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Iran : Washington applique sa recette onusienne aux Arabes
17.12.2008

En l’absence d’une réponse positive de l’Iran aux diverses demandes du Conseil de Sécurité, les Six (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et Chine) se sont encore réunis au siège des Nations Unies à New York. Neuf Etats arabes ont été invités à cette réunion.



Le groupe se compose des pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït, Bahreïn, Qatar et Oman) ainsi que de la Jordanie, l’Egypte et l’Irak. C’est-à-dire tous les Etats du Moyen-Orient sauf, l’Iran, la Syrie et le Liban (qui depuis peu est devenu un allié officiel des mollahs). Les Etats présents sont aussi les alliés arabes des Etats-Unis. L’invitation laisserait entendre que l’on souhaite associer ces Etats aux pressions sur l’Iran.

C’est du sérieux car il s’agit d’une double menace pour Téhéran. Ceci est dû à la composition de ce front : on y trouve, d’une part les Etats musulmans engagés autour de l’Arabie Saoudite dans le processus de paix au Moyen-Orient, et d’autre part, deux très importants partenaires financiers de Téhéran : les Emirats Arabes Unis et le Qatar. Les Emirats sont le premier partenaire financier et bancaire des mollahs et le Qatar a récemment signé un accord de coopération énergétique avec l’Iran (et la Russie), le seul accord qui pourrait contourner les sanctions.

Les stratégies qui se devinent confirment l’intention de Washington d’élargir la palette de ses sanctions pour affiner sa gamme de pression tout en cherchant à réduire le pouvoir de nuisance de Téhéran en accélérant le processus de paix au Moyen-Orient.

Si le plan est ambitieux, on peut néanmoins faire remarquer que cela se passe au Conseil de Sécurité et non dans le Bureau Ovale. C’est-à-dire qu’encore une fois Washington cherche à donner une justification et une légitimité onusienne à des sanctions qui vont uniquement dans le sens de ses propres intérêts.

C’est un bis, puisque depuis plus de deux ans Washington renouvelle la légitimité de ses sanctions unilatérales en s’appuyant sur l’adoption de nouvelles résolutions symboliques par le Conseil de Sécurité. A présent, il entend appliquer cette recette magique pour lancer une nouvelle gamme de sanctions unilatérales qu’il entend exiger de ses alliés arabes.

Les 4 autres membres du Conseil qui se sont fait avoir par cette recette ne manqueront pas de résister à cette nouvelle tentative de transformer le Conseil de Sécurité en une annexe du Bureau Ovale. La Russie a été la première à s’exprimer sur ce sujet en rappelant que le Conseil devait en priorité légitimer l’activité de l’AIEA et « éviter toute démarche susceptible d’entraver ou de rendre impossible l’exercice de cette activité », ce qui sous-entend un « non » à un renforcement des sanctions.

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| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Pays : Emirats Arabes Unis |

| Mots Clefs | Pays : Conseil de Coopération du Golfe (CCG) |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |