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Iran : La semaine en images n°34
12.10.2008

Cette 34e édition de la semaine en images aurait dû comporter des photographies de rideaux baissés dans les Bazars des 3 premières villes iraniennes (Téhéran, Ispahan et Tabriz). Ces images n’existent pas car grâce à des grèves concertées et unifiées, le bazar a fait plier le pouvoir qui a renoncé à son projet de nouvel impôt sur le chiffre d’affaires. Le régime ne diffuse pas des images qui montrent ses points faibles. Cette semaine, le régime des mollahs a montré un Iran victorieux dans tous les domaines.



Plusieurs évènements ont participé à cette autocongratulation pendant que le régime flippait à mort face au Bazar. Le premier de ces évènements a été l’inauguration de la Tour Milad, qui est censée devenir le symbole de l’Iran pour concurrencer le Monument Shahyad construit sous le Shah (ci-dessous).

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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En raison des rivalités entre Ahmadinejad et le maire de Téhéran, Ghalibaf (en bas devant l’affiche), qui aimerait lui succéder. L’inauguration de cette tour de stature nationale a été boudée par Ahmadinejad qui est en parti en tournée dans la région de Mah’had. Cependant notre gringalet président a voulu surpasser l’effet vertical de la tour Milad : il a dû faire un détour par la ville venteuse de Manjil (qui ne se trouve pas sur le trajet Téhéran-Mash’had) pour y jouer au Mahmoud-Cosmonaute !

Malheureusement, il ne s’agit pas d’une fusée qui nous débarrasserait à jamais de Mahmoud !

Ahmadinejad a visité des usines utiles pour le pays et un parc d’éoliennes pour faire la nique à la tour Milad qui a coûté cher et ne sert à rien sauf à flatter l’égo de son rival !

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Les médias ont largement évoqué la tournée provinciale du président afin de minimiser les tensions avec les marchands d’or : Keyhan le principal quotidien du régime a aussi critiqué les inutiles marchands d’or. Cette semaine, le régime a célébré le culte de l’utilité !

C’est pourquoi les médias du régime ont aussi boudé l’inauguration de la tour Milad : C’est un monument à l’inutilité. Ses travaux durent depuis 12 ans et elle n’est même pas encore finie et quand elle le sera, aucun Iranien normal ne pourra manger dans son restaurant panoramique car le menu le moins cher correspond à 50% du salaire d’un ouvrier iranien.

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Pour la rendre utile, le régime a eu le mauvais goût de justifier sa très coûteuse et interminable construction en diffusant de son sommet des chants islamiques. La population iranienne gavée et saturée d’islam n’a pas aimé. Le régime est d’ailleurs conscient de ce désamour pour l’Islam, c’est pourquoi il cherche à se montrer impliqué dans la défense des exemples de l’identité anti-islam des Iraniens.

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Par un malheureux concours de circonstance, la diffusion des chants de Muezzin par la Tour Milad a coïncidé avec l’instauration et la célébration d’une journée consacrée à Hafez, poète anti-clérical iranien du 14ième siècle, qui chante l’amour, le vin et la haine du mollah (qui à l’époque était sunnite).

Selon les travaux du professeur Homa Nategh, le nom Hafez ne signifie pas celui qui connaît par cœur (le Coran), mais « chanteur », selon le vocabulaire de cette époque. Hafez chantait ses vers à la cour, aussi bien des rois iraniens qu’indiens qui à l’époque parlaient en persan, langue des cours royales de l’Asie.

Les Iraniens attachent une importance mystique aux vers de ce poète, connaissent souvent des pages entières de son seul recueil par cœur et le consultent en ouvrant au hasard une page avant d’avoir fait un vœu. Hafez ne dit pas la vérité, ou l’avenir, mais le présent qui est finalement ce dont on a le plus besoin dans le chemin de la vie.

Les mollahs qui sont fort pragmatiques ont longtemps essayé de déraciner Hafez, mais finalement, ils plient devant l’attachement qu’il suscite, comme ils ont plié devant l’attachement des iraniens à leur identité iranienne qui a pris sa naissance à Persépolis, dans la région de Parse, aujourd’hui Farse, où est d’ailleurs né Hafez.

C’est Ali Larijani (au centre), le président du parlement des mollahs, actuellement en disgrâce, qui est à l’origine de cette initiative utile pour sa carrière en perte de vitesse et aussi utile pour le régime. Il s’est donc déplacé dans cette région pour visiter Persépolis et verser quelques larmes complaisantes sur Hafez.

Les photos de cette soirée sont saisissantes : un parterre de barbus se tient au garde-à-vous pour chanter l’hymne d’une république islamique avant de se succéder à la tribune pour récupérer le poète populaire. A voir l’air consterné du public, Hafez, qui avait demandé à être enterré dans un cercueil en bois de vigne, est résolument irrécupérable.

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C’est presque un miracle si les Iraniens résistent au rouleau compresseur du régime : Pourtant, ils y résistent car le régime se voit obligé de se montrer pro-Hafez et pro-Persépolis. C’est en hommage à cette résistance que ce site a choisi le nom : Iran-resist car tout est mis en œuvre pour produire un prototype d’Iranien utile au régime.

Les images qui suivent en sont un exemple : le régime ne ressent aucun remord à familiariser les plus jeunes à l’usage de la matraque ou encore des armes réelles. Ces images ont été prises à l’occasion de la journée internationale de l’enfant dans le cadre de la semaine de démonstration des capacités des forces de l’ordre de la milice du Bassidj, une manifestation à l’échelle nationale qui s’est tenue dans toutes les villes pour impressionner les plus vieux et embrigader les très jeunes (d’ailleurs sur les images, il n’y a presque pas d’ados : à cet âge le prototype se rebelle).

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Malgré ce genre d’utilisations permanentes des enfants dans le régime islamique, l’UNICEF a attribué cette année son prix des médias de la journée de l’enfant à l’Iran ! Nous devons sans doute ce prix à Christian Salazar, représentant de l’UNICEF en Iran, qui ne parle jamais de la condition désastreuse des enfants iraniens, mais qui fait partie de ceux qui plaident pour encore plus de dialogue avec les mollahs.

L’utile Christian Salazar s’est rendu cette semaine dans des villages iraniens, pour superviser le programme « un plat chaud par jour » : preuve des efforts faits par les mollahs pour améliorer la vie des petits Iraniens ! Christian Salazar y a rencontré des enfants souriants et heureux.

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Pourtant, ces images sont trompeuses : les statistiques officielles font état de 900,000 mineures mariées, il y a aussi près d’un million d’enfants qui vivent en SDF (selon l’UNICEF) et des centaines de milliers d’enfants qui travaillent dans des métiers aux conditions difficiles.

Ces autres images ont été publiées cette semaine sur le site Mehrnews, sous le titre : « fourneaux de petits hommes », preuve supplémentaire de l’absence même d’une considération pour l’enfant en tant qu’individu. Nous avons décidé de les diffuser après les images de la visite gastronomique de Monsieur Salazar.

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