Iran : La semaine en images n°191 17.10.2011 Au cours des derniers mois, les Pasdaran, les Bassidjis et les militaires oont sans cesse boycotté les rassemblements ou événements officiels en l’honneur du régime, son fondateur, ses héros et même en l’honneur de l’islam. Chaque boycott a été suivi par un mouvement de panique chez les partenaires du régime : ils se sont, à chaque fois, mis à acheter de l’or ou des dollars pour préparer leur fuite en cas d’une action hostile des miliciens en rupture avec le régime. Le régime a ainsi été confronté à deux mouvements d’affaiblissement. Il a décidé de punir les miliciens dissidents et mettre en avant sa capacité de répression pour rassurer ses partenaires encore fidèles. Cela n’a pas été suffisant : il a été obligé de menacer les partenaires paniqués, mais sans provoquer leur fuite. Il avait alors incendié le Bazar qui n’est pas leur centre d’affaires, mais un centre vulnérable. Cela n’a pas rassuré ses partenaires paniqués et a en plus provoqué une grève au Bazar qui perdure depuis deux mois. Finalement, après d’autres boycotts de la part des Pasdaran, le régime a inventé une affaire de fraude bancaire pour attaquer les partenaires paniqués devenus incontrôlables qui par leur agitation peuvent précipiter sa chute. Il a aussi mis en valeur sa capacité de répression et l’existence de réserves de partisans chez les plus défavorisés pour rassurer les partenaires encore fidèles. Mais à chaque fois, il n’avait aucune photo susceptible de prouver ses annonces. Les partenaires du régime ont continué à acheter des dollars au point que cette devise n’a cessé d’augmenter malgré la multiplication par 30 de l’offre de la banque centrale pour brider des hausses hebdomadaires de 15%. Il y a deux semaines, la hausse malgré l’augmentation de l’offre, a atteint les 30%. On était alors à la veille d’une enième panique en raison du boycott prévisible de la « Semaine d’hommages aux Forces de l’Ordre », le régime n’a alors pas trouvé mieux que de retirer le dollar du marché pour diminuer la visibilité de la panique ou d’annoncer une vingtaine d’arrestations chez ses partenaires paniqués pour intimider les partenaires affolés. Il avait aussi multiplié les annonces quasi quotidiennes de pendaisons collectives dans toutes les provinces pour rassurer les mêmes partenaires quant à sa force de frappe nationale et donc les moyens suffisants pour demeurer au pouvoir. Ces opérations défensives n’avaient pas convaincu ses partenaires paniqués : en l’absence de dollar, ils s’étaient mis à acheter des pièces d’or notamment à Ispahan. En réponse, le régime avait programmé des pendaisons à Ispahan. La pendaison qui était un moyen de rassurer ses partenaires est ainsi devenue un moyen d’intimider ces derniers. L’utilisation de la pendaison pour intimider les siens a amplifié les craintes de ses partenaires. Ils ont continué à acheter de l’or dans des proportions très importantes. Le régime avait alors déployé les retraités de son camp pour simuler la création d’une nouvelle force coercitive de 31,000 membres. L’absence de photos authentifiant ce nombre impressionnant avait mis en évidence qu’il mentait. La crise est devenue plus forte. Cette semaine, le régime avait encore à son programme quelques jours consacrés à la « Semaine d’hommages aux Forces de l’Ordre » donc encore un problème de boycott et de crise due à la confirmation de sa vulnérabilité. Il devait aussi organiser partout en Iran et plus particulièrement à Machad, l’anniversaire de l’Imam Reza, la grande figure locale du chiisme. Mais au vu du boycott des mosquées pendant le Ramadan surtout à Machad, il n’était guère optimiste. La pression était double. Dans ce contexte globalement négatif pour sa légitimité politique et religieuse, samedi (le premier jour de la semaine en Iran), le régime a commencé la semaine sur une attaque avec l’annonce de 4 pendaisons publiques à Ispahan, seconde capitale iranienne de panique post-boycott. Il était donc certain qu’il allait être boycotté et désavoué, il était incapable d’éviter le boycott, il cherchait à limiter ses effets. Mais ce nouveau cas d’utilisation de la pendaison contre ses partenaires paniqués a érigé tous ses partenaires ou serviteurs en ennemis. C’est pourquoi, le même jour, personne n’a aidé le régime à organiser sa version de la journée internationale de l’enfance mettant l’accent sur le soutien de leurs enfants aux commandos cagoulés chargés d’éliminer toutes menaces contre le régime. Les hommes cagoulés, derniers espoirs du régime, et le régime qu’ils représentent se sont retrouvés bien seuls. Cette semaine a donc commencé par une défaite qui a montré au régime sa dépendance à ses derniers partenaires. La pression est montée d’un cran. Le régime a reculé. Il a levé le pied sur les pendaisons et a déplacé les pendaisons publiques programmées à Ispahan vers une petite ville de la banlieue de cette ville pour diminuer leur visibilité sans perdre la face. Puisqu’il lui fallait se réconcilier avec ses partenaires, il a aussi mis la sourdine sur l’affaire des fraudes. Mais dans le même temps, il devait rassurer les siens sur sa capacité répressive : les commandants qui lui restent fidèles et l’unité des dirigeants. Enfin, il a également programmé des voyages officiels pour le Guide alors qu’il évite de sortir par la peur que lui inspire la rue sans l’apport protecteur des Pasdaran. Ce choix a augmenté l’anxiété du régime. Bref, cette semaine, il était bien sous pression, entre la nécessité d’être prudent et la nécessité de prendre des risques. Washington qui fait pression sur les mollahs pour qu’ils transfèrent leurs pouvoirs vers ses pions a jugé le moment opportun d’augmenter la pression (avec l’affaire de l’attentat) pour les secouer. Les mollahs ne pouvaient pas prendre le risque de s’enflammer alors que chacun connaît leur manque de puissance suite à la rupture des Pasdaran. Ils sont donc restés zen avec un minimum d’agressivité pour ne pas paraître dépassés donc encore une fois dans un équilibre incertain entre la prudence et la prises de risque. On peut donc parler d’une sale semaine chez les mollahs paniqués. Ce long numéro 191 de la semaine en images vous montre en détail cette semaine tortueuse et bien pénible pour les mollahs. Il y a une semaine, grâce à la nécessité pour le régime d’organiser des défilés pour la « Semaine d’hommages aux Forces de l’Ordre », nous avions vu les images confirmant la rupture des Pasdaran. Le régime avait alors affirmé qu’il venait de recruter 31,000 nouveaux combattants pour sa défense, les photos ont révélé qu’il mentait. Nos dernières images datant du samedi 8 octobre (16 Mehr) montraient la présence d’une dizaine d’enfants à l’opération d’instrumentalisation des enfants à des fins de délation et de répression… Le régime devait changer d’attitude pour se réconcilier avec ses partenaires. Il y a alors eu un passage vide dans son rouleau compresseur de propagande car le soir même, il s’attendait à un nouveau boycott lors des festivités pour la naissance d’Imam Reza. Mais ce régime a une expérience de 33 ans de propagande ininterrompue : il a choisi la « positive attitude » en réunissant dans une salle de sport, les seuls éléments que ses partenaires voient comme fiables, c’est-à-dire les hauts officiers des Pasdaran, trop impliqués dans les affaires financières pour changer de camp.
Le lieu de rendez-vous avec le gâteau a été fixé sur une rue proche du mausolée. Le régime pouvait facilement faire le plein. Le ministre de la culture et de l’orientation islamique a été envoyé sur place pour couper le fameux gâteau, une fanfare était présente, ainsi que des journalistes ou encore les employés du mausolée pour constituer une masse de départ. Mais le ministre s’est éclipsé sans faire de bruit. Le gâteau qui faisait par ailleurs 13 mètres sur 5 est reparti sans être distribué. Les journalistes ont zappé l’affaire car les habitants de cette ville très touchée par la pendaison des jeunes ont encore une fois refusé l’aumône du régime qui assassine leurs enfants. La majorité des agences de presse ont censuré cet événement, mais le chaîne Jâm-é Jam a diffusé quelques images (maquillées) de ce ratage. Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir afin de mieux voir l’erreur habituelle de ce genre de maquillages : les têtes de grosseurs différentes sur une même ligne. Par ailleurs, sur deux photos prises d’un même endroit, la rue n’a pas la même largeur : on ne peut donc pas valider ces images surtout celles où les rues ont été élargies grâce à Photoshop. En validant l’avant dernière image, vraisemblablement, la mobilisation n’a pas dépassé le cap des 150 personnes.
Désormais, on ne peut plus mesurer facilement le niveau de panique chez les associés du régime, il faut surveiller la résistance de l’or, mais en dehors de cet indice, nous pouvons nous fier aux intuitions nées des choix offensifs ou conciliants du régime. Dimanche soir, le régime a pris une nouvelle décision : il a publié de nouvelles photos de la soirée de prière de samedi montrant la présence d’une grande foule sur le principal parvis du Mausolée de l’Imam Reza alors qu’elle n’y était pas sur la vue d’ensemble publiée la veille (la 1ère photo ci-dessous). Par ailleurs, sur ces nouvelles images, on ne voit pas les employés vus la veille. Il y a même des incohérences dans les couleurs des guirlandes ou la composition de la foule.
Lundi 10 octobre (18 Mehr), on a enregistré une petite hausse de l’or à 592,000 tomans alors le dollar reculait : l’or était en hausse, malgré le dispositif du gel du marché : la crise était devenue plus importante. Le régime n’a évidemment pas parlé de cette hausse, mais d’une amélioration du dollar et de la stabilité de l’or. Mais il a encore choisi la propagande rassurante et conciliante pour ne pas provoquer la rupture de ses associés richissimes. Voici la vidéo de la maison de l’un d’eux, Ali Ansari, le patron du marché iranien de l’ameublement, pour donner la mesure du poids économique de ces gens et l’importance qu’ils demeurent fidèles. Le style est le collage, mais les ouvriers intervenants sur le chantier ont évoqué un luxe inouï.
Vous avez sans doute remarqué des similitudes avec les photos de la veille ou de la semaine dernière. Il semble que pour la dernière journée de la « Semaine d’hommages aux Forces de l’Ordre », le régime ait eu tardivement l’idée de recycler la masse d’images de manœuvres sur ses bases pour simuler la capacité d’organiser plusieurs manœuvres en même temps.
Washington qui sanctionne les mollahs pour les forcer à céder leurs pouvoirs à ses pions a jugé le moment opportun pour parler d’un attentat iranien contre les Saoudiens sur le sol américain. Les mollahs ont cru à une accusation pour mettre en place de nouvelles sanctions : ils se sont défendus avec véhémence car de nouvelles sanctions accéléreraient la fuite de leurs partenaires. Ils ont également été bien embêtés de ne pouvoir organiser une manifestation anti-américaine par manque de partisans. Ils ont commencé à répondre sur un ton modéré et un peu moqueur pour éliminer toute nécessité de manifestation alors qu’ils ne peuvent en organiser. Le grain de sable de Washington a perturbé la propagande du régime. Le régime devait relancer sa propagande sur le terrain de son choix. Le soir même, il devait terminer leur Semaine de propagande sécuritaire. C’était là une occasion pour recentrer le débat sur ce qu’il veut comme son point fort. Il a mis les petits plats dans les grands avec un show nocturne plus animé et plus violent et un feu d’artifice final. Mais il manquait à l’appel ses 31,000 nouveaux miliciens, ses commandants acrobates, ses costauds qui soulèvent des motos. Chacun a vu dans les images recyclées et son show nocturne répétitif une mise en scène cache-misère.
Il est important de préciser que le régime perd de l’argent en maintenant le dollar bon marché. Mais c’est le choix qu’il avait trouvé pour acheter le soutien de ses partenaires commerciaux. Aujourd’hui avec son appauvrissement en dollar sous l’effet des sanctions, il devait faire monter le taux, mais il n’ose pas le faire car ce serait admettre l’échec de sa gestion et la suprématie des sanctions. Parallèlement, quand le dollar augmente en raison d’une demande débridée, bien que ce prix soulage la pression des sanctions, la hausse est synonyme du manque de confiance de ses associés en sa survie. Il doit contrer la hausse qui lui est bénéfique pour nier l’existence d’une crise interne. Par conséquent, le régime est donc sous une pression permanente quel que soit le prix du dollar bas et vendu à perte (le ruinant) ou haut et très demandé, sollicitant ses réserves et confirmant ses difficultés. Cette double pression permanente est aussi un facteur de panique. Avec les restrictions imposées aux marchés de l’or et du dollar, ce facteur de panique visible est devenu invisible, au bénéfice du régime, mais aussi à son détriment car lui-même ne peut mesurer l’ampleur de la panique. C’est dans ce contexte impossible à gérer que le régime est arrivé à mercredi, une journée qui devait débuter par une quadruple pendaison à Ispahan décidée la semaine dernière pour intimider ses partenaires agités de cette ville. Or, l’annonce avait refroidi tous les partenaires du régime qu’ils soient paniqués, sur le départ ou encore fidèles et ils avaient tous refusé de participer à l’opération Enfance et la police qui devait insinuer que le régime avait un agent dormant dans chaque enfant. Le régime avait alors pris conscience de la nécessité de respecter ses derniers associés. Il devait cesser de parler de pendaisons et surtout des 4 pendaisons d’Ispahan. Mais le régime ne pouvait pas non plus les déprogrammer car il aurait perdu la face. Il a alors déplacé l’exécution d’Ispahan vers Khomeyni-Shahr, ville d’origine des coupables et le lieu de leur supposé crime. On cherchait à rassurer les partenaires d’Ispahan que cette pendaison ne les visait pas. Le régime avait toujours parlé de l’impatience des habitants de cette ville pour assister à l’exécution. Il a donc parlé de la présence d’une foule hors du commun de plusieurs milliers de personnes, mais nous n’avons vu aucune photo montrant clairement cette foule : on la voit en arrière plan et selon l’origine des photos, le nombre des participants varie de 200 à 700 personnes. L’absence de reportage photographique sur cette petite foule laisse supposer qu’elle a été grossie grâce au logiciel Photoshop et que cette exécution a surtout dégoûté les habitants de cette ville. Comme dans d’autres cas similaires de boycott de pendaisons publiques par la population, les cadavres n’ont pas été exposés pendant plusieurs heures pour ne pas provoquer la colère populaire. Les médias du régime ont été priés de ne pas s’étendre sur l’affaire. Les 4 condamnés ont été exécutés presque en catimini.
Ce mercredi 12 octobre (20 Mehr) , le régime a tenté de corriger les méfaits des ratages de l’anniversaire de l’Imam Reza et les méfaits de son incapacité à simuler l’existence d’une grande force de frappe à Téhéran par la supposée existence de réserves humaines en province. Ce n’est pas une approche inédite, au cours des dernières années, le régime a toujours utilisé cet argument via les visites officielles d’Ahmadinejad dans les provinces iraniennes. On peut cependant parler d’une trouvaille car en mettant en avant le Guide, qui incarne l’autorité religieuse, il s’est donné les moyens d’affirmer que le régime dispose du soutien des gens très croyants qui existent dans chaque ville. Le régime a pris le soin de commencer cette tournée chargée de messages rassurants pour ses partenaires dans une ville réputée comme très pieuse : à Kermânchâh. Les photos sont impressionnantes, mais les agents du régime ont commis une erreur : en cherchant à bourrer l’image (seconde photos), ils ont souvent fait disparaître une automobile rouge qui roulait devant la « papamobile » du Guide ! On ne peut donc que prendre en compte la seconde image où l’on voit une foule de 800 personnes qui avance avec le cortège et non un océan de fans dans toute la ville. Nous avons retrouvé le même nombre sur une photo aérienne (la 4ème de cette série) prise après l’arrivée du Guide à sa destination.
Par ailleurs, selon la tradition de ces voyages, le visiteur doit aussi réunir les habitants dans un stade pour leur parler. Chacun attendait le chiffre de la mobilisation pour ce rassemblement et surtout les images authentifiant le chiffre : le régime a parlé de milliers de participants, mais on n’a vu aucune image depuis la tribune regardant la foule ou depuis la foule regardant la tribune, mais un collage de photos montrant une tribune et une foule, une tribune, une foule...
C’est à ce moment que les pions de Washington ont émis -sur leur télévision persanophone nommée Andisheh (pensée)- l’hypothèse que Washington avait inventé cette accusation pour avoir un prétexte d’attaquer l’Iran. Normalement, les pions de Washington ne l’accusent pas de chercher des prétextes pour attaquer d’autres pays, mais ceux-là l’ont dit pour aider leur bienfaiteur à mieux intimider les mollahs. Cela a davantage perturbé le régime ! Le lendemain, le jeudi 13 octobre (21 Mehr) , la même rumeur distribuée en primeur sur Andisheh a été reprise en chœur par les médias occidentaux à l’usage de l’opinion occidentale. Une pétition anti-guerre est venue corser l’affaire ainsi qu’un futur rapport très salé de l’AIEA ! Le régime des mollahs s’est retrouvé avec une menace sérieuse de bombardements. En fait, il ne craint pas une telle chose car il sait que Washington ne veut pas prendre le risque de provoquer la chute du système islamique, mais le pousser à accepter une reddition et la mise en place de passerelles électorales pour le transfert des pouvoirs. Mais la menace l’a quand même secoué car elle peut, à tort, être interprétée par le peuple comme un feu vert mondial à un changement de régime. C’est pourquoi, le régime a eu un passage à vide : il n’y eut plus aucune déclaration importante, aucun signe du Guide ou encore d’Ali Larijani, le patron politique du régime, alors qu’ils auraient dû s’exprimer. Ils sont en fait restés silencieux car ils n’ont pas de partisans prêts à manifester en leur faveur. Washington a ainsi contrarié une nouvelle fois les plans du régime. Le silence de Téhéran n’avait d’ailleurs pas été prévu (vu qu’il est un spécialiste de la provocation), Obama a dû interpeller directement les mollahs. Ces derniers ont dû se taire davantage. Tout cela a contraint le Guide à se terrer alors qu’il devait aller de ville en ville pour montrer l’aisance du régime ou du moins agir pour effacer les cafouillages de son arrivée à Kermânchâh. Le régime a refait surface, jeudi après midi, à quelques heures de la fermeture des agents de change, en diffusant des images d’une rencontre du Guide avec les forces armées dans la région en présence des commandants de toutes les forces armées du régime. Une réponse plus ou moins militaire tout en restant aussi modéré que possible pour éviter de se retrouver en position d’appeler à une manifestation impossible à organiser. À l’occasion de cette rencontre entre le Guide et les forces armées, le régime n’a diffusé aucune vue d’ensemble du site, mais des gros plans sur les soldats au garde à vous ou en train de défiler. Il avait fait la même chose au début de sa semaine sécuritaire pour cacher le nombre peu important des participants.
Etant certain que l’événement serait boycotté, ce vendredi 14 octobre (22 Mehr) , le Guide a donc oublié de célébrer la prière de vendredi et les médias ont évidemment oublié de signaler l’affaire. Pour remplacer la Prière du Vendredi qui est essentielle pour le régime, les médias ont annoncé une rencontre entre le Guide et les Bassidjis locaux chargés de la lutte anti-émeute. On peut tabler sur un nouveau collage avec des photos du Guide et des photos d’archives montrant de jeunes miliciens car, à aucun moment, il n’y a un quelconque contact entre les miliciens et le Guide. Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant car ce corps de jeunes miliciens a été démantelé en décembre 2009 suite à son refus de charger le peuple pendant le soulèvement de l’été 2009. En fait avec cette annonce bouche-trou, d’une rencontre avec un corps paramilitaire inexistant, le régime a montré son incapacité à gérer les imprévus.
Cela ne pouvait que démoraliser les partenaires affairistes du régime : le régime a déplacé le Guide dans une petite ville voisine de Kermânchâh, à Guilan-Gharb, 19,000 habitants, ville qui manque de tout pour être sûr que les gens viendraient nombreux pour réclamer des équipements. Le régime a annoncé des milliers de fans : ils étaient en fait environ 1100 personnes car le site du rassemblement était un terrain de mini-foot de 45 par 20 mètres. Mais cette fois, le régime a bien pris le soin de montrer des photos du Guide depuis la foule et des photos de la foule depuis la tribune pour authentifier la mobilisation.
Mais ce dimanche, le prix de l’or est soudainement descendu de 484 à 469 dollars. Les partenaires du régime ont retrouvé une certaine confiance en sa survie car Ali Larijani, le patron politique du régime, s’est envolé pour la Suisse, pays de toutes les négociations, pour entamer le dialogue avec les Américains afin de désamorcer la dernière menace inventée par Washington et susceptible d’encourager indirectement un soulèvement populaire.
|