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Iran : Les Occidentaux cherchent à faire diversion
14.10.2009

Il y a une semaine, l’actualité iranienne était la remise en cause par les mollahs de leur engagement à Genève qui n’avait suscité aucune réaction négative des Six. Les médias occidentaux ont alors occulté cette information en comblant le vide avec la rumeur bidon de la « judaïté d’Ahmadinejad ». A présent, l’actualité iranienne est toujours la même, mais cette fois, on occupe les lecteurs avec le cas de « Fariba Pajooh, traductrice du quotidien espagnol El Mundo en Iran », injustement arrêtée par le régime pour son soutien au Mouvement Vert.



apaisement | Il est de plus en plus clair que les Occidentaux sont mal à l’aise avec le refus d’apaisement de Téhéran. Les Américains et leurs alliés européens font tout pour cacher ce refus encombrant car ils l’avaient toujours associé à des ambitions nucléaires militaires et promis de s’opposer à cette grave menace avec des sanctions très lourdes. L’absence de sanctions confirme qu’il n’y avait pas d’urgence, ni de danger imminent.

entente | En fait comme nous le disons sur ce site depuis plusieurs années, les Américains ont depuis toujours utilisé le danger immédiat du programme nucléaire iranien pour traîner le dossier au Conseil de Sécurité. Ils ont ainsi validé la réalité de ce danger par leurs adversaires Russes et Chinois, par ailleurs alliés des mollahs. Les Américains ont ainsi donné une légitimité absolue au processus de sanctions avant d’établir leurs propres sanctions pour affaiblir le régime des mollahs afin de le contraindre à devenir leur allié exclusif en Asie Centrale sans qu’en échange de cette gigantesque manne pétrolière Téhéran n’exige un prix élevé comme la reconnaissance de son rôle d’agitateur régional au Moyen-Orient.

enjeux | Washington a mené cette politique complexe car l’entente régionale avec les mollahs agitateurs islamiques lui permettrait aussi de remodeler la carte du Moyen-Orient pour créer des Etats nouveaux afin d’exploser l’OPEP de l’intérieur pour retrouver les gisements perdus pour les grandes compagnies après la création de ce syndicat. Washington pourrait alors devenir le maître sans rival de la planète pétrole, celui qui fixe le prix du baril et qui par conséquent contrôle les ambitions économiques de ses adversaires. Ce projet global qui date de 1976 dépend d’un seul élément : une alliance avec des islamistes agitateurs (les mollahs ou d’autres) car la région est musulmane. C’est pourquoi il n’a jamais été question pour les Etats-Unis de renverser le régime islamique en Iran, mais de l’affaiblir économiquement pour le pousser à signer.

du côté iranien | Les sanctions ont affaibli Téhéran, mais il refuse de céder. En fait, Téhéran refuse car grâce à ses discours hostiles aux Etats-Unis, il jouit d’un soutien de la rue arabe ce qui lui permet de se poser en maître des nuisances chez les alliés arabes des Etats-Unis, pays qui regorgent de pétrole. Le moindre apaisement le priverait du soutien de la rue arabe et il perdrait alors son seul moyen de pression sur le ventre mou des Etats-Unis, ses alliés arabes.

Dans le même temps, Téhéran devrait alors rétablir les relations avec les Etats-Unis, ce serait un cauchemar pourra les mollahs car cela permettrait le retour en Iran des islamistes iraniens inféodés aux Etats-Unis qui pourraient prendre le régime de l’intérieur lors de ses élections pour le transformer en une république islamique sur le modèle irakien ou afghan. Une normalisation des relations est synonyme de la fin programmée des mollahs. C’est pourquoi ils ne peuvent pas accepter même sous la menace les pires sanctions. Ils doivent tenir jusqu’au bout. C’est une option qui ne convient pas à Washington car il craint la chute des mollahs et l’émergence d’un Etat laïque après ce régime qui a dégoûté les Iraniens de l’Islam.

diversion(s) | Dès fin 2007, les Etats-Unis ont été obligés de trouver un moyen pour ralentir les promesses de sanctions afin de ne pas précipiter la fin de l’islamisme en Iran. A cette date, ils ont écrit un rapport officiel (NIE 2007) affirmant que Téhéran avait gelé ses activités nucléaires militaires, mais qu’il pourrait les reprendre. On a ainsi maintenu en état les sanctions en vigueur en tablant sur une guerre d’usure.

Les mollahs ont encore tenu le coup car ils ont puisé dans les réserves des banques iraniennes. Au moment où ils touchent le fond car les caisses sont vides, les Etats-Unis ont dû prendre de la distance avec leurs promesses de sanctions. A Moscou, en présence des Russes transformés en faire valoir d’accord sur tout, Hillary Clinton a annoncé qu’il n’y avait pas d’urgence pour de nouvelles sanctions !

On l’aurait presque deviné car la veille, les médias iraniens ont annoncé que Total était sur le point de signer un contrat qui leur apportera 7,5 et 8 milliards de dollars, une chose impensable sans un accord de Washington. Les médias iraniens ont aussi rapporté la signature aujourd’hui d’un contrat de 2,37 milliards d’euros avec le Coréen GS Engineering & Construction (GS E&C) pour la désacidification du gaz des phases 6 à 8 du gisement Pars Sud. Comme la France, la Corée du Sud est un allié des Etats-Unis. Washington a autorisé le sauvetage de ses possibles alliés islamiques de peur de le voir balayé par un peuple révolté.

En juin dernier, pour le même motif, l’actuel lauréat du prix Nobel avait tourné le dos au peuple iranien. Son prix Nobel donnera une caution supplémentaire à la paix avec les mollahs. Cependant cette paix n’est pas acquise et Washington aurait préféré que Téhéran n’évente pas les contrats-cadeaux proposés par les pétroliers de pays qui sont ses alliés. Pour dissimuler son absence de réaction, il nous a joué le coup de la saturation des médias avec des nouvelles de diversion.

Il y a une semaine, pour détourner l’attention de l’opinion au moment du premier refus de Téhéran, on avait bêtement occupé les médias avec la judaïté d’Ahmadinejad, ce qui a agacé le régime au niveau de ses attaches islamistes si respectés par Washington. Cette fois, on a focalisé l’attention sur Fariba Pajooh qui se dit ouvertement partisane du Mouvement Vert du renouveau islamiste en Iran. On ne pouvait mieux choisir. Fariba Pajooh a fait carrière dans l’association islamiste de l’université de Téhéran, une filiale de la milice universitaire BCU, elle-même attachée à la milice anti-émeute du Bassidj. Celle que l’on présente comme une féministe soi-disant maltraitée par Ahmadinejad était il y a encore deux ans en service recommandé à Paris avec un passeport délivré par ce même Ahmadinejad pour décrire en tant que journaliste « la république islamique comme une véritable démocratie ! »

Cette milicienne (qui a forcé l’admiration de Delphine Minoui) décrivait alors « le Hamas et le Hezbollah comme des vecteurs de démocratie au Moyen-Orient ! » Elle fustigeait aussi « la mauvaise démocratie française » ou encore « la très mauvaise image donnée par la France de la condition féminine iranienne ». Plus intéressant, elle ne manquait pas une occasion pour soutenir Ahmadinejad en allant plus loin que ce dernier en se disant « plutôt attachée à une bombe nucléaire iranienne ».

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Les Etats-Unis et leurs alliés peuvent tout essayer : les mollahs ne reculeront pas sur leurs positions. Il en va de leur survie. Les Occidentaux ont signé les contrats gaziers en échange d’un apaisement. Téhéran a pris l’argent et dévoilé les affaires pour ne rien devoir en échange. Il pense qu’il relancera par la même occasion l’intérêt pour le marché gazier iranien. In fine, les Américains devront sans doute verser les milliards, juste pour maintenir ce régime en vie. Et après ? Il faudra sans doute exterminer 70 millions d’Iraniens pour disposer d’une république islamique au pouvoir.

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Basta. Changez.

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Le lundi 12 octobre, le dernier bilan des pendaisons depuis le début de l’année 2009 était de 255. En 24 heures, on est passé à 261. Les Iraniens paient de leur vie les soutiens indirects à Téhéran. Ils méritent de meilleurs dirigeants.

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Ce n’est pas la 1ière fois que les US agissent ainsi :
- Iran sanctions : Reuters met à jour un double-langage américain
- ( 4 FÉVRIER 2009)

Pour en savoir + sur la réponse de Téhéran :
- Iran : La feuille de route des mollahs
- (8 OCTOBRE 2009)

Méthode de communication de l’administration Obama :
- Iran : Sondage trompeur !
- (21 SEPTEMBRE 2009)

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |
| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Enjeux : TOTAL |
| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |