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Iran : La semaine en images n°186
13.09.2011

La semaine dernière, les Iraniens ont massivement boycotté les prières collectives et publiques de l’Aïd Fetr, le régime a une nouvelle fois été confronté à son isolement et son manque de partisans. Par le passé, d’autres boycotts de même importance avaient provoqué de grandes vagues de panique chez ses collaborateurs et ses associés économiques : ils s’étaient alors rués vers les banques pour acheter des dollars ou de l’or, vidant les réserves bancaires du régime. Pour éviter une nouvelle panique, le régime devait rassurer les siens : il a réanimé la fausse opposition interne, le Mouvement Vert, et a inventé une « cause à défendre », le sauvetage du lac salé d’Oroumieh (en Azerbaïdjan), pour incruster ses pions dans le jeu. Mais au bout de quelques jours, en l’absence de manifestations spontanées malgré le tapage médiatique orchestrés par ses médias en Iran ou à l’étranger, cette semaine, le régime est revenu à une politique plus simple : il a attaqué le Kurdistan Irakien pour provoquer Washington pour le pousser à lâcher ses sanctions.

Washington qui a besoin de ses sanctions pour forcer les mollahs et leurs associés à céder leurs pouvoirs à ses pions a esquivé cette provocation. Les mollahs ont lâché le bombardement du Kurdistan irakien pour revenir à leur plan Vert en diffusant des rumeurs alarmantes sur des arrestations de jeunes manifestants à Oroumieh pour inciter des manifestations spontanées et à défaut, un groupe inconnu a proposé de transformer en manifestation le match du vendredi 9 septembre au stade Azadi entre Esteghlal (de Téhéran) et Traktor Sazi (de Tabriz) en manifestation.

En fait, les matches entre ces équipes sont toujours accompagnés d’affrontements qui sont de nature à fournir de bonnes images faciles à exploiter pour simuler un soutien du peuple au Mouvement Vert. Mais ce match qui peut être qualifié d’événement de la semaine n’a pas eu lieu selon les attentes du régime : il n’y a pas eu les slogans attendus par le régime. De facto, le régime a perdu son « match » et a été amené à changer rapidement et pour la troisième fois en une semaine sa politique intérieure pour ne pas continuer une approche qui ne pouvait pas rassurer ses derniers partisans.

La semaine a d’ailleurs été ponctuée par d’autres revirements. Le régime a essayé tout et n’importe quoi, corrigeant une erreur par une approche inédite et hasardeuse. Voici les images d’une semaine d’erreurs et d’approximations qui font état d’un manque de lucidité chez les mollahs sonnés par leurs échecs et le boycott des Iraniens. Voici les images d’une semaine d’erreurs et d’approximations d’un régime qui n’a plus droit à l’erreur.



Un court rappel des faits qui ont provoqué cette situation | Cela fait près de trois ans que les 500,000 Pasdaran, les 80,000 religieux iraniens et plusieurs milliers de Bazaris, des piliers du régime, ont pris leurs distances avec ce dernier et ne participent plus à ses manifestations officielles car ils ont compris que la caste au pouvoir ne va accepter aucun compris et utilise même la provocation, source de sanctions très pénalisantes pour eux, pour sortir vainqueur face aux Américains.

Tous les cas de rupture ont été liés aux grandes provocations et aux divers sacrifices imposés à ces serviteurs du régime pour continuer à tenir tête aux Américains. Ainsi la suppression des aides alimentaires en 2008 a entraîné la rupture des gens issus des milieux très défavorisés comme les Bassidjis ou les jeunes mollahs.

Le gel des salaires également en 2008 a motivé la rupture des bassidjis plus anciens recyclés comme fonctionnaires dans les ministères et l’industrie pétrolière, ce qui est à l’origine d’un grand absentéisme équivalent à une grève très pénalisante pour ce secteur. En réponse, le régime a inventé le Mouvement Vert qui cherchait à légitimer le refus du dialogue en insistant sur la défense des acquis de la révolution islamique.

Cette manière de refuser le dialogue en 2009 qui allait alourdir les sanctions a entraîné la rupture des Bazaris pénalisés par les sanctions existantes. Les menaces de frappes contre les pétroliers américains en 2010 exposant les militaires fort mal équipés face à la puissante armada de l’OTAN a entraîné la rupture des Pasdaran et des militaires…

Le régime a été de facto réduit à ses 130 dirigeants, leurs 5000 collaborateurs et leurs 25000 associés économiques. Ces gens au pouvoir, qui résistaient aux sanctions conçues pour les pousser dehors et donner leur place aux pions de Washington, se sont retrouvés pris en tenailles entre ces sanctions et la masse des Iraniens qui ne veut plus d’eux et rêvent d’un autre Reza Shah capable de relancer le pays sur la voie de la construction et de la modernité.

Dès lors, on ne pouvait pas s’attendre à un adoucissement de la caste au pouvoir, mais à un durcissement avec plus de provocations pour sortir de la crise le plus rapidement avant que ce ne soit trop tard.
Le régime est effectivement allé en ce sens rendant tout retour en arrière impossible et perdant aussi certains collaborateurs ou associés indécis.

Désormais le régime est dans une situation extrême, une course contre la montre : plus le régime perd des alliés et plus il doit prendre de risques, s’exposant à toutes sortes de dérapages. Ces jours-ci, il savait qu’au moment du Ramadan, on verrait son isolement, que cela inciterait certains de ses collaborateurs à s’éloigner, il a pris les devants en incendiant le Bazar pour leur lancer un avertissement sans toucher à leurs intérêts. Ces gens ont alors pris conscience que la caste dirigeante était terrorisée par l’éventualité de leur rupture. Ce constat les a convaincus que le sommet de l’Etat islamique était impuissant dans tous les domaines. Ce constat de la faiblesse globale du régime a neutralisé son avertissement. Dans le même temps, les négociants textiles sacrifiés dans l’opération ont commencé une longue grève qui pénalise lourdement le commerce et incite les associés du régime à s’éloigner.

In fine, l’opération d’intimidation anticipée du régime ne l’a pas renforcé, mais affaibli : la mobilisation des siens en sa faveur durant le Ramadan a été nulle. Il a reçu le coup de grâce avec le boycott massif de la Journée de Qods, puis l’Aïd Fetr et l’absence de ses associés à ses côtés pour simuler un front de résistance. Il a compris qu’il était en pleine rupture avec ses derniers alliés. b><iIl allait manquer de temps. Il devait accélérer l’allure. Une solution n’aurait plus le temps de durer pour mûrir, si elle ne marchait pas, il se verrait obligé de l’abandonner pour essayer une solution plus efficace d’où ces changements très rapides…

Ainsi il avait tenté de faire descendre le peuple dans la rue sous un prétexte écologique mis en avant par sa fausse opposition interne pour permettre à cette dernière d’infiltrer le soulèvement désormais inévitable. Mais l’opération n’a pas marché. Il a laissé tomber pour attaquer le Kurdistan pour faire reculer Washington et obtenir la fin des sanctions. Washington a esquivé. Le régime devait arrêter l’opération pour essayer un autre plan plus efficace. Mais le régime est revenu à son plan de soulèvement contrôlé qui n’avait pas marché la semaine dernière. Ce choix peut s’expliquer par le potentiel du plan, mais aussi un manque de solution de rechange et certainement un manque de préparation ou de temps pour développer une autre solution de rechange. De fait, en l’état, le régime est entré dans sa phase terminale. Confronté à la possibilité d’une chute, il a pris tous les risques en faisant annoncer par de nouveaux groupes d’opposition totalement inconnus de transformer un match de foot explosif entre deux équipes concurrents en une manifestation avec une totale liberté au niveau de slogans, ce qui manquait au Mouvement Vert.

Cette proposition extrémiste n’a pas rassuré les associés paniqués qui hésitent entre rester ou partir. Le lendemain de l’annonce, le lundi 5 septembre, on a eu droit à une forte demande de pièces d’or et en quelques heures, comme la semaine passée, on a atteint une hausse de 20% : la pièce de commémoration du 10ième anniversaire de la révolution a atteint les 600 dollars soit deux fois le salaire d’un cadre supérieur iranien !

C’était la panique générale. Le régime devait oublier son idée de provoquer une manifestation hostile pour relancer ses opposants officiels, mais le fort potentiel du plan, l’a amené à introduire une exception à sa nouvelle règle de conduite en continuant la propagande pour inciter les Iraniens à y participer à la manifestation du vendredi en parallèle avec l’introduction de nouvelles solutions.

Il lui fallait cependant calmer le jeu : il a utilisé une recette ancienne et simple : les dirigeants se sont retirés pour se mettre à l’abri ou pour éviter d’envenimer la situation et dans le même temps, les seconds couteaux ont été chargés d’organiser de nombreuses opérations pour donner l’impression que l’Etat est présent et veille aux intérêts de ses associés et aussi d’introduire de nouvelles solutions… La nouvelle ligne de conduite est devenue très compliquée !

Le lundi 5 septembre, il y avait un autre facteur négatif : le régime devait en un après-midi stabiliser la situation pour tenir jusqu’à vendredi et savoir s’il pouvait ou pas continuer l’option de sa nouvelle ligne de conduite modifiée. La seule idée qu’il a trouvée a été d’annoncer l’arrivée à Téhéran des économistes du monde musulman pour voir et comprendre le succès de son système bancaire islamique. Il cherchait à se présenter comme un partenaire fiable et attractif sur un plan international alors qu’il ne pouvait plus le faire sur le plan national.
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Les photos nous montrent cependant des participants mal rasés et sans cravate, le look local. Il n’y avait pas d’experts étrangers, mais des gars du régime. La preuve est que l’on n’a d’ailleurs pas eu droit à d’autres photos montrant ces invités prestigieux se rendre dans les banques ou à la rencontre des responsables du régime. L’affaire était montée en vitesse.

Toujours pour mettre en avant sa fiabilité sur le plan international, ce même lundi, le régime a laissé supposer d’autres arrivages de partenaires étrangers par l’annonce de la remise des prix du festival international de graphisme islamique, Bismillah (au nom de dieu) alors que cet événement accompagnant le Ramadan n’a même pas démarré cette année faute de participants.
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i>Ce lundi 05 septembre, le régime n’a pas su annoncer un événement inspirant la confiance. Sa situation s’est même dégradée car dans la soirée, un avion de la compagnie Mahan, propriétaire de Rafsandjani a failli se crasher après l’explosion d’une de ses roues.
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Le mardi 6, l’efficacité oblige, le régime a changé d’approche. Il a annoncé la tenue d’une réunion prévue depuis longtemps à l’Assemblée des Experts, un des vrais centres de pouvoir en Iran, insistant sur la présence de tous les membres, montrant un grand nombre d’entre eux, en particulier Rafsandjani, en train de rire dans une ambiance de bien être générale.
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Mais, les Experts se réunissent peu et uniquement au moment de grands problèmes pour trouver des solutions à l’issues de plusieurs jours de débats. Pour éviter que leurs collaborateurs paniquent à l’idée d’un problème grave nécessitant la tenue de cette rencontre, les Experts ont écourté la rencontre : le mercredi 7 septembre, ils ont publié un communiqué final où ils disaient qu’ils s’étaient réunis pour parler de la belle mobilisation du pays tout entier pendant la journée de Qods et l’Aïd Fetr.
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Ce même mercredi, le régime a zappé les Experts et a introduit une nouvelle propagande : une exposition sur l’invasion de l’Iran pendant la seconde guerre mondiale par les alliés afin de sensibiliser ses associés sur la fragilité de sa situation et la nécessité d’un engagement de leur part. Cette expo-avertissement n’a guère attiré du monde malgré les pièces historiques présentées.
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Le régime a oublié ce flop et a décidé de rassurer les siens avec la vue des militaires fidèles capables de contenir les menaces : il a annoncé la tenue d’un rassemblement présidé par les chefs des Pasdaran. Le thème de la rencontre était l’hommage aux martyrs de la révolution, un clin d’oeil invitant les associés paniqués à s’engager, mais pour cela le régime aurait dû ne pas diffuser des photos du rassemblement car il y avait très peu du monde et surtout très peu d’uniformes. Le régime a dû perdre le soutien d’une partie des commandants qui en raison de leurs responsabilités ne peuvent prendre leur distance avec le régime.
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septembre)
, dernier jour ouvré de la semaine en Iran, le régime a marqué une pause et n’a pas introduit une nouvelle solution approximative. L’actualité a été occupée par la visite traditionnelle des Experts chez le Guide après leur réunion. L’ambiance n’était pas à la rigolade.
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On était alors à la veille de manifestation attendue pour relancer les faux opposants internes… Les petites mains du régime à l’étranger ont intensifié l’effort de propagande pour inciter le peuple à manifester lors du match qui allait opposer Esteghlal à Traktor-Sazi dans moins de 24 heures.

Le vendredi, le seul jour férié de la semaine en Iran, le jour des matchs de foot, n’est pas une journée chômée pour les mollahs car ils doivent organiser la Prière de Vendredi. Depuis des années, on y parle des politiques du régime et l’on y expose les troupes fidèles, les forces vives du régime.

Mais ce rassemblement hebdomadaire bat aussi de l’aile depuis la rupture des Pasdaran des jeunes mollahs et des Bazaris. Sur la foi des images récentes, nous avons deviné une baisse importante de participation. Il y a deux semaines, le régime a tenté de nier ce boycott en diffusant une vidéo montrant une salle comble, nous y avons détecté des anomalies laissant supposer qu’il s’agissait d’un collage de précédentes sessions de Prières de Vendredi. En réponse, il y a une semaine, le régime a diffusé des photos faisant état de la participation de commandants et des commandos parachutistes pour insinuer qu’il avait compensé la baisse de la quantité par une hausse de la qualité de ses partisans.

Mais ce vendredi 10 septembre, nous n’avons vu aucun reportage sur la Prière de Vendredi alors que le sujet est incontournable dans les médias du régime. On peut supposer des problèmes de remplissage du terrain de foot de l’université de Téhéran reconverti en mosquée géante. Ce genre d’événement passe inaperçu en France, mais pas en Iran où on est habitué à voir les abord de l’université s’animer les vendredis. Pour détourner l’attention des passants, mais aussi ses associés attentifs à tous les signes de faiblesse, le régime a annoncé la tenue d’une grande manifestation devant l’université de Téhéran en faveur des islamistes yéménites, mais il y avait là à peine 300 personnes principalement des gens âgés et défavorisés et non des milliers de fervents capable de laisser supposer une participation élevée à la prière de vendredi.
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Ce vendredi matin, le régime a enregistré une nouvelle défaite et perdu un peu plus de sa fiabilité. Il lui restait alors son joker : le match de la fin de l’après-midi qu’il voulait virer en soulèvement contrôlé pour infiltrer ses pions parmi les vrais opposants d’intérieur pour prendre le contrôle des slogans, des revendications voire même pour reconnaître et éliminer les vrais meneurs au sein des groupes dissidents. Il devait provoquer des heurts pour faire crier les gens afin de pouvoir tourner des images utilisables pour ajouter ses propres slogans.

Mais à l’heure du match, les médias si agités se sont tus. Les habitants d’Azerbaïdjan ne s’étaient pas déplacés massivement alors que le régime avait ouvert des gradins normalement fermés pour les accueillir. De même les habitants de Téhéran s’étaient gardés de participer à une opération qui leur semblait louche. En manque de spectateurs, le projet tout entier était compromis. Le régime ne pouvait pas recourir aux images d’archives car il y a peu de match en fin de l’après-midi par une lumière en baisse.

Pour continuer cette opération, les médias indirects chargés de la promotion de cette opération, en particulier la BBC persane, ont joué la carte de la diversion en parlant du refus des autorités de laisser entrer plus de 30,000 fans venus de Tabriz et d’affrontements entre ses gens rembarrés et les forces de l’ordre. Mais il n’y a eu évidemment aucune image pirate de ces 30,000 fans survoltés, déçus et blessés. On n’a signalé aucun saccage des équipements urbains de leur part. Et enfin, on n’a pas entendu réagir les 20,000 autres Tabrizis qui étaient entrés et devaient en principe être mis au courant des faits par leur portable.

Dans le même temps, le régime étant officiellement étranger à l’opération, ses médias officiels ont parlé d’un stade plein à craquer. Mais la vidéo du match est bien étrange : la foule des gradins est immobile éclairés par un soleil éclatant alors que le terrain est dans une lumière pale du début de soirée. Par ailleurs, la foule est immobile, ce qui veut dire que les images ont été corrigées.
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Sur le terrain, dans la réalité, le manque de spectateurs posait un autre problème : il n’y avait pas le niveau de violence habituelle dans les gradins. On n’a vu presque aucun jet de bouteilles ou d’autres détritus sur le terrain comme c’est malheureusement la tradition en Iran pour protester contre le régime au point que selon un témoin, les miliciens fidèles au régime et présent sur les lieux se sont mis à jeter des bouteilles sur le terrain et à invectiver les spectateurs des deux camps pour les remonter les uns contre les autres.
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On a alors eu droit à des jets de bouteilles entre les gradins à la fin du match, vers 20h, mais il n’y a pas eu de cris ou de slogans car les Tabrizis ont gagné haut la main après 15 ans de défaite face à l’autre équipe : l’ambiance était à la fête. Les médias chargés de la promotion de l’opération destinée à infiltrer l’opposition ont oublié la fête pour parler des scènes de violences après le match, mais on n’a vu aucune image prouvant ses allégations. Plus tard, à Tabriz les gens ont fêté la victoire dans les rues sans aucune violence.
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En résumé, le match n’a pas provoqué l’effet souhaité et en plus le régime n’avait pas la moindre image pour continuer l’opération. Il avait encore une fois échoué dans un de ses efforts, démontrant son incapacité à sauver le système et les intérêts de ses associés. Il pouvait s’attendre à une agitation interne voire à la rupture qu’il redoute. Il fallait rassurer les gens, mais discrètement.

Samedi, le régime a annoncé une réconciliation entre Ahmadinejad, le chef du pouvoir exécutif, et Ali Larijani, le représentant du pouvoir législatif. Il a diffusé des photos souriantes des deux hommes en présence de Sadegh Larijani, le patron du pouvoir judicaire, qui aurait joué les médiateurs.
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Mais Ali Larijani n’est pas seulement le porte-parole du Parlement, il est avant tout l’actuel patron politique du régime. Par ailleurs, Ahmadinejad est le pion de Rafsandjani, l’ancien patron politique du régime. On peut dire que la vraie signification de l’annonce était la fin de tout conflit entre les deux hommes forts du régime.

Or, cette réconciliation avait déjà été évoquée il y a deux mois quand les grands associés du régime avaient vendu toutes leurs actions pour acheter près de 60 tonnes d’or en quelques heures afin de se donner les moyens de prendre leur envol. De fait, on peut dire que le régime a rappelé que ses vrais dirigeants étaient unis afin de relativiser l’importance des jeux de rôles conçus pour avancer les objectifs du régime en d’autre terme, le régime a mis en avant des fondations solides pour relativiser le choix du papier peint.

Les associés et collaborateurs du régime qui sont ses vraies fondations ont trouvé la réponse du régime légère voire autiste. Ils ne pouvaient pas non plus ressentir l’échec d’une importante opération d’infiltration comme un choix superficiel raté.

Dimanche, face au constat de l’impuissance et l’inefficacité des choix des dirigeants pour sauver le système, la panique a vite envahi les esprits : les associés et collaborateurs du régime se sont rués pour acheter de l’or afin de pouvoir prendre également leur distance avec le régime agonisant.

Le régime a compris qu’il ne pouvait pas apaiser les craintes avec des sourires et le rappel d’une unité interne qui reste par ailleurs peu crédible. Il devait dissiper avec force le constat de son impuissance.

Dans l’urgence, ce même jour, le régime a soudain annoncé, photos à l’appui, l’envol de ses bombardiers à 3 heures du matin à Tabriz, mettant en avant la fidélité des officiers et aussi sa capacité à provoquer une grande escalade susceptible de faire reculer Washington.
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Le problème est que ces images ne peuvent être celles d’une opération à 3 heures du matin avant le lever du soleil. Par ailleurs, le ciel était de Tabriz était nuageux ce samedi matin. Le vol du 3h du matin était fictif.
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Le régime avait sans doute évoqué cette heure très matinale car tout le monde dort et personne ne peut infirmer ses allégations. Il aurait dû penser à diffuser des images adéquates. Mais c’est là une conséquence de sa nouvelle règle de conduite nécessitant des revirements rapides pour rassurer les siens. Il était ridiculisé au moment où il devait se faire respecter.

Le régime a dû faire voler un de ses chasseurs alors qu’il les maintient au sol depuis le début des sanctions en 2007 car il doit économiser le kérosène chèrement acheté à l’étranger pour faire tourner ses centrales thermiques de production d’électricité.

Et là, catastrophe : l’avion a chuté après quelques minutes de vol. Le pilote a pu s’éjecter, mais le régime a perdu encore plus définitivement la possibilité de clamer une forte capacité à provoquer une grande crise internationale pour faire reculer Washington et aussi la possibilité d’évoquer une capacité de se défendre.
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Le régime avait m… en beauté ! Ce dimanche 11 septembre, il pouvait s’attendre à une nouvelle panique financière ou même à la rupture qu’il redoute tant. Il fallait changer quelque chose, mais quoi ? En début de l’après-midi, le régime a annoncé la création d’une commission parlementaire pour sauver le lac salé d’Oroumieh, une petite sortie de secours pour mettre fin à une opération audacieuse qui révèle ses limites à un moment où il n’a droit à aucune erreur.