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5 - 29.01.2008
Iran : La récupération politique de la mort suspecte d’un étudiant kurde

Actuellement, la presse occidentale et iranienne évoquent le cas d’Ebrahim Lotfollahi, un étudiant kurde iranien, mort en garde à vue dans les bureaux des services de renseignements du régime des mollahs. Son cas est très curieux puisque sa mort est directement exploitée par le régime des mollahs.


5 - 14.11.2005
Mohammad Khatami [Biographie sommaire]

La République Islamique est une oligarchie militaro-religieuse, c’est la terminologie du mot République qui exige un décorum républicain. La fonction présidentielle n’a aucune autre utilité en Iran. Elle continue cependant à entretenir des malentendus. Les élections imitent les manifestations similaires dans les véritables démocraties. En quelque sorte, la tenue d’élections importe d’avantage aux mollahs iraniens que leurs résultats. Le but est d’attirer les Iraniens jusqu’aux urnes et de montrer les images de cette participation dans les médias occidentaux.


5 - 13.08.2009
Iran : The terrible Ban-Ki Moon’s congratilations

© IRAN-RESIST.ORG – August 13 2009 | The General Secretary of United Nations, Ban Ki-Moon, congratulated officially the Iranian President Mahmud Ahmadinejad for his June reelection : from now on the latter is officially the Iranian interlocutor of the Security Council.


5 - 19.07.2005
Coup de Gueule et Balles réelles !

Le nouveau chef de la police a appelé les forces qu’il commande à traiter les criminels avec la plus grande fermeté : elles seront autorisées avec tirer à des balles réelles si nécessaires.


5 - 05.10.2006
France 3 sur l’Iran : une ado condamnée à mort (documentaire)

France 3 a eu la très bonne idée d’acheter le documentaire anglais consacré à la courte vie d’Atefeh. Nous vous avions raconté ce documentaire et nous aurons la chance de le voir enfin en France. D’autres documentaires de qualité existent sur la triste vie des femmes iraniennes sous le régime des mollahs.


5 - 21.06.2007
Iran: L'affaire de la double lapidation (vidéo inédite)

Le pouvoir judiciaire iranien a suspendu l’exécution d’un couple adultère qui était condamné à la lapidation. Selon une source judiciaire anonyme « les préparatifs nécessaires à l’exécution de la sentence avaient été mis en oeuvre », mais « le chef de la justice de Qazvin a ordonné verbalement d’y mettre fin » mardi soir. Le régime des mollahs ordonne la lapidation puis fait arrêter la sentance pour donner une image moins radicale de lui même et de son système judiciaire.


5 - 13.08.2009
Iran : Les terribles félicitations de Ban Ki-moon

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a félicité officiellement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour sa réélection en juin : ce dernier est désormais officiellement l’interlocuteur iranien du Conseil de Sécurité.


5 - 10.01.2013
Iran : La semaine en images n°255

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté) et sa branche armée, l’OMPI. Ces gens étaient tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique.

Le projet appelé Arc de Crise ou Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique pour éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington. Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions de Washington et en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ces bons et loyaux services, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme les cadres de TOUDEH et de et de JEBHEH MELLI. Il a ainsi pu pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation). Rafsandjani est ainsi devenu le patron occulte du régime. Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, il a alors été chargé de sans cesse diaboliser les Etats-Unis pour ne laisser aucune chance de retour à ses pions.

En réponse, l’Etat américain a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à changer de politique : c’est-à-dire d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains. Ils ont aussi sacrifié la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela, les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en ruiné et en danger.

Mais le régime n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions peuvent dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir par lui (comme les frères Larijani).

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère Khomeiny qui le protégerait était mourant. Rafsandjani a alors trafiqué le testament de ce dernier pour désigner comme son successeur un de ses propres amis : Khamenei, un mollah de mauvaise réputation, qui n’avait aucune chance d’accéder à ce poste prestigieux. En échange, dès son accession à ce poste de prestige, Khamenei a immédiatement modifié la constitution pour transférer la presque totalité de ses nouveaux pouvoirs politiques au Conseil de Discernement, organe d’arbitrage créé et dirigé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est ainsi devenu un organe plénipotentiaire et Rafsandjani est devenu le patron permanent du régime. Le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), qui avaient donné leur accord à ce coup d’Etat interne ont reçu en échange des sièges au Conseil de Discernement.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières ont remis néanmoins en cause sa survie politique.

En 1996, Washington a utilisé des mandats d’arrêts internationaux Rafsandjani. Ces coups ont donné de l’espoir à ses rivaux comme les Frères Larijani.

Pour ne pas sauter, Rafsandjani a acheté la loyauté du clan Larijani en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement et des postes clefs politiques ou économiques Rafsandjani a également mis en place un président modéré dans une posture soi-disant affaibli par les ultra-conservateurs pour engager Washington à cesser ses sanctions afin d’aider la démocratisation du régime. Washington n’a pas été dupé. Rafsandjani a alors également mis en place de (faux) opposants, issus de la milice universitaire et faussement proaméricains, pour engager Washington dans la coopération et non des sanctions.

En 2000, Washington s’est fâché : il a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" dans "Iran Non-proliferation Act" pour durcir ses sanctions alors que le régime n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions, mais il n’a cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait ainsi faire peur à Washington ou aux Européens pour obtenir une capitulation sur toutes les sanctions le visant. Cette attitude a rapidement laissé à Washington l’opportunité d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires.

Rafsandjani qui avait échoué avec sa fausse modération, puis avec sa politique de menace floue a alors fait demi tour pour gagner du temps avec un dialogue modéré via Khatami.Il a aussi tenté de garder vivace ses faux opposants avec un grand show judiciaire animé par deux avocates (Ebadi et Sotoudeh), issues du parti pro-britannique de Jebheh Melli. En revenant à la modération feinte, il a dû abandonner les menaces qui permettaient au régime de tenir tête à Washington et il a même été contraint de renoncer à l’enrichissement nucléaire dans l’accord de Paris, engageant le régime dans l’ouverture attendue par Washington.

Rafsandjani pouvait sauter pour avoir commis cette erreur. Pour désorganiser ses rivaux, il a offert la direction des négociations nucléaires à Larijani qui réclamait une politique nucléaire plus dure. En parallèle, Rafsandjani a annulé l’accord de Paris en remplaçant le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il a entouré le trublion des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour surpasser Larijani et tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et ses menaces de frappes préventives !

En 2007, quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses futures sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé la Suppression des Prix subventionnés pour limiter le pouvoir d’achat des Iraniens (brider la consommation) afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les avis du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption du clan Rafsandjani et des clans alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani...

En juin 2009, Razfsandjani a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses complices et par son allié de toujours Moussavi. Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama, mais aussi grâce à Sarkozy et d’autres alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan audacieux, a dû céder le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani. Rafsandjani offrait plus de pouvoirs aux Larijani, mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, il détenait le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans plus patriotiques et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministère des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a dû s’éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron du régime afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale. .

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient tués par le peuple ou sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani.

Washington a apprécié cette fracture interne. Il devait exacerber les menaces contre le régime pour accentuer ce genre de fracture. Il a forcé l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime. .

En Juillet 2012, sous la pression de Washington l’Europe a coupé les ponts avec le régime. Les gens ont paniqué et se sont précipités pour acheter des dollars , le régime en manque de divises n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec des slogans hostiles.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change, ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont supprimé les bureaux d’émigration, bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant une ouverture à Washington.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu, mais il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible utile (pour obtenir un bon deal). Les Pasdaran ont alors lâché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti !

Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, Rafsandjani a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 1 mois, n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer. Rafsandjani, Larijani et les chefs Pasdaran, ont tenté de trouver des alliés pour imposer leur position. On est alors entré dans un nouvel épisode très féroce de la guerre interne : Rafsandjani a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a d’abord reculé en libérant Mehdi, avant de riposter en frappant les pions de Rafsandjani à tous les niveaux par de nouvelles accusations judiciaires. Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime. Nous avons eu droit à une semaine saignante. Cette agitation des dirigeants a paniqué les collaborateurs du régime, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué ! Le régime n’a rien trouvé de mieux que de censurer les infos relatives à l’or et au dollar. Il a aussi relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute.

Cette semaine, le régime avait un programme officiel lourd, trop lourd pour un régime agonisant : il devait organiser la journée de manifestations politiques de soutien au Guide, tuteur spirituel du peuple, journée de fidélité à l’idéologie qui définit son système. Le régime a été surpris par un boycott d’une ampleur inattendue. La panique existante a été amplifiée. Le régime s’est réfugié dans les menaces, la diversion médiatique pour dissimuler sa détresse. Il a même donné plus de publicité aux Manœuvres qui venaient de débuter en espérant que ses sous-entendues menaçantes puissent intimider Washington.

Par ailleurs, cette semaine, le régime devait aussi organiser de grandes manifestations pour Arbaeyn, la dernière cérémonie en mémoire de la mort en martyr d’Imam Hossein, le grand héros du chiisme. Il redoutait un nouveau boycott et peut-être même pire. Il a sans cesse annoncé que le pays tout entier était frappé d’une pollution cancérigène foudroyante pour dissuader les gens de sortir !

Mais ses collaborateurs en quasi rupture et le reste des Iraniens respiraient l’air et ils n’avaient aucun symptôme alarmant. Le régime n’a cessé de se dévaloriser auprès des siens et de craindre que le peuple déprimé et désabusé (qui ne suit plus rien) ne se réveille... Voici le récit et les images d’une semaine de slogans et de fuite en avant pour le régime agonisant et paniqué des mollahs.


5 - 19.12.2012
Iran : La semaine en images n°252

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté), d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique au niveau de sa direction). Les membres de cette branche armée clairement djihadiste devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter l’islam révolutionnaire en Asie centrale alors soviétique, pour déstabiliser cette région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple afin de jouer un grand rôle dans le projet américain puis d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islam. Ce coup d’Etat interne a été réalisé Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de verrouiller le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour de ses pions dans le jeu.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Par ailleurs Washington a également souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. En 1989, après la mort de Khomeiny, il a trafiqué de testament de ce dernier pour écarter l’arrivée au pouvoir des hauts membres de clergé qui pouvaient limiter ses pouvoirs. Il a aussi placé le nom de son ami Khamenei dans le testament. Ce dernier, élu comme Guide, a transféré par un référendum presque tous ses pouvoirs politiques illimités au Conseil de Discernement créé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est devenu le vrai gouvernement du régime et Rafsandjani est devenu le patron officiel, incontestable et inamovible du régime, ce qui a attisé les hostilités internes à son égard.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions ont remis en cause sa survie. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux. Pour ne pas sauter, il a acheté la loyauté de certains de ses rivaux en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement, des postes clefs et aussi une partie de ses monopoles économiques. .

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés recyclé en doux agneau.

[§.1]

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Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre milice universitaire.
Rafsandjani a fait appel aux vieux pions gauchisant de JEBHEH MELLI. Mais pour éviter de leur accorder une part du gâteau économique, il a finalement créé un parti imitant JEBHEH MELLI (Front National) sous le nom de JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Le parti était animé par les faux étudiants de la milice universitaire (club des futurs cadres du régime). La direction du parti a été confié à un certain Tabarzadi, un étudiant milicien de 48 ans, proche de Rafsandjani. Ce personnage compromis par son passé s’est dit plutôt « ouvert au rétablissement des relations avec les Etats-Unis, mais à certaines conditions » (ce qui est la position officielle du régime). Puis ce personnage a été soi-disant mis en prison pour que l’on l’imagine comme un futur Gorbatchef et qu’il obtienne le soutien de Washington. Mais Washington a vite compris qu’il s’agissait d’une ruse pour l’amadouer avec une promesse de démocratisation afin de le mettre en situation de ne plus pouvoir continuer ses sanctions. Il a continué ses sanctions.

Le régime a alors accordé des visas à ses faux dissidents estudiantins pour aller aux Etats-Unis et faire de la pub pour Tabarzadi. Pour relancer le jeu, le régime a aussi fait appel à des avocates (Shirin Ebadi -alors inconnue- et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale), afin que leurs cris de femmes indignées créent une synergie autour de Tabarzadi, mais les Américains n’ont accordé aucune attention à cet agent du régime. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert des postes importants à Ali Larijani, ses frères et ses lieutenants. Puis il a remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives !

En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : Ces derniers ont été très déçus et ont aussitôt pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leur passé criminel.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution.

[§.2]

Rafsandjani qui avait failli renverser le régime a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter la loyauté de cette famille.

[§.3]

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani, le Garcimore de la stratégie politique, s’est éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier, ne lui ont pas permis de virer les pions de Rafsandjani et de nommer ses pions car il avait des dossiers compromettants contre tout le monde et pouvait en se renforçant s’en prendre aussi à eux. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

On est alors entré dans un enchaînement continu de boycotts des Pasdaran et de panique des éléments encore fidèles au régime. Le régime a sans cesse perdu ses fidèles. Larijani a alors accentué ses efforts pour discréditer le Gouvernement des pions de Rafsandjani pour prendre le pouvoir afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a aussi accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington pour être le grand gagnant des marchandages avec Washington.

En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant des chefs a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs. Les gens ont continué à convertir leurs avoirs en dollars pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Des pénuries se sont amplifiées.

Les deux dirigeants ont chacun tenté avec leurs moyens légaux de combattre cette fuite des capitaux et l’agitation de leurs collaborateurs : Rafsandjani a demandé à son pion, Bahmani, le directeur de la BCI, de ponctionner les comptes bancaires des gens pour compenser les pertes de réserve en devises. Le Pouvoir Judiciaire des Larijani a qualifié les acheteurs des fraudeurs chargés de nuire à l’Etat en combinaison avec Washington, un délit passible d’expropriation et de pendaison, mais la menace suprême de mourir par la main du peuple a été plus forte que toutes les menaces sous-jacentes du régime uni sur ce point : l’achat du dollar pour fuir le régime agonisant a continué. Au final, le régime a dû interdire à ses proches de quitter le pays en famille, puis il a bloqué les comptes en devises, il a aussi fermé tous les agents de change privés, il a enfin fermé le réseau de transfert interbancaire pour empêcher les gens de sortir leurs avoirs d’Iran et a multiplié par 2 puis par 3 le prix de billets d’avion pour l’étranger.

Le régime a également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour intimider ses collaborateurs ou aussi pour contenir le peuple, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses, il est devenu très évident qu’il n’avait plus aucun appui au sein des forces armées. Le régime s’est retrouvé affaibli. Washington qui a besoin d’un Iran islamisé a demandé à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’affaire d’Amia. Les Commandants des Pasdaran ont eu peur d’hériter de la responsabilité de ce crime, ils sont sortis de leur relative neutralité politique et ont enchaîné les menaces contre Washington afin de bloquer d’avance les marchandages en cours ou à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont tenté de former un clan avec les religieux exclus par Rafsandjani, avant de s’approcher de Larijani dans l’espoir d’obtenir des garanties de sécurité par son biais aux dépens des membres du clan Rafsandjani. Mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu et il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible. Les Pasdaran ont alors l‚ché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de cet opposant factice. Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Afin qu’il emporte les élections, il devait retirer au gouvernement le privilège d’organiser les élections, il a annoncé une réforme de la loi électorale permettant au pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire de participer à l’organisation des élections. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 2 semaines, n’a provoqué aucune agitation : la base y trouvait son compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a accéléré ses efforts pour asseoir son pouvoir : il a adopté sa loi électorale, il a aussi reparlé de la révocation du président en affirmant que le Guide avait reporté mais pas annulé son initiative et il a annoncé sa candidature pour le poste du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun de deux camps (pour ou contre l’arrangement) n’a pu s’imposer.

Par ailleurs, le régime devait aussi organiser un rassemblement pour ses faux opposants à l’occasion de la Journée de l’Etudiant islamiste et n’a pu réunir que 30 personnes contre 100 en 2011.

L’indécision sans issue à propos de la solution idéale d’un arrangement national et aussi le constat de la dissolution de l’opposition interne a encore paniqué les collaborateurs de base, ils se sont à nouveau rués sur le dollar pour partir le régime agonisant et incapable d’accepter un compromis.

Cette semaine, les deux camps (pour ou contre l’arrangement) devaient calmer ce feu en rassurant ou intimidant la base. Par ailleurs, ce mardi, il y avait l’anniversaire de la libération par le Shah de l’Azerbaïdjan occupée par les Soviétiques, un des événements majeurs qui établissent la popularité de la dynastie Pahlavi. Les Azéris très fidèles au Chah, mais maltraités par le régime, pouvaient manifester. Le régime devait passer ce cap dans énerver le peuple. Voici le récit et les images d’une semaine de dure labeur pour des dirigeants acculés cherchant à contenir les leurs et le peuple.


4 - 19.03.2006
Wafa Sultan : Elue Personnalité de l’Année Iranienne par notre site

Le 21 mars, les iraniens fêteront le nouvel an perse. Une année se termine et à l’issue de 8 mois d’existence et un succès mérité, nous marquons la fin de l’année 2564 en élisant la personnalité de l’année. Notre homme préféré est une femme.




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