Iran : Shirin Ebadi et le système judiciaire des Mollahs 03.04.2010 Le principal pilier des états islamistes, comme l’Iran ou le Pakistan, est la Charia, c’est-à-dire le droit islamique découlant directement du Coran et des enseignements du Prophète Mohammed. Sans la Charia, le qualificatif d’islamique deviendrait superflu. Les révolutionnaires de 1979 qui ont porté Khomeiny au pouvoir ne cherchaient pas autre chose que l’application de cette même Charia. Selon leur propagande, elle aurait en très peu temps transformé l’Iran en un paradis terrestre. La suppression de la loi coranique du droit iranien ne serait donc autre chose que la négation de cette même révolution islamique que certains prétendent vouloir réformer sans renier ses principes. par Babak Khandani La loi islamique a été élaborée dans le contexte d’une culture bédouine du VIème siècle, peu adaptée à un cadre citadin. Même à son époque, la Charia s’appliquait mal aux cités des grandes civilisations telles que la Perse, Byzance, la Chine ou l’Inde. Aujourd’hui, même les Saoudiens qui sont les héritiers directs de la Charia se mettent à critiquer son inadéquation à leur vie moderne. Par exemple, les dédommagements sont calculés en têtes d’animaux, ce qui oblige le guide suprême de la révolution islamique à publier chaque année le taux de change en monnaie de l’équivalent de chameaux ou de chèvres ! Or, l’Islam est une religion et le Coran et les enseignements du Prophète sont supposés être d’émanation divine. Vouloir amender la Charia serait donc censurer Allah et un musulman croyant n’admettrait jamais que quiconque tente d’aller à l’encontre de la volonté céleste. De plus, le Coran est loin d’être ésotérique et son style est net et précis. Par conséquence, il laisse peu de place à l’interprétation : quand il exige qu’on coupe la main d’un voleur, il est explicite ; quand il préconise aux hommes de battre leur femme, il est encore explicite ; quand il punit l’adultère de lapidation, il ne laisse aucun doute sur son commandement. Dans ces circonstances, les agitations médiatiques d’une vraie croyante comme Shirin Ebadi deviennent suspectes. Shirin Ebadi appartient à un clan qui prétend être des « réformateurs » sans donner une seule indication sur leurs projets dans ce sens. Comme ses acolytes, elle ne cherche qu’à sauver un régime en faillite en reprenant à son compte la contestation populaire pour bien noyer le poisson dans l’eau. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
La place de l’avocat est totalement absente du droit islamique. Lors d’une audition, le juge, un Mollah chez les chiites, peut éventuellement autoriser une personne à se faire assister. Mais dans la majorité des délits et crimes, l’aide d’un avocat est refusé et il est exigé que le prévenu se défende seul. Pour les procès d’ordre politique, les juges sont encore moins charitables. Dans un tribunal islamique, le juge a les mains totalement libres. Il n’hésite pas à insulter voire à rouer de coups aussi bien les plaignants que les défenseurs. Il est très peu tenu par la procédure et laisse peu de place à la contestation. Le caractère supposé sacré du turban et de ce qu’il représente n’arrange pas les choses et laisse la voie libre à l’arbitraire total. Pourtant, nous ne pouvons parler d’abus puisque c’est la Charia qui le permet. C’est dans ce contexte que les images diffusées par les média du monde entier, montrant Shirin Ebadi défendre au tribunal un inculpé d’ordre politique, sont une preuve formelle de la complicité de notre Prix Nobel de la Paix avec les autorités de la République Islamique. Ce genre de procès spectacle, avec les apparences d’un tribunal normal, est de toute évidence une mise en scène pour faire croire à l’opinion publique internationale que le régime des Mollahs n’est pas aussi barbare qu’on le pense. Shirin Ebadi n’est donc qu’un agent d’influence dont le seul souci est de maintenir la révolution de Khomeiny et ses acquis pour la classe sociale à laquelle elle appartient : la bourgeoisie islamique que nous avons baptisée le « bourgeollah ». Sous le ciel des Mollahs, le métier de l’avocat s’est transformé pour devenir un intermédiaire de trafic d’influence. Devenu inutile pour sa fonction normale, l’avocat iranien gagne sa vie grâce à ses contacts dans la justice et les administrations. C’est lui qu’on utilise pour arroser les juges et les fonctionnaires afin d’obtenir le bon jugement ou évader à telle ou telle taxe. Première femme devenue haut-magistrat sous le régime du Shah, Shirin Ebadi est très éloignée d’une conception civilisée de la justice. Fervente partisane de Khomeiny, elle jubilait des procès révolutionnaires où non seulement l’accusé n’avait droit à un avocat, mais dont la sentence était décidée d’avance. Trente ans après, elle ne révise pas ses idées et ne cherche qu’à mener les Iraniens en bateau. Elle fait déshonneur à la robe qu’elle a pu porter quelque temps et au métier d’avocat qu’elle prétend exercer aujourd’hui. Les soi-disant réformateurs comme Shirin Ebadi savent très bien que le système judiciaire islamique est immuable et que toute tentative de le moderniser reviendrait à mettre en cause les dogmes de la religion et par voie de conséquence le régime des Mollahs. Le seul objectif de leurs agitations médiatiques est de noyer les média de la fausse contestation afin de marginaliser la vraie opposition. Les organes de presse occidentales devraient les ignorer s’ils cherchent réellement à soutenir le peuple iranien.
Ebadi et les Occidentaux :
Pour en savoir plus :
| Mots Clefs | Violence : Violations des Droits de l’Homme |
| Mots Clefs | Réformateurs & dissidents : Shirin Ebadi |
| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs | |