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Iran : Reza Pahlavi a réveillé la contestation et confiné les mollahs
05.10.2020

Lundi dernier, le prince Reza Pahlavi [1] devait s’adresser aux Iraniens pour leur proposer un nouveau pacte pour aider leur lutte contre le régime. En raison de son engagement permanent en faveur de la démocratie, avant même qu’il ne parle, les Iraniens lui ont affiché leur soutien. Dans son discours il a insisté sur irréformabilité du régime et a lancé un appel à tous les opposants notamment les républicains et aussi aux miliciens de base qui souffrent du régime de s’unir et d’amplifier la contestation sociale et les grèves hostiles au régime pour le renverser avant qu’il ne détruise le pays et leur avenir. Les réactions à ce discours ont permis aux Iraniens de distinguer l’état de l’opposition et celui du régime !



Lundi dernier (28 septembre 2020, 8 Mehr 1399), le prince Reza Pahlavi a prié les divers opposants hostiles aux mollahs et les mécontents du régime d’oublier les débats d’idées ou des revendications particulières et d’accepter de s’engager dans un pacte d’union patriotique pour aider et amplifier le mouvement de grèves hostiles au régime pour le reverser et grâce à ce pacte respectueux des droits de chacun permettre l’avènement d’élections libres pour l’établissement d’un système démocratique et laïque.

Ce discours qui évoque des évidences a pu paraître poussif aux Français, mais il ne l’est pas pour deux raisons. Tout d’abord, les Iraniens souffrent énormément d’opposants qui au lieu de les soutenir passent leur temps à critiquer les répressions ou la corruption de certains mollahs, mais in fine ils leur offrent des sursis sans fin en évoquant des réformes sans jamais préciser lesquelles. Ces faux opposants aident même les mollahs en s’opposant à toutes sanctions à leur encontre visant à punir leurs nombreuses violations des droits de l’homme ou leurs actes terroristes préjudiciables au pays et ses habitants. Par ailleurs, les Iraniens souffrent d’opposants en exil comme les Moudjahiddines du Peuple et plusieurs groupes de gauche qui sont d’anciens alliés des mollahs et veulent préserver un système religieux malgré la preuve de l’incompatibilité des systèmes idéologiques avec la démocratie.

Reza Pahlavi s’est permis de critiquer ces opposants encombrants, car son nom a été sans cesse scandé lors des derniers soulèvements populaires. Il s’est permis d’interpeller des opposants animés par leurs intérêts particuliers pécuniaires ou idéologiques avant de leur tendre la main pour qu’ils adoptent une position utile et responsable. Il n’a pas manqué de rigueur pour insister sur leur responsabilité patriotique pour les forcer à renoncer à leurs intérêts particuliers. Il a fait du chantage affectif pour aider des centaines de milliers d’ouvriers en grève.

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D’emblée, le discours et son ultimatum final aux faux opposants ou idéologiques, les sommant de choisir leur camp, ont profondément plu à aux Iraniens. Ils ont commencé à faire la promotion du discours malgré l’heure tardive en Iran.

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Mais il n’y eut aucune réaction positive de la part des opposants interpellés. Les faux opposants pro-régime installés à Washington (dont la soi-disant féministe Masih Alinejad) ont insisté sur la mort d’un prisonnier kurde pour rappeler la méchanceté du régime et essayer de draguer les Kurdes afin de les éloigner du pacte alors que le pacte résulte de leur rapprochement récent avec Reza Pahlavi.

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Par ailleurs, deux faux opposants monarchistes que nous dénonçons depuis longtemps ont attaqué le pacte ou encore la personne de Reza Pahlavi. Ramin Parham, faux opposant monarchiste, qui vient du groupe des opposants idéologiques ancré à l’extrême gauche, a dit que le discours n’avait rien de nouveau.

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Par ailleurs, Fakhravar [2], qui vient du régime, a reproché au prince d’avoir utilisé le drapeau iranien où l’on voit une couronne et a dit qu’il n’avait pas clairement évoqué la révision de la constitution de 1906 à laquelle le prince a prêté serment en 1980 et qui établissant le chiisme comme une religion d’État, essayant de lui renier sa légitimité de roi et lui attribuer une volonté cachée d’établir une monarchie chiite !

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Mais le reproche de Parham était sans fondement, car on ne peut reprocher à un homme politique de chercher à unir le pays contre des tyrans. Le reproche de Fakhravar était aussi sans fondement, car le prince a de facto évoqué une nouvelle constitution en faisant référence au principe de régionalisme qui ne figure pas dans la constitution, mais était défendu par son père et a repoussé le principe de la priorité aux chiites en évoquant à plusieurs reprises l’égalité des Iraniens sans distinction de leur ethnie et de leur religion.

Les Iraniens opposants anonymes qui ont de comptes Twitter avec un nombre très élevé de followers ont répondu aux deux persiffleurs et ont mis leur énergie à amplifier le message de Reza Pahlavi pour que le #pacte d’union (Peyman novin) soit l’un de plus populaire sur le Twitter iranien.

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Les officiers rebelles des renseignements (seules personnes ayant accès aux archives du régime ou ses données secrètes) ont déclaré leur adhésion au pacte en dévoilant le vrai nom de Ramin Parham (ci-dessous à droite). Ils ont aussi publié des photos inédites de Fakhravar avec des barbus puis plus tard à Bruxelles ou encore avec Maryam Rajavi, la championne de l’opposition idéologique islamo-marxiste pour se moquer de la sincérité de son engagement patriotique !

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Les officiers rebelles des renseignements ont aussi rappelé leur soutien au Peuple et son adhésion au pacte proposé par Reza Pahlavi en dévoilant les adresses des dépôts d’armes secrets de la milice à Téhéran pour permettre aux opposants de les neutraliser et s’en emparer pour neutraliser les derniers fidèles au régime et priver ces derniers de refuges pour se restaurer pendant les confrontations à venir.

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Le mardi 29 septembre 2020 , les mollahs et leurs associés ont débuté la journée en crise en raison du succès du pacte de Reza Pahlavi, des échecs de leurs sherpas, des révélations de leurs officiers rebelles ainsi que la présence comme les jours précédents des instituteurs, des infirmiers, des pompiers et des employés municipaux de Téhéran devant le Parlement de leur régime.

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La pression s’est amplifiée avec la grève des ouvriers de la centrale électrique Visse d’Ahwaz et l’annonce très importante des routiers de se lancer le jeudi 2 octobre dans une grève illimitée comme l’avait préconisée le prince Reza Pahlavi !

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Les gens du régime ont mis en vente des actions pour acheter de l’or et pouvoir s’enfuir dès que le régime irait plus mal et serait assez faible pour les empêcher de partir avec la menace de saisie de leurs avoirs. Les mollahs ont refusé de payer leurs associés paniqués  : la bourse a chuté. Les mollahs ont aussi encore relevé leur taux de change à 29 500 tomans pour 1 dollar afin de limiter l’accès de leurs proches à leurs dollars. Ils ont aussi augmenté encore le prix de leur pièce d’or la fixant au niveau record de 13,750 millions de tomans.

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En début d’après-midi, Trump a amplifié la panique en annonçant un embargo sur les 12 dernières banques du régime pas encore sanctionnées et exclu de Swift. Par ailleurs, l’Allemagne lui a donné raison en faisant savoir que les mollahs avaient importé secrètement via l’entreprise grecque "Aviation Eurowings" des moteurs allemands 3W-110 i B2 pour des avions téléguidés afin d’équiper des drones destinés aux Houthis !

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Les nantis du régime ont annoncé une manifestation devant la bourse pour contester les manipulations du régime pour les priver des gains qu’il leur avait promis !


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Les officiers rebelles ont fait rager ces gens en rappelant que les fils des mollahs et des Pasdaran coulaient des jours heureux aux États-Unis avec des fortunes colossales ! !


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une certaine Soheila Hejab qui se dit avocate et serait en prison a annoncé son soutien au pacte anti-régime de Reza Pahlavi par l’intermédiaire des simili-monarchistes Farashgard qui sont pro-Biden ! On avait un double retournement de veste ! Vrai ou faux dans le cas de l’Iranienne ? Peu importe, car Hejab est censée remplir la case Sotoudeh [3], car le régime veut restaurer son image en plaçant cette dernière à sa présidence !

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D’ailleurs, le mari de Sotoudeh a annoncé une conférence de presse via le NET pour parler d’elle, opération bien ridicule quand on sait que le régime coupe le net quand ça lui chante pour empêcher les vrais opposants d’informer sur les manifestations en cours. C’est pourquoi l’annonce n’a fait qu’un pschit : seulement 5 personnes l’ont aimée !

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Le pacte a alors été attaqué par un Kurde nommé Bouchani exilé en Australie. Il a reproché à Reza Pahlavi de vouloir récupérer les Kurdes en défendant les porteurs à pied, et de fait en réduisant les Kurdes à ce sous-métier !Mais sa déclaration (insultante pour les pauvres qui font le fameux sous-métier) auraient pu de venir un argument contre le pacte, mais il n’a pas eu d’écho et n’a pas été reprise par les autres activités kurdes. Son boycott nous a interpellés.

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Nous ne connaissions pas de Bouchani, mais en faisant notre enquête nous avons compris la raison de son boycott par les Kurdes. On a découvert qu’il avait fait des études à Téhéran avant de travailler un journal ’’réformateur’’ du régime. Puis il avait quitté l’Iran en se disant en danger après avoir écrit des articles pour défendre le Kurdistan, mais nous n’avons trouvé aucun article faisant état de ses activités anti-régime.

Ce drôle d’opposant était alors arrivé par une filière clandestine en Australie et avait été interné dans un camp pour réfugié. Il y avait pu écrire un livre en appelant sur Whatsapp son meilleur ami tous les jours pendant deux ans pour lui dicter un roman qui a été imprimé en Iran a été aussi primé par l’État australien et lui a apporté 120,000 dollars et le statut de réfugié !

Le récit de son roman ainsi rédigé nous a rappelé le roman écrit par Fakhravar sur du papier à cigarette dans les w.c. turcs de la prison d’Evine de Téhéran. Le nouveau récit était aussi impossible du fait que les réfugiés n’ont généralement pas de quoi vivre et donc pas la possibilité d’avoir un portable performant avec Whatsapp. Nous avons conclu qu’il était le nouveau infiltré du régime dans le monde intellectuel occidental comme l’était Satrapi. Visiblement, les Kurdes l’avaient repéré comme un agent du régime, un Jâsh (ânon en kurde), missionné pour casser leur entente avec le prince Reza Pahlavi, c’est pourquoi ils l’avaient boycotté.

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Mercredi 30 septembre 2020, 9 Mehr 1399, les gens du régime étaient sous le choc en raison du positionnement de Hejab en faveur du pacte anti-régime, cela signifiait l’aveu indirect des mollahs qu’ils croyaient au succès de Reza Pahlavi en raison de l’adhésion des routiers à son projet.

La lutte a aussi gagné en puissance avec l’adhésion des ouvriers de l’usine de sucre de Mahabad (Kurdistan) et de la section des services de l’unité pétrochimique d’Arvand à la grève anti-régime.

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Le chef de la milice s’est rendu au Parlement pour rassurer les gens. Mais il les a davantage paniqués en affirmant que l’ennemi était désormais partout via l’internet, aussi bien chez les particuliers que dans les entreprises du régime, et admettant de facto l’existence d’une cinquième colonne au sein du régime !

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Les actionnaires du régime ont paniqué et on a eu la même situation de crise que la veille à la bourse et sur le marché du dollar.

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Mercredi après-midi, le régime paniqué à l’idée du début de sa paralysie par la faute de la grève durable des routiers a fait le mort.

Les ouvriers grévistes iraniens ont profité de ce repli évident qui signifiait la peur du régime et son incapacité à résister. Ils se sont en revanche montrés unis et ont suivi les recommandations du prince Reza Pahlavi en demandant aux marchands de tous les bazars iraniens de cesser au même moment de travailler !

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Pragmatiquement, les routiers devaient paralyser les routes et provoquer des pénuries pour perturber le confort des riches associés du régime pour les pousser à se révolter, mais le régime pouvait atténuer la pression grâce au stock des Bazaris. Il s’agissait de bloquer ce recours pour mettre les amis du régime en embargo et provoquer leur rupture.

Par ailleurs, cette grève avait une puissance symbolique forte, car les Bazaris ont été les alliés financiers et politiques des mollahs depuis 1860 et avaient cessé de travailler en 1979 pour les aider à renverser le Shah. Mais ils ont été mal récompensés, car une fois au pouvoir, les mollahs n’ont pas hésité à saisir les affaires qui leur plaisaient ou à ruiner un secteur pour prendre le contrôle de certains marchés. De fait, il s’agissait de voir s’ils étaient prêts à réparer leur erreur du passé. Il s’agissait aussi d’isoler pleinement les mollahs d’un seul geste pour porter la panique à son plus haut point et forcer les mollahs à capituler.

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Jeudi 1er octobre 2020, 10 Mehr 1399, la grève des Bazaris n’a pas eu lieu et celle des routiers n’a pas démarré dans tout le pays, mais seulement dans la zone frontalière de Parviz Khan [4] (ci-bas des photos d’archives).

Quel incroyable bon choix. Ce passage est uniquement réservé au commerce. 1500 camions y transitent chaque jour soit pour aller vers Bagdad pour alimenter les agitateurs du régime ou pour aller vers le Kurdistan irakien pour s’approvisionner auprès des trafiquants locaux. Il y a aussi un important centre de commerce extérieur dans cette localité. En cessant le transit à Parviz Khan, les routiers ont de facto paralysé efficacement 54 % de l’approvisionnement alimentaire et pharmaceutique du régime, déclenchant la pénurie d’une manière indéniable pour pousser les Bazaris à rejoindre le mouvement. Ils ont aussi stoppé les aides logistiques pour les opérations terroristes du régime en Irak.

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Les mollahs ont nié la grève en faisant démentir l’appel par leur représentant au sein des routiers et ont expliqué la baisse rapidement sensible d’importation en annonçant une grève du côté irakien.

Mais Rohani, alors en réunion exceptionnel avec ses ministres, a annoncé que les Iraniens consommaient trop de médicaments et d’aliments, qu’ils rejetaient plus 40 % des produits alimentaires consommés et qu’il allait réduire leur consommation. Il parlait en fait des riches, car les pauvres n’ont même plus le moyen de manger des pattes de poulets comme sous le formidable faux réformateur Khatami ! Par ailleurs, la consommation des riches a selon les chiffres du régime baissé l’an dernier de 40 %. On avait donc une directive injustifiée. Il s’agissait de préparer mentalement les amis du régime à un plan de rationnement pour gérer la baisse du niveau de l’approvisionnement du régime et tenir aussi longtemps que possible dans l’espoir de la victoire de Biden ou un succès terroriste du régime quelque part au Moyen-Orient !

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Mais en l’absence de la grève des Bazaris et celle des routiers (niée par le régime), ce plan a paru injustifié. Certains des amis du régime ont été convaincus que la grève avait commencé et d’autres ont cru que le régime avait évoqué le rationnement, car il manquait de ressources. Tout le monde a conclu que le régime était dans une situation critique.

La bourse étant fermée les jeudis, les amis paniqués du régime n’ont pas vendu des actions et provoqué un nouveau krach. Ils se sont focalisés sur l’achat de l’or et du dollar. Le régime a freiné leur appétit et la fonte de ses maigres réserves d’or et de dollar en portant la pièce d’or au niveau record de 14,8 millions de tomans et le dollar au niveau record et tant craint de 30,000 tomans !

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Washington a mis une plus forte pression sur les amis paniqués du régime en annonçant l’embargo sur les bureaux de change iraniens empêchant les riches de sortir leurs dollars du pays par l’intermédiaire des lettres au porteur !Un économiste américain a aussi signalé que le taux de l’inflation iranienne était actuellement de 162 % et l’augmentation du taux de dollar était de 614 % au cours de cette année !

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En milieu d’après-midi, les opposants ont fièrement fait état d’une manifestation pacifique réprimée durement à Tabriz, dont les habitants sont très patriotes, annonçant le début de la mobilisation souhaitée par le prince Reza Pahlavi pour prendre le contrôle des rues au régime. Il y avait deux vidéos de la ville. Dans la première, on voyait d’abord une centaine de personnes criant des slogans en azéri [5] revendiquait la souveraineté iranienne sur le haut Karadagh et contre tous les non-Azéris même en Iran. Dans la seconde vidéo (ci-dessous), on voyait un plus petit nombre de manifestants mollement chargés par une vingtaine de motards de la milice.


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Très vite, certains opposants ont mis en garde tout le monde qu’il s’agissait d’une manifestation autorisée par le régime en faveur de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie et non d’une manifestation hostile au régime. L’internet de la ville n’était pas coupé. Le régime voulait que l’on voie les images de cette manifestation. Tout le monde a dit qu’il s’agissait d’un spectacle organisé par le régime pour nier l’unité des Iraniens chère à Reza Pahlavi, l’absence de soutien à ce dernier dans cette région très patriote et enfin il s’agissait d’insinuer que le régime avait encore la capacité de contenir et repousser des manifestations hostiles.

Les gens se sont aussi moqués de ce show en faisant remarquer que les manifestants issus du régime n’avaient pas de masques et ne craignaient pas le Covid, tout le monde devait s’en inspirer et cesser de croire la propagande sanitaire du régime conçue pour empêcher les rassemblements.

Les officiers rebelles de 5e colonne ont aussi encouragé la révolte en rappelant le manque de sincérité et manque de scrupule de Khomeiny, mais ont aussi insisté sur les perspectives radieuses du pays si le Shah avait pu continuer sa modernisation du pays et enfin, ils ont diffusé les derniers témoignages de Derakhshandeh, l’assassin d’un mollah richissime et puissant, pour souligner l’absence de repentance et de demande de grâce chez les opposants condamnés à mort.

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En fin de la soirée, on a appris que le passage frontalier de Parviz Khan était totalement bloqué ainsi que le transit routier dans la zone géographique de Qasr Shirin ce qui signifiait des retards sur les routes vers le sud du pays.

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Vendredi 2 octobre 2020, 11 Mehr 1399, les Bazaris ont davantage terni la perspective du régime en annonçant qu’ils feraient aussi grève à partir samedi (premier jour de la semaine en Iran).

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Le séparatiste kurde Javanmardi très hostile à Reza Pahlavi a alors changé de conviction pour se dire partisan du pacte de ce dernier.

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Les mollahs ont alors renoué avec la propagande d’intimidation en diffusant de soi-disant images d’arrestations arbitraires à Tabriz pour faire peur à leurs ennemis. On reconnait les images du régime à l’usage des voix off qui décrivent des faits que l’on ne voit guère. Mais cette tentative de désinformation intimidante a été boycottée sur les réseaux sociaux.


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Erdogan, un des derniers partenaires économiques des mollahs, a alors rejoint le camps des adversaires de ces derniers, en fermant l’espace aérien turc à leurs avions (les bloquant en Iran)... au prétexte de la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.


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Samedi 3 octobre 2020, 12 Mehr 1399, les mollahs effrayés par la grève des Bazaris ont dissimulé sa visibilité en ordionnant la fermeture de toius les lieux publics à Téhéran pour une semaine au prétexte d’un pic de mortalité de Covid-19 (alors les Iraniens traités massivement pour le paludisme sont, comme d’autres dans ce cas, immunisés contre le covid).

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En résumé, le régime s’est auto anesthésié par peur de la paralysie générale provoquée par la grève des Bazaris dans tout le pays. C’est comme si on se triait une balle dans la main pour ne pas être envoyé à la guerre !Le régime ne pouvait pas mieux avouer son impuissance à imposer ses lois à ses opposants !

Le combat du siècle a été reporté ! Idiot. Ridicule. Pitoyable, mais pas que ça. Dans cette fuite en avant immobile, les mollahs ont pu vider à la bourse et en l’absence de files de vente, ils ont fini la journée sans un nouveau Krach en se félicitant bêtement que le pays était sur la voie de sauvetage !

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Mais ils n’ont pas baissé leur taux de dollar et le prix de leur pièce d’or, avouant implicitement que ces manipulations n’allaient pas mettre fin à la panique, mais à l’amplifier. Certains ont alors évoqué une hausse jusqu’au seuil plafond de 38 000 tomans confirmant notre estimation de la vraie valeur du dollar en précisant qu’au-delà le régime allait dans une logique mega inflationniste sur le modèle vénézuélien !

Les opposants ont redoublé d’efforts pour motiver les Bazaris à garder leur cap pour en venir à bout du régime.

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Un grand nombre des habitants de Tabriz a aussi manifesté pour faire oublier le show du régime et l’affront d’avoir remis en cause leur patriotisme. Ils ont crié ensemble : Nous sommes prêts pour la mort, sommes tous des Babak (héros historique luttant contre l’invasion d’Iran par les musulmans) ! On n’a pas vu les motards de la veille les charger  !

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En additionnant tous ces faits, nous avons à présent un régime au bord du gouffre en moins d’une semaine après l’appel à la mobilisation responsable lancé par le prince Reza Pahlavi après son rapprochement décisif avec les Kurdes iraniens. Ce rapprochement a sans doute été encouragé par le régime en raison de l’attentat à la vie du vieux chef kurde exilé Zarza. En moins d’une semaine, la contestation a évolué si fort que les mollahs ont manqué de moyens et ont dû opter pour un repli ridicule ! Ce n’est qu’un début. Nous avions évoqué cette évolution rapide dans un récent article.

Les habitants de Téhéran n’ont d’ailleurs même pas respecté l’ordre de confinement, car ils ont envahi les rues comme les habitants de plusieurs villes iraniennes après une nouvelle victoire de l’équipe mythique de foot Persépolis sur une équipe égyptienne en demi-finale de la ligue des champions d’Asie (AFC) par tirs au but 5 à 3 après les prolongations. La victoire peut d’ailleurs être considérée comme un acte de résistance car le régime donne comme consigne à ses équipes de perdre pour s’éviter des rassemblements populaires incontrôlables.
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À Téhéran, on a entendu des slogans anti-régime notamment mort à Khamenei ou je suis un renverseur (du régime) ! Les filles ont tombé le voile pour danser dans les rues sans être inquiétées par des miliciens ! [6]

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Mais dans une autre vidéo (ci-dessous), on a entendu des voix off et les morts Velesh Kon (lâche-le), il s’agit d’un son ajouté, car trop distinct sur un fond sonore flou. Nous avons vu de nombreuses vidéos du même genre par le passé : il s’agit d’une vidéo malheureusement trafiquée pour masquer les vrais sons de la scène et pour prétendre que le régime a pu prendre le dessus en arrêtant quelqu’un alors que l’on n’en voit rien et par ailleurs, le régime ne peut en arrêtant un seul manifestant mettre fin à un tel rassemblement. Cette vidéo a en quelque sorte validé la politisation générale de cette soirée et l’incapacité des mollahs à imposer leur autorité et le respect de la charia.

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.Selon un tweet, les rares miliciens présents dans les rues ont été malmenés par les manifestants. Les rôles étaient inversés ! .

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.On a reçu des images faisant état de la même ambiance dans de nombreuses villes : Kazeroun, Shiraz, Shoushtar, Eslam-shahr, Shahriar....

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.Tout le monde a compris que les mollahs ne pourraient pas tenir le coup face à une contestation persistante !.

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Les mollahs paniqués ont alors lâché leur otage franco-iranienne Adelkhah pour gagner le soutien de la France en ces heures difficiles. La France a renvoyé l’ascenseur en se gardant d’évoquer les manifestations contre le régime.

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Ridicule consolation pour les mollahs car personne ne viendra à leur secours puisque la France ne peut pas leur envoyer des troupes et surtout des dollars.
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Les mollahs devront faire face avec toujours moins de miliciens aux Iraniens qui grâce au prince Reza Pahlavi ont le soutien actif d’un nombre grandissant de grévistes dans des secteurs indispensables pour paralyser le régime. Le prince a réussi sa mission de relancer l’opposition iranienne, mais ce n’est qu’un début.

[2Quelques articles sur Fakhravar.

[5L’azéri est un dialecte persan incompréhensible pour les Turcophones.