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Iran : Le vrai taux de l’inflation dissimulé par la BCI
09.03.2009

Selon la Banque Centrale iranienne, le taux d’inflation sur un an dans les zones urbaines en Iran a monté a légèrement pour atteindre les 25,9%, mais il pourrait retomber à 22% d’ici 15 jours ! Il s’agit d’une annonce pour rassurer les partenaires étrangers du régime car dans la réalité, ce taux est plus proche de 60%.



Il y a un mois, la Banque centrale iranienne avait publié des chiffres très détaillés sur les hausses des prix par marchandise au cours de l’année iranienne qui tire à sa fin (le 20 mars 2009). Le rapport semait la confusion dans les esprits car il devait faire le grand écart entre l’aveu d’importantes hausses de prix que les Iraniens constatent tous les jours et la conclusion finale (destinée aux Européens) que l’inflation avait été maîtrisée par la BCI. Dans ce rapport d’il y a un mois, la BCI évoquait déjà un taux annuel de 25%, ce qui va à l’encontre de la présente annonce qui parle d’une hausse de 2 points dans le mois en cours ; hausse qui sera transformée en une forte chute dans moins de 15 jours !

Le rapport est une réponse aux inquiétudes des observateurs qui ont noté une forte baisse de la fréquentation du Bazar alors que cette période précédant le nouvel an iranien est propice aux achats quelle que soit la couche sociale. L’annonce espère faire croire que tout va bien. Le fait est que la BCI produit des rapports pour rassurer les partenaires économiques du régime, c’est-à-dire les Etats étrangers qui sont très inquiets par ses créations monétaires excessives qui ne peuvent relancer la conso, mais entraîneront l’insolvabilité du régime et la perte de leurs capitaux investis en Iran.

La Banque Centrale iranienne s’est d’ailleurs faite une spécialité dans la publication de chiffres et résultats rassurants mais complètement trafiqués. Pour avoir une idée de la hausse des prix, il faut délaisser la BCI pour s’intéresser à d’autres chiffres.

Comme nous l’avons indiqué dans un récent article, la quasi-totalité des Iraniens travaille pour des entreprises nationalisées : leur employeur est l’Etat. Quand il manque de cash pour payer les salaires, le régime imprime des billets, il en résulte une inflation incontrôlée.

Aujourd’hui en Iran, le seul indice intéressant qui donne une idée précise de cette inflation est celui du seuil de pauvreté qui ne cesse d’augmenter. Il est passé de 500 dollars par mois fin 2007 à 800 dollars par mois depuis septembre 2008, soit une hausse de 60% (en 8 mois) !

Ce chiffre de 60% est confirmé par l’annonce hier [1] de l’enveloppe du prochain budget annuel des « prêts à taux zéro non-remboursables réservés » aux miliciens de Bassidj : il est passé de 150 millions de dollars à 250 millions de dollars (distribués de manière égalitaire -3000 $/pers- entre les miliciens actifs et méritants [2]). Ces personnes étant chargées de la sécurité du régime, les mollahs veillent à ce qu’elles ne soient pas lésées par la hausse des prix qui a été en moyenne de 60% pendant l’année en cours.


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| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Institutions : Désinforamation et fausses rumeurs |
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

[1Source : Quotidien JAVAN, P1.
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[2Au passage, cette incroyable info sur le budget des primes déguisées aux miliciens indique que ces valeureux soldats « actifs et méritants » du Bassidj sont au nombre de 40,000 soit moins de 5% des effectifs annoncés par le régime pour intimider les Iraniens.