Iran : Le bilan désastreux des coupures de courant 15.08.2008 Cet été, le régime des mollahs a mis en place un programme provisoire de coupure d’électricité pour lutter contre un manque de production dû à une sécheresse sans précédent. Nous avions attribué ces coupures à une insuffisance de combustible : le régime a finalement reconnu ce fait avant d’affirmer que ce programme de rationnement avait cessé d’être provisoire et qu’il pourrait s’étendre indéfiniment. D’ores et déjà 4 à 7 heures par jour, les coupures touchent sans sélection des particuliers, les services et les unités de production et font quotidiennement d’innombrables victimes. Le 5 août, 7 malades de l’hôpital Shohada de Téhéran sont morts en salle d’opération suite à une très longue coupure d’électricité. Cette affaire a réellement choqué les iraniens et par la suite, les journaux ont été priés de ne plus aborder le sujet. Quotidiennement 70 à 90 malades en état d’insuffisance rénale ont besoin d’un traitement par dialyse, et craignent pour leur vie. Les générateurs de dépannage sont très chers, environ 30 à 50 milles dollars et chaque hôpital a besoin de dizaines de générateurs de ce genre pour faire fonctionner les divers appareils aussi bien en salle d’opération, qu’en réanimation, ou pour faire fonctionner les appareils d’assistance respiratoire, or le secteur de santé en Iran est plus que déficitaire. A cela il faut ajouter tous les problèmes hygiènes ou de conservation que peuvent entraîner des coupures de courant dans les hôpitaux, centre de soins ou laboratoires médicaux. Le secteur de la santé n’est pas le seul à être touché gravement : les coupures de courant ont fait augmenter le nombre des morts de 56% dans les accidents de la circulation. Ces morts sont souvent des passants happés dans la nuit par des automobilistes qui circulent dans une ville privée des feux de circulation et d’éclairage urbain. Ces 56% correspondent à environ 7 morts (et une trentaine de blessés) de plus par jour à Téhéran qui a 650 carrefours dont seulement 20 bénéficient d’une présence policière. D’autres décès quotidiens sont dus à des malaises dans des accidents d’ascenseurs (accidents en hausse également avec plus de 100 cas quotidiens, à Téhéran seulement). Dans un pays qui compte en tout 250 ambulances, la situation ne peut qu’empirer. L’économie iranienne souffre aussi de ces coupures. Cela a commencé au cours de l’hiver dernier avec les coupures de gaz qui ont perturbé tous les secteurs en leur imposant un ralentissement de leur production. Depuis cette date, le taux des faillites a atteint les 36% pour les PME, mais avec les coupures de courant ce taux frôle les 50%. En effet, les coupures de courant sont imprévisibles et particulièrement nocives dans les secteurs de transformation des matières où l’on ne peut stopper un processus en cours d’opération, au risque d’endommager les fourneaux, la matière en fusion et des moules souvent irrécupérables. Les secteurs touchés sont les usines de métallurgie, de plasturgie (notamment des unités de fabrication de produits à base de polyéthylène), de fonderies et de production de matières verrières. Pour une entreprise de 130 ouvriers, le coup horaire des coupures est de 2800 dollars, soit 4 jours de salaires de ses ouvriers. On peut dès lors comprendre qu’à ce rythme, les PME iraniennes soient condamnées, d’autant plus que le régime utilise les coupures pour justifier une multiplication par 5 des tarifs de l’électricité. Cette hausse sonnera le glas des PME iraniennes et aidera les puissants holdings détenus par les gros bonnets du régime à les racheter. Ces coupures inévitables dues à une insuffisance de production ou d’importation de gaz, qui sélectivement ne touchent pas les ministères et les Holdings des mollahs, mais qui provoquent une trentaine de mort par jour dans l’ensemble du pays et des faillites en chaîne n’ont inspiré aucun des journalistes français présents en Iran. Normal : ils roulent pour le régime et n’écrivent rien qui puisse effrayer les investisseurs étrangers. © WWW.IRAN-RESIST.ORG Delphine Minoui qui fait partie de ces personnages n’a pas manqué l’occasion : elle a oublié toutes les victimes et les ouvriers en instance de licenciement sans indemnité pour nous raconter comment elle a bien rigolé en mangeant sa pizza avec ses amis du régime à la lumière des chandelles ! Au passage, elle a consulté son ami Leylaz, le tueur des Pasdaran reconverti en journaliste économique, pour dérouler un discours répétitif et bien rôdé sur la demande croissante en électricité et la sécheresse, mais aussi un défaut de gestion chez Ahmadinejad (érigé en bouc émissaire afin de préparer le terrain pour son successeur)… © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs | |