Accueil > Revue de presse > Reza Pahlavi : une troisième voie, pour éviter la catastrophe



Reza Pahlavi : une troisième voie, pour éviter la catastrophe
21.09.2007

Le prince Reza Pahlavi, 46 ans, qui vit en exil aux États-Unis, est le fils aîné du Chah d’Iran, l’artisan de la modernité en Iran. Il veut fédérer l’opposition démocratique et laïque contre le régime des mollahs. Il a adressé un message au Président Sarkozy pour soutenir le peuple iranien. Il propose une troisième voie comme nous l’avons fait dans une lettre ouverte au Président Sarkozy à la veille de la nomination de son ministre des affaires Etrangères. Cette voie est celle de l’amitié franco-iranienne, de deux Etats-Nations tournés vers la laïcité et la modernité. D’autres voix comme celle de Chahdortt Djavann appellent à cette troisième voie. Ecoutez-nous Monsieur le Président, si nous critiquons l’actuelle diplomatie Française, c’est parce que nous voulons recréer les liens tissés par le Général de Gaulle, et qu’un Iran libre aura besoin d’un allié Européen de grande envergure.



Reza Pahlavi : une troisième voie, pour éviter la catastrophe

Avec l’aggravation de la crise iranienne, un tumulte sans précédent s’empare de la sphère diplomatique et déborde sur la scène médiatique. Ces derniers jours, les déclarations du ministre français des affaires étrangères, homme doté d’une longue expérience des crises, notamment lorsqu’il fut en charge de la province du Kosovo mandaté par les Nations unies, ont ravivé les débats.

Lors de la campagne présidentielle en France, les orientations du futur président sur sa politique étrangère préfiguraient déjà l’acuité de la crise iranienne. Elles ont été confirmées, le 27 août, par le discours du président français devant la Conférence des ambassadeurs. La question est la suivante : sommes-nous en face de deux options catastrophiques - « la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran », selon les termes de M. Sarkozy - ou existe-t-il une troisième voie ? De mon point de vue, cette troisième voie existe effectivement.

Je le dis avec une conviction largement partagée par nombre de dissidents à l’intérieur du pays, le problème essentiel du peuple iranien n’est ni la poursuite de l’enrichissement d’uranium ni l’aventurisme du régime sous quelque forme que ce soit. L’aspiration profonde de la grande majorité des Iraniens est la liberté, les droits de l’homme, la laïcité, la prospérité, l’emploi et la sécurité.

Si l’occasion s’offrait à ce peuple de s’exprimer librement, la pertinence de cette conviction serait démontrée aux yeux du monde entier. Comme d’autres qui l’ont vécue avant nous à travers l’histoire, les Iraniens, pris sous la répression d’une dictature théocratique, n’ont pas la possibilité de s’exprimer en ce sens. Cependant, le contexte global peut nous aider. L’inflexion de la politique étrangère de la France ces derniers mois semble indiquer une nouvelle prise de conscience de la part des décideurs français quant à la réalité iranienne aujourd’hui.

C’est pour mieux refléter cette réalité que je m’efforce de porter à l’attention du monde les voix réprimées à l’intérieur. Mon énergie se concentre sur la concrétisation d’un vaste mouvement d’union nationale axé sur la désobéissance civile. En Iran comme ailleurs dans un passé proche, en Afrique du Sud sous le régime d’apartheid, ou dans l’ancien bloc soviétique en Europe centrale, un tel mouvement nécessite le soutien de la communauté internationale. Aguerrie par les « rebuffades » de ceux qui ne cherchent qu’à gagner du temps pour sécuriser leur régime, celle-ci doit autant se préoccuper de la gravité de la crise nucléaire que de celle de la violation quotidienne des droits de l’homme. D’autant plus que cette question est appelée à s’inscrire comme « la priorité de l’action diplomatique de la France dans le monde ».

Loin de la guerre, ce que le peuple iranien demande à la France, berceau de la démocratie et de la défense des droits de l’homme, c’est d’exercer à l’encontre de la République islamique d’Iran des sanctions ciblées et étendues allant jusqu’à la rupture des relations diplomatiques et économiques et l’interdiction des déplacements des envoyés du régime à l’étranger.

Nous avons besoin du soutien de la communauté internationale dans cette lutte pour la liberté. Je me réjouis de la politique de fermeté adoptée par la France. Cependant, j’ajoute que la guerre serait une catastrophe, dont les victimes seraient le peuple iranien et la démocratie.

Cette troisième voie s’impose. Je ferai de mon mieux pour en porter le flambeau avec conviction et détermination, et continue plus que jamais mon combat pour une démocratie véritable en Iran. Il appartiendra à mes concitoyens de décider de l’avenir institutionnel du pays. D’ici là, mon devoir consiste à trouver les mécanismes d’une sortie de crise et d’une transition, la moins coûteuse possible.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Les enjeux fondamentaux de cette troisième voie :
- Lettre au futur ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy
- (15 Mai 2007 : à la veille de la nomination de Bernard Kouchner)

La tribune de Chahdortt Djavann :
- L’Iran, régime aux pieds d’argile
- (29 Juin 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

| Mots Clefs | Décideurs : Reza Pahlavi |

| Mots Clefs | Histoire : Mohammad-Reza Shah (le Chah) |