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Iran : La semaine en images n°111 04.04.2010 Au cours de la semaine dernière, les Iraniens étaient encore en vacances et leur objectif principal était de passer convenablement la fête de Sizdeh Bedar (héritage du passé zoroastrien) qui a lieu le 13e jour de l’année. Par un concours de circonstances, cette fête avait lieu un vendredi, jour férié en Iran. C’est pourquoi le travail allait reprendre ce samedi, 1er jour de la semaine en Iran. La presse qui cesse de publier des journaux pendant cette semaine a aussi repris son activité. Le régime a commencé à s’agiter quelques jours avant pour avoir une actualité. Elle est maigre, mais intéressante. Petit historique pour situer une journée particulière | Selon le rite zoroastrien, Norouz, le nouvel an iranien, se situe au moment de la résurrection de la nature le jour de l’équinoxe du printemps, le 21 mars de chaque année. Ce jour est donc le premier jour du premier mois de l’année iranienne. Dans le calendrier iranien, chaque jour de chaque mois avait un nom et était lié à une déesse. Le treizième jour était celui de la déesse de la pluie et les Iraniens zoroastriens pensaient qu’il était de bon augure de rendre hommage à ce bienfait naturel par une communion avec la nature en allant hors la ville dans les champs pour jouer et s’amuser. C’est ce qui l’on appelait Sizdah (13) Beh (au) DAR (champs در و دشت). Cette journée mensuelle d’hommage à la pluie bienfaitrice prenait une importance plus grande pendant le premier mois de l’année qui est sous le signe de la fête de Norouz qui célèbre la renaissance de la nature. C’est pourquoi il avait été choisi pour clore la période de festivité de Norouz. Ainsi puisque l’on commençait les festivités de la nouvelle année réunis en famille ou entre amis autour d’une nappe de 7 éléments symbolisant la cohabitation de la faune et de la flore avec l’agriculture symbolisée par le blé poussé en germes, on devait se rendre en groupe dans les champs pour jeter le blé que l’on avait fait pousser dans un cours d’eau pour symboliser la communion de l’homme avec la nature dans un rituel de fertilité. Comme d’autres fêtes joyeuses du culte zoroastrien qui célèbrent la vie et la renaissance, le Sizdah Beh Dar a été interdit après l’invasion des Arabo-musulmans qui ont le culte des martyrs. Pour sauver le Sizdah Beh Dar, les Iraniens ont joué sur le caractère malsain d’origine judéo-chrétien du chiffre 13 en imposant cette sortie champêtre comme une journée chômée pour échapper à la poisse et Beh Dar qui voulait dire au champ devint Bedar qui veut dire retiré ou éliminé, autrement dit l’élimination du 13. Campagne contre la fête du 13e jour | En 1979, les islamistes made in Washington qui ont pris le pouvoir aux côtés des mollahs ont parlé de Norouz et de ses rituels comme Sizdah Beh DAR comme des superstitions rétrogrades avant de les interdire. À la même époque, ils avaient aussi projeté de raser Persépolis, un autre vestige de l’identité iranienne. Le site a été sauvé par les paysans locaux qui se sont mis en bouclier pour empêcher les bulldozers d’enter en action. De même contre les attentes des islamistes, le 21 mars 1979, les Iraniens ont fêté Norouz. Cet attachement à l’identité iranienne a fait entrer les Iraniens en résistance contre le nouvel ordre et les islamistes en résistance contre les traditions identitaires iraniennes et cela continue encore. Le premier acte de cette résistance a été la décision par les islamistes d’organiser (ci-dessous) le référendum pour l’établissement d’une république islamique la veille du 13e jour afin de prétendre que la sortie massive du lendemain était une manifestation de joie pour la célébration de l’islamisation définitive de l’Iran. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Ce fut d’abord une campagne écrite contre les mauvais pollueurs fainéants, puis à quatre jours de la fête, on a également eu droit à des images. Les photographes iraniens chargés de la mission, qui depuis un certain temps sont entrés en rébellion, ont profité de l’occasion pour faire circuler des images qui montrent surtout une pollution due à la paresse des mollahs et les Pasdaran au pouvoir.
Ainsi depuis le début de l’année, les inaugurations des industries innovatrices s’enchaînent. Lundi dernier, Khamenei a inauguré la chaîne de montage d’un moteur révolutionnaire d’automobile et mercredi, Ahmadinejad a inauguré une usine pour la production de boule de fer !
Vengeance des pollueurs | Cela est censé prétendre que le régime ne travaille pas uniquement dans le nucléaire, mais dans tous les domaines. En cela, la prétention n’a rien d’exceptionnel : cela fait trente ans, qu’il inaugure des usines et annonce des progrès en tous domaines . Face à cette propagande, les Iraniens ont développé un sixième sens : les mensonges rentrent par une oreille et sortent par l’autre pour ne pas se laisser polluer ! Ils cohabitent ainsi avec les mollahs, chacun dans son monde. C’est pourquoi encore une fois, cette année, ils sont allés célébrer la nature selon la tradition malgré des avertissements en tout genre dont une interdiction formelle de mettre en avant les mottes du blé en germes pendant la journée de la cohabitation avec la nature.
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