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Iran : La Russie déploie ses missiles contre les américains
28.12.2007

La Russie doit livrer à l’Iran 5 batteries de missiles sol-air S-300 PMU-1, a déclaré le 27 décembre 2007 le ministre iranien de la Défense sans préciser la date des livraisons. Le lendemain, Alexandre Lossioukov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé la nouvelle en précisant que la Russie aidait l’Iran à renforcer son système de défense antiaérienne. Cette livraison a deux aspects ; économiquement, Moscou se débarrasse de ses vieux stocks d’armes et géopolitiquement, il prend position contre Washington.



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Décodages techniques | Le système S-300PMU-1 est un missile stratégique Surface-Air à long rayon d’action pour intercepter et détruire des aéronefs ennemis mais aussi des missiles de croisières. La famille S-300 a été mise en service en 1980 et comporte plusieurs générations de missiles avec des capacités améliorées. Les S-300 sont en bout de course, puisque la Russie commence à déployer la première génération des S-400 qui sont beaucoup plus performants.

Le modèle vendu aux mollahs est de la troisième génération des S-300 et il a été mis en service en 1992. Le système est composé d’un camion doté d’un système de radar à capacité de guidage semi actif. Ce camion est également équipé de tubes de lancement qui servent également à transporter des missiles 48N6 de 143 kg de charge militaire. Un missile peut être lancé toutes les trois secondes. Le petit habitacle de contrôle peut gérer jusqu’à 12 missiles en même temps. Le missile est éjecté de son tube par une catapulte avant que le moteur ne s’allume à 25 mètres du sol.

La portée de ces missiles est de 150 km et ils peuvent atteindre des cibles jusqu’à 27,000 m en altitude à une vitesse maximale de 1km/sec (mach 3). La première version avait une charge de 100 kg, une portée de 45 km et un plafond de 25,000 m. D’une génération à l’autre, les russes sont parvenus à améliorer ces données en allégeant le missile, alourdissant les charges et en augmentant la portée et le plafond ou en améliorant le plafond aux dépens de la portée (S-300 V).

Le plus performant modèle S-300 mis en service en l’an 2000 avait une portée de 200 km. Il est à présent surclassé par le S-400 datant de 2007 qui a un radar complètement autonome qui peut guider jusqu’à 4 missiles en même temps sur 4 différentes cibles et peut poursuivre pas moins de 24 autres objectifs potentiels. Avec une portée de 400 km, le S-400 a également doublé la portée du meilleur modèle S-300, il grimpe à un plafond de 30,000 m et ses missiles plus destructeurs et plus rapides [1].

En revanche, les mollahs ont acheté le modèle le plus bas de gamme de cette famille S-300 encore en service, mais il leur coûtera tout de même 800 millions de dollars qui alourdiront la dette des mollahs auprès des russes.

Décodages géopolitiques | Le système S-300 PMU1 n’est certainement pas ce qu’il se fait mieux pour résister à une attaque aérienne contre l’Iran mais l’intérêt de cette livraison est plus stratégique que militaire. La Russie place ainsi des missiles plutôt performants sur 3 sites susceptibles de menacer l’hégémonie militaire américaine dans la région du Golfe Persique.

En effet, selon les médias iraniens, les russes ont proposé 5 sites pour déployer les 5 batteries de missiles. Sur cette liste russe, il y a évidemment Téhéran (centre administratif), Ispahan (villes d’équipements industriels) mais aussi Bandar Abbas (à proximité de la centrale de Bouchehr), Khorram-Shahr et Abadan (à proximité des terminaux pétroliers).

Pourquoi Bandar Abbas ? | Si les russes voulaient protéger les installations nucléaires des mollahs, il aurait fallu protéger l’usine d’enrichissement de Natanz et non pas Bouchehr, mais les russes préfèrent déployer leurs missiles sur des sites officiellement sensibles pour l’Iran mais officieusement susceptibles d’être une menace pour les forces américaines dans le Golfe Persique ou en Irak.

C’est le cas pour Bandar Abbas qui domine le Détroit d’Ormuz, et pour Khorram-Shahr et Abadan qui sont face à Bassorah (principal port de l’Irak où se trouvent les principaux terminaux pétroliers de ce pays).

Alors que Washington entend placer son super système anti-missile en Pologne et en Tchéquie, Moscou montre qu’il peut en faire autant par l’intermédiaire de l’Iran. Si l’Amérique continuait à menacer le ciel russe, Moscou pourrait livrer d’autres systèmes beaucoup plus performants aux mollahs.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- L’Iran, enjeu d’une guerre froide entre la Russie et les Etats-Unis
- ( 21 DÉCEMBRE 2007)

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