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Iran-sanctions : Obama secoue le cocotier des mollahs
14.03.2009

Après son élection, Obama avait tendu la main aux mollahs, main que ces derniers ont refusé de saisir à moins que le nouveau président américain renonce aux accusations et sanctions américaines contre l’Iran, c’est pourquoi, l’annonce du jeudi 12 mars d’Obama à propos d’une nouvelle prolongation de ces sanctions revêt une importance fondamentale.



Pendant une semaine, Washington a tout essayé pour attirer les mollahs à une table de négociation et ce pour ouvrir le processus de dialogue. Cette semaine d’efforts et de médiations a échoué le jeudi 11 mars quand Ahmadinejad puis le Guide suprême ont rappelé la position de l’Iran à savoir l’ouverture du dialogue mais en échange de certaines compensations (la levée des sanctions et l’abandon des charges liées au nucléaire et au terrorisme).

Comme à chaque fois, après une nouvelle tentative d’ouverture américaine rejetée par l’Iran, Washington annonce une nouvelle série de sanctions : cette fois une prolongation d’un an des sanctions. La fois précédente, tentative de dialogue direct avec Rafsandjani à Bagdad, avait déclenché une sanction très lourde, cette fois, il n’y a pas de nouvelles sanctions, mais une nouvelle orientation : Washington dit non à la condition iranienne de levée des sanctions avant d’accepter le dialogue.

C’est un point fondamental. En fait, en cherchant à ouvrir le processus du dialogue, Washington cherche à clore ce processus car il ne sera pas illimité. Téhéran sait qu’une fois le dialogue commencé, il se retrouvera rapidement en position de faire des compromis sous peine d’une radicalisation des sanctions. En fait le dialogue annonce un choix fatal : plus de sanctions ou la délivrance via une entente régionale avec les Etats-Unis, cette entente que Téhéran veut monnayer cher. L’annonce d’Obama montre que la nouvelle administration américaine n’entend pas marchander sur les clauses de cette entente vitale pour son avenir.

C’est une très mauvaise nouvelle car l’économie iranienne va mal, en témoigne l’adoption de nouvelles mesures de réduction du rationnement du carburant (de 120 L à 80L par auto), la multiplication de son prix par 6 et la suppression massive des allocations en nature (coupons de rationnement) remplacées par des aides en cash (payées dans une monnaie de singe). Les mollahs sont restés interloqués par la décision d’Obama, en témoigne leur première réaction formulée par Ahmadinejad lors d’un discours pendant l’inauguration d’un équipement énergétique. Ahmadinejad a parlé de « bêtises puériles » qui continuent sans empêcher l’Iran de « faire des progrès scientifiques dans le nucléaire ou le domaine spatial » (sous-entendu le domaine balistique). C’est une déclaration qui aborde des thèmes défendus, mais sans être provocante, belliqueuse ou axée sur la destruction d’Israël. Visiblement, Téhéran a besoin de tempérer. On peut donc qualifier la décision d’efficace.

Cette prolongation est en fait doublement efficace car elle peut servir les objectifs américains dans le cadre de l’actuelle diplomatie américaine fondée sur la nécessité d’une entente avec les mollahs, mais elle pourrait aussi devenir plus efficace, si les Etats-Unis renonçaient à cette doctrine en désespoir de cause. On peut donc prédire qu’il s’agit d’une décision durable, d’où le choix d’Obama d’évoquer l’origine des sanctions (« instaurées par Clinton et maintenues par Bush ») afin d’encrer sa décision dans une continuité historique.


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Pour en savoir + :
- Iran-Obama : Opérations de charme et sanctions très sévères
- (5 MARS 2009)

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (américaines) en cours d’application |
| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Institutions : Economie Iranienne/Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |