Iran : Cacophonie et débandade au ministère du pétrole ! 22.04.2008 Téhéran attend depuis près de deux ans que Total et Shell finalisent leur accord préliminaire conclu en 2006 et 2007. Afin de ne pas perdre la face, Téhéran leur a déjà accordé plusieurs délais qui ont tous étaient remplacés par de nouvelles deadlines. Le dernier de ces délais a été enterré aujourd’hui dans un certain désordre. Il y a quelques jours, à la veille de l’inauguration à Téhéran de la 13ème foire internationale du pétrole, du gaz et de la pétrochimie, le régime des mollahs avait laissé entendre qu’il changeait le délai de 6 mois accordé en janvier 2008 à Total et ne lui laissant que jusqu’au 20 avril, fin de cette expo, pour signer le contrat de plusieurs milliards de dollars pour le projet de gaz naturel liquéfié South Pars. Cet ultimatum est passé, mais Total n’a pas bougé. Les responsables du secteur pétrolier sont devenus très agités et ont multiplié des ultimatums dans un certain désordre. Au cours d’une même matinée du lundi 21 avril, nous avons eu droit à trois sons de cloche. D’abord c’est le vice-ministre du pétrole Hossein Noghrekar-Shirazi qui a affirmé que Téhéran pourrait remplacer Total par des entreprises asiatiques si le groupe pétrolier français ne finalisait pas ses engagements d’ici à juin (c’est-à-dire avant la deadline initiale du 19 juin). Plus tard, Ali Vakili, le directeur opérationnel de Pars Oil and Gas Co, a essayé de corriger le tir tout en restant intimidant en affirmant que Total et Shell devaient impérativement signer avec l’Iran avant la fin du mois de juin (retour donc à la deadline officielle). C’est encore lui qui au moment du faux ultimatum de la semaine dernière avait évoqué la deadline du 19 juin. Ces deux tentatives d’intimidation seront peut-être les dernières du genre. Les deux énergumènes ont été repris et corrigés par leur supérieur le ministre iranien du Pétrole Nozari en visite à Rome pour le Forum international de l’énergie. Nozari est allé dans le sens opposé de ses sub-alternes en affirmant qu’aucune date limite n’avait été fixée pour la conclusion d’un accord avec Total SA et Royal Dutch Shell PLC concernant le développement de South Pars. Téhéran vient tout simplement de renoncer à sa politique de deadline, du moins provisoirement, en attendant de trouver au moins un repreneur sérieux pour South Pars. © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz | | Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application | |