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Iran : La semaine en images n°241
04.10.2012

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

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Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation et d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

En 1979, selon Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en tuant les élites, en s’appropriant les grandes industries et la compagnie iranienne de pétrole. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Ali Akbar Hashemi-Rafsandjani-Bahremani alias Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était économiquement affaibli et politiquement très divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani (l’alter ego de Khomeiny) comme leur « parrain » et chef pour diriger le régime. Son choix a été l’usage du terrorisme islamique pour neutraliser toute tentative d’apaisement, la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et d’une guerre régionale pour intimider Washington et la création d’un front d’alliés anti-sanction fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or en utilisant les réserves de dollars accumulées par le Shah. Le choix du terrorisme, mais aussi la guerre contre l’Irak, a vite fait montrer le prix des protections diplomatiques achetés à coup de contrats auprès des Européens. En peu de temps, ces choix irresponsables ont ruiné le pays et détruit la production iranienne, désorganisant l’économie intérieure, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles y compris au Bazar. En cherchant à préserver leurs pouvoirs, les mollahs ont, en fait, généré un grand front interne de mécontents parmi leurs propres subalternes (ceux d’en bas ou ceux qui devaient monter au front).

En 1989, Khomeiny était mourant : Rafsandjani pouvait sauter car d’un point de vu clérical, il n’avait aucun poids. Peu avant la mort de Khomeiny, a créé un organe nommé Conseil de Discernement. Puis après la mort de Khomeiny, grâce à ses relations familiales, il a trafiqué son testament pour nommer comme successeur un de ses pions. Rafsandjani a choisi son ami Khamenei et ce dernier a immédiatement modifié la constitution pour transférer les pouvoirs exécutif et législatif au Conseil de Discernement, c’est-à-dire à Rafsandjani. En offrant des sièges à ses gros bonnets de l’époque, il a obtenu leur accord pour ce transfert et il est ainsi devenu le patron officiel du régime. Mais il a ainsi mécontenté les grands ayatollahs écartés du pouvoir et les membres de leur clan.

A ce moment, les trésors cumulés par le Shah étaient épuisés, Rafsandjani et ses complices pouvaient perdre le pouvoir illégalement obtenu. Rafsandjani pouvait être lâché par ses complices : il a offert quelques sièges à quelques grands ayatollahs, il a alors baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami pour acheter du temps. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières dirigées par des pions ou ses enfants comme son fils Mehdi (la vedette de cette semaine) !

Cette fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays sans neutraliser les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé les Américains. Ils ont parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani était à nouveau en difficulté. Pour se maintenir au pouvoir et préserver sa fortune, il a fait de nouveaux cadeaux aux mollahs affairistes et il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani, mais il a aussi pris le contrôle du pouvoir judiciaire pour se protéger contre ce nouveau venu. Enfin pour parvenir à gagner la partie, il a mis en place l’agitateur belliqueux Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Mais cela aussi n’a pas sauvé le régime. Washington a renforcé ses sanctions, il a aussi été amené à évoquer des frappes punitives.

1ères Ruptures en 2007. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Ils ont alors noué des contacts avec Reza Pahlavi, le symbole d’un régime qui avait propulsé l’Iran vers de grandes réussites. Le régime a remplacé ces dissidents par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné quelques années de délais, mais les nouveaux venus ont été rapidement confrontés à la réalité que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes au pouvoir. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington, ses pions et ses alliés ont commencé à évoquer très régulièrement l’option militaire, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants et membres pouvaient tout perdre : leur fortune, mais aussi la vie. Les dirigeants devaient envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé sauver le régime : il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa propre tête et sa propre fortune. Pour bénéficier des mêmes avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de grandes familles du clergé qui l’ont toujours soutenu. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan). Rafsandjani a ainsi réduit le réseau déjà très limité de Larijani, mais ce dernier restait intouchable et dangereux grâce à ses dossiers sur tout le monde. Larijani pouvait aussi bénéficier du soutien politique de ses adversaires. Il pouvait créer une coalition pour le virer. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani a changé de position : il a décidé de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (couleur de l’Islam), en se disant qu’au pire, il pourrait se recycler en démocrate et intégrer le futur régime islamique souhaité par Washington. Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été mis en danger par Rafsandjani. Il devait partir. Il a accusé son fils et l’a fait partir à Londres pour sauver sa tête. Il a aussi monnayé du temps en offrant le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani. En espérant relancer sa fausse révolution depuis l’étranger avec des faux exilés, les « Ambassadeurs Verts », issus des services secrets et avec son fils.

Mais au bout d’un an, il a dû s’éclipser. Larijani a pu obtenir sa place grâce à ses dossiers, mais il n’a pas été officialisé de peur qu’il ne devient trop fort et une menace pour ses aînés. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion officieuse, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler les marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En juillet 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le moral des derniers composants du régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé dans la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

En août 2012, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. L’absence de toute implication du régime dans les secours après un très grand tremblement de terre a Azerbaïdjan a déprimé de nombreux fidèles au régime.

Le régime a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines !

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui majoritairement dominé par les Etats-Unis. Washington a interdit à près de 75% des « Non Alignés » de participer au sommet de Téhéran, mais il a autorisé la participation réduites de quelques grands alliés qui avec son autorisation contournent régulièrement ses sanctions quand elles dépassent leur objectif (d’affaiblir les mollahs). Washington a ainsi mis en valeur l’isolement des mollahs. Il espérait les forcer à se plier à sa demande d’apaisement de normalisation des relations. Mais en l’absence de vraies sanctions, Rafsandjani et Larijani n’ont pas abdiqué. Washington a puni ce refus par le départ discret de ses grands alliés du sommet du MNA juste avant le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Par ce boycott discret montrait la possibilité de la rupture des contrats existants, Washington entendait assouplir le régime sans paniquer ses derniers compagnons. Mais en l’absence de vraies nouvelles sanctions économiques, le régime n’a pas reculé. Cependant, les opposants internes ont révélé le boycott humiliant subi par le régime au sein du MNA et ont mis ses derniers compagnons devant la possibilité de la rupture des contrats existants. Les compagnons du régime ont paniqué. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien.

La situation était aggravée. La compétition entre les deux clans rivaux pour le contrôle des négociations s’est amplifiée. La crise interne aussi. Rafsandjani a mis ses pions devant Larijani. Ce dernier a révélé la participation de Rafsandjani à un grand attentat anti-américain pour l’empêcher de dialoguer avec Washington. Le pouvoir judiciaire (dirigé par le clan Larijani) a aussi réactualisé les procès visant ses pions négociateurs dont le vice-président Rahimi, en affirmant que des verdicts (dont des exécutions capitales déjà évoquées), seront connus dans « 3 semaines », fixant ainsi la date de ce coup fatal au moment où le pion de Rafsandjani, Ahmadinejad, se trouverait à NY (pour l’Assemblée Générale de l’ONU) et aurait des possibilités infinies de négociations secrètes avec Washington.

Rafsandjani a lâché Rahimi. Le pouvoir Judiciaire a accusé Rafsandjani de blanchiment d’argent, délit puni par la saisie de tous les avoirs du coupable et dans certains cas par la peine de mort. Rafsandjani n’a pas cessé ses efforts car il a nommé ses pions à tous les niveaux notamment à la tête de l’inspection générale contre la corruption politique. Larijani a alors accusé son principal pion protecteur, Pour-Mohammadi, chef de l’inspection générale du régime, de fraude pour avertir Rafsandjani qu’il pouvait lui nuire. Rafsandjani a lâché aussi ce second important pion.

La guerre entre Rafsandjani et Larijani prenait une allure dangereuse et pouvait mener le régime islamique nécessaire aux projets régionaux de Washington vers l’explosion.

Début septembre, Washington s’est approché des grands ayatollahs qui devaient succéder à Khomeiny, mais avaient été écartés par Rafsandjani et ses amis affairistes. Mais les grands ayatollahs n’ont pas accepté un deal avec Washington car il a déjà des religieux de leur niveau dans sa poche et n’aurait aucun peine à revenir sur son accord.

Washington a alors changé d’attitude : pour punir ou intimider le régime, il a cessé de s’opposer à l’action du plus populaire opposant au régime : Reza Pahlavi. Ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale. Immédiatement, le régime a annoncé de très grandes manoeuvres sécuritaires dans le pays avouant de facto sa peur. La base a paniqué à nouveau, le dollar est monté de 66% dépassant les 3000 Tomans. Washington a peur que la sanction ne dépasse son objectif d’intimidation en renverse le système islamique. Il a suspendu la menace de l’opposition en réduisant l’espace d’expression à Reza Pahlavi.

Mais au même moment, le Canada, nouvel allié des Etats-Unis (car + en + partisan d’une rupture avec la Grande-Bretagne) a inscrit « le régime sur sa liste des entités terroristes », laissant supposer la saisie des très importants avoirs des dirigeants (notamment Rafsandjani) sur son territoire. Cette menace visant les dirigeants et leurs derniers compagnons a été très efficace. Rafsandjani s’est montré plus offensif pour négocier (et assurer ses arrières après la chute du régime), Larijani s’est montré plus actif pour prendre sa place et les derniers compagnons qui seront sacrifiés dans les deals au sommet ont davantage paniqué : le dollar baissé arbitrairement à 2000 tomans est remonté à 3000 Tomans.

Il y a deux semaines (mi septembre), il n’a eu aucune manifestation de la part des mollahs de base, des dizaines de milliers de Bazaris, des centaines de milliers Pasdaran ou des millions de Bassidjis en protestation contre le clip anti-Mahomet ! Cela a confirmé la rupture de ces groupes avec le régime, mais aussi avec l’Islam. Les 250 derniers jeunes nervis du régime ont eu peur de sortir. Le régime a dû se tourner vers des personnes plus âgées pour réunir environ 250 personnes à Téhéran. Ce manque de combattants a aggravé la crise interne et a amplifié les achats de dollars. Le dollar a de nouveau dépassé les 3000 tomans.

On était alors à la veille de célébration de la création de l’armée de terre, la force aérienne et de la marine des Pasdaran. A cette occasion, le régime doit réunir des élèves officiers autour du Guide, mais il n’y arrive plus depuis plusieurs années. Puis le régime devait organiser un grand défilé pour la célébration de la « Défense sacrée de la révolution islamique » (pendant la guerre Iran-Irak), il n’y arrive également plus depuis plusieurs années. La situation pouvait s’aggraver à chacun des deux rassemblements boycottés par les troupes. La crise de confiance pouvait s’amplifier et provoquer une nouvelle hausse du dollar qui aurait entraîné une panique générale.

Ultérieurement, le régime avait programmé le rassemblement des élèves officiers autour du Guide sur une base éloignée dans le nord du pays de Téhéran pour limiter la visibilité du boycott, mais devant les risques accrus de panique, la semaine dernière, il a pris une mesure préventive pour la crise : il a reconnu une hausse à 2600 tomans avant de forcer les agents de change à afficher le dollar libre à 2000 tomans. Puis, le régime a très discrètement relevé le taux officiel de 1200 à 2500 tomans (soit une hausse de 100%) : le dollar officiel est devenu plus cher le dollar libre pour nier la crise et limiter l’impact de la nouvelle hausse attendue. Par la suite, en niant le vrai taux et en ne reconnaissant qu’une hausse à 2600 tomans, le régime se donnait les moyens d’annoncer une hausse de seulement 4% pour en finir avec la panique.

Mais la semaine dernière, Washington a annoncé le début de ses manœuvres anti-mine dans le Golfe Persique pour contester l’autorité et les menaces au régime juste au moment du rassemblement des élèves officiers autour du Guide dans le nord du pays. Le régime devait programmer une démonstration de force dans le sud du pays. Il n’a rien fait. De plus, on a surtout vu des vétérans autour du Guide. Ce qui a confirmé l’absence de nouveau recrutement. Ce qui a montré son manque de combattants. La crise a redémarré. Les gens ont alors découvert la manipulation opérée sur le taux officiel du dollar. Ils l’ont interprété comme la preuve de manque de devises de la Banque centrale Iranienne (BCI). La ruée vers le dollar s’est alors amplifiée, le dollar baissé arbitrairement à 2000 tomans est monté d’au moins 90% dépassant 3400 tomans !

Larijani a alors partiellement annulé sa mesure sur le dollar et il a parlé de la reconstruction d’Azerbaïdjan pour se montrer amical et il a tenté de simuler mollement l’unité avec le clan Rafsandjani, mais ces annonces ou initiatives n’ont pas fait revenir les compagnons du régime à ses côtés. Il est devenu certain que personne n’y croyait. Trois jours plus tard, en fin de la semaine dernière, le régime devait, mais n’a pas pu organiser son défilé militaire annuel de 4 heures avec les Pasdaran et les Bassidjis la célébration de la Défense Sacrée de la Révolution Islamique (pendant la guerre Iran-Irak) : faute de participant, le défilé n’a même duré que 45 minutes !

Cette semaine, à ce moment où tout semblait perdu, le régime boycotté par ses troupes devait encore organiser de nombreuses manifestations, rassemblements, expositions ou conférences autour et avec les vétérans de la guerre Iran-Irak à l’occasion de la « Semaine de la Défense Sacrée de la Révolution Islamique ». Ils devaient aussi montrer ses vétérans chez les Guide ou encore organiser de nombreuses manoeuvres avec les jeunes recrues pour montrer la relève était assurée pour une nouvelle « Défense Sacrée de la Révolution Islamique menacée par la guerre économique de Washington ! »

Par ailleurs, l’année dernière, dans le même genre de situation, le régime avait lancé une Grande conférence sur l’Eveil de l’Islam, il devait, mais ne pouvait pas renouveler l’expérience en raison de son hostilité au mouvement islamiste syrien !

Enfin au dernier jour de la semaine, le régime devait aussi organiser en grande pompe l’anniversaire d’Emam Reza à Mashad alors que cette ville est désormais l’une des plus hostiles à l’islam et au régime.

De fait, le régime avait besoin d’un flot permanent de diversions médiatiques intéressantes mais pas anxiogènes pour détourner l’attention de son incapacité à mobiliser sans provoquer plus de crise.

Par ailleurs, Ahmadinejad, le pion de Rafsandjani, devait décoller avec une armée de 160 conseillers pour New York afin de participer à l’Assemblée Générale de l’ONU. Chacun pouvait se douter qu’il y allait vers ses conseillers pour commencer à flirter avec les Américains . Larijani pouvait déclencher des processus d’arrestation contre Rafsandjani pour l’empêcher de vendre le régime en évoquant la nécessité d’une ouverture pour obtenir des garanties pour lui-même et ses pions.

Immédiatement, Fereydoun Abbassi-Davani, un des responsables du programme nucléaire des mollahs (sanctions par l’ONU), a dit que lui et ses collègues avaient souvent « menti sur leurs progrès nucléaires » pour échapper aux sanctions. Le régime a ainsi insinué qu’il était proche d’avoir la bombe. Le régime parle souvent de ses progrès nucléaires pour provoquer une escalade guerrière pour mettre en avant sa capacité de fermer le détroit d’Ormuz et provoquer un grand choc pétrolier afin de contraindre Washington à abandonner ses pressions. Rafsandjani lui-même avait utilisé le thème des « mensonges délibérés sur le nucléaire » en 2005 puis en 2007, mais cette fois, Keyhan, le principal journal iranien (proche de Rafsandjani), a qualifié les insinuations de Fereydoun Abbassi-Davani de mensonges car elles pouvaient empêcher une le dialogue souhaité par Rafsandjani. En revanche, Larijani est resté silencieux à propos de ces insinuations exposant le régime à plus de sanctions. Il était clair qu’il avait utilisé ces insinuations pour neutraliser les négociations souhaitées par Rafsandjani.

Washington, qui a toujours esquivé ce genre d’insinuations ou de provocations, a cette fois saisi la balle au bond pour annoncer la poursuite de sa guerre économique contre le régime. Le Sénat américain a adopté une résolution autorisant Obama à « tout entreprendre sauf des frappes militaires pour empêcher la république islamique d’Iran d’avoir la bombe ». En mettant en avant l’opposition à des frappes, Washington a privé le régime de l’escalade qu’il souhaite pour neutraliser ses sanctions.

Cela ne laissait qu’une seule solution au régime : périr ou négocier une sortie. Rafsandjani devait donc nécessairement tenter une ouverture à NY via à Ahmadinejad à moins que ce ne soit l’inverse avec une relance directe des Américains sur place. Rafsandjani devait se protéger contre ses adversaires internes pour qu’ils ne se liguent pas contre lui.

On a alors soudain annoncé le retour de son fils Mehdi de Londres « pour passer devant la justice afin de répondre à l’accusation d’action contre la sûreté de l’Etat ! » Rafsandjani a rapatrié son fils et l’a mis en gage (en cage) au moment du départ de ses pions négociateurs pour NY afin de rassurer ses adversaires qu’il n’allait pas les lâcher !

Larijani n’a guère commenté directement ce retour, idem son frère qui dirige le pouvoir judicaire. Ils ont pesé par leur silence anxiogène. Mais on a vu le grincheux, Ali Larijani sourire. .

Au cours de cette semaine très mouvementée et très tendues, Rafsandjani a néanmoins tenté de flirter avec Washington, on a immédiatement puni son fiston !


Voici la chronique d’une semaine charnière hors du commun avec des images très intéressantes montrant l’état d’esprit interne du régime et de ses acteurs, mais aussi le nombre et la qualité de troupes qui leur restent encore fidèles.




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Les dernières images que nous avons publiées la semaine dernière montraient Rafsandjani et Larijani côté à côté au premier jour de la semaine, le 22 septembre 2012 (1er Mehr 1391), lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de Discernement à quelques heures de l’arrivée de Mehdi Hashemi-Rafsandjani. Rafsandjani et Larijani étaient tous les deux bien déprimés : Rafsandjani songeait à comment négocier en cachette sans se mettre en péril (ou sans lâcher encore son fils-otage car sinon personne ne pourrait lui faire confiance), Larijani songeait à comment utiliser son otage pour empêcher les négociations et sans provoquer une plus grande crise susceptible d’entraîner la chute du régime. Dans ce climat de doute et de craintes, il y a eu aucune déclaration forte de la part des deux dirigeants.

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Généralement, quand ça va mal, les dirigeants se taisent ou se cachent et pour simuler une bonne activité politique et sociale, la scène est occupée par Velayati (un des plus importants lieutenants de Rafsandjani), responsable des négociations secrètes et de la Conférence de l’Eveil d’Islam et Ghalibaf (un autre pion de Rafsandjani), maire de Téhéran (car cette opération est avant tout destinée à rassurer les amis du régime basés essentiellement à Téhéran). Il va sans dire que Larijani déteste ces deux personnages, mais il n’a jamais pu changer cette disposition car il a un réseau limité. Mais cette année, Velayati était hors jeu en raison de l’incapacité du régime à organiser une second session de sa grande conférence islamiste. Il ne restait que Ghalibaf.

Par ailleurs, la semaine était jalonnée par des dates officielles, le régime ne pouvait pas faire n’importe quoi : il devait coller aux évènements à célébrer : tout d’abord la rentrée scolaire et le traditionnel tintement de la cloche de la rentrée, puis il devait organiser des événements paramilitaires pour la semaine dédiée à la « Défense Sacrée de la Révolution Islamique » et enfin il devait évoquer sans cesse le nom d’Emam Reza et montrer une grande mobilisation en sa faveur.

Mais outre, sa difficulté à trouver des candidats pour ses manifestations officielles, depuis que sa situation interne va mal, les instituteurs osent exprimer leurs mécontentements, ils multiplient les manifestations et les mouvements de grève, le régime devait éviter de leur donner la parole. C’est pourquoi, le régime a zappé les reportages devant les écoles pour la cérémonie du tintement traditionnel de la cloche de la rentrée et il a organisé une cérémonie restreinte avec quelques enfants, Ghalibaf, quelques mollahs et Pasdaran à Behesht Zahra, le grand cimetière de Téhéran situé à plusieurs kilomètre de cette ville !

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Après ce service minimum pour célébrer la rentrée scolaire, le régime a oublié les écoliers et leurs instituteurs remuant pour s’occuper de la célébration de la « Semaine de Défense Sacrée de la Révolution Islamique » et de l’anniversaire d’Emam Reza. Mais pour la « Semaine de Défense Sacrée de la Révolution Islamique », le régime avait un autre problème : Khomeiny avait qualifié la guerre Iran-Irak, de « bénédiction » pour le peuple iranien afin d’encourager les jeunes croyants à se lancer sur les champs de mines pour les nettoyer. Plus de 1 million de familles ont été endeuillées soit 17% de la population à cette époque. La guerre a aussi détruit des villes entières qui ne sont pas encore reconstruites. C’est pourquoi le régime a depuis longtemps zappé Khomeiny et commence la « Semaine de Défense Sacrée de la Révolution Islamique » par des actions positives de ses troupes comme notamment la construction d’écoles ou de dispensaires pour des paysans, mais généralement, ces opérations durent le temps de faire les photos.

Cette année, il a concentré ses opérations de pur marketing politique à Azerbaïdjan (récemment victime d’un grand séisme où il n’y est jamais intervenu). Il ne s’agissait pas d’un choix caritatif, mais d’un choix très politique car la ville de Téhéran a été principalement développée au XIXe siècle par des gens originaires d’Azerbaïdjan : cette région compte beaucoup pour les habitants de Téhéran et la tranquillité de la Téhéran est au centre des préoccupations du régime tout entier. La semaine dernière, le régime avait déjà annoncé de grands progrès dans la reconstruction d’Azerbaïdjan grâce à l’intervention des Pasdaran et des Bassidjis, mais un reportage réalisé par la suite avait montré qu’il mentait. Le régime était donc aussi dans une démarche de réparation d’une erreur. C’est pourquoi il a annoncé l’arrivée de « plusieurs bataillons de Bassidjis (quelques milliers de jeunes) pour la reconstruction plus rapide des maisons détruites par le séisme ». Le régime insinuait au passage l’existence de nombreux miliciens fidèles.

Pour illustrer cette mobilisation forte, le régime a montré le chef des Bassidjis, le commandant Naghdi, avec une pelle à la main en train de travailler comme un simple ouvrier de bâtiment à côté de ses gars : vous remarquerez qu’il ne transpire jamais. Le reportage est passé de ce personnage à son dîner avec ses gars puis à des vues de maisons presque finies à un autre endroit ! Nous avons par ailleurs cherché un peu partout, mais nous n’avons pas pu trouver d’autres images de Bassidjis constructeurs. Le régime a en fait créé une illusion avec cette mise en scène pour simuler une grande mobilisation malgré le peu de miliciens à ses côtés.

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Autre initiative positive des Pasdaran dans le cadre d’une vision positive de la Défense Sacrée de la révolution islamique, a été une exposition sur les « progrès hospitaliers réalisés par le régime grâce à la guerre contre Irak ! » Jaafari, le chef des Pasdaran, qui présidait la réunion avant l’expo, n’a tenu aucun propos polémique. Tous les responsables jouaient l’apaisement pour calmer la crise interne qui devait redémarrer au moment du départ d’Ahmadinejad pour NY et le retour au même moment de Mehdi Rafsandjani en Iran et son éventuelle arrestation. On était dans le calme précédant la tempête.

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Samedi 22 septembre 2012 (1er Mehr 1391), dans l’après-midi, Ahmadinejad est parti à New York, mais Mehdi Hashemi (Rafsandjani) n’est pas arrivé pour servir d’otage à Larijani et ses amis politiques. Larijani et ses amis avaient été trompés. L’agence Mehr (proche de Larijani) a critiqué le départ d’Ahmadinejad entouré de 160 conseillers.

Les Britanniques qui redoutent un deal avec Washington ont aussi critiqué le nombre élevé des participants à cette délégation. La seule question de leur journaliste iranien à l’arrivée d’Ahmadinejad à NY a été sur les critiques internes (de Larijani) sur le « coût élevé de ce voyage pour le peuple iranien ! » Ahmadinejad a rétorqué par une expression que vous dire « je l’emm… ! » C’était plutôt clair Larijani ou les Britanniques allaient avoir du mal à maîtriser les envies de dialogue de ce pions de Rafsandjani ses adversaires avec les Américains. Les Britanniques qui ont beaucoup à perdre ont oublié leur penchant pour le dialogue sans fin avec les mollahs. Ils ont décidé de punir cette tentative de négociation et d’entente de Rafsandjani : Catherine Ashton a demandé l’adoption immédiate de nouvelles sanctions très fortes contre les mollahs au prétexte de leur refus de dialogue !

Samedi 22 septembre 2012 (1er Mehr 1391), dans la soirée, Ahmadinejad était à New York et Mehdi Hashemi (Rafsandjani) n’était toujours pas là ! L’agence Mehr proche de Larijani a annoncé « un rassemblement des étudiants islamistes à l’Aéroport Khomeiny de Téhéran pour arrêter le traître Mehdi Hashemi (Rafsandjani) ».

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Un peu plus tard, à une heure avancée de la nuit, des médias proches de Rafsandjani ont affirmé (qu’en l’absence de Mehdi), les agents du pouvoir judiciaire se sont présentés chez Rafsandjani pour arrêter sa fille Faezeh !

Or, cette grande fille a sa propre maison et par ailleurs, il y a quelques semaines, elle avait par ailleurs été autorisée à quitter le pays. Elle était donc de retour ! Les Larijani avaient peut-être exigé son retour, mais n’avaient pas divulgué l’info et n’y touchaient pas tant que cela ne leur semblait pas nécessaire. L’absence du fils de Rafsandjani entre les mains de ses ennemis avant le départ de ses pions négociateurs vers le territoire américain était un motif de guerre.

Dimanche 23 septembre 2012 (2 Mehr 1391), Mehdi n’était toujours pas là. Larijani, ex-patron des télévisions du régime, devait inaugurer la rencontre internationale des responsables des télévisions des pays islamiques. Cet homme qui sourit rarement esquissait un sourire. Il ne semblait pas mécontent du retard de Mehdi qui lui avait permis d’arrêter la fille de Rafsandjani. Il pouvait même aller plus loin ! Il pouvait aussi détourner les attentions du boycott des Pasdaran. Etant donné qu’il est souvent très grincheux, son sourire signifiait qu’il était aux anges.

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Pour faire montrer la pression, l’agence Mehr a diffusé un reportage sur la section des femmes de la prison Evine !

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Ce reportage et l’air satisfait de Larijani ont fait bouger les Britanniques qui contrôlent encore ce régime et pagaient dans tous les sens pour éviter qu’il leur échappe. La BBC (organe de référence des pro-mollahs) a alors diffusé un flash urgent (et rassurant) affirmant que Mehdi « avait été retardé par la nécessité d’un changement à Dubaï en raison de l’arrêt des vols entre Téhéran et Londres et qu’il allait arriver dans l’après midi de Dubaï. »

Le régime (Larijani) a bloqué l’accès à Google et à Gmail pour empêcher les gens de s’informer car il avait besoin de prétexter l’absence de Mehdi pour justifier d’autres frappes contre son père. Par la suite, on a su que l’absence d’info et les soupçons de guerre ouverte avaient paniqué les derniers compagnons du régime. Ils avaient repris leurs achats d’or et de dollar. Le dollar ramené arbitrairement à 2000 tomans avait atteint 2500 Tomans. Les gens paniqués se sont même tournés vers la BCI : l’ambiance y était électrique et le dollar officiel (qui doit échapper à des hausses dues à la spéculation) s’est mis également à monter égalant rapidement le taux du marché libre !

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La situation était critique. Le régime avait besoin de ses maigres troupes pour assurer la sécurité des banques et des sites officiels. Le Parlement dirigé par Larijani a annulé l’urgence de la reconstruction d’Azerbaïdjan pour réunir tous les combattants disponibles. Les médias ont aussi évoqué le concours des banques chinoises pour nier la rupture de la Chine. D’autres sources ont dit que le régime avait organisé ses hausses du dollar pour gagner de l’argent ! Enfin tout était bon à dire pour arranger la situation. Mais rien ne parvenait à calmer la panique.

Le régime (intégriste affairiste) a alors annoncé de grandes manifestations intégristes pro-Mahomet à Téhéran (devant l’ambassade de France) et à Mashad (devant la représentation de l’ONU) afin de rassurer ses derniers compagnons qu’il a encore des réserves d’hommes fidèles et motivés pour les défendre. D’habitude, dans ce genre de cas, le régime annonce des manifestations à Téhéran où réside la majorité de ses partenaires. Mais cette fois, il a aussi cité Mashad pour insinuer un activisme intégriste des habitants de cette ville à l’approche de l’anniversaire d’Emam Reza. Mais la mobilisation a été très faible à Mashad et les rares participants étaient des immigrés Afghans très présents dans cette ville.

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Dans le cas de Téhéran, le régime a finalement organisé la manifestation contre Charlie Hebdo devant l’ex-ambassade britannique située dans une rue assez large afin de suggérer la présence d’une plus grande foule. Mais on peut clairement voir que la mobilisation a été très faible car du côté des hommes ou des femmes, il n’y a eu que deux rangées de 10 à 15 manifestants.

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Dimanche 23 septembre 2012 (2 Mehr 1391), dans l’après-midi, alors que le régime était en difficulté avec la panique provoquée par les péripéties autour de Mehdi Hashemi, ce dernier est finalement arrivé. en compagnie de ses deux autres frères, Mohsen et Yasser, et une autre sœur nommé Fatemeh. Les médias proches de Rafsandjani ont dit que Mohsen, Yasser et Fatemeh étaient allés à Dubaï pour apporter un soutien à Mehdi, mais étant donné que personne ne les a vus partir, ils étaient probablement tous dehors et Larijani a pu obtenir leur regroupement familial grâce au retard de Mehdi (dernière photo). Nous avons enfin pu voir les visages de ces gens qui fuient les caméras pour échapper à la vindicte populaire.

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L’agence Mehr a alors annoncé qu’un représentant du pouvoir judicaire lui avait remis une citation à comparaître dès le lendemain en compagnie de son avocat (Mahmoud Alizadeh Taba-tabaï) devant le « Tribunal des affaires sécuritaires, situé très à côté de la prison Evine. On lui avait laissé le temps d’aller rendre visite à son père ». Les mêmes médias ont alors annoncé une manifestation hostile à Mehdi devant chez son père pour demander une comparution immédiate ! Avec cette manifestation, Larijani montait la pression contre Rafsandjani. En revanche, il n’y a eu aucune photo de cette manifestation car la maison de Rafsandjani doit rester secrète (du moins pour le moment).

Pendant ce temps, Ali Larijani était à Qom (une autre ville devenue rebelle à l’islam) pour une cérémonie de nettoyage du vaste mausolée de Massoumeh avec les intendants de ce lieu ! Il se lavait ainsi les mains des attaques contre Rafsandjani tout en donnant une image islamique forte à cette ville qui ne brille désormais que par l’hostilité de ses habitants au régime. Cependant, on n’a guère vu les grands espaces du mausolée notamment son parvis qui était des sites exposés au peuple. Par ailleurs, Larijani et ses copains sont restés dans des pièces toutes petites pour ne pas mettre en valeur leur nombre réduit.

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Lundi 24 septembre 2012 (3 Mehr 1391), on a su que la veille, alors qu’il avait le champ libre, Ahmadinejad avait accepté d’aider la femme d’un agent américain porté disparu en Iran à rechercher son mari. La sanction a été immédiate : Mehdi est arrivé au tribunal avec son avocat (Mahmoud Alizadeh Taba-tabaï), mais ce dernier n’a pas été autorisé à rester à ses côtés pendant l’interrogation et de fait la famille Rafsandjani n’a pu savoir quelles questions étaient été posées à Mehdi quelles seraient les accusations. Larijani mettait Rafsandjani sous pression sans cependant aller au conflit direct. Rafsandjani n’a pas cédé, il a pour ainsi dire sacrifié son fiston.

Un peu plus tard, lors d’une interview avec CNN, Ahmadinejad a dit qu’il était « parmi ceux au sein du régime que la guerre entre l’Iran et les Etats-Unis ne pouvaient plus continuer et qu’il faut améliorer les relations car si ces deux Etats riches et influents n’étaient pas opposés depuis 33 ans et avaient coopéré les conditions internationales actuellement seraient bien différentes ! ». C’était clair que Rafsandjani avait fait son choix de sauver sa tête coûte que coûte.

Deux punitions lourdes sont tombées immédiatement.
1. l’agence de presse FARS, proche du commandement des Pasdaran, a dit que le Tribunal allait non seulement s’occuper des acticités politiques de Mehdi, mais sans doute également des pots de vins qu’il a touché dans la passation des contrats pétroliers notamment avec la compagnie norvégienne Statoil. Cela a montré que les commandants fidèles au régime dont certains doivent toutes leurs carrières à Rafsandjani n’étaient pas de son côté quand il oeuvrait pour ses propres intérêts. cela a montré que Larijani avait en quelque sorte élargi son réseau. Cependant, l’annonce n’avait rien d’officiel et on laissait une chance à Rafsandjani de reculer.
2. Par ailleurs, les Britanniques, mais aussi les Français et les Allemands (ex-troïka jadis opposés aux sanctions quand elles étaient demandées par Washington) sont montés au créneau pour demander à Catherine Ashton d’accélérer l’allure pour l’adoption des sanctions immédiates contre le régime (afin d’encourager le clan Rafsandjani à cesser ses oeillades en direction de Washington).

Mais Rafsandjani n’a pas reculé ! Larijani n’est pas allé plus loin, mais ses nouveaux amis les commandants des Pasdaran ont annoncé qu’ils se préparaient à une attaque surprise d’Israël pour troubler les roucoulades américaines des pions de Rafsandjani.

Ce retour à la menace alors que le pays a une puissance militaire très réduire a surtout troublé les compagnons du régime : la panique s’est amplifiée. Larijani a donné l’ordre d’arrêter l’alimentation en devise du marché pour arrêter les transactions afin de geler la crise. . Cette décision a laissé supposer une pénurie de devises a évidemment amplifiée la panique.

En cherchant à empêcher Rafsandjani à préparer sa fuite, ses adversaires avaient mis le régime dans un état grave. Une délégation des Syriens est arrivée à Téhéran pour savoir ce qui se passait au sein du régime. Puis que le régime est divisé et chaque clan a un secteur, la délégation était composée du chef du conseil syrien de sécurité et de Parlementaires syriens pour rencontre le chef du conseil iranien de sécurité, Jalili, membre du réseau Rafsandjani, mais aussi Larijani, qui est un parlementaire, mais aussi le président du Parlement. L’arrivée de ces Syriens signifiait des problèmes supplémentaires pour le régime et pouvait amplifier la crise.

Pour calmer la crise, les dirigeants du régime toutes tendances confondues devaient s’entraider pour rassurer les Syriens, justifier leur présence en Iran et aussi diffuser des nouvelles (sécuritaires ou politiques) rassurantes pour leurs derniers compagnons. Ces derniers espèrent voir des images de troupes fidèles au régime ou la fin de la guerre interne. Ils n’ont eu ni l’un ni l’autre !

Tout d’abord, après Jalili, Velayati, le plus important collaborateur de Rafsandjani, a reçu les Syriens pour les rassurer. Au passage, il a aussi affirmé qu’ils étaient venus pour une mini conférence sur l’Eveil de L’islam ! Rafsandjani essayait de réparer la crise provoquée par son attitude, mais au passage, il court-circuitait Larijani et le privait d’un rôle central avec les Syriens. Cela ne pouvait pas calmer les proches qui sont au courant des manœuvres internes.

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Il n’y a pas eu de geste de clémence vis-à-vis de Mehdi de la part de Larijani : l’ex patron des médias du régime s’est attelé plutôt à organiser des événements rassurants pour simuler la normalité ou la force tranquille du régime. Les médias ont annoncé l’inauguration de l’« Exposition Annuelle des Progrès de la Police (en matière de répression) » qui doit avoir lieu à l’occasion de la « Semaine de la Défense Sacrée de la Révolution Islamique ». Cet événement avait été déprogrammé par peur du boycott. Son rétablissement improvisé au lieu d’afficher des troupes actives laissait supposer une pénurie de combattants fidèles et prêts à défense le régime. Les images ont confirmé la pénurie de combattants fidèles : on ne voit jamais la salle du rassemblement pour l’inauguration. On a l’impression qu’il y avait une panne de courant ! Dans la partie expo, le régime a alterné l’obscurité ou un trop plein de lumière pour détourner l’attention des couloirs vides, mais on les voit.

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La pénurie de combattants fidèles a amené le régime a d’autres improvisations de plus en plus invraisemblables : ainsi les médias ont aussi annoncé que des bus sales rappelant les transports pendant la guerre allaient sillonner les rues du pays pour rappeler cette époque terrible. Le régime manquait de temps et de bras pour cette improvisation : il n’y a eu que 4 bus sales et ce seulement à Téhéran et l’opération a été vite arrêtée faute d’un élan de sympathie de la population qui a sans doute cru à un début de grève (que l’on espère) au sein des transports en commun !

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La pénurie de combattants fidèles devenait un peu trop visible : le régime a changé de registre : il s’est mis sur le registre religieux pour insinuer l’existence d’une réserve de fidèles croyants : il a annoncé le départ d’une « Caravane des intendants du mausolée d’Emam Reza pour sillonner le pays à pied et apporter le drapeau béni de ce saint de ville en ville ! » Le régime espérait au passage donner un peu d’actualité à ce pauvre Emam Reza ! Joli intox car il n’y avait que 4 intendants qui ont d’ailleurs disparu dans la nature car on ne peut pas sillonner à pied un pays aussi vaste en seulement 4 jours !

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Enfin dernière diversion et sans doute la plus folle pour simuler que tous allait bien : le Guide a reçu les organisateurs du pèlerinage nommé Hajj Tatammo’, réservé aux nantis, puis le départ des premiers inscrits pour ce pèlerinage. Or, selon les règles religieuses, ce pèlerinage doit avoir lieu dans un mois au début du mois Zi-Hajjeh (actuellement on est au début de Zi-Ghaadeh) ! Le régime triche souvent avec les règles religieuses ou avec les dates, on l’a vu récemment lors du boycott unanime d’Eyd Fetr par le peuple et par les Pasdaran de base. Comme d’habitude, aucun des grands ayatollahs na relevé cette supercherie, ils sont restés des politiciens et n’ont guère dénoncé cette mise en scène afin de ne pas nuire au régime qui assure leurs intérêts ! Détails intéressants dans cette mise en scène : les visages des participants à cette supercherie étaient hagards et non enthousiastes, leurs valises sont minuscules ou inexistantes car ces gens savaient qu’ils n’allaient nulle part !

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Mardi 25 septembre 2012 (4 Mehr 1391), on était au milieu de la semaine et tout allait de travers : les médias ont annoncé la poursuite de la crise sur le marché du dollar, le billet vert était encore en hausse. Les médias ont néanmoins tenté de calmer la crise en diffusant encore les chiffres de la veille pour l’or et le dollar (plus d’un million de tomans pour une pièce et plus de 2500 tomans pour le billet vert). Il devait plutôt avoisiner à nouveau les 3000 tomans. C’est pourquoi, par la suite, les médias du régime ont publié de nombreux articles faisant état d’un marché à trois taux (le dollar libre, le dollar officiel qui aurait dû être à -2% du taux libre, le dollar officiel proposé à -6%) avec plusieurs chiffres pour chacun des 3 taux selon des sources différentes à différentes heures pour embrouiller les gens afin que l’on ne sachent plus le taux libre ! tout ceci n’a pas vraiment perturbé les acheteurs. Le régime a annoncé que la BCI proposait de racheter les dollars à un bon prix ! Le régime ne savait plus quoi inventer pour arrêter la ruée vers le dollar. Mais la raison de ruée était d’ordre politique, liée à l’instabilité et la vulnérabilité du régime, ses dirigeants devaient rassurer les compagnons en montrant un régime fort dans tous les domaines.

L’Etat major des Pasdaran a annoncé « 4 tirs de missiles et la destruction d’une cible militaire lors d’un exercice répondant au démarrage des manœuvres internationales anti-mines sous l’égide des Etats-Unis dans le Golfe Persique ! » Mais on n’a vu aucune image car les manoeuvres internationales anti-mines avaient démarré dimanche dernier 16 septembre ! Cela avait même été annoncé par l’agence Mehr !

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L’Etat major des Pasdaran répondait très tardivement aux manœuvres (à la veille de leur dernière journée) en espérant rassurer ses serviteurs et compagnons et troubler les oeillades de Rafsandjani. Cela était peut-être suffisant pour trouver le jeu de Rafsandjani, mais ses tirs dont on n’a vu aucune image étaient bien insuffisants pour rassurer les derniers compagnons du régime et leurs donner envier de rester. Le régime devait se démener pour trouver des combattants ou motiver les 250 nervis qui lui étaient fidèles, mais n’osent plus s’afficher à ses côtés pour investir le domaine public et terroriser le peuple pour rassurer les siens.

Washington qui ne veut pas la chute du régime islamique a esquivé sa provocation balistique pour ne pas aggraver la panique interne. Dans son discours de l’ONU, Obama a également encore affirmé sa volonté d’arriver à un résultat avec le régime en utilisant le dialogue et les sanctions.

Après la prononciation de ces mots (dialogue et sanctions), Londres a été rassuré. Un site persanophone anglais très lu en Iran (Digarbân), a écrit une analyse affirmant que « le fils de Rafsandjani était renté au pays pour participer aux prochaines élections ». Londres indiquait une feuille de route aux dirigeants du régime pour clore ce dossier puant.

A Téhéran, Larijani n’a pas suivi l’indication de Londres car il attendait depuis longtemps ce moment où il pourrait enfin écarter Rafsandjani pour prendre le contrôle des marchandages avec Washington . On peut dire que le temps anglais est fini pour les mollahs. Larijani devait alors calmer la crise non pour plaire à Londres, mais pour assurer sa marche vers la victoire sur Rafsandjani. Il devait rassembler tous les combattants possibles pour rassurer les serviteurs du régime pour qu’ils ne lâchent pas le régime alors qu’il est si proche du but.

Mais on n’a pas vu de grandes manœuvres policières. Larijani n’avait pas pu trouver des volontaires, il a alors brisé la règle de base qui consiste à se cacher lors d’une crise : il a mis son nez dehors et a investi personnellement le domaine public (ou semi-public) pour nier la crise afin de rassurer les 250 combattants possibles en retrait depuis quelques semaines. On l’a vu traîner sa bobine tristounette dans une visite à l’université de médecine où visiblement, il n’avait rien à faire des exposés, puis on l’a vu squatter l’inauguration de nouvelles salles du musée de la « Défense Sacrée de la Révolution Islamique ».

Triste à l’université


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Triste au musée


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Mais ces sorties superficielles et sécurisées n’ont pas eu l’effet escompté : les médias du régime ont reconnu que le dollar avait continué à monter (mais sans divulguer son tarif).

Mercredi 26 septembre 2012 (5 Mehr 1391), le dollar continuait sa cavalcade car Rafsandjani continuait à privilégier ses intérêts et Larijani ne parvenait à trouver des combattants fidèles pour investir les rues et rassurer les compagnons du régime qu’il peut les sauver d’un changement de régime qu’ils redoutent comme la peste.

Larijani (ex-patron patron de la communication audio-visuelle du régime) a remplacé les combattants introuvables par la propagande militaire : un « grand rassemblement matinal de tous combattants de diverses forces devant le brigadier général Ahmad-Reza Pourdastan, le commandant de l’armée de terre », mais aussi des « reconstructions en grandes pompes de grandes batailles de la guerre Iran-Irak dans plusieurs grandes villes du pays » afin d’insinuer la présence de troupes fidèles aux quatre coin du pays.

Mais les images n’ont guère été à la hauteur de ces deux annonces. Lors du rassemblement matinal devant le brigadier général Ahmad-Reza Pourdastan, il y avait vraiment très peu de monde et par ailleurs, sur la vue générale (prise depuis une hauteur), on ne retrouvait pas les uniformes vus sur les photos prises au niveau du sol. Le régime avait concocté un reportage avec des images d’archives de précédents rassemblements matinaux pour saluer le drapeau.

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Les reconstructions de batailles annoncées par le régime ont également été très décevantes : il n’y a eu que trois reconstructions de batailles, à chaque fois loin des villes et avec très peu de monde et de plus, ces rares volontaires présents aux côtés du régime étaient assez âgés donc incapables de défendre Téhéran lors d’un mouvement protestataire même très limité.

Reconstruction de Bataille de Fajr près d’Ispahan


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Reconstruction d’une bataille inconnue près d’Ardebil (Azarbaidjan)


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Reconstruction de l’opération Karbala-5 sur un site inconnu…

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Reconstruction de la guerre Iran-Irak à Téhéran !

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Avec de pareilles troupes, le régime était battu d’avance. HRA, faux groupe dissident a alors annoncé la pendaison de 11 prisonniers politiques : le régime montrait les dents pour calmer des compagnons qu’il n’avait pas su rassurer !

Larijani a lâché sa propagande infructueuse pour s’occuper de Rafsandjani : un responsable du Pouvoir judicaire (contrôlé par Larijani) a également fait savoir que le procès d’Iran-Assurance visant également le vice-président Rahimi, mais aussi 79 autres dirigeants du clan Rafsandjani avait enfin prononcé ses verdicts. Mais aucune annonce officielle n’a été faite à ce sujet. Larijani avertissait ainsi Rafsandjani pour qu’il recule.

Toujours pour neutraliser Rafsandjani et aussi rassurer la base , on a également annoncé que « les missiles iraniens avaient la capacité de détruire simultanément 35 bases américaines dans la région ».

Mais parallèlement à ses efforts de Larijani et de ses nouveaux alliés (les commandants des Pasdaran), les Britanniques étaient en œuvre pour contrer la tentative d’entente de Rafsandjani susceptible de provoquait un changement de régime contraire à leurs intérêts pétroliers. Catherine Ashton a également annoncé qu’elle avait « demandé aux 5+1 de se réunir le lendemain (jeudi 27 septembre) pour statuer sur de nouvelles sanctions ».

Londres menaçait de lâcher le régime. Rafsandjani menait le régime vers des grands problèmes et pouvait en payer lourdement les conséquences personnellement : il devait désavouer sa propre tentative de dialogue : plusieurs députés de son camp ont alors écrit une lettre ouverte pour condamner l’ouverture opérée par leur camarade Ahmadinejad ! Ce dernier n’a aussi nullement mentionné l’apaisement lors de son discours devant l’Assemblée Générale. Il est resté sur une ligne d’hostilité aux Etats-Unis. Fin des convulsions internes de la semaine au sommet du régime. Ashton a aussi oublié ses menaces a pressé le régime
de continuer le dialogue sur son programme nucléaire avec ELLE !

Mais les problèmes du régime n’étaient pas finis : il devait quand même trouver des combattants en grand nombre pour rassurer les siens après de nombreux boycotts subis depuis la semaine dernière. Il était aussi à 36 heures du boycott prévisible de l’anniversaire du plus grand saint du chiisme iranien. Il devait trouver une mise en scène pour simuler une mobilisation en sa faveur.

Dans l’immédiat, mercredi en fin d’après-midi,, le régime a prétendu que les intendants partis à pied de Téhran étaient arrivé en jours à Bandar-Abbas située à 1200 kilomètres de Mashad ! On les a vus en compagnie des élus de la ville. Puis le régime a montré des images de foules pour insinuer des attroupements en leur faveur au Bazar de ce grand port iranien, mais aussi autour d’une grande mosquée. Le seul problème est que nulle part sur ces dernières images, on ne voit ces personnages en noir et leur fameux drapeau béni de couleur de l’Islam ! Le régime manquait visiblement d’idée après les 4 jours de panique qu’il venait de traverser !

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Jeudi 27 septembre 2012 (5 Mehr 1391), différents responsables ont continué à dénoncer la réconciliation et le dialogue avec Washington. Le plus important était le Guide, autre pion de Rafsandjani, silencieux au moment des faits. On a néanmoins signalé que le dollar continuait à monter, la confiance n’était pas revenue malgré la fin des divisions internes. Le régime a compris que le motif de la panique était l’autre problème de la semaine et des semaines précédentes : la pénurie de combattants !

Le régime a annoncé que la veille, il avait conclu un accord de défense à Téhéran avec le Hamas (une des branches armées des frères Musulmans) pour intervenir contre Israël en cas d’une frappe. Il a également annoncé que Jaafari, le commandant des Pasdaran avait annoncé la création de 450 bataillons anti-émeutes devant 10,000 Bassidjis des 40 bataillons Achoura et Al-Zahra chargés de la sécurité de Téhéran !

Mais on n’avait pas vu passer les images des représentants du Hamas à Téhéran, ni des images du rassemblements annoncé : on était devant 2 rétro propagandes annonçant le recrutement de 100,000 miliciens et une capacité terroriste perdue depuis l’arrivée au pouvoir de Morsi !

La première annonce pouvait être vraie, mais la seconde annonce nous paraissait très improbable non en raison le nombre élevés des recrutements, mais parce que les Bassidjis des bataillons Achoura et Al-zahra ont été les premiers à lâcher le régime en 2009, c’est pourquoi ils avaient alors été désarmées puis démantelées !

Les photos de ce rassemblement de 10,000 bassidjis nous ont bien fait rire car on n’y a pas vu le commandant Jaafari, mais Naghdi le chef du Bassidj (enfin de ce qu’il en reste). Par ailleurs, il n’y avait aucun rapport entre les images, on ne voyait pas les mêmes uniformes ni les mêmes ombres ? Le régime avait vraiment rafistolé n’importe quelles images à la hâte pour rassurer ses derniers compagnons à juste titre paniqués.

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Le régime mentait honteusement et n’avait aucune troupe ! Au même moment, le Hamas, branche armée des frères musulmans, désormais alignés sur Morsi (l’islamiste pro-américain), a annoncé qu’il n’avait « aucun accord avec les mollahs pour les défendre ! »

On a annoncé un bond en avant pour le dollar. Le régime a néanmoins censuré l’info sur son taux, mais on peut estimer le prix à plus de 4150 Tomans car le régime qui reconnait toujours un tarif 20% plus bas a démarré la vente cette semaine à plus de 3300 Tomans.

Le régime a paniqué : il a inventé une fausse affaire de caricature insultant les vétérans de la guerre Iran-Irak et a ordonné des arrestations dans la presse pour faire diversion ! Il a aussi annoncé 6 pendaisons pour intimider ses propres paniqués.

Le régime islamique était en péril. Washington a décidé d’atténuer ses pressions : son fidèle Israël, chargé des menaces anxiogènes de frappes préventives, a repoussé à l’été 2013, le délais pour le dialogue et l’apaisement. Washington a également retiré l’OMPI de sa liste des entités terroristes,
en insinuant son soutien à cette organisation haïe en Iran que nul ne veut revoir au pouvoir, il a déprimé les Iraniens afin de les empêcher d’agir.

Le régime a soufflé après ces gestes. Mais il restait menacé par une révolte des populations affamées par le régime ruiné. Le régime devait nécessairement montrer des troupes fidèles à ses côtés et tout plein de croyants fidèles dans ses mosquées pour rassurer ses derniers compagnons paniqués à l’idée de sa vulnérabilité.

Dans l’immédiat, après ses échecs pour mobiliser ses nervis ou motiver les croyants, il a encore annoncé des prouesses de ses intendants marcheurs. On les a d’abord vu aller chatouiller les enfants cancéreux d’Ispahan avec les plumeux servant à nettoyer la poussière béni du mausolée (pauvres enfants) !

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Puis dans la même journée, les intendants volant ont réapparu à Mashad pour installer le drapeau itinérant au sommet du dôme en or du mausolée d’Emam Reza ! Mais aucun officiel n’a été là car il n’y avait aucune foule au rendez-vous et ces messieurs n’osent aller sur des sites aussi hostiles.

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Vendredi 28 septembre 2012 (6 Mehr 1391), on était le dernier jour de la semaine et le jour de l’anniversaire d’Emam Reza : comme on s’en doutait il n’y a eu aucune manifestation ou rassemblement en son honneur : les Iraniens ont massivement boycotté cet important symbole et héros de l’Islam ! Quelques responsables se sont réunis dans une salle morose pour fêter son anniversaire. Si on enlève les invités étrangers, les jeunes figurants et les mollahs inconnus, ils étaient moins d’une vingtaine.

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Le régime n’a pas le choix : il devait sans tarder montrer des troupes fidèles à ses côtés. Il a immédiatement annoncé une « gigantesque manoeuvres de 20,000 bassidjis sous les ordres de Jaafari, le commandant en chef des Pasdaran ! »

Mais le régime devait montrer des images de ce qu’il affirmait et on n’a vu que très peu de monde : 3 petites rangées de 30 combattants pas très frais et parfois bien fatigués alignés devant le grand chef ! Pas étonnant que cette semaine, les Bazaris qui sont parmi les acteurs de cet isolement aient jugé le moment très opportun pour commencer une nouvelle grève hostile au régime.

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