Hier, la principale info iranienne de la journée a été l’assassinat d’un scientifique nucléaire iranien et l’accusation d’une participation américano-britannico-sioniste. En l’absence d’informations sur la victime, Massoud Alimohammadi, l’accent a été mis sur les circonstances de l’attentat qui l’avait tué : une bombe placée dans une moto garée à côté du l’automobile de la victime devant son domicile avait été actionnée à distance, la tuant sur le coup. Selon l’AFP, les témoins faisaient état d’une très forte explosion qui a brisé les vitres de tous les bâtiments dans les alentours en faisant au moins deux blessés.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Cette version officielle corroborée par des photos (ci-dessus) extraites d’une vidéo introuvable de PressTv (la CNN iranienne) tournée plusieurs heures après en présence de la milice est contredite par une vidéo amateur (ci-dessous) réalisée quelques minutes après l’explosion et avant l’arrivée des pompiers et des miliciens.
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L’état très abîmé de l’automobile de la victime et l’état moins abîmé d’une autre automobile touchée par l’explosion laissent supposer que la bombe était sous la partie arrière du véhicule de la victime et non sur la moto projetée en arrière (contre l’autre automobile). Le souffle a d’ailleurs arraché les portes métalliques de la maison, portes que l’on retrouve debout dans les vidéos tournées par les services d’info du régime !
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Cette vidéo amateur est également précieuse car on y voit bien que l’automobile est perpendiculaire à la façade du domicile : elle n’était donc pas garée dans la rue où elle aurait été facile à piéger pendant la nuit, mais à l’intérieur du domicile d’Alimohammadi, un homme selon toutes les descriptions très travailleur qui allait de chez lui à l’université, un lieu ultra surveillé disposant de sa propre milice. Le détail important qu’est la position de l’automobile de la victime est absent dans les vidéos du régime. Les reportages photographiques sont encore plus frustrants car ils ont tous été réalisés après le nettoyage du site au Kärcher, ce qui est très loin de correspondre à la volonté de découvrir de nouveaux indices.
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France 24 a diffusé l’une de ces vidéos Kärcherisée où l’on voit en plus un ouvrier tester la solidité de portes métalliques reconstituées !
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Il n’y a pas que le site de l’attentat ou la disposition des éléments qui aient subi des transformations. Au début de l’affaire, il était question de l’assassinat d’un scientifique nucléaire iranien pour porter atteinte au programme nucléaire iranien. Mais dans la matinée, Alimohammadi est passé de scientifique pilier du programme nucléaire iranien à un professeur du département de physique nucléaire. Puis on a assisté à une déferlante de témoignages d’anciens élèves, d’amis d’études ou de collaborateurs à l’université, qui l’ont décrit comme « un homme simple, un modeste professeur vivant pour la joie de ses jeunes étudiants, un élément actif dans la milice islamique universitaire, proche du Hezbollah et avec un long passé de collaboration avec les Pasdaran » .
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Visiblement, ces amis qui ont préféré parler sous couvert d’anonymat connaissaient mal la victime car Alimohammadi (à droite) était le n°2 de l’université de Téhéran et le chef du département de la physique atomique, la personne chargée de la formation des scientifiques nucléaires du régime. Il était par ailleurs l’auteur de plus de cinquantaine articles de très haut niveau international et le traducteur de plusieurs ouvrages très pointus de collègues américains, ce qui ne laisse guère le temps de jouer au milicien ou au babysitter de jeunes étudiants. Il avait même reçu un prix pour ses travaux en recherches nucléaires. Alimohammadi avait le profil d’un homme précieux qui doit bénéficier d’une protection rapprochée. Quand un homme qui doit normalement avoir des gardes du corps est abattu, le regard s’oriente naturellement vers ceux qui devaient le protéger.
Comme le soupçonnent les Iraniens, Massoud Alimohammadi a probablement été tué par le régime (qui avait accès à son véhicule à l’université). Une rumeur prétend que la victime était sur le point de quitter l’Iran.
On ne peut pas savoir si la rumeur est authentique ou pas, mais on sait que le régime connaît actuellement une importante vague de désertions notamment dans les milices en particulier le Bassidj . Quels que soient les motifs de cette élimination, le régime profite de l’occasion pour accuser les Occidentaux. Il peut aussi lancer une vague de répressions ou justifier des exécutions. Il espère également relancer le Mouvement Vert avec des rumeurs d’adhésion de la victime à cette opposition 100% pro-régime. D’ailleurs, très opportunistes, sans perdre de temps les Verts ont appelé les Iraniens à se mobiliser pour transformer son enterrement en vague verte !
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| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats en Iran |
| Mots Clefs | Réformateurs & faux dissidents : Le Mouvement Vert |