Accueil > News > Iran : Le régime ne communique plus sur les pendaisons



Iran : Le régime ne communique plus sur les pendaisons
30.04.2009

Depuis le 10 avril 2009, les médias du régime des mollahs ont seulement répertorié 6 pendaisons en Iran. Cette discrétion est liée à l’approche de l’élection présidentielle du 12 juin 2009.



La situation économique iranienne est catastrophique. Parler du seuil de la pauvreté n’est plus un tabou, à présent le régime cherche à tricher modérément sur les chiffres pour atténuer l’étendue du mal.

Les chiffres admis placent le seuil de la pauvreté à 238 dollars en moyenne nationale et 400 dollars à Téhéran en 2005,
en 2006, on est passé à 283 $ en moyenne nationale et 480 dollars à Téhéran,
en 2007, on est passé à 325 $ en moyenne nationale et 560 dollars à Téhéran,
en 2008, on est passé à 405 $ en moyenne nationale et 650 dollars à Téhéran, et enfin actuellement, on frôle les 800 $ à Téhéran, alors que les meilleurs salaires en moyenne nationale ne dépassent guère les 300 dollars.

Les Iraniens cumulent les petits boulots à la limite de la loi. Ils volent, ils trafiquent. Cette vie est le lot de 85% des familles iraniennes, familles dans lesquelles les femmes sont privées d’activités professionnelles décentes, les aînés entre deux emplois sous-payés et les plus jeunes en chômage durable. D’ailleurs, c’est très logiquement que le taux de chômage des jeunes est aussi de 80%.

Dans ces conditions, les pendaisons sont très mal perçues car elles s’attaquent aux plus pauvres et jamais aux gosses du régime qui détournent les fonds publics avec l’accord de papa. Ces 85% des Iraniens sont ceux qui boycottent les élections. Le régime a renoncé à les récupérer, il cherche actuellement un nouvel électorat parmi les plus jeunes : l’âge de vote a été baissé à 15 ans. C’est aussi pour eux que le régime a fermé la vanne de l’info déprimante sur les pendaisons.

Il arrive cependant que des journaux régionaux évoquent des cas de pendaison. C’est ainsi que l’on a été informé du cas d’Ali Reza Hemmati pendu le 6 avril dans l’enceinte du commissariat de la ville d’Ahar, d’Amir Kh pendu à la mi-avril à Adelabad dans la région de Khorassan, de Habibollah Bagherian [1] âgé de 29 ans pendu le 19 avril à Ispahan et enfin de ceux d’Ala H., de Mostafa Kh et d’un inconnu pendus à une date plus récente mais indéterminée à Ahvaz.

Ces pendaisons échappées par erreur du filtre de l’autocensure électorale portent à 95 le nombre d’Iraniens pendus par les mollahs. Il convient de majorer ce nombre à 96 car un certain Messie, âgé de 29 ans, s’est pendu dans le couloir de la mort à la veille de sa pendaison prévue pour le jour de l’an.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Pour en savoir + :
- L’Iran veut battre son record de pendaisons de 2007
- (25 DÉCEMBRE 2008)

| Recherche Par Mots Clefs | Fléaux : Pendaisons | [2]

| Mots Clefs | Institutions : Politique Economique des mollahs |
| Mots Clefs | Fléaux : Chômage |
| Mots Clefs | Fléaux : Pauvreté (et Disparité) |

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie (médiatico)-islamique |

[1Le régime ne publie les identités que dans le cas où il s’agirait d’un prisonnier politique. Dans ses cas-là, pour humilier l’ennemi du régime au-delà de la mort, on l’accuse généralement de crimes dévalorisant comme viol sur mineurs, meurtres très sanguinaires ou trafic de drogue.

[2En Iran, plus de 111 délits sont passibles de la peine de mort : Guerre contre Dieu, trahison, espionnage, meurtre, attaque à main armée, trafic de drogue à partir de plus de cinq kilos d’opium, viol, sodomie répétée (homosexualité), adultère (par lapidation), prostitution, apostasie, troubles à l’ordre public et diffusion de vidéos privées sont passibles de la peine de mort en Iran.