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Iran : La semaine en images n°139 18.10.2010 La semaine dernière, la grande préoccupation du régime des mollahs a encore été la grande grève du Bazar qui a commencé le 29 septembre. Il y a trois semaines, le régime avait tenté de casser cette grève menée par son plus important allié en augmentant le taux du dollar pour montrer aux Bazaris qu’il pouvait diminuer à sa guise leurs bénéfices, mais cette hausse avait uniquement donné lieu à une rumeur de faillite de la banque centrale et de chute prochaine du régime. Ce dernier avait alors abandonné les menaces économiques pour de l’intimidation, mais il n’y était pas parvenu et avait ainsi uniquement rendu plus visible le manque ou l’absence de soutien de ses miliciens. Le régime était alors face à deux problèmes : la grève et la rumeur de sa faiblesse qui peut donner envie à ses derniers miliciens de le laisser tomber. Il y a deux semaines, il a tenté de remonter la pente sur les deux fronts avec des démonstrations de force mettant en scène les éléments d’élite des Pasdaran qui sont fort bien payés qui lui restent fidèles afin de restaurer son autorité, mais ces mises en scène n’ont pas réussi à inverser les vapeurs. Les exercices l’ont ridiculisé. La semaine passée, il les a abandonnés pour ne plus aggraver son cas. Il a attaqué sur un autre terrain qu’il maîtrise mieux : la propagande. Ainsi au lieu de tenter de restaurer son autorité : il a diffusé des rumeurs suivant lesquelles il maîtrisait la situation. Par exemple au lieu de chercher à restaurer sa capacité à terroriser, il a rendu public un plus grand nombre de pendaisons, mais aussi des cas d’amputation qui ont la capacité de terroriser le peuple notamment les plus jeunes. Parallèlement, au lieu de chercher en vain à contraindre les Bazaris à reprendre le travail, il a fait état de négociations en cours et d’une normalisation attendue sous peu. Il devait enfin donner l’image d’une grande force et de vitalité avec la tournée d’Ahmadinejad au Liban. Cette semaine, le régime avait préparé une annonce subliminale pour chaque problème survenu par sa faute au cours des dernières semaines. Le plus grand problème survenu à cause de sa mauvaise gestion de la crise avec le Bazar est sans nul doute la révélation de la perte du soutien des bassidjis, les miliciens volontaires qui ont toujours terrorisé le peuple car ils étaient les yeux et les oreilles du régime. C’est pourquoi Téhéran a donné la priorité à ce problème dans cette semaine de réparation de ses fautes en organisant au tout début de la semaine (dimanche) une journée pour encourager la collaboration entre les enfants et la police, autrement dit la délation familiale. La délation familiale est un vieux projet du régime. Elle a été mise place dès la victoire de la révolution islamique : les nouveaux instituteurs d’obédience islamique cuisinaient les enfants à l’école pour qu’ils rapportent les propos tenus à la maison. Cela n’a pas vraiment fonctionné car il a immédiatement terrorisé les parents qui n’osaient plus s’exprimer devant leurs enfants. De fait, au lieu d’être une source de renseignements pour le régime, la délation familiale est devenue un simple moyen de terroriser le peuple.
Il est cependant impossible d’imaginer que le régime puisse amputer un commerçant car cela provoquerait la fermeture générale du Bazar ce que le régime veut éviter. C’est d’ailleurs pourquoi cette menace et les arrestations annoncées n’ont pas fait reculer les Bazaris. Ces gestes ont même agacé les grévistes qui ont étendu leur mouvement le rendant plus visible. Conformément à sa nouvelle tactique basée sur la propagande, au lieu de tenter de contrer la grève ou de la casser, le régime a annoncé sa fin prochaine grâce à des très prometteuses rencontres entre ses ministres et les représentants des corporations du Bazar. Après quelques heures, il a même annoncé un accord de base par les chefs de corporation.
Ce qui est très intéressant est que le peuple n’en peut plus de l’islam et cette danse du ventre du régime devant la rue arabe peut être un facteur déclencheur du soutien au Bazar. C’est pourquoi le régime a dû entreprendre une offensive de charme pour apaiser le peuple. Etant donné que le peuple reproche aux mollahs leurs aides très élevées au Hamas et au Hezbollah alors que l’on peut trouver des débouchés plus urgents en Iran notamment pour venir en aide aux plus démunis, cette offensive de charme a pris la forme d’une mise en avant d’aides accordées à 2 catégories de défavorisés : les non-voyants et les personnes âgées.
En fait, d’après une information parue brièvement sur le site de l’IRNA et très rapidement retirée du site, selon un des soldats blessés, une explosion est survenue dans le bâtiment de l’ingénierie de la caserne. Cette déflagration a provoqué l’explosion du grand réservoir de carburant de la caserne et cette seconde explosion a fait sauter le stock des munitions provoquant une onde de choc ressentie à plus de 20 km de distance dans la ville de Khorram-Abad. Sur les lieux mêmes, selon ce témoin, l’explosion a tué en projetant le personnel militaire contre les murs ou en projetant des automobiles sur eux. Cette version faisant état d’un manque de sécurité donc de maîtrise du régime, ce dernier a clos le dossier en affirmant qu’il n’avait pas pu maîtriser la propagation d’un feu pour brûler des herbes sèches à proximité du stock de munition. En évoquant un accident et non un attentat, le régime s’est interdit d’accuser Washington alors qu’il l’avait fait souvent ces dernières semaines après des attentats mis en scène par lui-même. L’explosion à la caserne Emam-Ali de Khorram-Abad a in fine privé le régime d’une occasion en or pour prendre à partie Washington lors du voyage d’Ahmadinejad au Liban ! Il en a résulté un Ahmadinejad gesticulant, mais avec des discours plutôt calmes ! Jeudi | L’oiseau s’est posé sur le sol libanais. Il a été accueilli par le président du Parlement et le gouvernement. Cela lui convenait car il n’y avait nul besoin de discours à ce moment où il était tenu au silence. Puis, il a eu droit à l’accueil de chiites que Téhéran finance grassement avec des aides en tout genre. Mahmoud qui ne mobilise personne en Iran et fait ses prestations devant des stades vides que l’on remplit par la suite grâce au logiciel Photoshop a été agréablement surpris de voir des vrais gens avant de retrouver ses amis du gouvernement libanais qui font des drôles de têtes en sa présence.
Samedi (17 octobre-24 Mehr)| Le pays étant dirigé en réalité par les membres du Conseil de Discernement dont on a vu régulièrement les portraits apathiques ces dernières semaines, on a demandé à ces messieurs de rire aux éclats. C’est plus facile à dire qu’à faire quand tout fout le camp. Le chef politique du régime a joué le jeu une fois en riant avec Sadegh Larijani qui n’est pas vraiment son ami puisque son frère également membre de ce Conseil veut la place du grand chef. Mais, comme on peut le voir sur les photos, l’ambiance n’était visiblement pas à la rigolade.
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