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Répone à une tribune scandaleuse de Yann Richard
15.01.2018

A l’occasion de la révolte du peuple iranien contre le régime ochlo-théocratique, les médias européens et notamment français se sont une nouvelle fois distingués par leur propension à jouer les relais de la propagande officielle des mollahs qu’ils se gardent bien de discuter comme à l’accoutumée.



Quelques tribunes libres, comme celles de MM. Dudoignon ou Khosrokhavar ont certes jeté quelques lueurs sur les causes de ce mouvement inédit et surtout sur le caractère vermoulu de la république islamique, ce qui a suscité la stupeur chez tous ceux pour qui les sordides opérations régionales des mollahs et de leur garde prétorienne (les Pasdaran) suscitent l’émerveillement et l’enthousiasme au nom d’un tiers-mondisme de fort mauvais aloi.
 
Mais la presse française se devait de rassurer fermement ses lecteurs sur la solidité et la crédibilité de la mollahrchie par une parole « experte ». Elle est venue sous la forme d’une opinion de M. Yann Richard publiée dans le journal Le Monde qui restera pour longtemps un modèle en la matière.

Ce papier est un tissu de propagande éhontée. 

A l’instar de tout exercice du genre, M. Richard commence par quelques fausses concessions. 
La mollarchie fait face à une crise économique majeure ? les Américains sont les vrais responsables du mécontentement en entravant les relations commerciales du régime. Pas un mot sur la gabegie que représentent les sommes englouties depuis des décennies par l’aventurisme agressif des mollahs dans la région !

Rohani n’a pas tenu ses promesses en matière de libertés ? Certes mais au fond la situation resterait la même que sous Ahmadinejad dont le mandat aurait été la seule et véritable cause de leur suppression.

Ensuite, c’est le rouleau compresseur.

Le régime est « fort ». Les manifestations contre le régime, inédites par leur ampleur à l’échelle nationale, seraient dépourvues de « raison politique » et d’« idéologie ». Ils auraient pour cause « des opérations de déstabilisation » dirigées contre Rohani par ses adversaires politiques mécontents de l’« assainissement de la politique du crédit » et de la « lutte contre la corruption ». Pas un mot sur la corruption structurelle sans laquelle le régime ne pourrait survivre et qui place l’Iran parmi les lanternes rouges à l’échelle mondiale depuis des années en matière de corruption. 

Khamenei est un « excellent animal politique » n’ayant face à lui que de « vertueux (sic) politiciens incapables de faire aboutir de véritables réformes ». M. Richard ne voit dans le mouvement du peuple iranien que des « braillements » certes légitimes derrière lesquels il n’y aurait ni parti, ni organe d’information, ni programme. 

M. Richard n’a, semble-t-il, pas entendu les innombrables slogans appelant à la disparition du régime, à l’abandon par le clergé révolutionnaire de sa mainmise sur l’Etat, à la restauration de la monarchie ou, à tout le moins, d’un système politique iranien non religieux ? De même, il ne souffle pas un mot sur la tentative de neutralisation massive du mouvement par la répression brute, le déploiement de miliciens sur tout le territoire et le blocage du réseau Internet.

« Deux grandes réalisations » seraient à mettre à l’actif du régime enturbanné selon lui : « l’indépendance retrouvée » et la « fierté de jouer un rôle régional majeur » (sic). 

Quelle indépendance ? Celle d’un régime voyou qui déstabilise la région depuis près de 40 ans ? A ce stade, pourquoi ne pas saluer la politique d’indépendance nationale du chancelier Hitler entre 1933 et 1945 ? 

Un chef de gang tenant en coupe réglée un quartier entier et refusant de rendre des comptes à la police, à la justice ou aux simples habitants du lieu doit-il être qualifié d’« homme libre » suivant l’analyse d’un expert de la trempe de M. Richard ? 

Quelle fierté ? Le régime est abhorré par le peuple iranien et il jette également le discrédit sur l’Iran dans la région entière. Un rôle régional majeur ? De quoi parle-t-on ? Du soutien à Bachar le chimique pour liquider sa population ? De l’entretien de proxies terroristes en Irak, Yémen, Afghanistan pour maintenir des abcès d’instabilité dans tout le Proche-Orient ? Du financement de groupes terroristes tels que les Hezbollah, Hamas, Djihad islamique etc. pour harceler Israël et torpiller toute tentative de règlement sérieux de la question palestinienne ? 

M. Richard ne s’arrête pas en si bon chemin. La prise d’otage de la mission américaine entre 1979 et 1981, l’une des atteintes majeures dans l’histoire diplomatique aux règles les plus élémentaires du droit international public et du droit des gens tel qu’il existe depuis la Haute-Antiquité, est présentée par notre expert comme ayant effacé les humiliations des ingérences des puissances étrangères dans le pays depuis le XIXe siècle et « coupé le cordon qui avait fait du Shah une marionnette à la tête d’un satellite de l’Occident ».

Le professeur de la Sorbonne nouvelle s’extasie sur ces militants khomeynistes qui ont fait de l’Iran non le « gendarme des Occidentaux » mais un « acteur doté d’une stratégie ». Laquelle ? M. Richard ne le précise pas.

Notre expert déplore toutefois le décalage entre le régime et l’opinion iranienne qui a le mauvais goût de ne pas accompagner les « ambitions propalestiniennes, panislamistes ou panchiites » de ses dirigeants et d’être « encore fascinée par son identification au modèle occidental ». 

Les mollahs auraient couvé des « petits Californiens » en « ouvrant l’enseignement supérieur à sa jeunesse ». 

Yann Richard en bon lobbyiste du turban omet sciemment de préciser que cet ouverture de l’enseignement supérieur aux jeunes et aux femmes est le fait de la monarchie Pahlavi qu’il exècre et non de la mollahrchie qu’il continue de défendre bec et ongles par effet de son idéologie fumeuse. 

Pour rabibocher le peuple avec les mollahs, il entrevoit un espoir dans une nouvelle mobilisation nationale par effet d’un nouveau conflit qui viendrait sauver le régime comme ce fut le cas, il le rappelle à plusieurs reprises, dans le cadre de la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein que les enturbannés ont prolongé ad nauseam, au-delà de toute raison, pour faire taire l’opposition et consolider leur pouvoir. 

Mais contre qui lancer cette guerre ? Avec les Saoudiens pardi ! Car notre expert nous l’indique : « L’index du Guide se pointe vers Riyad ». Il rejoint ici certains stratèges Pasdaran qui ont déjà évoqué cette solution comme porte de secours pour leur régime chancelant avec la possibilité de ressouder la population autour d’eux, d’élever une nouvelle génération de « révolutionnaires » et récupérer de surcroît à l’issue du conflit les armes américaines sophistiquées récemment achetées à l’occasion de la venue en Arabie saoudite du Président Trump au printemps dernier. Les mêmes armes grâce auxquelles sont interceptées les missiles livrés aux milices Houthis de fabrication iranienne comme vient de le confirmer un rapport des Nations-Unies !

La tribune se termine, en soulignant à juste titre l’enjeu majeur que représente l’après-Khamenei, par un feu d’artifice qui finit en eau de boudin.

L’alternative royaliste n’existerait pas, veut se rassurer d’emblée notre expert « par absence d’un prétendant crédible ». 

L’absence de crédibilité du prince Reza Pahlavi résulte certainement, aux yeux de M. Richard, du caractère timoré de ses « ambitions propalestiniennes, panislamistes ou panchiites » et de sa volonté de restaurer un Iran débarrassé de la tutelle des mollahs et garantissant à tous les Iraniens un système politique apaisé et non-idéologique. 

Conscient de l’impossibilité de trouver un successeur au Guide actuel, le professeur émérite se résigne donc à saluer un futur coup d’état milicien qui constituerait une « solution énergique » et dont il impute par anticipation la responsabilité aux « tensions entretenues par les Etats-Unis ». 

Cependant, contrairement à l’avis de notre expert, il y a tout lieu de penser qu’un tel scénario, loin de donner place à « une plus grande stabilité à la région » et à « la reprise économique » ne ferait qu’accélérer la fuite en avant d’un régime qui ressemble de plus en plus à un train sans frein, rempli d’explosifs, roulant la nuit tous feux éteints vers un chaos en forme de précipice dans lequel il faut espérer qu’il n’emportera pas l’Iran, la région voire le monde !

Mais cela, le « spécialiste » ne veut pas le voir. Sourd aux cris du peuple iranien, faisant semblant d’être aveugle devant les innombrables crimes du régime islamiste, il sera bientôt muet devant le spectacle de sa chute imminente.

© IRAN-RESIST.ORG

Sam Safi
Patriote iranien

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