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Iran : Le régime vend les bijoux de la famille !
08.04.2010

Il y a deux jours, le régime des mollahs annonçait une importante baisse de son taux d’inflation en 2010 pour évoquer un environnement économique sain. Nous avions dénoncé une manoeuvre pour attirer les investisseurs étrangers en Iran. De nouveaux éléments confirment cette analyse.



Pour faire des mollahs agitateurs d’opinion des alliés dociles au service de leurs intérêts régionaux, les Américains sanctionnent les Etats ou compagnies étrangères qui souhaitent investir au-delà de 20 millions de dollars en Iran. Mises en place en 1996, puis renforcées par des restrictions bancaires en 2007, ces sanctions ont progressivement privé l’Iran de ses revenus en devises nécessaires pour acheter les biens que ce pays ne produit pas. N’ayant pas une économie saine fondée sur une production diversifiée ou encore des réserves comme d’autres pays producteurs de pétrole, mais essentiellement des dettes, Téhéran a d’abord activé ses lobbyistes pour vanter les mérites de l’économie iranienne. Ces efforts sont restés vains car par nos articles nous avons incité ces investisseurs à vérifier les chiffres proposés par les lobbyistes des mollahs auprès de la Coface ou de leurs contacts en Iran. Ayant échoué à pigeonner les Occidentaux, les mollahs ont décidé de pigeonner les riches Iraniens basés à l’étranger. Les premiers à être sollicités ont été les juifs iraniens basés à Los Angeles. Cela n’a rien donné de vraiment déterminant. Les mollahs ont alors décidé de ponctionner le marché intérieur. Fin 2008, ils ont d’abord cherché à imposer lourdement les transactions des bazaris avant de décider de vider discrètement leurs comptes bancaires sans avertir les intéressés. Début 2009, ils ont également parlé de la suppression des prix subventionnés, une manière de paupériser les consommateurs pour limiter la consommation afin d’éviter de se retrouver avec des pénuries.

En septembre 2009, le régime a annoncé des rumeurs de faillites des grandes banques pour ne jamais rembourser l’argent volé aux Bazaris. En décembre 2009, la situation est devenue très tendue car les Bazaris ont décidé de retirer leur argent des banques, incapables de payer, les mollahs ont adopté une loi interdisant les retraits bancaires. Ils se sont ainsi mis en danger car le Bazar, pilier de la révolution de 1979, a la capacité de financer une grève générale fatale au régime. Washington qui a besoin des mollahs pour contrôler et embrigader la rue arabe les a sauvés en autorisant l’Irak à signer avec eux un contrat pétrolier de 600 millions de dollars, soit un contrat 30 fois supérieur au seuil permis par ses sanctions. Ces derniers ont soufflé momentanément, mais leur problème demeure, c’est pourquoi ils repartent en campagne pour attirer des investisseurs pigeons en Iran.

Ayant essayé sans succès les pigeons iraniens et occidentaux, les mollahs vont innover en organisant une « grande conférence réservée aux investisseurs iraniens basés à l’étranger » où il sera précisé que « les investissements pour ces Iraniens ne sont soumis à aucun plafond et que cela peut être un moyen pour entrer en contact avec les petits ou moyens investisseurs occidentaux ». Autrement dit, le régime incite ses ouailles à servir d’hommes de paille pour les investisseurs étrangers qui sont les seuls à l’intéresser. Le procédé n’est pas nouveau, Téhéran y a toujours eu recours, mais il faisait jusque-là partie des privilèges exclusifs des mollahs, leurs fistons, leurs cousins ou leurs lieutenants. Le régime est donc en train de vendre les bijoux de la famille ! Le fait de s’organiser pour offrir ce privilège fondamental à tout le monde est le signe d’une situation d’urgence.

Cette situation d’urgence n’est pas seulement due aux sanctions américaines qui consument lentement le régime, mais aussi à une situation sociale tendue : le « refus des Iraniens de payer leurs factures d’eau ! » C’est une affaire jugée très préoccupante car le guide Suprême, mais aussi les 5 plus hauts dignitaires du clergé chiite ont émis des fatwas pour condamner ce refus de paiement en déclarant « l’eau impayée impure d’un point de vue religieux ». Cette réaction très forte n’est pas liée à un manque de revenus engendré par le refus de paiement car l’eau est un produit subventionné vendu à pertes, et par ailleurs les Iraniens paient leurs factures en rial (qui ne vaut plus rien) et non en dollar. Ce refus qualifié de délibéré et condamné par fatwa est uniquement important d’un point de vue politique car en 1978, Khomeiny avait appelé les Iraniens à ne plus payer leurs factures. Le régime a réagi avec virulence car il a jugé la situation extrêmement préoccupante. Il lui faut sortir au plus vite de son isolement économique qui attise le mécontentement, ce qui explique qu’il s’apprête aussi à brader ses privilèges d’enrichissement occulte.


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pour en savoir plus :
- Iran : Le régime a un sérieux problème de financement
- (14 JANVIER 2010)

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |