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Iran : BNP et Calyon, victimes des sanctions bancaires américaines
11.01.2008

Selon l’agence Reuters, Reliance Industries, la première holding indienne qui possède des raffineries, aurait depuis octobre 2007 arrêté toutes ses livraisons d’essence et de gasoil à l’Iran. En décembre 2007, c’est Vitol le premier fournisseur d’essence des mollahs qui avait cessé ses exportations vers l’Iran. A présent les mollahs ont été privés de leurs deux premiers fournisseurs d’essence.



Selon Reuters, cette suspension serait due à une défection de deux banques françaises qui ont refusé d’accorder les lettres de crédits (LCS) [1] nécessaires pour le financement de cette importation. Les deux banques en question sont BNP Paribas et Calyon, la filiale de financement et d’investissement du groupe Crédit Agricole, les deux principaux émetteurs de lettres de crédits dans les marchés pétroliers internationaux. Selon un directeur des raffineries de Reliance Petroleum Limited, ces deux banques ont d’importantes activités aux Etats-Unis et craignaient d’être mises à l’index par les Américains.

Les dessous des cartes | Cependant, il est nécessaire de rappeler qu’en mai 2007, le pétrolier californien Chevron (jadis co-dirigée par Condi Rice) a investi 300 millions de dollars pour construire avec Reliance Petroleum Limited une raffinerie avec une technologie américaine qui sera la sixième du monde et permettra de produire quotidiennement 580.000 barils d’essence. Le projet a été réalisé avec l’aide d’Ex-Im Bank.

La banque d’Etat américaine Export-Import Bank a engagé en 2006 plusieurs crédits d’une valeur globale de 5 milliards de dollars pour des projets communs américano-indiens en Inde.

- Les américains auraient pu donc obtenir la cessation des livraisons d’essence vers Téhéran sans mettre sous pression les banques européennes. Mais on constate que la volonté des américains est de maintenir une énorme pression bancaire européenne contre l’Iran afin de forcer les mollahs à accepter le deal que leur propose l’administration Bush (aux frais des européens).

Désormais grâce aux pressions américaines, de nombreuses banques européennes qui étaient les partenaires privilégiés des mollahs refusent de leur ouvrir un crédit et en décembre 2007, même la Chine a esquissé un refus. Le régime des mollahs ne se cache même plus de ces difficultés bancaires. Ainsi H. Ghanimi-fard, le directeur des affaires internationales de la compagnie nationale du pétrole iranien, n’a pas démenti la nouvelle et il a précisé que Téhéran avait d’autres moyens d’agir afin de contourner le refus d’ouverture de crédit. Il n’a pas précisé lesquels. Cependant, il est possible que cette solution miracle soit l’achat d’essence en échange de contrats buy-back avec des traders basés en Malaisie et à Singapour (comme Chevron) où les mollahs ont commencé à acheter de l’essence au cours de la semaine dernière.

En revanche, tout va bien pour Reliance. Quand Vitol, le principal fournisseur d’essence à l’Iran, s’était retiré du marché iranien, il avait été récompensé par les américains qui lui avaient accordé une concession d’exploitation d’un important gisement pétrolier au Kurdistan irakien (américain). Pour Reliance, les choses sont plus simples : le 8 janvier 2008, les américains lui ont offert le droit de vendre sa production actuelle de 33 millions de tonnes quotidiennes d’essence directement sur le marché américain !

Cette récompense a d’autant plus de valeur que Reliance Petroleum Limited était l’un des futurs investisseurs du projet gazier South Pars et le principal partenaire du pipeline Iran-Pakistan-Inde.

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| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA et les américains |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : Gazoduc, Oléoduc & pipelines |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Inde |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : selon Reuters |

[1Lettre de crédit stand-by : qu’est-ce que c’est ? | La lettre de crédit « stand-by » est un document qui constitue une garantie bancaire et dont la remise ne sera effective qu’en cas de non-paiement d’une dette ou d’une créance. La lettre de crédit « stand-by » peut de ce fait être comparée à une « caution » dans le cadre des relations commerciales entre fournisseurs et clients et très souvent, il s’agit de partenariats internationaux.
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