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Iran : La semaine en images n°187 19.09.2011 Au cours du dernier mois, lors du Ramadan, les mosquées iraniennes sont restées totalement vides ce qui a confirmé le rejet non seulement du régime mais de l’islam par la totalité des Iraniens, les gens non liés au pouvoir, mais aussi près de 500,000 Pasdaran, 80,000 membres engagés dans le clergé. Les mosquées vides du Ramadan ont permis de confirmer le manque de partisans, mais aussi d’effectif du régime. Les mosquées vides du Ramadan ont permis de voir que le régime se réduisait à ses 130 dirigeants, les 20,000 membres de leurs familles qui monopolisent les affaires et quelques milliers d’agents de terrain (pas assez pour surveiller les 130 membres de la caste dirigeante et leurs associés tout en remplissant les mosquées pour sauver les apparences). Les mosquées vides du Ramadan ont pulvérisé les apparences : le régime était vulnérable. Cela ne pouvait que démoraliser ses derniers serviteurs et les encourager à le quitter. Le régime devait se montrer fort pour leur apporter l’assurance qu’il pouvait se maintenir et assurer leurs intérêts (ou leur éviter le pire). Pour rassurer les siens, le régime devait intimider le peuple, mais aussi les dissidents. Par ailleurs, Washington contribue au mécontentement par ses sanctions pour amplifier la menace intérieure et forcer les dirigeants et leurs collaborateurs à céder leurs places à ses pions islamistes bcbg, la caste dirigeante devait aussi casser ce dispositif. Pour intimider la rue, la caste dirigeante a multiplié les opérations punitives et les annonces d’arrestations de très méchants bandits pour insister sur sa puissance policière. Mais l’absence de déploiement du peu d’agents dont il dispose et qui n’osent pas s’exposer par peur de représailles populaires, a fait tomber à l’eau sa propagande. La caste dirigeante a arrêté cette propagande qui mettait en valeur sa vulnérabilité et pouvait encourager d’autres dissidences. Le régime a commencé à provoquer Washington afin que la crainte d’une guerre affectant le transit du pétrole fasse reculer Washington. Mais ce dernier a esquivé pour rester dans sa logique de guerre d’usure économique. Le régime a dû également arrêter ses provocations guerrières infructueuses pour ne pas mettre en valeur son impuissance à résoudre les problèmes. Sa dernière solution a été d’organiser une agitation politique (autour d’un lac en danger) pour prendre la direction des slogans tout en infiltrant l’opposition pour reconnaître et éliminer ses meneurs. Des voix anonymes, mais proches du Mouvement Vert, opposition officielle partisane de réformes et non d’un changement de régime, ont fait un battage hors du commun invitant le peuple à saisir l’occasion du match entre Téhéran et Tabriz (ville voisine du lac d’Oroumieh) pour lancer des manifestations. Mais vendredi dernier, le peuple s’est gardé de suivre les consignes de cette fausse opposition et a fait échouer l’ultime plan censé sauver le régime ou limiter les dégâts. Le régime devait modifier son projet pour qu’il fonctionne. <font s Dimanche, un début de semaine fracassante | Vendredi dernier, après ses échecs du mois de Ramadan, le régime espérait lancer le peuple dans une agitation contrôlée pour canaliser le soulèvement que chacun souhaite vers la demande de réformes tout en infiltrant l’opposition pour reconnaître et éliminer ses meneurs. Les complices du régime ont aimé et ont commencé à y participer. Mais le peuple n’a pas été dupé : il n’a pas suivi les consignes. Le régime était privé de son plan de sauvetage. Samedi après l’échec du plan de sauvetage, le régime avait tenté de rassurer ses derniers complices en évoquant sa capacité rassurante à provoquer une guerre avec des frappes nocturnes de ses avions de chasse. Or, les photos publiées montraient un ciel bleu et ensoleillé au lieu d’un ciel noir et étoilé : cette erreur de communication a poussé le régime à faire décoller ses avions alors qu’ils sont cloués au sol depuis des mois car le kérosène va prioritairement à la production d’électricité dans les centrales thermiques qui équipent l’Iran. L’un des avions est tombé après quelques minutes de vol montrant un manque d’entretien et donc l’absence de toute capacité rassurante d’intimider les Américains avec le spectre d’une guerre contre leurs pétroliers. Le régime avait cumulé les échecs : les complices du régime n’ont pas aimé : ils ont continué leurs achats d’or et de dollar. Les Américains qui ne veulent pas la chute de l’islamisme en Iran, mais un transfert des pouvoirs vers leurs islamistes : ils ont commencé à s’inquiéter. Ils ont autorisé l’Inde à verser 1,3 milliard de dollars aux mollahs pour aider ces derniers à rémunérer correctement leurs derniers partisans ou assurer les salaires afin de réduire la pression de leurs propres sanctions ! C’est un classique chez les Américains. Emblème de l’Amérique… | En parallèle, l’actuel champion iranien de Washington, « Oghab Iran » ou Aigle de l’Iran, un ancien général du Chah, apparu sur la scène politique depuis 2008 (le début des sanctions), est devenu plus actif cette semaine. Cet octogénaire (ci-dessous) qui se dit le « Guide de l’Iran à l’image de Khomeiny » a encore, encore et encore demandé des « manifestations géantes à partir du vendredi 23 septembre (1er de Mehr) » pour parvenir à « obtenir l’éviction de 100 dirigeants et l’arrivée au pouvoir d’un régime avec les autres (complices du régime) qui sont, selon lui, de bons patriotes ». Le « groupe des 100 à écarter n’étant pas connu », c’est là un appel à un deal vers un régime mixte avec qui voudra, même Rafsandjani !
Pour tester la disponibilité du régime face à la proposition Oghab, Washington a aussi expédié à Téhéran deux émissaires de confiance : une équipe pakistanaise présidée par le ministre des affaires étrangères et une équipe irakienne présidée par le fils d’un religieux longtemps financé par Téhéran. Mais les mollahs savent que le partage des pouvoirs entraînera l’arrivée de partis politiques et des ONG gérés par Washington ce qui entraînera leur éviction définitive. Leur réponse ne pouvait pas être positive : les émissaires de Washington ont été reçus, mais sont repartis sans tenir de conférence de presse, signe d’un échec de leur mission.
Tout d’abord, le régime a annoncé un plan de sauvetage pour le lac d’Oroumieh afin de clore momentanément ce dossier où il restait enlisé. Puis il a annoncé « 769 arrestations au Kurdistan » et la « pendaison de 3 homosexuels » dans le sud du pays, deux sujets sensibles, pour intimider les Iraniens, mais aussi pour démontrer qu’il n’avait pas peur des critiques occidentales. Une peu plus tard, des sites soi-disant dissidents ont nié l’authenticité du crash de la veille ou son lien avec les manœuvres puis, le régime a aussi annoncé la prolongation de ses manœuvres aériennes pour une durée indéfinie. Lundi, on a eu les images des manœuvres de dimanche avec des mouvements nocturnes des avions sur la piste insinuant que les manœuvres étaient bel et bien nocturnes donc capables de mieux frapper l’ennemi.
Lundi, second acte de propagande | Le régime a annoncé des photos d’une pendaison publique d’un homme sur une place où quelques mois plus tôt, il avait tué son ex-fiancée de 37 coups de couteau. En principe, il devait être haï par les gens de ce coin, mais l’exécution publique n’a pas eu de spectateurs et s’est déroulée en présence des agents fidèles au régime.
Par le hasard de son programme officiel, le régime devait annoncer le début des olympiades des jeunes filles bassidjis ! il a été confronté à sa propre réalité.
Mardi, ces efforts n’ont rien donné, le dollar et l’or ont battu des records ! Les associés du régime préparaient leur fuite. Le régime a décidé de limiter le nombre des agents de change et a annoncé la découverte d’un détournement d’argent du régime d’une « valeur officielle de 3 milliards de dollars » par un groupe d’hommes d’affaires proches du régime pour laisser insinuer des arrestations punissant les gens tentés par la fuite. Il a aussi augmenté la pression contre le peuple en révélant par l’intermédiaire d’un groupe faussement dissident 15 pendaisons clandestines à l’est du pays. Mercredi, pour rassurer les siens, le régime a annoncé un accueil fabuleux réservé à Ahmadinejad lors de sa visite à Ardebil en Azerbaïdjan insinuant qu’il avait des réserves de soutien en province. Les agences de presse du régime ont évidemment diffusé un grand nombre d’images de rues bondées comme la première ci-dessous, mais on peut tabler sur des collages ou des images d’archives car les gens sont en chemisette alors qu’il y faisait un 14° très venteux et bien frais.
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C’est pourquoi un peu plus tard, ce même samedi, tous les dirigeants se sont rendus ensemble au rendez-vous des faiseurs de l’opinion intégriste pour restaurer le leadership du régime dans ce domaine, dernière tentative pour rassurer leurs partisans qu’ils font tout pour se maintenir au pouvoir.
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