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Iran : La semaine en images n°147 12.12.2010 La semaine a été très chargée. Mardi (3ème jour de la semaine en Iran), la fausse république des mollahs devait organiser en grande pompe la manifestation estudiantine pour mettre en valeur sa fausse opposition interne, dirigée par Moussavi, un membre à vie du Conseil de Discernement, organe qui décide toutes les politiques du régime dans tous les domaines ! On n’a guère vu les 300,000 étudiants iraniens manifester en faveur de cette fausse opposition. Le régime n’a pas pu les remplacer par des miliciens en civil car ces derniers l’ont lâché depuis plus de 18 mois. Il a donc mis en œuvre des diversions médiatiques pour cacher cette nouvelle défaite. En cette semaine de difficultés politiques, le lundi et le mardi, la fausse république des mollahs avait rendez-vous avec les Occidentaux qui la sanctionnent pour la presser de modérer ses positions afin de devenir un partenaire viable. Il est allé à ce rendez-vous pour s’éviter un renforcement des sanctions qui pourrait amplifier ses problèmes tout en sachant qu’il ne peut pas se modérer car cela est contraire à ses intérêts axés notamment sur l’activisme islamique en dehors du pays. En fin de semaine, le Jeudi 9 décembre, la fausse république des mollahs devait relever le défi d’organiser une manifestation en mémoire de Montazéri, un vieux mollah réac présenté comme un modéré par sa fausse opposition. Il s’attendait à un nouveau boycott. Et enfin, le 10 décembre, il devait affronter la journée mondiale des droits de l’homme. Il en a résulté une semaine compliquée et mouvementée ponctuée de manœuvres bizarres, de subterfuges, de profil bas sur l’islamisme et de dénis des réalités face à des rendez-vous incontournables, une semaine riche en fantaisies médiatiques. La semaine dernière, le régime était approximativement dans la même position car il devait organiser la Semaine d’hommage aux Bassidjis, alors qu’il a perdu le soutien de ces miliciens depuis l’été 2009. Il avait alors annoncé un grand rassemblement de 110,000 miliciens prêts à mourir pour le guide afin de démentir leur rupture et intimider le peuple, puis il avait prétexté un pic de pollution pour interdire aux Iraniens de sortir afin qu’ils ne soient pas témoins du boycott de ceux qui sont censés le défendre face à un soulèvement populaire. Puis il avait organisé un rassemblement sur un terrain vague loin des regards indiscrets pour affirmer la mobilisation de plus 110,000 miliciens morutori. Mais il n’y avait là tout au plus que 4000 âmes dont une grande majorité de personnes de plus de 50 ans, considérées en Iran comme des préretraités. Nous avions alors signalé que cela signifiait la rupture des Bassidjis, mais aussi des jeunes et des moins jeunes Pasdaran ainsi que les jeunes mollahs qui auraient pu vêtir le treillis des Bassidjis. Mais personne n’est parfait, nous avions oublié d’évoquer la possibilité pour le régime de faire appel à la milice islamiste universitaire, un club très fermé accessible aux plus fidèles du système. L’échec de la mobilisation pendant la Semaine du Bassidj était aussi dû à la rupture de cette autre milice vitale pour le régime. Nous avions négligé cette rupture, mais pas le régime. Il savait que la mobilisation serait nulle pour la Journée de l’Etudiant qui depuis 30 ans est organisée par cette milice étudiante. Partant de l’hypothèse d’un boycott total, le régime avait laissé courir des rumeurs d’une forte mobilisation pour démentir la rupture de cette petite milice vitale pour tenir le milieu étudiant. Puis dès la fin de la semaine dernière et début de cette semaine, il a appliqué la recette de la soi-disant pollution de l’air pour interdire l’accès des rues à la population afin de dissimuler cette dernière rupture susceptible de provoquer la fuite de ses derniers partisans. Il y a une semaine, le régime avait parlé de suffocation passagère à Téhéran. Cette semaine pour son rendez-vous avec les étudiants islamistes qui n’existent plus, le régime a de nouveau parlé de la pollution, mais étant donné qu’il y des universités dans tout le pays, cette fois, il a parlé d’un pic de pollution très mortelle dans toutes les grandes villes ! Dimanche dernier, les photographes (eux aussi issus des milices en rupture dont nous avons signalé la résistance passive depuis plus d’un an) ont largement diffusé des images du ciel bleu et d’appareils de mesure municipaux montrant des indices de pollution très bas pour contredire le régime. Le fond de l’air était clair !
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La soi-disant opposition n’a pas non plus demandé de comptes à un ministère ou à la municipalité : elle a seulement pris acte de la pollution pour justifier l’absence de mobilisation en sa faveur. Le seul objectif de la fausse république et sa fausse opposition (toutes les deux dirigées par le Conseil du Discernement) est à présent d’éviter de donner au peuple des raisons pour manifester de peur que ces rassemblements virent en un nouveau soulèvement enfin capable de les renverser en l’absence de leurs miliciens. Cette nécessité d’éviter tout rassemblement a forcé la fausse opposition à ne plus s’exprimer sur les affaires politiques qui déplaisent aux Iraniens afin de ne pas les énerver. La Fausse opposition a uniquement parlé de la gravité de la pollution ou de la militarisation inquiétante du régime, les deux moyens d’intimidation du régime pour empêcher tout rassemblement. . Ce silence imposé a forcé le régime à cacher ses dirigeants de premiers plans comme Moussavi ou Karroubi qui animent la fausse opposition. Etant donné qu’ils étaient réduits au silence, on a aussi été privé des agitateurs de premier plan comme Ahmadinejad et Khamenei. Ahmadinejad a eu des activités, mais en silence. Il a ainsi encore rencontré des commandants des Pasdaran et des prêcheurs du Vendredi, deux groupes frappés par la dissidence qu’il avait déjà rencontrés. Mais son discours n’a pas été relaté. Il est aussi parti visiter la petite ville d’Arak qui abrite l’usine de l’eau lourde du régime, mais contrairement à ses habitudes, il n’a profité du discours pour lancer des provocations. L’accueil a été inexistant d’où des images travaillées et assez drôles avec des manifestants de 1 à 4 mètres, images que nous verrons pas ici car l’intéressé était hors actualité. En l’absence médiatique d’Ahmadinejad et des autres, l’action c’est-à-dire la promotion des deux moyens d’intimidation du régime a été confiée à la presse, au site du Mouvement Vert et à des sous fifres. Dès le début de la semaine, nous avons vu un premier exemple de ce processus inédit dans le cadre de la préparation des discussions nucléaires à Genève. D’habitude, avant toute rencontre, le régime aligne les provocations via Ahmadinejad pour exciter les Occidentaux en particulier les Américains afin de les engager dans une escalade afin que le risque d’une guerre les fasse capituler. A défaut d’une grande crise, le régime se contenterait d’une escalade verbale avant le début du dialogue afin d’avoir des raisons de bouder ou pour passer son temps à remettre en cause cette escalade et ainsi zapper les discussions sur son programme nucléaire. Normalement, quand le régime provoque ainsi les Américains, sa fausse opposition désapprouve mollement cette conduite en parlant d’une autre politique. Bien que cette autre politique soit basée sur le droit du régime à mener à sa guise ses activités nucléaires sans aucune surveillance de l’AIEA, cette molle critique de la fausse opposition donne lieu à un débat médiatique au cours duquel, les lobbyistes du régime affirment que l’on pourrait aller vers cette politique modérée si l’on cessait des sanctions car les difficultés économiques vont servir les intérêts des extrémistes comme Ahmadinejad. C’est une tactique pour obtenir la levée des sanctions sans faire aucun compromis ou pour atténuer l’échec de la provocation qui a été tentée. Cette fois-ci, alors que le régime va très mal et a besoin d’une très grande crise, avant sa rencontre du lundi 6 et du mardi 7 décembre avec les Six, il avait tué un savant potentiellement dissident pour accuser les Américains et les Britanniques. Les accusés avaient esquivé l’attaque en gardant leur calme. Le régime devait les provoquer à nouveau. Dimanche, le régime a annoncé sa capacité à produire du concentré d’uranium ou Yellow Cake en sachant que Washington avait attaqué Saddam pour avoir acheté de produit. Pour les pousser à réagir, le régime a remplacé Ahmadinejad par un énorme semi remorque soi-disant chargé de Yellow Cake accueilli par le responsable du programme nucléaire Salehi, un sous-fifre presque invisible qui est le responsable du programme nucléaire. En fait, on le voit plus car il a une étiquette de modéré. Il avait juste été choisi pour une éventuelle modération qui n’est plus d’actualité. De fait le modéré est devenu un faucon ! On le voit agiter le droit au cake jaune devant la photo du savant atomiste tué qui devait servir de prétexte pour fuir le dialogue !
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En fait, ils n’ont rien dit sur le sujet car nos « modérés » actifs cette semaine étaient préoccupés par le rôle des miliciens dans la pollution délibérée de l’air ! Ils n’ont toutefois pas accusé la municipalité dirigée par un milicien (non modéré) et se sont contentés de multiplier les appels à la prudence en invitant chacun à rester à la maison ! Par le passé, au début de la révolution, ce régime avait évoqué la menace extérieure pour appeler le peuple à se rassembler autour de lui au nom de la défense de la patrie, puis il a évoqué sans cesse ses milices pour faire peur aux Iraniens afin qu’ils ne manifestent jamais. A présent qu’il n’a plus de miliciens pour le défendre, le régime tente de contenir le peuple en évoquant des mouvements de troupes invisibles ou une pollution que nulle ne constate. . On peut dire que ce dimanche (2nd jour de la semaine en Iran) a été la journée la plus importante de cette semaine, car avec ces insinuations militaro-climatiques, le régime en perdition a trouvé un schéma dissuasif pour ralentir son effondrement express. . Son premier rendez-vous pour tester l’efficacité de ce double moyen dissuasif était la gestion du mardi 7 décembre, la Journée de l’Etudiant pendant le lequel le régime devait dissimuler la rupture de ses derniers jeunes miliciens pour empêcher d’autres ruptures en Iran, mais aussi au Liban du côté du Hezbollah et du Hamas ! Lundi | Pour cet effort visant uniquement ses derniers fidèles (dans ses ministères, les régions ou au Liban), le régime a d’abord évoqué des rassemblements d’importantes troupes de miliciens autour des universités et aussi un pic de pollution pour le lendemain (jour de manif) afin de justifier l’absence de grandes mobilisations. Il lui fallait cependant prouver l’existence de ces troupes. En l’absence effective des troupes évoquées, le régime a abandonné l’idée d’un reportage officiel et a insinué leur présence via cette vidéo amateur très floue d’un partisan de sa fausse opposition, le Mouvement Vert.
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Le mardi 7 décembre, il faisait beau et frais à Téhéran et il n’y avait pas des colonnes de miliciens dans les rues, ni des milliers d’étudiants en faveur du système islamique. On avait des conditions idéales pour manifester, mais pas de manifestants ! Pas de problème : le régime a recentré la dissuasion sur un super pic de pollution en évoquant un projet raté de pluies artificielles qui auraient malheureusement provoqué des pluies acides ! Voici la photo officielle des avions qui ont provoqué ces pluies invisibles avec des jets d’eau dans les nuages. Cela n’a pas de sens car le jet d’eau est orienté vers le sol.
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© WWW.IRAN-RESIST.ORG
La fausse opposition du régime avait alors évoqué des milliers de participants, des centaines de blessés, des centaines de jeunes arrêtés (pendant quelques heures) et aussi des dizaines de martyrs dont le neveu de Moussavi mort d’une balle dans le dos. Mais tout cela manquait d’images probantes : nous avons notamment relevé l’absence d’images de ces soi-disant martyrs et aucune ressemblance entre l’homme qualifié de neveu de Moussavi et le vrai neveu de ce dernier. Sans tenir compte de ces détails, les médias des Etats occidentaux qui sont les partenaires du régime avaient cependant relaté cette journée comme une vraie révolution pour l’encourager à mettre au pouvoir sa fausse opposition soi-disant modérée. Mais étant donné que cette fausse opposition est une garantie anti-sanction, Moussavi, pris au piège de son propre jeu, avait dû intervenir pour affirmer son engagement Khomeyniste ! L’Occident a modifié ces propos pour dissimuler leur islamisme fervent qui va à l’encontre de l’hypothèse séduisante de la réformabilité du régime, hypothèse qui est une parfaite excuse pour continuer le commerce avec un Etat très largement violeur des droits de l’homme. Un an après cette fausse mini-révolution, sans prendre en considération la vraie nature de cette fausse opposition, le fait qu’elle avait évoqué des milliers de participants et des dizaines de martyrs, elle doit aligner le même nombre voire plus de monde dans les rues à l’occasion d’Achoura qui une occasion autorisée de manifester. Mais entre temps, le régime a perdu le soutien des miliciens qui avaient animé ce show, d’où la focalisation sur les pluies acides et la diffusion d’avis médicaux très alarmants. Cela semble évidemment débile, mais c’est le seul moyen entre les mains d’un régime policier qui n’a plus de policiers ! Ce même mardi, jour de naissance des pluies acides, alors que le régime ternissait le ciel de l’Iran pour dissimuler l’absence de partisans de son côté ou du côté de sa fausse opposition, le négociateur nucléaire du régime est arrivé à Genève sur un ciel bien terne et pluvieux, mais pas acide. L’homme du régime a refusé tout apaisement et il a tout fait pour énerver ses interlocuteurs en les accusant du meurtre du savant atomiste iranien Majid Shahriari qui a été assassiné par le régime lui-même. Il n’a pas obtenu l’escalade souhaitée par le régime et il est reparti sous un ciel pluvieux sans même pouvoir tenir une conférence de presse avec Catherine Ashton, la représentante des Six.
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En fait, le régime n’a pas de problèmes avec l’essence car il y a peu de voitures en Iran. Ce pays a surtout besoin de kérosène ou pétrole lampant pour la production d’électricité. Depuis le début des sanctions, les réserves de devises du régime ont fondu et il a perdu la capacité de s’approvisionner en kérosène : la production d’électricité est en chute libre entraînant avec elle la faillite de dizaines de PME. Récemment, les centrifugeuses du régime se sont même arrêtées en raison d’un manque d’électricité et non en raison du virus Stuxnet qui n’a pas été réglé pour toucher des ordinateurs russes. Pour arrêter ce processus de déclin de la production d’électricité qui peut aussi provoquer des émeutes s’il touchait les secteurs de services comme les transports en commun, le régime a décidé de réduire la consommation domestique d’électricité et aussi réduire à néant la consommation d’essence avec la libération des prix pour focaliser ses raffineries sur la production de kérosène. Mais c’est un défi complexe que de réduire la consommation domestique sans provoquer des émeutes. C’est pourquoi récemment, alors qu’il n’a plus de miliciens pour le défendre en cas d’émeutes, le régime a évoqué la présence de particules cancérigènes dans l’essence produite en Iran pour dissuader les consommateurs sans toucher aux prix. En cette semaine de pollution à gogo, il a introduit ces particules cancérigènes dans sa pollution pour rendre très nocives ses pluies acides, espérant diminuer la consommation pour éviter des pénuries dont des émeutes, mais aussi entretenir la peur de la pollution pour empêcher tout rassemblement susceptibles de dégénérer en émeute. Là, on demande trop à la pollution ! Dans une attitude qui évoque un certain désespoir, ce même jour, le régime a aussi accusé les voitures produites en Iran (soit 75% des voitures en circulation) d’être à l’origine des pluies acides et cancérigènes ! Coup de pompe | On peut dire que ce mardi devant l’échec pour simuler une manifestation en faveur de sa fausse opposition et l’échec pour provoquer une escalade à Genève, le ciel a dû tombé sur la tête du régime pour qu’il se lance dans cette diarrhée verbale qui laisse les iraniens perplexes ! La semaine d’actualités a pris fin ce jour car on assiste à une chute du nombre de reportages : il y a eu seulement trois évènements politiques depuis ce jour (c’est-à-dire pendant les trois derniers jours de la semaine dernière et les deux jours de la semaine en cours). Mais il s’agit d’événements très intéressants. 1er événement, le mardi 7 décembre, jour de ses deux défaites, le régime, qui joue d’habitude à mettre en scène des querelles soi-disant démocratiques dans son soi-disant Parlement qui ne décide de rien, a mis en scène ses parlementaires dans une ambiance amicale. On a brièvement vu Ali Larijani qui dirige cette institution bidon. En fait, Larijani est un autre membre du Conseil de Discernement et il est vu comme le futur patron du régime car il brigue la tête de ce Conseil. Il a fait une apparition presque muette pour rassurer les derniers fidèles sur l’existence d’un timonier à bord.
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Dans ce cas précis, en se basant sur un boycott, le fils du défunt avait demandé aux partisans fictifs de son père de ne rien organiser ! La fausse opposition s’était vue dispensée de manifester. 3e événement | Ce samedi 11 décembre, le premier jour de la semaine d’Achoura, le régime a annoncé la venue à Téhéran des plus grands spécialistes du changement climatique pour la 4e conférence sur le sujet. La conférence a permis de définir deux journées de pics très mortels : le mercredi 15 décembre et le jeudi 16 décembre, c’est-à-dire la veille et le jour d’Achoura ! Voici cette conférence !
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Mais dans le même temps, depuis deux semaines, toutes les forêts du nord du pays sont en feu, mais nos éminents climatologues n’en ont pas parlé car en fait il s’agit d’un moyen de dissimuler la disparition des d’arbres abattus pour renflouer les caisses vides du régime.
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Cette semaine, l’Occident a plus servi le régime et ses criminels en liberté plus que les manœuvres d’intimidation de ces derniers en direction de leurs derniers partisans. Mais sans doute l’Occident recommencera en voyant ces dernières images de la semaine : les visages inquiets de ces criminels qui siègent au Conseil de Discernement.
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Ali Larijani a souri pour la circonstance, mais il n’a pas ri aux éclats comme en août dernier quand il avait déstabilisé Rafsandjani pour prendre sa place à la tête du Conseil du Discernement alors que le régime ne traversait pas ce genre de grandes crises. Lors de sa prestation de ce samedi, l’expression du sauveur du régime, du nouveau grand timonier du système, était souvent la même que pendant la dernière réunion avec ses compères : largué !
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