Accueil > Articles > L’Iran, les sanctions, la croissance et les revenus pétroliers



L’Iran, les sanctions, la croissance et les revenus pétroliers
16.08.2008

Depuis deux jours, nous assistons à un forcing des lobbyistes du régime des mollahs pour expliquer à chacun que les sanctions ont été sans impact sur l’économie iranienne qui se porterait très bien grâce à de confortables revenus pétroliers sans cesse en hausse grâce à la hausse irrésistible du baril. Nous vous apportons aujourd’hui la preuve de cette supercherie géante.



Le premier article est l’œuvre de Thierry Coville, un des lobbyistes attitrés du régime des mollahs, qui se rend souvent en Iran, et le second article est l’œuvre de la journaliste Delphine Minoui qui par ses écrits a acquis le titre de l’attachée de presse du régime des mollahs. Dans un premier temps, Coville a écrit un article pour les Echos en se basant partiellement sur le dernier rapport du Fond Monétaire International et Minoui a réécrit le même article sur son blog pour enfoncer le clou.

Cependant, le problème majeur de ces articles et du rapport du FMI est qu’ils se basent sur les chiffres fournis par les mollahs, chiffres conçus et publiés pour prétendre que l’Iran restera toujours solvable afin de rassurer les investisseurs qui hésitent. Les chiffres des revenus pétroliers iraniens résultent d’une multiplication du nombre de barils produits en Iran par les prix du marché (>75 $).

Or, la république islamique d’Iran ne produit pas l’ensemble des barils iraniens. La majorité des barils de pétrole ou des mètres cubes de gaz iraniens a été pré-vendue via des contrats buy-back à des compagnies pétrolières étrangères (comme Total  [1] ou ENI) à environ 8-12 dollars le baril et 6 à 15 dollars les mille mètres cubes de gaz, des prix qui sont de l’ordre de 5 à 10% des prix actuels du marché. C’est la contrepartie exigée par les grandes compagnies et des Etats européens pour se dire en faveur d’un dialogue complaisant avec Téhéran.

Concrètement, Téhéran gagne donc bien moins que les chiffres affichés, et c’est pourquoi la compagnie nationale de pétrole iranienne (NIOC = National Iranian Oil Company) qui est accréditée dans tous les classements (du genre Wikipédia) de la 4ème place au monde ne figure pas dans les classements professionnels des grandes compagnies mondiales ni par ses revenus ou ni par ses bénéfices !

Ainsi vous ne pouvez trouver nulle trace de la NIOC sur le classement annuel de CNN.Money, il en est de même pour l’industrie automobile dans laquelle le régime prétendait détenir le 16ème rang mondial en 2007 et à présent le 10ème rang (qui revient à BMW) ! Téhéran aurait des revenus pétroliers inférieurs à 17 milliards de dollars (soit une moyenne de 11 dollars par baril) !

Ce revenu réel explique les dettes cumulées depuis des années par les mollahs, dettes qui à présent dépassent largement les revenus pétroliers affichés. La situation (une fuite en avant) était gérable tant que les investisseurs étrangers ne boudaient pas l’Iran. Mais aujourd’hui, Téhéran est privée de cette manne car les américains sanctionnant toute entreprise faisant des affaires avec l’Iran, ces dernières préfèrent lâcher les mollahs pour rester en bons termes avec les Etats-Unis.

Les revenus pétroliers revendiqués par les mollahs qui constituent 80% des recettes du pays n’existent que sur le papier : dans les données iraniennes, dans le rapport très contradictoire du FMI (voir nos remarques [2]) ou encore dans les textes de ceux qui utilisent ce rapport comme « la preuve » de fiabilité des données fournies par l’Iran. C’est le cas de Minoui et surtout de Thierry Coville qui ont fondé leur argument de base de la vitalité économique iranienne sur la hausse du PIB iranien due à des revenus pétroliers en hausse !

Ces revenus n’existent pas, pas plus que le PIB qui en devrait en résulter. L’économie iranienne est en réalité surendettée et malade à tous les niveaux.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

| Mots Clefs | Décideurs : Analystes & Experts |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : Buy-Back (lien très instructif) |

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Note : Si vous appréciez ce site, n’hésitez pas à cliquer sur les bannières de pub.

[1Total en Iran | Pour en savoir plus lire :
L’Expansion | Les conquistadors de Total |

WWW.IRAN-RESIST.ORG

[2Le rapport de FMI est contradictoire | Tout au long du rapport, le FMI évoque une croissance positive de 6% (à faire pâlir d’envie la France) ! Or, selon le table 1 de la page 27 du rapport, l’augmentation de masse monétaire M3 est de 30 à 40 % par an. Avec de telles augmentations, il y a une hyper inflation et une croissance nulle ou négative !

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Le rapport du FMI est de ce fait assez surréaliste (ou très politisé). Ses recommandations sont également surréalistes ! Il recommande par exemple aux mollahs d’œuvrer pour renforcer le rial en omettant de préciser que la monnaie iranienne a dévalué de 100% au cours de l’année dernière !

WWW.IRAN-RESIST.ORG