Iran – Israël : Ahmadinejad calme le jeu 09.07.2008 La semaine dernière différents personnages du régime ont pris la parole pour proférer des menaces contre la sécurité du transit des pétroliers dans le Golfe Persique. Cette semaine, le régime a franchi une étape en programmant des manœuvres navales, preuve de ses capacités de nuisance. Il a attiré l’attention sur ces manœuvres en déclarant avoir la possibilité de « mettre le feu » à Tel-Aviv et à la flotte militaire américaine dans le Golfe en cas d’attaque contre ses installations nucléaires. « Le régime sioniste fait actuellement pression sur les dirigeants de la Maison-Blanche pour préparer une attaque contre l’Iran. S’ils commettent une telle stupidité, la première réponse de l’Iran sera de mettre le feu à Tel-Aviv et à la flotte américaine dans le Golfe Persique » , a déclaré le mollah Ali Shirazi, représentant du guide suprême. Comme nous l’avons expliqué dans notre article consacré aux fluctuations des menaces contre le détroit d’Ormuz, la promesse de bloquer le transit des pétroliers revient d’actualité à chaque fois que la communauté internationale s’apprête à se montrer plus ferme à l’égard des mollahs par l’adoption de nouvelles sanctions. Ce qui fait la valeur de chaque menace est son auteur et ceux de la semaine dernière n’étaient pas des responsables du premier plan du régime. Cette semaine le régime continue dans le même registre avec le représentant du Guide suprême qui est encore moins élevé que les auteurs des trois précédentes déclarations. Il n’est personne et n’a aucun pouvoir de décision dans aucun domaine. Le régime avait besoin de quelqu’un pour lancer la menace. Son propos a été amplifié par Siavash Ghazi, un journaliste iranien de l’AFP très proche du régime. Ce propos a même amplement dépassé les manœuvres en question. Cependant, selon notre analyse, ces propos et cette manœuvre ont très vite été jugés comme inopportuns par le régime lui-même. En effet, il a commencé à menacer le transit des pétroliers alors qu’il s’attendait à une réaction violente des Six à sa réponse négative à leur offre. Téhéran n’a pas su analyser correctement le silence des Six et a cru que ces derniers allaient le sanctionner pour son refus de suspension de l’enrichissement. Téhéran a donc répété ses menaces, et l’annonce des manœuvres a précédé de peu la décision des Six de lui accorder un délai supplémentaire et même une discussion approfondie sur sa proposition alternative. Téhéran est devenu plus discret sur la manœuvre (presque gêné par l’article de Ghazi) : il a adopté un profil bas, oublié ses annonces de tirs de missiles sol-mer. D’ailleurs, aucune image n’a été diffusée et il est fort probable que ces manœuvres annoncées pour durer 10 jours ne se terminent sans aucune publicité. Mieux encore, Ahmadinejad en déplacement à Kuala Lampur pour le sommet des 8 pays musulmans en voie de développement (D8) a assuré la main sur le cœur lors de sa conférence de presse qu’il ne voyait « la moindre possibilité de guerre entre son pays et les Etats-Unis ou Israël, dans le futur ». [1] Le changement de ton est spectaculaire. Rien d’étonnant : le régime des mollahs n’a pas un objectif idéologique de destruction d’Israël, mais cherche une reconnaissance régionale géopolitique. Ce rôle régional géopolitique est celui de l’arbitre du conflit israélo-palestinien. L’ingérence permanente des mollahs via le Hezbollah ou le Hamas dans ce conflit est l’assurance vie du régime. Téhéran a les moyens d’embraser la région et de ce point de vue il a besoin d’un Israël en conflit avec ses voisins. © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Enjeux : Option militaire | | Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran | | Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Golfe Persique | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Israël | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA | [1] « I assure you that there won’t be any war in the future », Ahmadinejad told a news conference during a visit to Malaysia for a summit of developing Muslim nations. | |