assisté à une aucune annonce d’arrestation et de pendaison de la part des Larijani et des Pasdaran. La défaite a aussi été occultée par les médias soi-disant dissidents de Rafsandjani. La réalité a bousculé les projets de chacun. Voici le récit en images et en vidéos d’une semaine de folies révélant les vraies limites du régime agonisant et de ses dirigeants isolés, épuisés, mais récalcitrants.


1 - 23.02.2013
Iran : La semaine en images n°261

intro de base pour comprendre la situation.
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments...

Origines de la crise | Dès 1957, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs plans pétroliers et aussi pour mettre au pouvoir des activistes islamistes (non cléricaux) partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste pour doubler les Britanniques présents en Iran au travers les mollahs, mais aussi pour renverser les monarchies arabes mises en place par les Britanniques et enfin pour s’infiltrer en Asie Centrale soviétique et chinoise.

En 1973, le Shah a annoncé qu’il ne reconduirait plus le contrat de 25 ans obligeant l’Iran de vendre son pétrole en exclusivité aux Américains, les Britanniques et les Français selon un prix constant. Ce contrat finissait le 19 août 1979. Les Américains qui possédaient ainsi 40% du pétrole iranien à un prix très bas ont amplifié alors leur hostilité contre le Shah avec l’intention de le renverser avant août 1979. Les Français qui avaient 6% de la production iranien se sont alignés sur Washington. Les Britanniques qui possédaient 47% du contrat, mais sont en guerre pétrolière avec Washington depuis 1911 [2], ont participé à l’aventure avec tous leurs pions à ce projet islamisant intitulé Ceinture Verte et ont pu écarter les pions activistes islamistes de Washington. Pour bloquer le retour de ces islamistes non cléricaux, les mollahs ont rompu les relations avec Washington et ont également adopté la doctrine de la Tutelle d’un Grand Ayatollah sur la République Islamique.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs pour les affaiblir économiquement, les mettre devant un risque de soulèvement populaire afin de les amener à rétablir les relations bilatérales, permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (une révolution de couleur). La clef de réussite de cette politique a été de rester dans les accusations floues (avec un grand recours au conditionnel) pour pouvoir éviter toute escalade susceptible de provoquer une guerre et entraîner la chute du régime islamique nécessaire aux plans régionaux américains.

Face à ce projet de guerre d’usure, les mollahs contrôlés par les Britanniques ont opté pour une politique d’amplification de la crise et d’escalade délibérée afin de forcer Washington à capituler. Rafsandjani, le coordinateur du coup d’Etat anti-américain, devenu avec l’aide des Britanniques patron du régime et de ses services secrets, n’a omis aucun effort en ce sens par un recours immodéré au terrorisme au Moyen-Orient ou par la guerre contre l’Irak pour perturber l’approvisionnement pétrolier de l’Amérique. Mais il n’a pas su faire capituler Washington.

Les rivaux internes de Rafsandjani (mollahs écartés par lui du pouvoir et des meilleurs business) étaient alors en but de le virer, prendre sa place et tenter de réussir par plus de méchanceté pour sauver le régime et en prime le patron économique du régime. Pour les contrer, Rafsandjani a acheté le soutien de des plus petits adversaires (comme les Larijani) (en leur accordant des sièges du Conseil de Discernement, organe par lequel il dirigeait le pays). Il a aussi acheté la protection des Européens en leur bradant le pétrole iranien. Et il a également acheté le soutien des hommes d’affaires issus du régime en leur offrant des dollars bon marché.

Mais ce faux apaisement n’a rien donné a même incité Washington à parler d’une possible menace nucléaire et de frappes préventives. Il a ainsi pu impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU et entraîner un grand nombre de pays à participer à de nouvelles sanctions bancaires pour épuiser toutes les ressources en dollar du régime déjà ruiné par les choix clientélistes de Rafsandjani. Ce dernier a dû confier la direction des négociations à son jeune rival Ali Larijani pour faire partager les torts.

Rafsandjani a renoué avec la politique de l’amplification de la crise via Ahmadinejad (un autre ex-collaborateur des services secrets) et il a confié la direction des négociations à son jeune rival Ali Larijani pour faire partager les torts. Mais en 2008, le régime déjà très endetté a vite été confronté au manque de devises pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur. Rafsandjani et Larijani (devenus complices) ont fait le choix de geler les salaires et relever les prix des produits importants pour diminuer la consommation et ainsi gagner du temps dans l’espoir de parvenir à capituler Washington par tous les moyens.

De nombreux collaborateurs du régime notamment les Pasdaran de base ont été déçus par cette fuite en avant qui méprisait leurs intérêts vitaux : issus du peuple et engagés par pauvreté et non pas conviction, ils ont commencé à boycotter les manifestations officielles.

Il est alors devenu évident clair pour la caste dirigeante qu’il devait songer à négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole des marchandages, Rafsandjani, le patron du régime, a alors écarté Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington.

On est alors passé d’une guerre pour être le sauveur du régime à une guerre pour l’accès aux marchandages avec Washington.

Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son principal lieutenant politique. Puis Rafsandjani a tenté un dernier joker : le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur (hostile à son propre pion Ahmadinejad) pour duper Washington et l’entraîner à abolir ses sanctions ! Larijani a soutenu ce projet insensé qui lui semblait prometteur.

Mais, le peuple autorisé à manifester a révélé son hostilité au régime tout entier. De plus, les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Les Américains n’ont pas aidé cette contre-révolution contraire à leurs plans régionaux ont même participé aux rumeurs diffusées par le régime pour intimider le peuple et mater leur révolte. Ce qui a brisé le cœur des Iraniens et leur envie de lutter. Mais in fine, chacun a réalisé que le régime était définitivement rongé de l’intérieur et condamné. Larijani, mais aussi d’autres, se sont mis à critiquer Rafsandjani pour l’écarter et accéder aux marchandages avec Washington pour garantir leur survie au-delà du régime.

Rafsandjani menacé a divisé la coalition informelle à son encontre en offrant le pouvoir judiciaire aux Larijani avant de tenter de relancer son Mouvement Vert. L’échec de cette seconde tentative a libéré Larijani : il a commencé à utiliser le pouvoir Judiciaire contre Rafsandjani et ses pions gouvernementaux chargés des marchandages à savoir Ahmadinejad, son ministre des affaires étrangères Salehi, le négociateur nucléaire Jalili… Rafsandjani, affaibli, a décidé de privilégié le dialogue avec Washington. Larijani a alors condamné toute négociation. Chaque clan manoeuvrait pour ses intérêts au mépris de l’intérêt commun de tous les serviteurs du régime. Cette désunion a provoqué de nouvelles ruptures internes.

Les hommes d’affaires du régime ont jugé qu’ils étaient en danger : ils ont commencé à brader leurs avoirs boursiers et immobiliers pour acheter de l’or et des dollars afin de fuir le pays. Cette ruée vers l’or et vers le dollar a mis le régime face à un risque de banqueroute de la Banque centrale Iranienne (BCI). Pour calmer la situation, les Larijani, maîtres du Pouvoir Judiciaire, ont commencé des procès contre les candidats à la fuite avec l’accusation de fraude ou de blanchiment d’argent, délit passible de la peine de mort, mais ils n’ont jamais osé appliquer les verdicts annoncés de peur de provoquer une fuite massive des capitaux susceptible d’entraîner la banqueroute puis la chute du régime. Dès lors, en combinaison avec les Chefs Pasdaran, ils ont sans cesse tenté d’intimider les nantis paniqués en évoquant la puissance policière du régime, mais en absence de troupes fidèles visibles, ces menaces n’ont pas réussi à calmer les paniqués. Finalement, les Larijani ont tenté d’atteindre le même but en annonçant régulièrement des pendaisons publiques, mais là encore, ils les exécutent très tôt le matin de peur d’être pris à partie par le peuple. Ce processus d’intimidation à reculons a été avant tout un constat permanent d’impuissance et de vulnérabilité du régime. C’est pourquoi chaque clan a dans le même temps accéléré ses efforts pour arriver à un accord avec Washington. Washington na apprécié cela, mais il ne peut pas accorder les garanties souhaitées par ces gens. Mais aucun n’a rien obtenu.

En décembre dernier, Rafsandjani, convaincu qu’il n’obtiendrait rien des Américains, a commencé à se dire proche du peuple. Il a aussi chargé ses pions Verts à scander « Mort à la République islamique ». Il a commencé à parler d’Elections Libres. Ses adversaires ont compris qu’il entendait changer de bord. Quand ses pions gouvernementaux ont annoncé de nouvelles anxiogènes de hausses de prix, ses adversaires ont été convaincus qu’il entendait provoquer un soulèvement afin de s’y engouffrer par "amour du peuple" : devenir (malgré le risque évident d’y rester) l’instrument d’un changement qu’il ne peut éviter espérant de bénéficier d’un pardon en Iran. Cette solution permettait aussi de bloquer le retour aux affaires des pions islamistes de Washington et de satisfaire les intérêts pétroliers de la Grande-Bretagne garantissant de facto les avoirs financiers de Rafsandjani dans les pays britanniques. La finesse de cette solution laisse supposer qu’elle a peut-être été suggérée à Rafsandjani par les Britanniques eux-mêmes.

Les nantis du régime ont immédiatement saisi les intérêts de cette solution : ils pouvaient changer de bord et participer à la vie économique au nom d’une Réconciliation Nationale. Mais les Chefs Pasdaran du Bassidj et de la Police dont les noms restent associés à toutes les répressions, les Frères Larijani complices de leurs derniers forfaits, notamment les pendaisons publiques, ont refusé cette solution, car ils ne peuvent bénéficier d’aucun pardon. Ces insolvables ont créé une coalition mais n’ayant pas de troupes actives, leur fronde est restée symbolique.

Cette fronde interne a seulement montré que le régime était trop divisé pour pouvoir s’engager dans un marchandage ou dans un changement. Tous les gens coincés au côté du régime se sont sentis en danger : ils devaient rompre ! Le régime a subi des boycotts à 100% lors de ses dernières manifestations officielles. Par ailleurs, la ruée vers le dollar a repris pour les plus riches à Dubaï et pour les subalternes normaux au Bazar de Téhéran. ainsi dernièrement, le régime s’est retrouve de fait confronté à un risque de banqueroute fatale !

La semaine dernière, le régime devait célébrer l’anniversaire de la révolution à travers diverses manifestations : après les premières manifestations boycottées, la panique interne s’est amplifiée. Le boycott de l’anniversaire de la révolution est paru comme une date difficile susceptible de déboucher sur une plus grande crise voire plus.

Washington a alors décidé de renforcer ses menaces et ses offres de dialogue pour parvenir à faire plier Rafsandjani et obtenir un transfert des pouvoirs avant la chute du régime islamique utile à ses projets. Washington espérait l’ouverture d’un dialogue au Caire via Ahmadinejad, le principal pion politique de Rafsandjani. Larijani devait renforcer ses attaques pour renverser Ahmadinejad avant son départ pour Caire. Il pouvait alors accéder dialogue en tant que élu et membre du Conseil de Discernement . Rafsandjani a anéanti ce risque en faisant intervenir son pion, le Guide Khamenei pour s’opposer à tout dialogue. Larijani floué par cette ingérence a tenté quand même de renverser Ahmadinejad.

Ahmadinejad a riposté par une vidéo trafiquée accusant le clan Larijani de corruption. Ce choix de fausse vidéo a prouvé que le clan Rafsandjani n’avait pas de vrai dossier sur les Larijani ou qu’il était en perte de vitesse. Sa solution de réconciliation nationale a perdu quelques partisans politiques. Les derniers collaborateurs du régime ont vu leur chance de recyclage politique s’évanouir : le Bazar a été pris d’assaut pour acheter des dollars et fuir le pays.

Par la suite, cette semaine, le dimanche 10 février, le 34e anniversaire de la révolution islamique a été boycotté partout en Iran. Nous en avons rendu compte dans notre précédent numéro de la semaine en images.

Par la suite, cette semaine, le dimanche 10 février, le 34e anniversaire de la révolution islamique a été boycotté partout en Iran. Le même jour, bien que férié, le régime a été confronté à une nouvelle ruée affolée vers l’or et le dollar. Les Larijani et ses associés insolvables devaient cacher ce boycott et la crise naissante. Ils devaient aussi dans le même temps reverser les gens du clan Rafsandjani. Ce dernier s’est précipité pour retourner un peu sa veste, mais il n’a constaté aucune mobilisation populaire en sa faveur. Ayant besoin de plus de temps pour sa reconversion, il a rejoint ses adversaires pour tenter de contenir la crise avec de nouvelles menaces pour obtenir ce délai. Mais les deux groupes n’ont pas réussi à calmer la panique. Devant l’amplification de la crise, ils ont finalement décidé d’organiser une braderie des prochaines pièces en or émises par la Banque Centrale iranienne afin de détourner leurs collaborateurs paniqués du marché sensible du dollar. Voici le récit en images, à partir du dimanche, de 6 jours pleins de craintes, de tension et de fureur pour les dirigeants désespérés du régime à bout du souffle des mollahs.


1 - 07.02.2013
Iran : La semaine en images n°259

intro de base pour comprendre la situation.
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments...

Cette semaine, une nouvelle analyse en introduction à propos de la politique du Shah face à la révolution islamique !

Origines de la crise (TEXTE INEDIT)| L’enjeu de la crise est le pétrole de l’Iran, mais aussi des régions environnantes traditionnellement dominée par les Britanniques et par les Russes. Très rapidement, Washington a compris que les Britanniques dominaient l’Iran grâce à un grand réseau de politiciens corrompus et grâce à un clergé crée avec leur soutien.

Dans les années 50, Washington a essayé de doubler ce réseau avec l’aide de prince Qadjar pro-britannique Mossadegh, l’aîné des prétendants Qadjar au trône de l’Iran, mais vieillissant et isolé et des jeunes mollahs extrémistes ainsi que des nervis islamistes issus du Bazar.

Les Britanniques ont alors mis le pays sous embargo et en parallèle ont demandé à leurs pions à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les grands Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’entourer Mossadegh pour l’accompagner et l’encourager à négocier. Washington a apporté son soutien économique à Mossadegh et l’a laissé s’allier au parti communiste Toudeh en espérant utiliser le prétexte du passage de l’Iran dans le camp des rouges pour envahir le pays et en prendre le contrôle au nom de la défense de la démocratie. Les Britanniques ont alors demandé à leurs pions d’abandonner Mossadegh provoquant sa chute. Washington a alors lâché Mossadegh et au nom du droit à la diversité, il a demandé une révision du contrat anglais avec l’Iran. C’est ainsi que l’Iran a signé en 1954 un contrat de 25 ans réservant son pétrole à un consortium pétrolier 40% américain, 54% britannique et 6% français.

Le Shah a alors utilisé les droits accordés par la constitution de 1906 pour diriger le pays et l’engager dans la voie de la modernité et des progrès sociaux pour réduire le pouvoir des islamistes bénéficiant désormais du soutien de Washington. Il a aussi créé l’OPEP pour s’émanciper du consortium. Washington a alors créé avec des ex-Mossadeghistes un mouvement islamiste non clérical nommé NEHZAT AZADI, hostile à l’OPEP et à la monarchie, partisan d’une république islamique et décidé à libérer toutes la région au nom du droit des musulmans à se libérer. Les Britanniques ont compris que Washington entendait les doubler avec ses islamistes non cléricaux et ce pour contrôler le pétrole de l’Iran, mais aussi de tous les pays musulmans voisins.

En 1973, le Shah a annoncé qu’en 1979, il ne renouvellerait plus le contrat d’exclusivité le liant au consortium. Il est devenu l’homme à abattre. Les Américains ont doté NEHZAT AZADI d’une branche armée nommée l’OMPI. Les Britanniques ont compris que les Américains allaient passer à l’action. Ils ont envoyé leur grand spécialiste de l’Islam Bernard Lewis à l’encontre de Brzezinski, initiateur du projet américain de Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) et fondateur de la commission trilatérale en cette même année 1973, pour lui proposer un projet semblable au sien. Les Britanniques ont ainsi montré qu’ils pouvaient contrer leurs cousins d’Amérique. Les Américains les ont intégrés pour ne pas les avoir contre eux. La même année, Brzezinski est arrivé dans le conseil d’administration de l’organisme britannique Amnesty International pour commencer une campagne de dénigrement contre le Shah, dépeint comme un tortionnaire. Le Shah a ouvert les prisons iraniennes au Croix Rouge qui a rejeté les allégations d’Amnesty, mais cet organisme n’a nullement tenu compte de ce rapport. Amnesty a aussi reçu le prix Nobel pour cette campagne partiale. Ce qui n’est pas guère étonnant car le prix Nobel est fiancé par les grands pétroliers. En 1978, Paris a offert refuge à la coalition révolutionnaire britannico-américaine formée par les mollahs pro-britanniques du clan Khomeiny et les militants de Nehzat Azadi.

Le Shah a nommé au poste de 1er ministre, Bakhtiar, dont on sait depuis peu qu’il était un opposant notoirement pro-britannique. Le Shah qui refusait le recours aux armes espérait de casser ainsi le pacte américano-britannique sans entrer dans un conflit susceptible de provoquer des morts. Ce choix montre que le Shah connaissait bien les conflits d’intérêts entre les Américains et les Britanniques. Il ne pouvait pas imaginer que les deux camps puissent oeuvrer ensemble. Mais Bakhtiar a neutralisé la police politique de l’époque, il a libéré les agitateurs islamistes, puis il a autorisé Khomeiny à retourner en Iran en toute sécurité le 1er février 1979 ! Bakhtiar a permis la victoire de la révolution islamique.

Le Shah s’est trompé en imaginant un accord tacite avec les Britanniques. Ils l’ont sacrifié car sa famille avait sans cesse combattu leurs intérêts, mais le Shah ne s’était pas trompé sur les rapports entre Britanniques et Américains, car Bakhtiar a en fait offert à Khomeiny un poids qu’il n’aurait pas eu si la révolution se gagnait dans la rue par les militants islamistes non cléricaux de Washington. Khomeiny qui avait convenu de quitter la direction de la révolution pour se consacrer aux études religieuses a pu grâce à Bakhtiar bénéficier du plus grand rassemblement pour prononcer le premier grand discours de la révolution. Grâce à ce retour (dont on fêtait l’anniversaire cette semaine), Khomeiny a pu imposer son demi-frère Rafsandjani au sein du Conseil de la Révolution (à côté de Bazargan, le principal pion de Washington, ci-dessous en costume gris).

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Grâce à Rafsandjani et ses nervis (qui ont vite accaparé des postes clefs), Londres a pu éliminer les principaux pions de Washington et rompre le cordon ombilical avec Washington avec l’attaque des révolutionnaires islamiques contre l’ambassade américaine. Il a exclu les pions islamistes non cléricaux de Washington par la rupture des relations diplomatiques. Puis il les a privés de tout rôle politique par l’instauration de la doctrine de la Tutelle du clergé sur le pouvoir politique.

Ce coup d’Etat interne a propulsé Rafsandjani et ses complices au sommet de l’Etat. Rafsandjani a accédé à tous les postes clefs notamment le ministère de l’intérieur, la direction des services secrets des Pasdaran, le ministère de la guerre. Il est devenu le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation) au détriment des mollahs plus instruits, mais moins physiques comme Montazeri (grand maître maçon du clergé) ou encore, Morteza Mottahari (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani) qui était l’auteur de de la doctrine de la Tutelle du clergé sur le pouvoir politique.

Washington avait été battu, mais il n’est pas avoué vaincu : il a commencé à sanctionner cette nouvelle république islamique pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement afin de forcer ses dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et tenter de reprendre le pouvoir via des élections libres (une nouvelle révolution interne).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans une guerre sans fin contre Saddam pour déstabiliser l’approvisionnement pétrolier mondial. Ils ont aussi commencé des actions terroristes anti-américaines au Liban, mais sans réussir à faire reculer Washington. Ils ont alors commencé à brader le pétrole aux Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique. Ces choix désastreux, mais aussi leurs larcins ont entraîné le pays dans le néant. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruiné et contesté par sa base et par le peuple) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents, de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique. En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et en accentuant ses sanctions et affaiblissant économiquement le régime, il a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avaient écartés du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani était en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué le testament de ce dernier, doublant les 86 ayatollahs du Conseil des Experts de la Tutelle, pour nommer son ami Khamenei à la direction spirituelle du régime. Avec son accord et le soutien du président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi, il a obtenu les pleins pouvoirs pour le Conseil de Discernement qui présidait depuis peu. Mais il n’est pas parvenu à trouver une solution face à Washington.

En 1996, Washington a changé son approche : il a adopté des sanctions pétrolières au prétexte de l’attentat de Rafsandjani contre AMIA, le centre Juif de Buenos-Aires. Il entendait déstabiliser Rafsandjani face à ses adversaires internes pour l’amener à céder avant qu’ils en le renversent ou ne le livrent pour échapper aux sanctions.

Rafsandjani a alors partagé le pouvoir avec ses adversaires notamment les frères Larijani pour acheter leur loyauté. Puis il a placé à la présidence son ex-collaborateur des services secrets Khatami sous une étiquette de modéré pour entraîner Washington dans l’apaisement. Washington a tenté d’utiliser cet apaisement pour introduire ses pions dans le jeu (Esfandiari…), mais Rafsandjani a surenchéri avec de nouveaux faux opposants comme Tabarzadi, Ebadi ou Sotoudeh. Finalement, Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Rafsandjani, patron du régime en tant que président du Conseil de Discernement, aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car son régime n’a jamais eu le moindre missile, pas de satellite pour diriger d’éventuels missiles achetés en contrebande et enfin, aucun savoir faire nucléaire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais par obédience pro-britannique ou par peur de perdre ses avoirs placés dans les pays du Commonwealth, il ne pouvait pas s’ouvrir aux Américains. Il a alors a remplacé Khatami par Ahmadinejad, pour tenter de faire plier Washington. Il a aussi offert la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani, adepte d’une politique de fermeture, avec l’idée de l’occuper, le rendre complice, l’utiliser comme un instrument des menaces puis l’éliminer de facto après un accord avec Washington.

Mais les choses n’ont pas pu se passer selon ses prévisions. Washington a utilisé la fermeture de Larijani et les menaces d’Ahmadinejad pour impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses futures sanctions ou ses menaces d’interventions (au nom de l’article 7 du code du du Conseil de Sécurité). Ainsi, en 2008, il a pu adopter ses premières sanctions bancaires internationales réduisant très fortement les revenus en devises du régime, le mettant face à un risque élevé de pénurie. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Rafsandjani et Larijani désormais complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat en gelant les salaires de leurs serviteurs et en supprimant le système des Prix subventionnés pour ménager leurs stocks de devises et de vivres et aussi d’habituer les Iraniens à vivre de très peu afin de diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Les agents anti-émeutes fragilisés par ses mesures ont alors rompu avec le régime.

Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains ! Ali Larijani a tenté de le renverser en révélant avec l’aide de son premier lieutenant Kordan des dossiers de la corruption de Rafsandjani et de ses alliés. L’attaque montrait que Larijani avait un réseau inquiétant : Rafsandjani n’a pas osé le défier, il a seulement désorganiser l’attaque en éliminant son lieutenant. Mais il devait parvenir à réussir face à Washington pour redevenir le champion du régime pour inciter les alliés de Larijani à le lâcher.

Rafsandjani s’est lancé avec son ami de toujours Moussavi dans une (fausse) révolution de couleur (le Mouvement VERT) pour entraîner Washington à les cautionner ! Mais la situation lui a échappé car le peuple autorisé à manifester a profité de l’occasion pour scander des slogans hostiles au régime et des millions de miliciens sont restés passifs révélant leur soutien à un changement de régime !

La république islamique n’est cependant pas tombée car Washington n’a pas soutenu cette contre-révolution. En revanche, Rafsandjani qui avait failli entraîner la chute du régime, a perdu le soutien de ses alliés. Il a alors offert le pouvoir judiciaire aux Larijani et a accéléré ses efforts pour imposer sa solution avant que ces derniers ne parviennent à contrôler l’appareil judiciaire en écartant ses pions. Mais il n’est pas arrivé et au bout d’un an, il a perdu le soutien de ses alliés. Il a alors d’un coup disparu de l’arène politique et Ali Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser Larijani par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Ali Larijani n’a donc pas pu virer les pions (gouvernementaux) de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Il s’est alors lancé avec son frère dans une croisade judiciaire anti-corruption pour les éliminer. Puis il a évoqué la nécessité de révoquer Ahmadinejad pour incompétence économique. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour dialoguer avec Washington pour vendre le régime aux pions de Washington en échanges de garanties de sécurité pour sa vie et ses avoirs. Les dirigeants songeant tous à leurs intérêts ont déçu leurs derniers fidèles.

Une nouvelle manifestation hostile en mars 2011 (Esfand 89) à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque a bénéficié de la passivité des Pasdaran confirmant l’hostilité du peuple et des Pasdaran de base à la république islamique. Les businessmen du régime ont alors paniqué car ils avaient été lâchés par leurs dirigeants et les Pasdaran de base : les businessmen du régime (issus des clans au pouvoir) ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars en vue de quitter le régime avant qu’il ne soit trop tard. Les réserves bancaires du régime n’ont cessé de fondre sous l’effet de la demande et les taux de l’or et du dollar n’ont cessé d’augmenter devenant l’grâce du manque de confiance des nantis et des collaborateurs du régime.

Larijani a alors accéléré ses procès pour virer Rafsandjani et ses pions. Ces derniers ont tout tenté pour parvenir à un accord avec Washington. Les chefs Pasdaran qui craignaient être sacrifiés dans ce jeu ont rompu avec Rafsandjani en s’alignant sur les Larijani. Cette nouvelle division a amplifié la panique interne. Les derniers collaborateurs du régime ont été déçus par leurs chefs qui ne pensaient qu’à eux-mêmes. On a assisté à une fonte des effectifs des fidèles. Durant l’été 2012, Washington a aggravé la panique en forçant l’Europe à cesser ses relations économiques protectrices. Les chinois ont jugé le régime perdu et se sont retirés des marchés iraniens. La ruée vers l’or et le dollar a été si forte que le régime n’a pas pu répondre à la demande. il a donné l’impression que sa banque centrale avait fait faillite : les gens ont commencé à stocker des vivres. Le pays a basculé dans la pénurie, le chaos et des actions hostiles au régime.

Les dirigeants ennemis ont sans casse parlé de leur puissance policière pour intimider leurs collaborateurs paniqués, mais ils n’ont jamais pu montrer les troupes annoncées et n’ont jamais mis à exécution leurs menaces à l’encontre des paniqués. Ils se sont seulement contentés d’incendier lâchement le Bazar pour désorganiser les transactions et ont aussi accentué leurs efforts dans le sens de leurs intérêts prouvant qu’ils considéraient le régime comme étant condamné. Ainsi en septembre dernier, Rafsandjani a rapatrié en Iran ses enfants et les a livrés en gage aux Larijani pour pouvoir expédier des émissaires à New York et proposer un deal à Washington. La panique a été si forte que le dollar a dépassé le triple de sa valeur officielle !

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani (via une possible remise en cause de sa culpabilité dans l’affaire Amia). Les Chefs Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de cet attentat, se sont approchés de Larijani. Cette coalition a tenté de nouer le dialogue avec Washington, mais elle a été refoulée. Washington a ainsi prouvé qu’il ne visait pas une entente, mais entendait utiliser les faiblesses de Rafsandjani pour le forcer à céder à ses attentes. Rafsandjani a alors pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants du Mouvement Vert de crier « Mort à la Révolution Islamique » pour se dissoudre dans l’opposition et trouver des garanties de sécurité en Iran (en se disant qu’avec ce choix il pouvait garantir les intérêts pétroliers de la Grande-Bretagne et ainsi protéger ses avoirs financiers dans ce pays).

Ce revirement pragmatique de réconciliation nationale de type Khmers Rouges (peut-être suggéré par les Britanniques) n’a provoqué aucune agitation parmi les paniqués : les derniers collaborateurs du régime, mais aussi les chefs Pasdaran militaires, le trouvaient satisfaisant,

Mais, Ali Larijani dont le frère a piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009, ou encore les Chefs Pasdaran de la Police et du Bassidj dont les noms sont associés à toutes les répressions et les patrons des médias chargés de la propagande qui étaient des insolvables ont tenté de bloquer cette déviation.

La panique interne a refait surface. Les Larijani ont alors évoqué encore des menaces sans passer à l’acte. Pour fermer les banques, ils ont évoqué une pollution mortelle. Les Larijani ont aussi remis en orbite de vieux faux opposants complètement discrédités comme Tabarzadi ou Sotoudeh montrant par ce choix le manque d’option à leur disposition. Après ces efforts inefficaces, les Larijani se sont approchés des Chefs Pasdaran de la Police et du Bassidj pour former une coalition dénonçant la corruption du clan Rafsandjani et sa dérive (au nom de leur attachement à la doctrine de la tutelle du clergé sur le pouvoir politique). Puis les Larijani ont mis en examen le fils de Rafsandjani pour fraude et complot politique insinuant un grand règlement de compte avec Rafsandjani. Ce dernier a perdu des alliés importants comme Jannati, le chef du Conseil Constitutionnel. Cette accélération de la lutte des Larijani pour le contrôle des marchandages avec Washington a aussi confirmé que le régime était fichu. La ruée vers l’or et le dollar a atteint des sommets avant de se délocaliser à Dubaï pour échapper à toute entrave. Dans la foulée, toutes les manifestations officielles ont également été boycottées à 100% à tous les niveaux par les derniers fidèles ! Ce qui arrangeait Rafsandjani qui a besoin de provoquer le désordre pour opérer sa déviation.

La Semaine dernière, le régime devait organiser la journée de l’Unité et célébrer le début de l’ère de l’imam Caché. De peur de boycotts bénéfiques à Rafsandjani, Larijani et ses amis des médias officiels ont oublié de parler de ces événements. Larijani a même simulé un apaisement avec Rafsandjani pour le retenir et aussi pour neutraliser la panique. Il a aussi évoqué de nombreuses pendaisons et amputations publiques pour intimider le peuple. Rafsandjani a alors diffusé avec l’aide des Britanniques de nouvelles anxiogènes pour provoquer un soulèvement, mais les Iraniens, méfiants et craintifs depuis l’échec de leur contre-révolution, n’ont pas bougé.

Cette semaine, le régime devait célébrer en grande pompe le retour en Iran de Khomeiny (grâce à Bakhtiar). La peur d’un boycott humiliant a amené les dirigeants à annuler de nombreux rituels comme les rassemblements des politiciens, des officiers et des divers ses corporations sur le tombeau de Khomeiny avant l’anniversaire de son retour (cette année le 31 janvier), mais aussi les rituels de cette journée comme le rassemblement des écoliers à l’aéroport, la grande défilée des motards de la police de l’aéroport au cimetière Behesht-Zahra où Khomeiny avait fait son premier discours, puis divers rassemblements sur ce lieu...

Cette autocensure n’a pas manqué de paniquer et agiter les hommes d’affaires du régime ce qui a immanquablement relancer les efforts des Larijani pour prendre le pouvoir avant qu’il ne soit trop tard. Voici la chronique en images d’une semaine semée d’embûches pour les mollahs et leurs derniers compagnons.


1 - 30.01.2011
Iran : La semaine en images n°154

Le régime des mollahs va mal car en refusant catégoriquement tout compromis quelles que soient les sanctions, il a peu à peu perdu le soutien de ses propres partisans notamment ses miliciens malmenés par ces sanctions. Cette rupture est devenue visible à l’occasion des grandes manifestations que le régime devait organiser sans y parvenir.

Sans sa base traditionnelle, le régime repose aujourd’hui d’une part, sur ses cadres dirigeants et des gens des services secrets qui ont un passé trop lourd pour cautionner un changement et d’autre part, sur les officiers de l’armée qui sont tenus de rester à ses côtés pour défendre le pays. Leur nombre n’est cependant pas suffisant pour simuler un front capable de contenir le peuple. C’est pourquoi depuis des mois, le régime tente d’intimider le peuple avec des annonces de pendaisons ou encore de le duper avec des annonces de grands rassemblements lors des diverses manifestations prévues à son calendrier.

Cette semaine, à une vingtaine de jours du 32e anniversaire de la révolution, une manifestation qui peut devenir la vitrine de l’isolement du régime, on a assisté à une intensification de cette propagande et des annonces de pendaisons. Voici les images d’une semaine placée sous le signe de la terreur.


1 - 10.07.2010
Lapidation : L’horreur comme outil politique

Il y a une semaine, l’information iranienne la plus lue sur Google News a été la nouvelle de l’amputation d’un voleur récidiviste. Cette nouvelle horrible a été oubliée par l’annonce de la pendaison imminente d’un meurtrier mineur au moment des faits, puis celle de lapidation imminente d’une femme accusée du délit d’adultère en 2006. C’est une autre réalité de l’Iran, une réalité d’autant plus choquante que les soi-disant modérés du régime ne les ont nullement condamnées. Shirin Ebadi que nous dénonçons comme une fausse dissidente a également brillé par son silence. Ces infos qui donnent la chair de poule et une bien mauvaise image du régime et de ses faux opposants ne vous sont pas parvenues grâce à l’investigation de quelques journalistes intrépides, elles ont été délibérément diffusées par les mollahs eux-mêmes. Il s’agit de diversions médiatiques, un écran de fumée pour faire oublier une suite inédite du soulèvement populaire de juin 2009.


1 - 01.04.2010
Iran : La Chine veut rompre le dialogue

Selon l’agence britannique Reuters, la Chine qui s’opposait depuis toujours aux sanctions contre Téhéran aurait enfin donné son accord pour l’adoption d’une nouvelle résolution onusienne dotée de sanctions additionnelles contre Téhéran.


1 - 27.10.2009
Iran : Téhéran contre-attaque !

Il y a un mois, Téhéran acceptait de reprendre le dialogue pour échapper à de nouvelles sanctions américaines. Dans le cadre de ce dialogue, il s’était engagé, selon un plan américain, à échanger 75% de son stock d’uranium enrichi à 3,5% contre 200 à 300 kg de combustible nucléaire à base d’uranium enrichi à 20% pour alimenter le réacteur iranien de recherche de l’université de Téhéran en activité depuis 1967. Washington espérait ainsi réduire le stock iranien d’uranium faiblement enrichi pour baisser le niveau de gravité du programme nucléaire iranien pour éviter l’adoption de nouvelles sanctions. Téhéran vient de faire savoir qu’il ne veut pas de cette solution.


1 - 11.08.2006
IRAN : OPEN LETTER TO ISRAELI PEOPLE

© WWW.IRAN-RESIST.ORG - August 11 2006 | The vice Israeli Prime Minister Shimon Perez expressed racist sentiments we consider that are extremely hostile toward Iranian on France 3, a French TV channel : we condemn such sentiments and we expect that the Jewish community to whom we always expressed our solidarity will do the same.


1 - 19.07.2005
Coup de Gueule et Balles réelles !

Le nouveau chef de la police a appelé les forces qu’il commande à traiter les criminels avec la plus grande fermeté : elles seront autorisées avec tirer à des balles réelles si nécessaires.




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