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Iran : La semaine en images n°374
La saison des dérapages incontrôlables

26.04.2015


Nouveau Résumé Historique (écrit le 22.04.2015)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani, le représentant du clergé, a eu également du mal à trouver des alliés pour former un gouvernement. Il a dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il n’a accordé aucune place aux Larijani à la table des marchandages avec Washington, ils ont commencé à le dénigrer. Il est vite apparu que Rohani n’était pas assez bon pour réussir sa mission de mettre mal à l’aise Washington et obtenir les garanties nécessaires à ses patrons du clergé pour quitter sans crainte le pays qui les rejette. Les tensions et les ruptures internes se sont amplifiées. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable.

Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer l’ambiance et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’es pas pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Les Bazaris ont préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières et les manifestations d’agriculteurs se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. On a alors assisté à des boycotts unanimes d’événements officiels et religieux très importants comme la naissance, la mort ou le début du Califat de Mahomet.Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes.

Sous l’effet de la panique, Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert avec des leaders inédits car il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec !

Washington a mis en route une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, avec l’idée de les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet.

Washington a alors accordé un nouveau délai de 7 mois au régime islamique puis il a tenté de les recycler en démocrates en les aidant à organiser une conférence onusienne contre la violence et l’extrémisme ! Mais les chefs Pasdaran et les Larijani, exclus de ce processus, ont saboté le projet. La bourse a chuté de plus de 80% !

Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani ont réalisé l’urgence d’un deal Ils se sont alors unis pour une révolution en couleur pro-US avec leur pion l’avocate Sotoudeh et ceux de Washington comme le vieux Maleki. Mais il était trop tard : les faux opposants internes se sont aussi gardés de participer à cette opération impopulaire. Le régime s’est retrouvé sans joker politique.

La coalition Clergé-Pasdaran-Larijani a alors tenté de provoquer une escalade bénéfique à leur intérêt de faire vibrer l’Arc chiite, puis par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais leurs alliés régionaux à savoir la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Et la France a zappé tout représailles grâce à la tour de passe-passe Je suis Charlie ! Le régime s’est retrouvé sans son joker tactique du terrorisme.

La coalition des 3 a explosé. Ali Larijani a encore attaqué Rohani sur son bilan pour lui ravir sa place. Les chefs Pasdaran se sont attaqués au clergé en dénigrant le Guide via leur faux opposant Nourizad, mais Washington n’a pas suivi ! La bourse a encore chuté, l’exode des capitaux s’accélérait !

Les ouvriers iraniens qui font les frais de cette crise ont enfin décidé de manifester contre le régime. Les chefs Pasdaran n’ont pu réprimer cette contestation car ils manque de troupes. La contestation générale s’est aussi amplifiée tout comme les boycotts de grands événements religieux.

Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Washington a menacé de cesser sa complaisance en matière d’application des sanctions. Le projet n’a pas abouti ! Le régime ne disposait plus de son joker énergétique.

Les derniers serviteurs du régime ont réalisé qu’il était condamné : ils ont unanimement boycotté le 36e anniversaire de la révolution islamique.

Dans la foulée, ce constat de faiblesse a été confirmé par l’incapacité des dirigeants à empêcher la manifestation 60,000 instituteurs iraniens dans tout le pays à l’appel d’un syndicat clandestin et hostile au régime ! Les nantis du régime ont perdu tout espoir. ils se sont encore mis à vendre leurs actions pour acheter des dollars et fuir. Selon nos estimations, le régime s’est retrouvé entre 6 à 12 mois de son effondrement financier .

Washington a alors intensifié ses efforts pour un deal ou la dé-diabolisation des mollahs (par un rôle ultra-positif en Irak contre Daesh) afin de baisser ses sanctions car il a besoin d’un régime islamique aux abords de l’Asie Centrale... Les intérêts pétroliers des autres pays des 5+1, notamment les Anglais et les Russes, étaient en danger. Ils se sont unis avec les Français, les Allemands et les Chinois pour neutraliser le deal favorable à Washington.

Washington a mis les mollahs sous pression en s’attaquant à leur principale plateforme gazière Offshore et par une « guerre anti-chiite » de son allié saoudien au Yémen ! Les autres grandes puissances ont enfermé les mollahs dans un nouveau processus d’engagements nucléaires très stricts sur une très longue période pour neutraliser ce deal sur une très longue période.

Les mollahs ne pouvaient refuser par peur de nouvelles sanctions. Ils ont accepté les objectifs imposés par le front anti deal au sein des « 5+1 », mais ont immédiatement remis en cause ces objectifs pour relancer le processus d’escalade bénéfique à leurs intérêts : en annonçant qu’ils avaient négocié et obtenu l’annulation de toutes les sanctions !

Washington a esquivé la confrontation tout en publiant un Fact Sheet sur les objectifs définis par ses rivaux internationaux pour rappeler aux mollahs leurs engagements. Les mollahs et leurs sbires ont renouvelé leurs annonces de victoire sur les sanctions mais ils ne sont pas parvenus à l’escalade souhaitée !


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La semaine dernière, les mollahs ont repris les mêmes annonces, d’abord avec le soutien tacite de leurs rivaux internes, puis avec leur concours, mais ce fut sans succès. Leur incapacité à provoquer une crise pour obtenir un sursis ou des garanties d’immunité ont amplifié la panique interne et l’envie de fuite de leurs nantis.

En fin de semaine, ils ont annoncé implicitement la reprise de l’enrichissement à 20%, puis ils ont rejeté les objectifs de Lausanne par le Guide Suprême ! Washington a encore esquivé l’escalade. Les autres puissances ont aussi esquivé pour éviter l’escalade qui les excluait du jeux.

Au dernier jour de la semaine, le boycott interne de l’anniversaire de Khomeiny, a confirmé le délitement du régime. Les mollahs ont ramolli. Leurs rivaux, les Larijani et les Pasdaran, ont mimé un virage vers Moscou pour pousser Washington à les prendre en compte !


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Cette semaine, le régime était sur les bords d’une précipice. Les mollahs regardaient vers Washington et leurs rivaux vers Moscou ! Poutine a dit Banco ! Washington a surenchéri ! Les mollahs aussi ! In fine, l’Europe aussi !

Voici le récit en images d’une semaine inattendue pour les mollahs ruinés et désespérés : une escalade surprise qui a fini loin de ses promesses dans l’impasse de leurs attentes impossibles.

cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 23 avril 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV et sous peu à la section iranienne d’Iran-Resist.



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La semaine dernière (3-10 avril 2015 / 14-21 Farvardin 1394), les mollahs étaient bien malheureux car ils venaient d’être enfermés dans un très long processus de vérification, par des Européens, les Russes et les Chinois pour empêcher un deal avec Washington et ils parvenaient pas à générer une crise régionale sur le thème de la prolifération pour dépasser ce carcan et se retrouver face à face avec Washington pour marchander un sursis définitif ou des garanties d’immunité hors Iran.

Washington, qui ne peut espérer un rôle en Iran s’il s’arrangeait ouvertement avec les mollahs, a sans cesse esquivé la confrontation désespérée qu’ils souhaitent pour imposer leurs conditions. Les mollahs étaient condamnés à rester sous les sanctions et finir par capituler. La panique interne s’est intensifiée.

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C’est pourquoi jeudi dernier (09 Avril 2015-20 Farvardin 1394), à l’occasion de la journée de l’énergie nucléaire,, le gouvernement des mollahs a exposé une cartouche de carburant nucléaire devant les ambassadeurs des pays étrangers, insinuant ainsi la reprise de l’enrichissement à 20%, qui est l’un des sujets de discorde avec les 5+1 ! Ces derniers avaient évité l’escalade en faisant semblant de n’avoir rien vu. Washington avait joué l’ouverture via le Pakistan et son offre d’achat de gaz à l’Iran.

Les Chefs Pasdaran avaient alors tenté de mobiliser au-delà de leurs rangs, mais ils n’étaient pas parvenus. Les mollahs ont aussi échoué en cherchant à mobiliser. Les mollahs ont voulu marquer le pas en mobilisant leurs collaborateurs les Chanteurs de Coran, mais n’ont pu mobiliser que 50 personnes sur 50,000 pour l’anniversaire de Fatima !

Jeudi soir, Salehi, le patron du programme nucléaire, a annoncé une reprise officielle de l’enrichissement à 20% si les 5+1 n’admettaient pas avoir capitulé à Lausanne ! Washington a encore esquivé en restant sobrement sur le rappel des exigences des 5+1 à Lausanne.

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Vendredi (10 Avril 2015-21 Farvardin 1394) dernier jour de la semaine dernière, le boycott interne et populaire de l’anniversaire de Khomeiny avait mis les mollahs face à la réalité de leur fragilité : ils avaient alors adouci leur ton vis-à-vis de Washington, laissant entrevoir la décision de capituler.

Ali Larijani avait jugé ce revirement inacceptable. Il avait annoncé le départ lundi d’une délégation parlementaire à Moscou. Le connaissant, il entendait obtenir des soutiens russes pour énerver Washington et se poser en interlocuteur. Les transports aériens étant sous le contrôle des Pasdaran, ces derniers étaient aussi dans le coup. Ali Larijani avait joué la même approche avec les Anglais et pu obtenir un entretien avec les Américains au Qatar. Il se disait sans doute qu’il aurait plus d’attention en fricotant avec leur ennemi déclaré la Russie.

Le président Russe avait alors demandé à Washington la fin de l’ABM établi au prétexte de la menace balistique de mollahs. Etant donné, sa connaissance des mollahs, il entendait utiliser le virage feint d’Ali Larijani et des Pasdaran en sa direction, et échanger cette alliance feinte et forcément éphémère avant sa péremption contre l’annulation de l’ABM. On allait rentrer dans la semaine des dérapages contrôlés, mais tout de même risqués...

Le clergé affaibli et apeuré (inconscient du double jeu de Moscou) a craint un succès de Larijani allié aux chefs Pasdaran et leurs derniers miliciens fidèles. Il a expédié son ministre de pétrole Zanganeh à Pékin jouant la Chine contre la Russie (ou le virage chinois contre le virage russe). La Chine a refusé.

Le clergé affaibli par ce nouvel échec diplomatique et mis en danger par ses rivaux, a opté pour la relance de la fausse opposition par la mise en scène d’une ouverture interne pour aller vers la solution de la révolution de couleur (chère à Washington). il a programmé une manifestation de faux opposants lors de la cérémonie du 7e jour de la mort de la mère de Khatami. Mais l’opération n’a attiré qu’une quarantaine de personnes qui n’avaient même pas osé porter des insignes ou habits vert, couleur de la fausse opposition (vraiment islamique). Les gens encore fidèles au régime ne voulaient pas d’une solution impopulaire qui en plus avait déjà dérapé dans des proportions cataclysmique.

Après cet échec, l’option d’une prise de direction par Ali Larijani et les chefs Pasdaran prenait de l’ampleur en cas d’une alliance forte avec les Russes (qui n’avaient rien obtenu de Washington) !

Washington a alors durci le ton pour faire barrage à Larijani et ses complices les chefs Pasdaran : Ben Rhodes un des porte-paroles de la Maison Blanche a insisté que ce serait un accord à plusieurs étapes ou sinon rien. Samantha Power, l’ambassadrice américaine à l’ONU, a parlé des violations des droits des femmes en Iran ! Ashton Carter a affirmé la capacité de détruire les sites nucléaires iraniens en moins de 3 jours avec les bombes MOP conçues à cet effet. Le Congrès a insisté sur des vérifications excessives ! Mais Washington a laissé la porte ouverte aux marchandages en annonçant la préférence de 65% des Américains pour les négociations !

Les mollahs se sont retrouvés en difficulté en raison de leurs nombreux échecs, une sérieuse menace de coup d’Etat de palais avec le virage russe d’Ali Larijani et les chefs Pasdaran et enfin l’ouverture restreinte proposée par Washington ! En nous basant sur notre expérience et leur passif, ils allaient choisir la propagande triomphante et intimidante pour masquer leurs échecs et neutraliser la menace interne et aussi se lancer à corps perdu dans la provocation pour tirer le maximum de la mini ouverture proposée par Washington et parvenir à une escalade salvatrice. On avait encore une perspective de dérapages contrôlés, mais très risqués.

Il fallait faire vite car le pays était sous une nouvelle vague de pluies diluviennes provoquant des débuts d’inondation dans le nor ouest très industriels du pays (comme ici à Tabriz), aggravant le mécontentement existant.

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Samedi (11 Avril 2015-22 Farvardin 1394), Il n’y avait rien dans les médias au sujet des pluies et des inondations car le régime qui manque de devises pour importer de carburants ne cesse d’évoquer la sécheresse pour rationner l’eau afin de l’utiliser pour la production de l’électricité.

Le gouvernement des mollahs, encore plus en difficulté par ses pluies et inondations, a commencé très fort avec une annonce de Rohani affirmant à la une du principal organe du gouvernement, IRAN, qu’il ne signerait aucun accord si les sanctions n’étaient pas annulées immédiatement. Sur cette même une, on voyait la photo provocatrice du carburant nucléaire iranien insinuant un enrichissement à 20%. A la une de Tehran Times, son organe en anglais, le gouvernement faisait aussi fort en reprenant le dernier discours du Guide rejetant l’accord esquissé à Lausanne et posant comme condition préalable à tout accord l’annulation de toutes les sanctions en vigueur contre le régime pour quelques raisons que ce soit !

Les chefs Pasdaran qui, la veille avaient pris des dispositions pour empêcher une capitulation, avaient publié les mêmes propos du Guide pour neutraliser tout marchandage par le gouvernement.

Rafsandjani, qui veut s’imposer en sauveur ou en dissident avait aussi publié les propos du Guide, mais il révélait aussi l’échec du ministre de pétrole en Chine ainsi que l’échec de la relance du Vert. Par ailleurs via son site pro-ouvriers à l’étranger, il révélait les manifestations de 80 ouvriers licenciés des aciéries de Faraynad et de 600 retraités impayés des Tuyaux d’Ahwaz. Enfin, il se faisait le complice du syndicat clandestin des ouvriers Iraniens pour la diffusion d’un appel à la manifestation générale pour le 1er mai ! Rafsandjani jouait en peu en faveur du clergé, mais pariait plus sur ses ennemis !


On avait un gouvernement offensif mais ralenti par ses trois provocations réchauffées et un environnement chaotique et hostile. Son succès n’était pas acquis !

Ali Larijani qui n’a pas de journal a, dans son intérêt, rejoint le concert des hostilités contre le gouvernement, mais aussi contre Washington en refusant l’application provisoire du protocole additionnel avant son adoption par le Parlement en affirmant qu’il n’y aurait aucune adhésion à ce protocole car il offrait un droit d’espionnage aux étrangers. Il a aussi dégagé le régime de tout engagement vis-à-vis de la déclaration de Lausanne en affirmant par un parlementaire que le texte n’avait rien de contractuel. Enfin, Il a personnellement évoqué une loi imposant au gouvernement la sauvegarde des acquis nucléaires.

En parallèle, Ali Larijani a remis en cause son propre ami le ministre de l’Intérieur sur la faiblesse de sa réaction face au terrorisme Baloutche financé par Washington pour ouvrir un 2nd front d’escalade avec le gouvernement, mais aussi avec Washington !

Larijani a aussi repris les polémiques sur la « tentative de viol de deux jeunes pèlerins iraniens par des gardes saoudiens » pour accuser le gouvernement de mollesse et aussi ouvrir un 3e front d’escalade avec Washington !

Aucune de ces initiatives n’a abouti à une escalade !

Washington a esquivé la confrontation, mais il a aussi mis sérieusement en garde le régime par un long et méticuleux rapport du think tank sécuritaire ISIS signalant un manque de précisions et de rigueur dans l’accord esquissé à Lausanne sur le stock réel de l’uranium enrichi à 20% du régime, sur la nécessité d’inspecter tous les champs du PMD (Possible Military dimension) de leur programme nucléaire, un accès incontournable à la base militaire de Partchin et enfin sur la nécessité de bien préciser en détails les structures pour les vérifications nécessaire pour le succès du programme. Aussitôt, le Congrès a affirmé plancher sur 50 corrections à apporter à l’accord esquissé à Lausanne.

Enfin, en parallèle, la FIDH, pragmatiquement proche de Washington a apporté son soutien inattendu au film Taxi de Jaafar Panahi, le faux opposant des Pasdaran !

A Téhéran, Larijani et les chefs Pasdaran se sont donnés la main pour organiser des manifestations nationales anti-saoudiennes aux prétextes de Yémen et aussi la fausse histoire des pèlerins agressés, mais il n’y eut que trente personnes à Téhéran et une quarantaine à Mashad !





Aucune escalade tactique ne pouvait avoir lieu. A la bourse de Téhéran, tous les secteurs économiques (banques, constructeurs automobiles, unités pétrochimiques -ex Tappico & Parsan-, raffineries -Ispahan, Lavan, Tabriz...-, transports maritimes, ou équipements lourds dont le gigantesque Mapna) sont passés dans le rouge (indices négatifs). La panique avait gagné les grands actionnaires, les super-nantis du clergé qui dominent ces secteurs en Iran.

La direction gouvernementale de la bourse a arrêté 13 entreprises très touchées pour limiter les ventes notamment sur le marché Hors Bourse afin de limiter l’accès des paniqués aux réserves en dollars du régime. Mais la direction de la bourse n’a pu faire monter l’indice général au dessus du zéro. Il a fini à -662 points. Aucun chiffre de vente sur la marché Hors Bourse n’a été communiqué, ce qui laissait supposer une rude journée pour le régime. Le dollar n’a cependant pas décollé : ce qui laissait supposer que le gouvernement Rohani avait opté pour un plus grand approvisionnement des cambistes afin de limiter l’impact négatif de la panique (des patrons du clergé) sur le peuple.

Dans l’après-midi, le moral des troupes n’était pas au beau fixe ! Le « terrible commandant » Soleymani, récemment critiqué par ses supérieurs (pour être sacrifié en bouc-émissaire), s’est plaint d’une biopic à son sujet et a demandé au cher milicien cinéaste qu’il l’avait réaliser de renoncer à sa diffusion. Il n’y eu aucune réponse. Les chefs Pasdaran (qui lorgnaient du côté russe) étaient encore dans une optique de deal avec Washington !

En début de soirée, Rohani a clos le ramdam raté contre les Saoudiens en ordonnant au ministre de la culture de tout entreprendre pour punir les coupables saoudiens ! Le ministre interpellé n’étant pas qualifié pour cette tâche, Rohani entendait clore définitivement l’affaire. Il s’est aussi montré courtois vis-à-vis de Larijani lors de la réunion du Conseil de Discernement pour montrer qu’il tenait bon. Puis il a annoncé une rencontre dans son bureau le lendemain soir avec Larijani et son staff pour parvenir à l’amadouer.

Plus tard, le clergé en danger a aussi rappelé sa suprématie et sa domination spirituelle sur le système en affirmant que le Guide s’était déplacé à Qom pour consulter ses hauts représentants. Le clergé a par ailleurs affirmé qu’il considérait les Chefs Pasdaran comme ses fils spirituels. Le clergé entendait reprendre le jeu en main pour relancer un deal ou pour une nouvelle offensive.

Obama alors en visite au Panama a évoqué son optimiste quant aux négociations à venir. Vu les circonstances, il rappelait l’ouverture de son pays ou il opérait une esquive préventive !

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Dimanche (12 Avril 2015-23 Farvardin 1394), le clergé est entré dans l’arène avec la question sur le maintien ou pas du portugais Carlos Queiroz comme entraîneur de l’équipe nationale du foot ! Le clergé qui la veille avait cumulé les échecs, mais aussi attaqué par ses rivaux, évitait les sujets polémiques afin de calmer le jeu. Il attendait aussi voir si ses appels en direction des chefs Pasdaran avaient été entendus et s’il pouvait aussi dominer Ali Larijani avant ses manœuvres moscovites.

Mais le clergé et son gouvernement ont vite été déçus car les Chefs Pasdaran le critiquaient pour avoir fait confiance à Washington qui ne tenait jamais ses engagements !

Rafsandjani était cette fois à 100% dans le camp hostile au clergé car dans Abrar (références), son clan mettait en avant l’insistance de Washington sur un accord en plusieurs étapes donc assorti à de nombreuses vérifications ! Dans Abrar Eco, son clan déprimait davantage les paniqués en affirmant que même en cas d’un deal il n’y aurait le moindre effet positif avant 6 mois ! Dans ILNA, les pions de Rafsandjani insistaient sur la contestation en rappelant que le pays avait au moins 15,000,000 d’habitants vivant dans les bidonvilles. Enfin son site ex-pat et pro-ouvriers annonçait une nouvelle grève générale des professeurs d’école jeudi et des manifestations dans les grandes villes. Sur le même site, il faisait aussi la promotion de l’agitation en diffusant encore l’appel à la manifestation générale pour le 1er mai !


En revanche, Ali Larijani, la veille très offensif, était absent de la scène médiatique. Il attendait voir ce que lui proposerait le clergé avant l’arrivée de ses pions à Moscou.

Le gouvernement était encore dans un sursis pénible. Le contexte est devenu encore plus tendu avec l’annonce de la visite de Fabius en Arabie Saoudite en soutien à la guerre anti-chiite au Yémen. Interrogé sur l’accord esquissé à Lausanne, Fabius a insisté sur le gel des sanctions à l’issue de vérifications ardues des activités nucléaires du régime avec la possibilité d’inverser le processus si l’on découvrait un manquement ! Les Anglais ont rappelé leur présence forte dans le jeu face à Washington par le tir fatal de leurs alliés égyptiens sur un drone américain qui survolait et « espionnait » leur territoire.

Les mollahs et leurs pions du gouvernement étaient doublement menacés car ils étaient face à un contexte interne hostile avec une fronde en préparation et aussi face à une fronde externe durable. Le gouvernement du clergé a craint une augmentation des sanctions en raison de son échec à provoquer une crise bénéfique à ses intérêts. Le ministre de l’énergie a encore annoncé la baisse des niveaux d’eau dans les barrages et une pénurie d’eau pour été qui vient (pour préserver l’eau pour la production de l’électricité), alors que l’on signalait partout des grandes zones inondées et des rivières en crue !

Il fallait trouver des solutions politiques. Le clergé est aussi entré en scène avec une conférence en hommage à l’épouse de Khomeiny et le rôle des femmes au sein du régime : pour nier l’accusation de violation des droits de femmes, mais aussi pour inviter Rafsandjani (demi-frère de Khomeiny) et se rabibocher avec lui pour l’empêcher de continuer ses ambitions dangereuses ! Les Larijani et les chefs Pasdaran qui formaient une coalition hostile à Rafsandjani n’étaient pas invités ! Le clergé essayait de récupérer Rafsandjani pour contrer ses deux autres grands rivaux qui semblaient vouloir suivre leur propre chemin. Un point intéressant de cette initiative était un public d’anonymes : les responsables de l’opposition interne avaient boudé l’opération, jugeant le rapprochement avec Rafsandjani comme une erreur.




Rohani a débuté la conférence en affirmant que la révolution islamique avait libérée les Iraniennes. Puis il a passé la parole à Rafsandjani comme pour l’encourager à oublier sa déviation et revenir dans le droit chemin et mettant son énergie au service de cette initiative propagandiste axée sur le féminisme du régime !

Mais ce fut une bien mauvaise initiative car Rafsandjani a monopolisé le micro, oubliant le propos de l’opération pour parler de son propre rôle positif aux côtés de Khomeiny, lui prêtant l’ambition d’une révolution populaire (et non islamique) pour justifier ses propres ambitions de dissidence populiste !

Le clergé et Rohani qui avaient fait de mauvais calculs ont sombré dans le silence et dans la panique. La bourse a chuté davantage.

Les chefs Pasdaran et les Larijani avaient une occasion d’avancer. Les Chefs Pasdaran ont insisté sur leur puissance en affirmant 500,000 nouveaux emprisonnements chaque année pour intimider les ouvriers qui commencent à bien menacer le régime ! Les Chefs Pasdaran ont aussi annoncé 4 grandes innovations en matière d’armements : 2 petits chars, un robot lance missiles et 2 fusils anti-matériel, laissant supposer une exportation vers des alliés comme le Hezbollah, mais aussi une utilisation en anti-émeutes ! Les chefs Pasdaran ont précisé que ces armes seront exposées dans 3 jours et puis samedi prochain à l’occasion du défilé de la journée de la création de l’armée islamique ! Mais leurs annonces n’ont pas permis d’arrêter la crise ou de provoquer une escalade internationale.

Ali Larijani a alors exigé la consultation du Parlement pendant chaque négociation pour faire partie du processus de marchandages ! Le Parlement a aussi ordonné au gouvernement de publier son propre Fact Sheet pour neutraliser son éventuelle capitulation.

Par ailleurs, le pouvoir judiciaire (contrôlé par Sadegh Larijani) a annoncé le procès rapide des corrompus haut placés pour faire pressions sur les paniqués du clergé. Il a aussi annoncé le procès de Jason Rezaian pour provoquer une escalade avec Washington ! Mais Il n’y est pas arrivé non plus !

Il y avait deux mauvaises nouvelles : l’Escalade n’était pas possible, mais on avait à nouveau une guerre interne. Ces deux mauvaises nouvelles ou catastrophes ont fait chuter encore les indices boursiers. Tous les secteurs étaient vendeurs. Le gouvernement a tenté de limiter la casse en arrêtant le géant d’équipements énergétiques MAPNA et en investissant via quelques banques vidées de leurs actionnaires, mais la vente restait importante (44% des transactions). Sur la marché hors bourse, les paniqués ont ramassé de quoi acquérir 50 millions dollars. Le billet vert est monté de peu : le gouvernement continuait à monter le ration du Bazar pour limiter la hausse anxiogène du dollar afin d’éviter une crise plus large.

Les Américains se sont inquiétés. Kerry a demandé au Congrès de ne pas saboter le « dialogue ». Le Congrès s’est tu. Mais le gouvernement Rohani n’a pas saisi cette main tendue car dans son état, elle ne permettait pas d’espérer une capitulation avec des contre-parties.

Washington s’est fâché. Kerry a affirmé que Zarif avait accepté le Fact Sheet américain à Lausanne. Il a précisé que les Russes l’avaient aussi confirmé la veille. Cela voulait dire que les Russes cherchaient un arrangement avec Washington et n’avaient pas de réels projets avec les mollahs ! Rohani n’a pas bougé. Il devait rencontrer son rival Larijani qui avait mimé un virage vers la Russie. Larijani qui avait parié sur le mauvais cheval était de facto hors jeu. Rohani a pu sans peine raffermir son pouvoir chancelant.

Washington, qui avait gaffé, a relancé l’intimidation par le Congrès à nouveau dans une posture hostile à l’accord à venir ! Moscou, démasqué par Washington, a estimé qu’il n’aurait rien avec les envoyé de Larijani. Il a rattrapé son erreur en invitant le chef Pasdaran Shamkhani, le secrétaire du Conseil de Sécurité du régime, à Moscou pour une réunion interne de l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS) -alors qu’il avait toujours refusé l’adhésion de mollahs versatiles à cette OTAN sino-russe-.

Les deux grands se démentaient pour s’emparer du régime afin d’assurer leurs enjeux énergétiques stratégiques ! C’était une situation idéale pour faire monter les enchères. Via son ministre des affaires étrangères alors en visite au Kazakhstan, il a formulé le souhait de devenir le principal fournisseur de gaz aux Européens (à la place des Russes). Il entendait utiliser la guerre des deux grands pour tenter l’Europe et exploser son front hostile avec les Russes et les Chinois.

La tentation était forte, mais les Européens ont gardé le silence, conscients du fait qu’en acceptant ils offriraient aux mollahs l’escalade qu’ils souhaitent pour marchander avec Washington.

On avait eu un enchainement de dérapages contrôlés qui avaient ratés. Washington avait tout tenté et rien gagné. Mais il restait solvable car toujours en position de force dans le conflit sur le nucléaire iranien qui est un conflit stratégique (pétrolier) à l’échelle mondiale.

Les Russes avaient trop mal joué sous la pression des problèmes à résoudre, mais ils restaient dans le jeu grâce à l’Europe qui n’avait pas flanché et abandonné une position forte sur la scène du conflit sur le nucléaire iranien qui est un conflit stratégique (pétrolier) à l’échelle mondiale pour des intérêts passagers avec un régime instable.

Le gouvernement des mollahs avait aussi mal joué car il avait eu une occasion de montrer les enchères et il avait raté son coup, un deal en or, en étant trop gourmand ! Le régime qui avait été rembarré par l’Europe, après avoir été rembarré plus tôt par Chine (ses deux meilleurs partenaires commerciaux). Rohani et le régime étaient forcément en position d’infériorité ! Les Pasdaran ou Ali Larijani pouvaient à nouveau saisir le voyage de leurs pions à Moscou pour proposer un vrai rapprochement à Poutine qui avait besoin d’une victoire.

Washington a mis la pression au régime et ses responsables en affirmant via l’Agence international d’Energie qu’il ne pourrait retrouver son niveau de production pétrolière d’avant les sanctions qu’après 3 à 5 ans. Puis Washington a tenté une médiation en expédiant vers Rohani, le vice-président du Parlement de son allié la République Tchèque. En choisissant ce personnage, Washington envoyait à Téhéran un non décideur d’un pays pauvre, ne laissant place à aucun marchandage commercial ou un surenchère. Il mettait Rohani également sous pression car de part sa fonction parlementaire, le Tchèque pouvait aussi rencontrer Larijani qui était en échec et donc plus ouvert à un deal !

Dans le même temps, Washington qui avait convié l’équipe iranienne de lutte au son championnat de la lutte libre de Los-Angeles a donné la victoire à cette équipe par la perte de la sienne pour déclencher un troisième mi-temps de rapprochement sur un plan non politique à la veille des rencontres forcément difficiles prévues à Moscou ! On avait encore une lutte au sommet qui pouvait profiter au régime, mais Rohani devait se montrer prudent cette fois-ci.

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Lundi (13 Avril 2015-24 Farvardin 1394), la situation interne était à la crise avec la crue des rivières de Karaj (près de Téhéran, photo 1) et de Chaloos (dans nord du pays, photo 2&3). Le barrage Latian était en train de déborder. Le régime avait des catastrophes sur les bras et son prétexte de sécheresse partait à vau-l’eau ! Il devait réussir très rapidement.




Le médiateur Tchèque de Washington était à Téhéran. Il n’eut droit à un aucun reportage, article ou photo. Le gouvernement méprisait la médiation américaine. Ses médias ignoraient aussi la médiation américaine car le journal Tehran Times parlait de la conférence féministe de Rohani et par ailleurs le Guide félicitait les lutteurs iraniens pour avoir écrasé les Américains. En résumé, Rohani avait choisi une résistance énervante (mais discrète pour éviter la crise en cas très prévisible d’un nouvel échec) !

Les Chefs Pasdaran alors axés sur la Russie avaient mis à la une de Hemayat, l’exigence de Fact Sheet formulée par le Parlement d’Ali Larijani pour contrarier les manœuvres de Rohani !

Rafsandjani était relégué en dernier rang par les Larijani et les Pasdaran courtisés par Moscou. Il avait aussi tenté le sabotage en mettant à la une d’Abrar, le commandant en chef des Pasdaran Jaafari déplorant les zones d’ombre de Lausanne ! Dans Abrar Eco, Rafsandjani révélait malicieusement que le dollar frôlait les 3400 tomans. Il encourageait par ailleurs la fronde ouvrière en révélant des grèves à l’usine polyester de Parand et chez les 350 bassidjis employés mais impayés par le grand producteur d’huile comestible Pars Ghoo.


Rafsandjani était sans doute le plus offensif car il voulait saboter les efforts de Rohani et contrer Larijani et les Chefs Pasdaran.

Les Chefs Pasdaran étaient dépassés. Par ailleurs, on n’entendait pas Shamkhani alors à Moscou ! On n’avait également aucune nouvelle de la délégation de Larijani. Poutine n’entendait pas accorder des avantages aux Chefs Pasdaran ou à Larijani, mais les attirer dans son jeu. De fait les Chefs Pasdaran et Ali Larijani se sont encore retrouvés hors jeu !

Les chefs Pasdaran déçus ont affirmé leur pouvoir en parlant d’une réelle autonomie sur les mers et ont annoncé une grande manœuvre de 12000 bassidjis à Téhéran le jeudi et vendredi à venir (à la veille de la journée de l’armée). Avec l’aide du clan Larijani (et leurs pions, les Etudiants Justiciers), ils ont aussi commencé des attaques contre l’Arabie Saoudite. Mais on n’a vu même pas 10 participants à leur manifestation. Cette opération ratée remettait aussi en cause l’annonce de 12000 bassidjis fidèles à la milice.

Les Larijani et les chefs Pasdaran ont zappé le projet irréalisable des manifestations anti-saoudiennes pour un ramdam contre les dérives de Rafsandjani. Ils affirmaient ainsi qu’ils n’entendaient pas sortir de l’islamisme, mais de mieux le servir. Rafsandjani a alors annoncé un rassemblement de jeunes élites dans ses bureaux pour montrer qu’il n’était pas seul. Mais les photos ont montré le contraire !

Le gouvernement ne pouvait avancer avec ce climat chaotique et hostile. Il a organisé une conférence de presse par le ministre de l’Intérieur avec le slogan « 600 jours d’amitiés avec les Pasdaran » pour recoller les morceaux avec ces derniers ! Les chefs Pasdaran n’ont pas pris la peine de répondre ! On avait un régime en crise ! La médiation de Washington était passée à la trappe ! La bourse est restée dans le rouge !

Washington devait rappeler ses priorités : il a joué l’intimidation en annonçant le probable maintien des sanctions décidées par ses Etats même après un deal. Il a aussi annoncé une rencontre entre Larijani et son médiateur tchèque pour le lendemain (mardi). Il donc entendait juste faire bouger Rohani. Ce dernier a vu dans ses demi menaces la preuve de la crainte de Washington de nuire au système islamique utile à ses projets. Il a tenu bon en espérant provoquer une crise bénéfique aux intérêts de ses chefs.

Washington a désespéré. Il ne pouvait renforcer ses pressions. Un peu plus tard, l’AIEA aujourd’hui instrumentalisée par Washington a annoncé l’arrivée d’une délégation mercredi à Téhéran en vue de discuter des sujets en suspens (les essais nucléaires en 2003 que le régime nie avoir fait). L’un des principaux sujets de controverse était cité avec pudeur. Les gens du régime ont compris que Washington acceptait peut-être de revoir ses accusations pour trouver un arrangement afin de casser carcan imposé par les Européens, les Russes et les Chinois. Les responsables ont compris que Washington, en intervenant mercredi, leur laissait une journée de marge pour se concerter et trouver le compromis permettant cet arrangement.

La panique des super-nantis du régime s’est calmée un peu et la bourse a fini sur un résultat moins négatif à -330 points. Les ventes sur le marché hors bourse ont été plus faibles (=24 millions de dollars). Il y avait un espoir pour les dirigeants désespérés qui n’arrivaient pas à provoquer une crise pour sauver leur peau.

C’est alors que Poutine a désespéré à son tours. Il a annoncé la levée de l’embargo qu’il avait lui-même imposé aux mollahs pour punir leurs marchandages avec Washington : le président Russe accordait la DCA S-300 aux mollahs ! Il a aussi invité le général milicien Dehghan, ministre de défense de Rohani, à la Conférence de Moscou sur la Sécurité en précisant que leurs deux pays pourraient oeuvrer ensemble pour la stabilité de la région. Il a alors annoncé l’exportation de S-400 vers la Chine pour montrer la création d’une alliance inédite. C’était une quasi invitation d’adhésion à l’Organisation de Coopération de Shanghaï !

Le monde entier a poussé des cris de frayeur et a oublié un point essentiel : il n’y avait eu aucune réaction de la part de Rohani qui devait réagir en tant que homologue iranien de Poutine ! Il n’y avait eu aussi aucune réaction de la part des Chefs Pasdaran ou de Larijani ! Ils ne voulaient pas du soutien de Poutine !

Nous avons toujours affirmé que les mollahs & co n’iraient jamais réellement vers l’Est car leur argent est à ouest et ils le perdraient sans se libérer des sanctions. Ils sont également sûrs de ne pouvoir regagner l’argent perdu aux côtés de leurs nouveaux alliés car ces derniers n’auront pas besoin de garder une bureaucratie lourde avec des centaines de mollahs et leurs progénitures qui gangrènent le système et le rendent peu rentable.

Poutine avait mal joué. Il avait improvisé et le payait cher car il ne pouvait pas faire chanter Washington. Décidément ce n’était pas sa journée car le ministre de Défense de Rohani a affirmé qu’il avait reculé par peur du procès intenté contre son pays puis il l’a félicité d’appliquer enfin ses engagements ! Le ton du représentant du régime était méprisant. Non seulement le régime tout entier (le gouvernement et ses rivaux) ne voulait pas d’interférences de Poutine dans un deal qui semblait proche, mais en plus il se payait le luxe de l’humilier par un sous fifre !

C’était bon pour Washington. C’est pourquoi Kerry a vite minimisé l’annonce de la livraison des S-300 ! Celle-ci étant impossible, Washington a aussi humilié Poutine en affirmant qu’il ne savait pourquoi il tardait à le faire ou encore qu’il le faisait pour l’argent car il était ruiné par ses sanctions. Kerry a même appelé Lavrov et par la suite a affirmé que ce dernier l’avait assuré que son pays resterait solidaire du processus 5+1 ! Le contraire nous aurait étonné. Nous aurions alors parié que Poutine aurait fait du pâté pour chien de ses invités iraniens !

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Mardi (14 Avril 2015-25 Farvardin 1394), les composants du régime devaient prouver leur ouverture et mettre l’apaisement au centre de leurs débats (en vu d’un deal facilité par l’AIEA), mais on n’a rien vu de tel à la une de leur média. Le gouvernement avait mis à la une de son organe officiel IRAN, ses félicitations pour ses lutteurs pour avoir écrasé les Américains. La victoire n’était plus d’actualité : le gouvernement du clergé avait l’intention délibérée de jouer le bras de fer avec Washington qui avait fait preuve de bienveillance à son égard. Le gouvernement du clergé restait méprisant vis-à-vis de Poutine en consacrant deux petites lignes à la une sur la livraison des S-300 avec un petit article en troisième page attribuant encore cette décision à la peur des indemnités de 4 milliards de dollars demandées à la Russie.

Par ailleurs dans un esprit provocateur Jomhuri Eslami (Rép. Islamique), attribuait au milicien Shamkhani la phrase de Poutine sur la stabilité régionale grâce à l’alliance Iran-Russie !

Mais à la une de son quotidien anglophone Tehran Times, le gouvernement des mollahs utilisait cette livraison (avortée) pour insinuer un virage vers Moscou afin de générer un climat de crise et entraîner les Américains dans l’escalade supposée bénéfique à ses intérêts.

Etant donné que les Américains étaient au courant du ratage du rapprochement entre la Russie et les mollahs, on avait là une tentative vouée à l’échec. On a compris la raison du retour des mollahs sur la victoire de leurs lutteurs. En fait, les mollahs étaient à court d’arguments pour faire monter les enchères dans les marchandages à venir sans pour autant saboter le processus.

Les chefs Pasdaran étaient aussi dans le même cas car ils avaient mis en avant la victoire de lutteurs iraniens sur les lutteurs américains. Ils avaient aussi zappé les S-300, prouvant qu’ils privilégiaient le deal avec Washington et la sauvegarde de leurs fortunes à une prise de pouvoir. Ils ne pouvaient mieux exprimer leur impuissance à prendre le pouvoir et dominer le pays.

Rafsandjani qui deux jours plutôt était revenu à la dissidence et resté en dehors des provocations, ne disait rien sur les marchandages à venir. A la une d’Abrar, il tentait de mettre ses propres affaires de corruption sur le dos de son pion Ahmadinejad afin de se laver de toute accusation et pouvoir mieux jouer au dissident. Il était donc certain de pouvoir jouer un rôle, donc certain que Rohani échouerait encore dans ses manœuvres de diplomatie secrète face à Washington.

Washington n’a rien répondu aux provocations de Rohani et des chefs Pasdaran afin de ne pas saboter les marchandages à venir. Le gouvernement des mollahs devait surenchérir. Il n’a rien fait. Il n’avait rien en tête pour agiter Washington sans saboter les marchandages à venir.

La Russie a estimé qu’il avait une carte à jouer pour séduire et récupérer le gouvernement en manque d’arguments de Rohani : il a affirmé qu’elle fournirait dans un premier temps 5 S-300 à l’Iran selon le contrat en vigueur, laissant supposer un plus grand nombre de dispositifs...

Le gouvernement des mollahs n’a rien répondu : il n’envisageait aucune autre option que Washington. Il était même vraisemblablement prête à faire des concessions !

Le Parlement d’Ali Larijani a exigé le Fact Sheet iranien pour engager le gouvernement Rohani dans le refus de compris et saboter « sa tentative » de deal qui serait seulement en faveur des patrons du clergé. Les Chefs Pasdaran devaient affirmer leur force pour avoir droit à une part de gâteau (aussi bien de la part des mollahs que d’Ali Larijani). Il leur fallait une déclaration forte. Ils ont annoncé qu’ils n’avaient pas besoin de S-300 pour devenir intouchables donc les arbitres de la région car ils avaient développé entre temps la DCA 100% iranienne Bavar 373 (Certitude 373) identiques à S-300 voire avec des performances supérieures.

C’était un nouveau revers pour Poutine. Il ne comptait pas pour les mollahs et pour les chefs Pasdaran. Mais ce ne fut pas un bon point pour les chefs Pasdaran car il n’y eut pas un nouveau geste d’ouverture de la part du gouvernement comme l’initiative « 600 jours d’amitié ». Rohani n’a accordé aucune attention à l’annonce car la DCA Bavar 373 annoncée et présentée sous Ahmadinejad lors d’un défilé de la journée de l’armée n’avait jamais été montrée en action.

Pour mémoire voici des images montrant les deux modèles S-300 & Bavar 373 en parallèle. Vu de face, on voit une grande différence dans les dimensions des camions transportant les missiles présentés comme étant identiques.

Côté russe (photo ci-dessous en haut), on a un camion MAZ-7910 8X8 capable de transporter 25 tonnes de charges pour déplacer les 4 tubes de missiles, 4 missiles de 1804 kg chacun, et l’imposant plateforme et système hydraulique pour les redresser à 90° et supporter le lancement sans basculer. Les Russes utilisent aussi parfois des camions Kraz-260 qui peuvent transporter 26 tonnes de charges. Mais côté Pasdaran, on a un camion Rakhsh, version iranienne du camion militaire standard russe Kamaz 6350 qui ressemble un peu au modèle KRAZ, mais ne transporte que 10 tonnes et de fait, il est impropre à transporter les missiles et équipements de lancement nécessaires au S300.


Par ailleurs, sur les modèles russes (photo ci-dessous en bas), il y a toujours d’imposants systèmes appui au sol et des crics hydrauliques latéraux, alors que sur le modèle des mollahs, on voit deux petits pistons à l’arrière. Le système d’accrochage des tubes paraît aussi être en tôle et non en structure d’acier. En résumé, une grossière maquette mettant en doute la capacité d’imitation des Pasdaran !

Les chefs Pasdaran parlaient d’une arme qui n’existe pas et ne pouvaient de fait peser dans le jeu pour empêcher un deal voire un arrangement momentané entre le gouvernement du régime et les Américains. Rohani avait la voie libre pour agir selon ses capacités.

Londres s’y est opposé par une accusation d’ingérence régionale formulée par son allié, le roi de la Jordanie sur Fox news. Washington a esquivé.

Mme Merkel alors en Inde a pris la parole pour critiquer implicitement Poutine d’avoir lâché « des sanctions décidées ensemble » l’invitant discrètement d’agir dans l’intérêt commun (des grandes-puissances opposées à Washington).

Poutine a renoncé à son projet raté d’alliance en affirmant que la livraison était retardée car l’usine de production de S300 n’en avait pas en réserve et qu’il fallait voir avec le fabricant. Ce dernier étant l’Etat russe, il envoyait la livraison à une date inconnue ! Le Front Euro-sino-russe contre les mollahs était restauré pour le plus grand agacement des mollahs, mais aussi et surtout pour Washington !

Washington a intensifié son ouverture en affirmant via Kerry la possibilité de convaincre le Congrès sur l’accord esquissé à Lausanne. Les patrons cléricaux du régime, qui sont aussi les plus nantis ont été rassurés, ils ont cessé leurs ventes à la bourse et cette dernière a terminé presque à repos à +11 points et seulement 17 millions dollars de perts sur le marché hors bourse.

Le gouvernement des mollahs a vite commencé à afficher son ouverture à Washington en annonçant la fin du conflit avec l’Arabie Saoudite en raison des pardons de la part de l’Arabie Saoudite par rapport à la tentative de viol sur 2 jeunes pèlerins iraniens. L’agression de Yémen passait aussi à la trappe ! Puis Aragtchie, le n°2 des négociations, a dit que Lausanne avait permis d’accomplir de vrais progrès. Enfin, Zarif alors en Espagne a fait état d’un accord imminent !

Washington a rassuré encore les mollahs en soulignant leur pacifisme via l’Espagne, un autre Etat européen pauvre qui le suit par intérêt.

Washington a aussi insinué une possible immunité judiciaire aux responsables cléricaux par un soudain soutien du mae argentin au projet abandonné d’une commission de vérité sur l’attentat d’Amia avec la participation des mollahs. Le Congrès a aussi ramené de 2 à 1 mois le délai d’observation et d’étude sur un prochain accord avec les mollahs. Kerry a aussi demandé au Congrès d’accorder une remise dans les sanctions d’ici la fin des négociations le 30 juin prochain ! Puis il a annoncé la reprise des négociations la semaine suivante à Vienne où se trouvent aussi les bureaux de l’OPEP, laissant ainsi entrevoir des discussions immédiates pour la signature de bons contrats pétroliers dès la finalisation d’un accord.

Au sein du régime, Nourizad, le faux opposant des Pasdaran, a publié sur son blog un article élogieux sur Amir-Entezam, l’un des derniers pions encore en vie du mouvement Nehzat Azadi, le parti islamiste créé par Washington qui fut à la direction de la révolution islamique, mais a été par la suite réprimé par les mollahs et les Pasdaran. Mais dans cet article, Nourizad affirmait son amitié pour Amir-Entezam en le présentant comme un élément hostile à Nehzat Azadi ! Les chefs Pasdaran se préparaient à glisser vers Washington mais en réarrangeant l’histoire pour s’accommoder des gens sans s’encombrer de faits historiques en contradiction avec leur propre passé ! Grâce à ce besogneux exercice du scribouillard des chefs Pasdaran, on a soudain vu le désespoir des responsables du régime, prêts à s’accrocher à n’importe quoi, pour sauver leur peau, mais aussi la difficulté insurmontable de leur reconversion, même en théorie.

Tard dans la nuit, les agents de l’AIEA sont arrivés à Téhéran pour s’attaquer tôt le matin aux négociations qui ne pouvaient être faciles. Il n’y eut aucune annonce médiatique à leur sujet de la part de la direction pro-américaine de l’AIEA. Cette dernière ne pouvait savoir si elle pouvait ou pas trouver un arrangement avec les mollahs. Washington voulait éviter un échec réduisant les chances pour le deal indispensable à son expansion. Le gouvernement du régime n’a aussi fait aucune déclaration sur cette visite. Il n’était pas certain de l’issue de la rencontre. Il ne savait pas ce que ses interlocuteurs lui proposeraient.


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Mercredi (15 Avril 2015-26 Farvardin 1394), la situation interne était encore plus à la crise avec des inondations à Taleghan et à Taram (dans le nord et l’ouest du pays). Les grèves étaient toujours plus nombreuses. Des milliers d’instituteurs devaient à nouveau dans 24 heures descendre dans les rues et le mécontentement au comble comme l’avait signalé les articles des sites poussivement dissidents de Rafsandjani. Le gouvernement Rohani devait trouver un arrangement avec les agents modérateurs de l’AIEA pour sortir de ses problèmes économiques. Les autres clans du pouvoir devaient aussi oublier leurs querelles et faire un effort...

Mais on n’a pas vu l’apaisement attendu : à la une de Tehran Times, le mae Zarif accusait Washington de déformer l’accord cadre en vigueur en maintenant ses sanctions alors que l’AIEA avait à maintes reprises affirmé le pacifisme du programme nucléaire iranien ! Le gouvernement Rohani défiait Washington alors que la veille ce dernier avait aligné les gestes d’ouverture. Le gouvernement Rohani contredisait aussi l’AIEA pour la pousser à réagir afin d’expulser ses agents et parvenir, malgré l’esquive prévisible de Washington, à l’escalade générale qu’il juge indispensable pour obtenir non pas des immunités officieuses mais l’engagement clair pour la sécurité physique et financière de ses nombreux dirigeants. Il est devenu clair que Rohani représentait uniquement les 80 mollahs qui dirigent le pays principalement via le Conseil des Experts et possèdent grâce à leur pouvoir les plus grandes entreprises du pays.

En cette journée de marchandages secrets et intenses, les Chefs Pasdaran (qui sont moins nombreux) avaient été moins gourmands que les mollahs car à la une de Hemayat, ils se montraient moins contrariant en demandant seulement un sursis par le gel des sanctions contre la vente et le transit du pétrole comme cela avait été promis lors de l’accord de Genève. Ils se montraient coopératifs avec Washington dans l’espoir de doubler les mollahs, nombreux, vieux, irréformables et trop gourmands.

Rafsandjani qui veut jouer au dissident et n’avait pas pris de position pour ces marchandages qu’il jugeait ratées d’avance, restait dans cette position. Il n’y avait rien contre Washington. Il critiquait « les slogans de mollahs qui ruinent la vie du peuple » (dans une affaire de logements non livrés). Mais juste en dessous, on avait une photo de Zarif annonçant un accord presque imminent et l’un dans l’autre, le titre « slogans de mollahs qui ruinent la vie du peuple » était immanquablement vu comme lié à la promesse de Zarif et au deal qu’il n’arrivait pas à obtenir ! Par ailleurs dans ILNA, il mettait en avant l’opinion du peuple par un pot pourri de témoignages de gens se plaignant de la hausse vertigineuse des prix : les transports multipliés par 3, le pain multiplié par 50...

Rohani avançait donc seul face aux Américains. Il avait besoin de réussir son offensive pour l’obtention d’une escalade, mais Washington est resté silencieux. L’AIEA n’a également rien dit (des propos de Zarif et des discussions en cours qui semblaient dans l’impasse). Il n’y eut également aucun commentaire sur le geste d’ouverture des chefs Pasdaran !

Rohani n’arrivait pas à assurer les intérêts du clergé. Ali Larijani a insisté sur un Fact Sheet iranien pour provoquer l’escalade souhaitée par la centaine de mollahs qui dirigent le pays.

Les Chefs Pasdaran qui pour leur autopromotion avaient plus tôt promis de montrer des armes nouvelles ont révélé ces merveilles, tout en insistant sur leur capacité accrues grâce à leur DCA mieux que S-300 ! Il n’y eut alors aucun commentaire de la part des médias américains ou assimilés car les armes montrées étaient plutôt minables.

On avait tout d’abord vu deux fusils anti-matériel de longue portée qui étaient très imposants, près de 60 Kg, donc pas maniables pour le transport par un sniper isolé. Ce qui a surtout révélé l’incapacité des Pasdaran à imiter les alliages légers et résistants pour ce genre de produits. Le chargeur a d’ailleurs montré de la résistance lors de l’essai média par le général Bassidji Pourdastan commandant en chef de l’armée islamique.

On a vu par la suite des chars avec un design furtif mais avec de la tôle très mal soudée et des canons sans intérêt. Il y avait aussi un robot lance missile qui était un véhicule lance grenades télécommandé (on voit le pilote à la fin de cette vidéo) ! Les chefs Pasdaran montraient du vent pour s’affirmer ! Conscients de leur bide, ils ont finalement aussi annoncé 8 pendaisons pour intimider leurs adversaires.



Rafsandjani a surpris tout le monde en proposant le sauvetage du régime par une négociation en directe avec l’Arabie Saoudite pour la paix au Yémen !

La panique a resurgi chez les 80 mollahs Experts en détournement des fonds publics. Le nombre de transactions a augmenté de 60% ! Les banques, le secteur automobile, la pétrochimie, les cimenteries... étaient en baisse.

Rohani a alors quitté Téhéran pour la ville de Rasht dans région aujourd’hui économiquement très sinistrée de Guilan pour y faire, comme son prédécesseur Ahmadinejad, un discours offensif applaudi par le peuple afin de provoquer l’escalade utile à ses 80 chefs désespérés pour obtenir les garanties nécessaires à une fuite sécurisée du pays qui les renie.

On a d’abord vu une très faible mobilisation et le peu de monde présent était muni de petit papier : il s’agissait de gens demandant des faveurs. La preuve de la très faible mobilisation était aussi la présence en second place du minibus des journalistes normalement placé en queue de convoi ! Puis on a vu d’autres images, avec une foule immense pour applaudir le convoi, mais il s’agissait d’une correction par Photoshop car les gens à droite du convoi était plus gros que les gens à gauche du convoi et le minibus des journalistes avait complètement disparu !



Par la suite, Rohani a fait un discours enflammé sur la lutte de la république islamique contre tous les méchants du monde (pour déclarer la guerre à Washington). Il a aussi affirmé que Washington avait besoin d’un deal pas le régime et qu’il allait résister pour bloquer le deal et faire tomber l’édifice des sanctions ! Il a aussi affirmé qu’il ne négocierait plus avec Washington, mais avec les 5+1, ce qui n’avait aucun sens car le régime n’avait plus d’allié parmi les membres non américains de ce groupe. Il a promis une victoire et un avenir économique radieux à la foule présente. Mais cette foule n’existait pas aussi car elle était très ensoleillée alors qu’il faisait comme d’habitude un temps assez nuageux à Rasht.

Rohani avait parlé tout seul pour dire n’importe quoi. Il était désespéré pour réussir et garder son poste. Le peuple était alors devant la mairie avec des pancartes pour demander du travail, des logements, des prêts...





Cette intervention surréaliste a déprimé ses patrons paniqués et ce d’autant plus que ses cris n’ont entraîné aucune escalade et les médiateurs de l’AIEA continuaient le « dialogue » dans l’espoir d’arracher une capitulation au régime désespéré par son impopularité et ses piètes performances. La situation s’est empirée à la bourse.

Le gouvernement a tenté de les rassurer en affirmant que Zarif était invité à NY pour la réunion de l’examen du Traité de la Non Prolifération. Il s’agissait d’une réunion de routine, mais le gouvernement a caché ce détail laissant entrevoir que la réunion avait lieu sous sa pression car il ne cesse de mettre en cause le refus de Washington d’éliminer ses armes nucléaires ! Mais malgré les cachoteries, l’annonce n’a pas eu d’effet au vu des échecs du gouvernement à s’imposer face à Washington.

La situation s’est empirée à la bourse. La direction de la bourse a dû arrêter la vente de géants comme Tappico, Holding Fars et IMIDRO (autrefois dirigée par Mehdi le fils de Rafsandjani) pour parvenir à un indice négatif mais pas catastrophique de -387 points.

Le gouvernement Rohani avait raté une occasion de deal et son projet d’escalade.

Velayati, ex-mae plénipotentiaire du régime dans le sillage de Rafsandjani, qui avait rompu avec ce dernier pour se présenter aux présidentielles, a tenté d’offrir cette escalade au clergé et ainsi monter en grade en affirmant que le régime n’acceptait en aucun cas l’expertise de l’AIEA ! Les chefs Pasdaran ont aussi révélé que les négociations de ce jour était un échec !

La direction pro-américaine de l’AIEA a parlé d’une rencontre constructive pour cacher dans l’intérêt de Washington l’intransigeance des mollahs désespérés. Mais le front des grandes puissances hostiles à la mainmise de Washington sur l’Iran ont décrété en fin du sommet de G7 en Allemagne l’obligation du régime de coopérer sur les questions de PMD qui étaient en discussion ce jour à Téhéran ! Le Front euro-sino-russe était pleinement opérationnelle après la petite errance des Russes.

Le régime tout entier a désespéré. Le gouvernement a refusé les pardons des Saoudiens et a annoncé des manifestations vendredi contre ce pays dans les 7 plus grandes villes du pays ! Le gouvernement en manque de provocations a aussi mis l’accent sur le retour triomphales des lutteurs vainqueurs des Américains pour exploiter la ferveur du peuple et de ses derniers partisans afin de relancer ses plans d’Escalade diplomatique. Mais ce fut un bide monumental avec en tout une vingtaine de fans pour applaudir les lutteurs présentés comme les vaillants soldats de la révolution islamique.






Cette opération ratée a également prouvé que le peuple rejetait le régime et ses soldats. Le ratage a aussi prouvé que le régime n’avait plus des miliciens ou des soldats fidèles. Les annonces de manifestations et de manœuvres en fin de semaine étaient de facto vues comme des propagandes bidons.

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Jeudi (16 Avril 2015-27 Farvardin 1394), le régime tout entier était désespéré. Le gouvernement Rohani était de facto tenu pour responsable pour avoir raté une occasion de deal et une occasion en or pour arriver à une escalade. A la une d’Iran, il a nié sa défaite en surfant sur ses promesses économiques bidons à Rasht. A la une de Tehran Times, il a tenté d’énerver Washington (sans casser le processus) en insistant sur le refus de négociations avec eux ! Rohani n’avait aucun argument pour avancer sa mission.


On n’a pas vu la même attitude chez les chefs Pasdaran. Dans Javan, ils se moquaient du discours soudain révolutionnaire de Rohani. Par ailleurs, ils l’accusaient de privilégier les nantis en supprimant les allocations sur le pain et évoquaient la résistance via le Parlement d’Ali Larijani. Dans Hemayat, ils mettaient en avant Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, avec la menace de sévir contre les déviants, c’est-à-dire contre Rafsandjani pour montrer qu’ils voulaient servir le système et non le détruire. Ils entendaient pousser le clergé à lâcher Rohani qui ne parvenait pas à réussir sa mission.


Rafsandjani qui avait misé sur l’échec de Rohani, mettait à la une d’Abrar, les nouvelles promesses de ce dernier à côté de divers constats de faillite du régime. Ainsi, il se proposait implicitement comme un recours. Par ailleurs dans ses sites soi-disant dissidents, il rappelait que les instituteurs devaient en ce jour manifester dans les grandes villes du pays, dans le but d’intriguer les patrons cléricaux du régime et les encourager à le reprendre comme dirigeant.

Ali Larijani qui n’a de journal montrait à nouveau ses ambitions par la remise en cause de la gestion de Rohani et la nécessité de révoquer son ministre de l’économie. Par ailleurs, il critiquait vivement les relations privilégiées du régime dans le domaine de l’automobile avec la France, demandant l’annulation des contrats en cours, et des contrats avec de nombreux pays, se posant de facto en stratège déterminer à exploser la coalition Euro-sino-russe avec des concessions économiques importantes. Mais les Français et d’autres Etats titillés par Larijani n’ont pas pris de position. Son initiative qui semblait bonne était ratée.

Au même moment, les instituteurs étaient dans les rues. Ils avaient annoncé des manifestations dans les grandes villes. Mais la manifestation était plus importante. On a signalé des manifestations dans 60 villes du pays. En ce jour, une centaine d’ouvriers de Holding Fars manifestaient aussi à Téhéran en même temps de 300 employés de la compagnie aérienne Mahan de Rafsandjani ! Le soi-disant dissident contesté par ses employés a choisi le silence. Sa dissidence (agaçante, mais intéressante) ne pouvait donc pas sauver le régime. Il pouvait s’attendre à plus d’animosité de la part de ses collègues ou rivaux.

Les chefs Pasdaran n’ont pas surenchéri dans le domaine nucléaire car plus tôt ils avaient promis 12000 bassidjis en manœuvres d’intimidation dans les rues de Téhéran et la manifestation des instituteurs était la preuve qu’ils n’avaient en réalité aucune troupe pour agir sur le terrain.

Le régime était impuissant face à une menace balbutiante. Ses faux dissidents « humanitaires » (HRA-Iran) qui sont désormais en cheville avec les opposants made in Washington ont annoncé au moins 43 pendaisons en 3 jours pour intimider les manifestants en colère et les faire fuir ! Mais l’annonce n’a pas eu l’effet attendu.

Le gouvernement Rohani a alors tenté de se rapprocher des Russes en chargeant son ministre de Défense, le colonel milicien Dehghan, alors invité à Moscou pour la Conférence sur la Sécurité organisée par Poutine de demander une livraison accélérée des S-300. Moscou n’a pas répondu.

Rohani s’est braqué. Selon la méthode fondamentale de chantage diplomatique du régime, son ministre a consacré son discours à la guerre juste de la république islamique contre l’islamisme dévoyé des Saoudiens alliés des Américains et des Sionistes, sans faire de référence à Poutine et sa proposition d’union pour la stabilité régionale afin de le forcer à plier. Les Russes ont eu une preuve supplémentaire qu’ils ne pourraient rien tirer de ce régime. Ces dirigeants faisaient tout (prenaient tous les risques) juste pour marchander avec Washington. Ils n’ont pas échafauder d’autres rêves stratégiques avec eux. Ils ont juste encaissé sans broncher ni changer d’attitude laissant le régime dans son désespoir pour le pousser à d’autres fuites en avant risquées dans l’espoir qu’il soit l’artisan de sa propre perte.

Washington a craint perdre le système islamique nécessaire à sa conquête de l’Asie Centrale. Il devait intimider les mollahs pour qu’ils plient ou au contraire faire preuve de douceur à leur égard pour les pousser à se calmer. Dans le contexte difficile du régime, il a préféré la douceur : l’AIEA a encore rappelé la poursuite du dialogue sans mentionner son échec de la veille. La Banque mondiale a annoncé sa disposition à aider les mollahs, non pas après des vérifications, mais dès la signature d’un accord sur le nucléaire.

Le gouvernement aujourd’hui très pro-américain d’Italie a aussi annoncé la décision de reprendre des relations économiques fortes avec le régime dès la signature d’un accord. Les raffineurs indiens ont carrément annoncé leur arrivée à Téhéran au moment des prochaines négociations de la semaine prochaine !

L’hebdomadaire américain Time a classé l’infecte et ricanant mae du régime Zarif parmi les 100 VIP du monde et l’un des plus sympathiques ! Enfin Obama a encore demandé au Congrès une remise dans les sanctions en cours pendant le délai restant pour le dialogue !

Le gouvernement Rohani n’a commenté aucune de ces annonces. Il était gêné ou encore il laissait Washington avancer (comme pour l’arrangement avec l’AIEA) avant de se braquer afin de parvenir à l’escalade utile pour ses marchandages.

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Vendredi (17 Avril 2015-28 Farvardin 1394), on était à la veille de l’anniversaire de la création de l’armée islamique, une occasion propice à des tentatives d’escalade. Washington conscient du jeu des mollahs a abattu une dernière carte en affirmant que ses plus grands pétroliers seront présents mercredi prochain à Vienne, prêts à signer de grands contrats avec les mollahs dès l’esquisse d’une entente !

C’était énorme, mais pour nous l’offre était vouée à l’échec car les mollahs n’ont que faire de contrats pétroliers quand la contre-partie est de quitter le pouvoir et laisser la direction aux pions de Washington. On devait cependant attendre le sermon de la prière de vendredi vers midi pour connaître leur réponse.

Les chefs Pasdaran (qui n’avaient aucune perspective pour se maintenir par la force) ont salué par avance la création de l’armée islamique, ont rappelé à cette occasion leur unité avec leurs camarades de l’armée et enfin ont rendu hommage au Général Gharaney, agent islamiste notoire de Washington qui en fut le créateur de cette armée doctrinaire et aussi le premier commandant. Les Chefs Pasdaran isolés et impuissants se montraient prêts à glisser vers Washington avant que les mollahs en fassent autant ! 

Dans son sermon, le clergé a d’abord saluer ses chefs Pasdaran, ses soldats, avant d’attaquer violemment Washington et les Saoudiens pour saboter leur fuite et relancer l’escalade que ses agents politiques Rohani et Zarif ne parvenaient pas à concrétiser.

Washington a esquivé l’escalade pour épuiser les mollahs. Leur ministre de Défense Dehghan alors à Moscou a tenté sa chance en attaquant vivement son homologue pakistanais pour l’aide de ce pays aux terroristes baloutches financés par Washington via les Saoudiens. Les Pakistanais ont gardé leur calme. Washington a ignoré cette attaque. On voit ici le ministre de Défense des mollahs dans un état d’’énervement lors de sa rencontre suivante (avec les Indonésiens).

La Russie a mis fin à l’agitation de ce personnage énervant en affirmant que le contrat pour les S-300 était devenu caduque pendant sa désactivation et le régime devait signer un nouveau contrat, demandant donc un nouveau paiement au régime ruiné des mollahs pour avoir un prétexte pour reporter la livraison de missiles qu’ils ne jugeaient bénéfique à leurs intérêts.

L’Europe a aussi choisi ce moment pour affirmer qu’elle étudierait l’offre de vente de gaz des mollahs quand ils auront accompli tous leurs engagements de Lausanne, renvoyant la signature du contrat à 15 ans, s’opposant de facto aux offres de contrats pétroliers évoqués par Washington. Le bloc Euro-sino-russe était pleinement en activité avec deux rejets simultanés des manœuvres diplomatiques des mollahs.

Washington, à nouveau bloqué par ses rivaux, a été contraint de revenir (comme eux) à la sévérité : il a insisté malgré lui sur la nécessité de vérifications très fortes, s’éloignant de facto de ses projets de deals secrets avec les mollahs ! Ces derniers ont ainsi fini une semaine pleine de surprises et de déconvenues, comme il ’avait commencée : dans l’incapacité de provoquer une escalade pour se dégager.

Washington a alors joué encore en contre-courant en lançant une télévision animée par ses opposants et dédiée aux droits des faux opposants du régime pour montrer sa disposition à une révolution de couleur avant que le peuple ne renverse le système islamique utile à ses projets.

Aucun des figures de la fausse opposition du régime vues dans cette télévision n’a été inquiétée. Washington a compris que les dirigeants étaient partants pour ce projet. Mais il n’y eut aucun geste d’ouverture ou d’apaisement. De leur part. Ils étaient partants pour la passation de pouvoir en douce, mais en dernière instance. Washington devait s’attendre à une nouvelle semaine de bras de fer avec les mollahs, voire avec les autres clans qu’il maintient en vie avec ses esquives et le mépris de la contestation populaire.

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Samedi (18 Avril 2015-29 Farvardin 1394), on avait l’anniversaire de la création de l’armée islamique avec les chefs Pasdaran et Rohani. ,

Devant une parterre de chefs Pasdaran et un défilé avec une suite interminable de missiles, mais sans la DCA Bavar 373, Rohani a d’abord salué longuement l’armée islamique, ses héros et leurs exploits avant de préciser que selon Khomeiny, les commandants des Pasdaran devaient éviter de se mêler de la politique. Puis il a insisté sur le caractère uniquement défensif de la doctrine militaire du régime, ouvrant la porte à un apaisement et tentant de se débarrasser aussi des vérifications pour le PMD !

C’était bien tenté, mais il y avait quelques problèmes : dans l’alignement des chefs Pasdaran, on voyait en 4e position à gauche du char, Ahmadi-Moghadam qui a pris sa retraite il y a un mois ! L’image des chefs Pasdaran était donc d’archive ! Les Chefs Pasdaran avaient refusé d’accompagner Rohani ! On avait incrusté Rohani en photo et en vidéo sur une image du passé.


Par ailleurs on avait un temps très ensoleillé (bulletin météo joint en pdf-photo1), mais on avait des ombres au sol assez palotes sur les photos et encore plus sur les vidéos. Toutes les images provenaient des archives. Mais on avait des classiques déjà vues : les ombres des soldats défilant sont plus longues que l’ombre de la tribune officielle et celle-ci ne fait aucune ombre sur les soldats placés devant elle (la perspective est aussi déformée). Autre classique déjà vue pour ce même événement : les ombres au sol des équipement militaires défilant sont plus longues et plus fortes que celles des tribunes réservées aux invités. Enfin, sur cette vidéo, on ne voyait aucun équipement montré au média ces deux dernières années : les équipements qui défilaient étaient aussi issues des archives comme la tribune des invités et tout le reste.

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En conclusion, on avait un discours adouci car les mollahs n’avaient pas d’armée mais des images d’une époque révolue quand ils en avait une, ils n’avaient pas non plus le soutien de leurs chefs militaires, derniers vestiges de cette armée, pour faire illusion.

On avait là une vision plus claire du régime : il était théoriquement fini, mais débout grâce à ses vieilles archives, ses slogans, ses bluffs d’intimidation et aussi le refus de Washington d’admettre la faillite de ce régime né de ses ambitions.

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résumés & conclusion(s) | Cette semaine, le régime cherchait encore à trouver un moyen de provoquer une escalade pour obtenir des garanties de survie et la possibilité d’une fuite sécurisée par le chantage à la prolifération nucléaire. Certains de ses membres ont simulé un rapprochement avec Moscou pour forcer Washington à discuter avec eux. Mais il est vite paru que Moscou les utilisait pour obtenir la fin du projet ABM. 

Washington a profité de l’occasion pour proposer un deal aux mollahs. Moscou a proposé une alliance forte aux mollahs. Ces derniers pouvaient mieux marchander, mais avaient peur de perdre leurs avoirs déposés en Occident. Ils ont offert du Gaz aux Européens pour élargir le nombre de leurs alliés intéressés. Moscou s’est fâché. L’Europe a refusée aussi et de fait, le régime a fini comme il avait commencé : piégé dans ses incapacités.

Washington a alors multiplié les gestes d’apaisement par peur que le régime utile à ses projets ne disparaisse. Les Euro-sino-russes se sont à nouveau unis pour empêcher un deal avec Washington.

Les mollahs plus désespérés que jamais se sont retrouvés contraints à la fuite en avant malgré la certitude de la nécessité d’une capitulation.

Il y a une semaine, les mollahs étaient au même point, mais avec la vague espoir de surfer sur le soutien épisodique de la Russie. Ils ont grillé cette illusion par leurs manœuvres ratées. Ils ont aussi perdu l’illusion d’un deal avec les Européens. Le système a explosé avec le refus des chefs Pasdaran d’endosser la politique irréalisable de Rohani. Les mollahs, patrons du régime, sont désormais plus seuls que jamais, encerclés et sans munition. Leurs soldats, les chefs Pasdaran, sont dans la même situation. Leurs soi-disant dissidents doutent de leur reconversion. Théoriquement tous sont condamnés à plier, mais tous restent capables de tous les excès puisque tout est perdu et qu’ils ont la certitude d’y rester. Nous aurons d’autres semaines d’improvisations et de dérapages incontrôlables !