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Iran : Le régime prépare une offensive fiscale sur le Bazar
22.10.2008

La grève des commerçants du Bazar aurait fait reculer le régime des mollahs. Il y a déjà une semaine, sur la base d’informations tronquées, les médias occidentaux évoquaient l’option. Une semaine après, nous sommes dans la même situation : le régime recule, mais pour mieux sauter.



Il y a quelques semaines, le régime des mollahs annonçait la mise en place d’une taxe nommée à tort une TVA, qui est en fait un impôt de 3% sur le prix de vente des biens, un impôt perçu comme hostile par des corps de métier dont les marges sont limitées. Par exemple, pour les commerçants d’or qui gagnent 7% de commissions sur les transactions, cet impôt équivaut à 45% de leurs bénéfices. La mesure a été perçue comme un outil pour désorganiser le secteur, pousser certains commerçants à la faillite afin de prendre le contrôle de leur secteur.

Les commerçants de l’or ont baissé les rideaux et ont aussi reçu le soutien d’autres commerçants notamment ceux qui vendent les produits de fabrication locale dont le coût de production est de plus en plus élevé en raison de l’inflation et les taux très élevés du prêt sur le marché noir. Parmi ceux-là, il y avait les marchands de tapis, de chaussures ou encore du textile, secteur sinistré qui résiste mal à l’invasion des produits chinois importés par les mollahs et les Pasdaran. Ce sont ces derniers qui contrôlent déjà une partie du Bazar et les grands magasins qui lorgnent sur les richesses des vrais bazaris et espèrent les pousser dehors avec une offensive fiscale. Les produits chinois low cost ne souffriront pas de la TVA iranienne.

Face à la mobilisation du Bazar qui a désorganisé la vie commerçante, les mollahs ont d’abord eu recourt à la force (intervention de gros bras) puis évoqué des menaces de poursuites pour fraude ou encore activités contre-révolutionnaires. Le mouvement a continué, le régime a annoncé un moratoire de deux mois pour l’application de la loi, tout en apportant des précisions sur la nature des peines encourues par les fraudeurs : une triple interdiction du secret bancaire, d’activité commerciale et de quitter le pays. Il a aussi affirmé avoir une liste d’attente de 100,000 fraudeurs.

Une semaine après, ces intimidations n’ont rien changé dans la détermination des uns et des autres, le Bazar a continué ses grèves qui ont aussi gagné d’autres villes. Cette fois, le régime a annoncé un report d’un an de l’application de la loi, mais il a décidé de concentrer son effort dans l’offensive fiscale sur la répression des fraudeurs. Au lendemain de l’annonce du report par Ahmadinejad, le responsable du projet de TVA a annoncé sa décision de créer 6 tribunaux fiscaux rien qu’à Téhéran pour traiter en urgence les cas de fraudes commerciales, foncières et fiscales.

Les Bazaris et autres nantis du régime qui ne font pas partie de l’appareil de l’Etat sont dans le collimateur des mollahs qui sont prêts à se donner les outils légaux pour toutes sortes d’expropriations. Ces expropriations sont incontournables car le régime souhaite ouvrir le marché iranien aux investisseurs étrangers ce qui ne peut se faire avec le maintien du Bazar ou encore d’une production nationale.


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Pour en savoir + :
- Iran : La crise financière ébranle indirectement le régime des mollahs !
- (15 OCTOBRE 2008)

Main basse sur Ispahan :
- Iran : Crise de confiance entre le régime et le Bazar
- (9 OCTOBRE 2008 )

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Résistance : Grèves |