Pour être plus précis, il n’y a pas une réponse mais plusieurs. Dans un premier temps, avant l’arrivée de Solana, Téhéran a encore rejeté l’idée d’une condition préalable pour la reprise des négociations. Au moment de la remise du dossier, Téhéran a évoqué sa condition pour étudier l’offre : que ses propres propositions appelées le paquet d’offres iraniennes soient étudiées par les six et que leur offre y soit adaptée. Solana qui représente les intérêts européens en Iran a quitté les mollahs en leur accordant un délai d’un mois qui prendra fin à la mi-juillet et en les encourageant à lui remettre une réponse rapide et positive dans ce délai.

Après mûre réflexion, Téhéran a décidé de baisser d’un cran afin de ne donner à la partie adverse aucun prétexte pour lui supprimer ce délai d’un mois. Le ministre des affaires étrangères des mollahs a déclaré lundi : « l’Iran étudie l’offre et donnera sa réponse au moment qui lui semble le plus opportun ». Voilà une réponse qui n’engage à rien et laisse néanmoins l’espoir d’une réponse.

Téhéran évite les attitudes anxiogènes, affiche une attitude studieuse et se montre prudent sur le dossier nucléaire pour gagner un mois, mais parallèlement le régime repart de plus belle dans la polémique. Ainsi au cours de la même journée, Khamenei, le guide suprême, a déclaré que le conseil de Sécurité de l’ONU devrait au moins avoir un membre permanent musulman ! [1]

Après avoir cherché à transférer son dossier nucléaire du Conseil de Sécurité vers l’AIEA, à présent, le régime des mollahs s’attaque à la légitimité de cette institution. Bien que l’argument polémique soit intéressant, son impact reste réduit : Téhéran connaît ses limites d’où d’ailleurs sa prudence face aux Six. Il lui faut rester zen ; passé le 15 juillet, il lui restera 4 mois très chauds jusqu‘aux élections américaines. Si Obama passe, Téhéran obtiendra un délai de 4 ans.

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