Iran : Les iraniennes ne rêvent pas ! 08.01.2008 Une certaine Yasmina Hamlawi, sympathisante de la « cause palestinienne » et qui se présente comme une juriste spécialisée en droit international a écrit un article sur ce à quoi rêveraient les iraniennes. Selon Hamlawi, « les iraniennes seraient prises en étau entre des revendications égalitaires et la crainte qu’en hurlant leurs protestations, celles-ci contribuent à justifier une ingérence étrangère ». L’auteur propose que l’on accorde du temps aux iraniennes et aux mollahs pour faire évoluer la société iranienne. C’est toujours la même rengaine… Pour étayer son raisonnement Yasmina Hamlawi a à sa disposition un chiffre : 75% des étudiants iraniens seraient des femmes et avec ce seul chiffre (invariable et irréaliste), la gracieuse Yasmina a brodé un long article de 7608 caractères pour exposer ses idées : « les Iraniennes auraient envie que l’on parle d’elles, non pour leur témoigner un mélange de sollicitude et dédain envers une prétendue soumission, mais pour nouer le dialogue… ! » Mlle Hamlawi pense également le plus grand bien de Khatami, ce souriant mollah qui a le record du nombre des lapidations ! Pour sa gouverne, nous avons décidé de publier une réponse toute en chiffres sur le salaire accordé aux femmes dans ce pays où 75% des étudiants seraient des femmes ! Les femmes travaillent très peu en Iran parce qu’elles doivent avoir l’autorisation d’un mari, d’un père, ou d’un frère (un homme). Néanmoins, dans une société où 85% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, l’autorisation est vite accordée quand le travail peut aider la famille à subvenir à ses besoins de première nécessité : le logement et la nourriture. Cependant selon les statistiques iraniennes 85% des iraniens souffrent de malnutrition. On retrouve ce chiffre de 85% dans de nombreux domaines : par exemple 85% des jeunes hommes de 20 à 25 ans sont sans emploi. Et bizarrement aucun des journalistes ou chercheurs iraniens ou étrangers ne s’intéresse à cette masse. Tous parlent des 75% d’étudiantes des universités islamistes de l’Iran ! Or, les droits d’inscription pour un trimestre sont cinq fois supérieurs au salaire mensuel d’un fonctionnaire iranien. Ce ne sont donc pas des jeunes issus de la classe moyenne qui peuvent aller à l’université mais les jeunes issus des familles des mollahs, des Bazaris ou des Pasdaran. C’est évident que ces jeunes préfèrent le modèle Khatami, les autres vivotent en Iran ou fuient le pays pour vivre en clandestin eu Europe. Dans son dernier film, Ken Loach dit que le réfugié iranien est le moins cher du marché du « monde libre » ! Officiellement 9% des femmes iraniennes sont actives, mais elles sont plus nombreuses et de préférence, on les trouve dans des emplois de bas de gamme avec un salaire inférieur à la moitié du salaire d’un homme. Elles sont présentes dans tous les secteurs mais toujours en situation inférieure à l’homme dans la hiérarchie de travail. Légalement si elles travaillent pour une grande entreprise, elles ont une couverture sociale, des congés de maternité ou des frais de garde d’enfants, mais ces entreprises ne les embauchent pas et elles doivent s’orienter vers les entreprises de moins de 10 personnes qui n’accordent aucune couverture sociale à aucun de leurs employés (hommes, femmes ou enfants). Le salaire d’une femme dans un atelier est de 50 à 60% du salaire masculin et dans les commerces, il est de 35 à 40% du salaire masculin. Ainsi, le salaire (au black) d’une vendeuse dans un commerce d’un quartier populaire pour un job de 9h à 22h 6j/7 est de 40 dollars. C’est l’équivalent du salaire d’un enfant de 7 ans qui travaillerait comme commis, ou 40% du salaire d’un homme du même âge pour un job similaire. D’ailleurs, les garçons se plaignent car désormais les commerçants embauchent des filles pour casser les salaires. Il y a des exceptions ponctuelles, une vendeuse dans un commerce d’un quartier chic pour un job de 10h-22h peut gagner 80 $ (avec couverture sociale) mais en échange elle doit travailler 7j/7 toute l’année. Cette couverture sociale ne lui sert à rien puisqu’elle ne peut pas rater une journée de travail sous peine de licenciement. Rappelons que le niveau mensuel du seuil de pauvreté est passé de 350 $ en 2005 à 500 $ en 2007, mais les salaires n’ont pas suivi ! Le job le plus exclusivement féminin est « femme de ménage ». Elles travaillent pour des sociétés intérimaires qui facturent 8 $ par jour et cèdent 4 $ à l’employée. Ces femmes gagnent entre 50 à 100 $ par mois (autant qu’un ouvrier à condition de travailler 7j/7). C’est le seul secteur en expansion : de la main-d’oeuvre pas chère et sans couverture sociale. Au bas de l’échelle, il existe une autre filière : ce sont les ouvrières qui travaillent à domicile et font de la sous-traitance temporaire pour les ateliers ou les usines contre un cachet au black de seulement 1 $ par jour. Il y a évidemment celles qui se prostituent pour 20 dollars la passe dans l’espoir de nourrir toute la famille. Elles sont très nombreuses, 84,000 en 2004 à Téhéran, elles seraient une dizaine de fois plus nombreuses en 2007 en raison d’une augmentation annuelle de 600% ! Les iraniennes ne rêvent pas, elles bossent comme putain ou comme esclave. Pour cacher cette misère, le régime des mollahs emploie une cinquantaine de femmes jeunes et jolies qui jouent les féministes à la mèche rebelle. Des journalistes sympathisant avec le régime (comme Hamlawi ou Minoui...) se rendent en Iran pour interviewer ces comédiennes mercenaires d’un régime ignoble et infanticide, mais elles évitent soigneusement de parler de cette misère dégradante qui ne se cache plus et de ces femmes qui ne rêvent plus. © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Institutions : Misogynie Institutionnelle | | Mots Clefs | Instituions : Economies Parallèles | | Mots Clefs | Fléaux : Pauvreté (et Disparité) | | Mots Clefs | Fléaux : Chroniques d’injustices quotidiennes | |