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Iran : Les Iraniens rendent hommage à un prince contestataire
07.01.2011

Il y a deux jours, S.A.R Ali-Reza Pahlavi, spécialiste de l’histoire pré-islamique iranienne, se donnait la mort aux Etats-Unis en demandant que son corps soit immolé et ses cendres répandues sur la mer Caspienne, à proximité de la région d’origine de son illustre grand-père, Reza Shah, fondateur de l’Iran moderne et figure dont rêvent les Iraniens pour restaurer le pays. De fait, le suicide de ce défenseur de l’identité iranienne était un acte politique. Les médias occidentaux n’ont eu de cesse de prétendre le contraire en insistant sur son oisiveté et une « dépression due à la perte de sa sœur ». Cette indifférence face à la réalité a provoqué une prise de conscience chez les Iraniens. Des manifestations de soutien affluent de partout en faveur de ce qu’il partageait avec ses compatriotes : le retour à l’identité pré-islamique iranienne. Un rassemblement en sa mémoire était prévu ce vendredi 7 janvier à 18h à Trocadéro à Paris, mais par un mystère qui nous échappe, elle s’est transformée en une marche silencieuse le samedi 8 au même endroit !



Depuis deux jours, les Iraniens vont de consternations en consternations : non seulement, aucun média occidental ne parle du caractère indéniablement politique du suicide du prince Ali-Reza Pahlavi, mais encore aucun média n’utilise les formules protocolaires d’usage.

Cela a commencé sur le site la BBC qui a été l’un des artisans du succès des mollahs, pions historiques des Britanniques en Iran pour faciliter la mainmise sur le pétrole iranien. Les Britanniques ont même repris les accusations infondées qu’ils avaient inventées en 1979 pour diaboliser le Chah et faciliter leur révolution : accusations de torture et de détournement de fonds dont nous avons démontré la fausseté à plusieurs reprises. Les Iraniens étaient dégoûtés car les Britanniques avaient fermé l’espace réservé aux commentaires des lecteurs en bas de page de l’article.

Dans le même temps, les médias américains comme le Huffington Post reprenait le même contenu dans des termes plus orduriers [1]. La chaîne américaine de Voice of America que les Iraniens suivent pour connaître les dispositions de cet autre artisan de la révolution islamique avait nié le caractère politique de l’acte. Cette chaîne financée par le département d’Etat s’était contentée d’annoncer sur un ton neutre la mort d’Ali-Reza Pahlavi fils de Mohammad-Reza Pahlavi et Farah Diba, membres de la « dernière dynastie d’Iran », une formule de la BBC qui entend affirmer la capacité de ces deux puissances à contrer la volonté des Iraniens pour rétablir une dynastie aujourd’hui perçue comme la plus importante de l’histoire du pays. Vu sa neutralité, la VOA n’avait pas fermé son espace d’expression.

Les Iraniens ont saisi l’occasion pour inonder cet espace avec des dizaines de milliers de messages de soutien explicitement favorables à la monarchie et hostiles à l’islamisme placé au pouvoir par Washington : la VOA a fermé l’espace des commentaires.

Washington a pris sa revanche en neutralisant toute référence à l’engagement anti-islamique du défunt et au caractère politique de son suicide et des vœux du défunt car il n’admet pas que l’on informe l’opinion américaine à propos du rejet massif de l’islamisme dont il a besoin pour prendre le contrôle de la région.

En réponse, les Iraniens se sont rabattus sur FaceBook en créant des dizaines de pages dédiés au défunt et selon des contacts en Iran, les cris de « Vive l’Iran, Vive Reza » ont rempli les nuits de Téhéran. La chaîne américaine VOA ne les a évidemment pas répercutés comme en juin 2009, elle avait cessé d’émettre quand le peuple iranien criait Mort à la République Islamique provoquant la fuite du faux opposant Karroubi ! On assiste à la même autocensure chez les pions de Washington comme BHL que l’on a si souvent entendu défendre les partisans de l’islamiste Moussavi et encore de personnages non contestataires du régime comme Sakineh.

En France, on suit la feuille de route américaine dans les grands médias. Le point culminant de ce suivisme se trouve justement sur le site de BHL avec l’intervention d’un certain Armin Arefi, « journaliste » proche de la fausse opposition du régime, qui a cité les études suivies par le prince sans nommer les diplômes obtenus pour le faire passer pour un raté, avant de prêter une addiction à la cocaïne à sa sœur pour conclure qu’il s’agissait d’une famille de dictateurs en déclin. Il y aurait matière à un procès en diffamation.

Dans ce brouhaha d’insultes et de calomnies pour nier la popularité d’une famille adulée en Iran, plébiscitée sur les toits, seule l’agence de la Chine communiste a parlé respectueusement du prince et de sa famille !

Alors que nous étions surpris par les Chinois et surtout outrés par l’attitude irrespectueuse des Occidentaux envers la volonté de tout un peuple, des amis nous ont informé de la tenue d’un « rassemblement en faveur du prince disparu, ce vendredi 7 janvier à 18h à Trocadéro à Paris ». Mais la ferveur est vite retombée car certains sites cherchent à imposer une marche silencieuse. On nous invite à la boucler. Nous y serons pour crier « Vive Reza » pour aider nos compatriotes. Soyez des nôtres.  [2]


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[1La palme du ton le plus ordurier et des propos les plus inexacts revient à une Canadienne nommée Louise Leduc. Cette femme qui dit détenir un « diplôme en science politique » reprend docilement le texte ordurier fourni par les autres, mais elle parle aussi de l’« arrivée au pouvoir de Reza Shah par un Coup d’Etat en 1921 ». Ce qui est faux car ce dernier a été nommé Roi par le Parlement iranien en 1926 !

[2La servilité à la "française" | Après la publication de ce présent article, France Soir a rétabli l’équilibre rompu de la désinformation par un article insistant davantage sur la dépression sentimentale.

Dans ce nouvel article, on utilise partiellement les protocoles d’usage, mais pour mieux r nier le caractère politique de l’acte, le journaliste français Maxime Robin va jusqu’à nier l’existence d’une « lettre laissée par le défunt ». Ainsi le suicide devient un acte désespéré et non une décision politique. Pour donner l’illusion d’une perturbation chez un gosse de riche Robin a éliminé toute référence aux études du défunt et son appartement devient une « villa » et il devient un oisif partageant « sa vie entre Paris, où sa mère réside, et les Etats-Unis ».

Robin a aussi consulté la BBC et un certain Sahand Saber, auteur d’articles favorables à Moussavi. Et enfin, il insiste sur la nécessité de se taire lors du rassemblement du vendredi 7 janvier à Trocadéro. Honte à vous tous.