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Les mollahs ont-ils peur ?
24.09.2005 [nos commentaires]

Les pasdarans et les bassidjis viennent de faire des entraînements et des manœuvres en commun qui, selon les dires même d’un des responsables, consistait à s’entraîner à réagir à d’éventuelles manifestations de rues.



Les entraînements ont eu lieu une première fois en civil et avec des armes blanches puis une seconde fois en uniforme et armes à feu pour finir le troisième jour avec les moyens motorisés blindés anti-émeutes. Au même moment, Ahmadinejad se vantait d’avoir un cabinet composé des 70 millions d’iraniens…..

Si le Conseil des Nations Unis prenaient des décisions à l’encontre de l’Iran, nul ne sait ce que serait la réaction de la rue. Imaginez un pays comme l’Iran producteur de pétrole qui importe 60 % de son pétrole raffiné et qui consomme quotidiennement 70 millions de litres uniquement pour les voitures se retrouvant privé de cette matière !… Alors on peut imaginer qu’il faudrait faire appel à la force pour calmer les esprits ! C’est du moins l’avis d’un pseudo-journaliste iranien basé à Londres qui est soupçonné d’être une sorte d’organe de diffusion de rumeurs …

En réalité le malaise est grand. Toutes ces manœuvres sont faites pour tenir les troupes en état d’alerte. Toutes ces forces sont préparées pour endiguer un soulèvement populaire général. Dans un premier temps, nous avons assisté à une reconstitution opposant des « agents de renseignements en civil » à des supposés manifestants et la deuxième phase des manœuvres reprenait le même schéma avec l’intervention des troupes des milices en uniformes, tantôt avec arme à feu, tantôt sans.

Fort heureusement toutes ces manœuvres révèlent qu’il n’y a aucune coordination entre les différentes milices, les Pasdarans, Les bassidjis et les Civils. Le régime est conscient de ses faiblesses en cas d’un soulèvement généralisé. Il peut entretenir la peur, mais ce n’est pas suffisant. Cet été, les régions proches des frontières iraniennes ont été le théâtre d’affrontements armés entre les troupes spéciales (Pasdarans+Bassidjis) et les populations excédées. Des soulèvements populaires au Kurdistan et au Khouzestan ont pris l’allure de confrontations ethniques, ils ont vite débordé les autorités locales qui ont fait appel à ces milices paramilitaires. Le régime a pris soin d’y dépêcher des troupes originaires de régions lointaines afin d’éviter toute fraternisation entre les troupes et la population.

La désorganisation et la manque de coordination des troupes n’est pas la seule faiblesse du régime. La situation économique des miliciens et de leurs gradés est catastrophique. Au sein de l’armée régulière qui (de toute façon) est tenue à l’écart, 96 % du personnel vit en dessous du seuil de pauvreté. Au sein des Pasdarans, ce n’est guère plus reluisant, la pauvreté est un généralisée en Iran. Les miliciens sont souvent aussi misérables que leurs victimes. Les miliciens qui s’illustrent aujourd’hui dans ces manœuvres profiteront peut-être de la débâcle pour déserter ou pour retourner leurs armes contres leurs commandants.

Mis à part la pauvreté, en mars 2004, 16 hauts gradés des Pasdarans ont été jugés et pendus immédiatement après, pour opposition à la politique nucléaire des mollahs. Ceci n’est pas un cas isolé. Plus grave encore, le bunker du régime, le ministère des Renseignements est touché.

Très récemment, une cellule spéciale a été mise en place afin de combattre les agents dissidents (une sorte de 5e colonne) qui soutiennent le soulèvement populaire. C’est eux qui ont apporté leur savoir faire aux opposants pour l’élimination des juges de la révolution, des bassidjis et des commandants régionaux des troupes des Pasdarans ou ceux affectés à la protection du Guide Suprême.

Si le Conseil des Nations Unis prenait enfin des décisions à l’encontre des mollahs, plus personne ne parierait sur la survie du régime.