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Iran : La semaine en images n°115
02.05.2010
Le début de la semaine a été marqué par les annonces d’attaques contre les pétroliers alors que les Gardiens de la Révolution procédaient à des tirs de missiles sur le golfe Persique, une provocation évidente pour bloquer tout apaisement avec Washington. Sans se laisser perturber par cette attitude négative des mollahs, Washington qui a besoin d’une entente pour étendre son hégémonie régionale, a expédié son émissaire, le ministre brésilien des affaires étrangères, à Téhéran pour trouver un terrain d’entente avec les mollahs. Ces derniers ont encore une fois dit non à tout compromis. La fin de la semaine a été différente car si nos enturbannés ont bien évidemment des priorités internationales, ils ont aussi des priorités intérieures : l’été revient et s’approche le 1er anniversaire du soulèvement du peuple iranien contre l’ensemble du régime. Ne sachant ce qui pourrait advenir nos barbus de toutes tendances se sont lancés dans des célébrations de type social pour se montrer proches du peuple.
Les semaines passent et se ressemblent pour les mollahs : Washington les sanctionne pour les affaiblir sans les renverser tout en leur proposant régulièrement le dialogue pour résoudre tous leurs problèmes en suspens afin de parvenir une entente dans le sens de leurs intérêts mutuels. L’objet de cette proposition est la fin du soutien des mollahs au Hezbollah, ce que Téhéran ne peut accepter car grâce à cette milice, il peut déstabiliser les Alliés Arabes de Washington et donc la présence américaine dans cette région pétrolière
N’étant pas disposés à céder, ni en mesure de résister à la guerre d’usure imaginée par Washington, les mollahs ont commencé dès le démarrage des pressions américaines à enchaîner les provocations nucléaires et balistiques pour entraîner Washington dans une escalade afin que la peur d’une guerre risquée pour l’approvisionnement pétrolier pousse Washington à capituler. Pour éviter cela et préserver sa lente guerre d’usure, Washington est alors entré en résistance en faisant mine d’ignorer les annonces balistiques et nucléaires de Téhéran pour le priver de toute escalade. À partir de janvier 2010, il a ajouté une censure médiatique à son dispositif. Téhéran s’est alors retrouvé dans l’obligation d’imaginer des annonces de plus en plus fortes : des progrès nucléaires insinuant un accès rapide à une première bombe nucléaire ou des missiles qui allaient de plus en plus loin. Dernièrement, Washington est allé plus loin dans l’esquive en affirmant que l’Iran bluffait sur ses capacités. Le régime a alors changé d’approche, il a mis de côté les insinuations pour des menaces plus explicites. Dans le cadre de cette unique alternative, il y a une semaine, le jeudi 22 avril, Téhéran a donné le coup d’envoi à des manœuvres navales de 3 jours où il était spécifiquement question de sa capacité de couler les pétroliers pour bloquer le détroit d’Ormuz par où transite 60% du pétrole mondial. Aucun média n’a répercuté l’info selon les désirs de Téhéran. De fait, le régime a décidé de prolonger ses manœuvres.
Il a donc programmé des tirs de missiles de courtes portées capables de couler des navires pour le 25 avril. Hasard du calendrier, le 25 avril est la date anniversaire de l’opération militaire ratée des Etats-Unis en 1980 pour la libération des otages de l’ambassade américaine à Téhéran, opération qui s’était soldée par la destruction d’un hélicoptère, d’un C-130 et la mort de 8 soldats dans le désert iranien de Tabass. Pour plus d’impact, le régime a exposé les photos de cet événement et un des hélicoptères abandonnés par le commando sur la principale place de Téhéran pour planter le décor d’une défaite annoncée des Etats-Unis.