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Iran : La stratégie pacifique de Bush
21.09.2007

Les rumeurs d’attaques ou de guerre contre les mollahs se succèdent et des analystes sans envergure comparent le cas de l’Irak à celui de l’Iran. C’est un mépris total pour la géopolitique. Pour notre part, la guerre entre les Américains et les mollahs n’a pas lieu d’être car les conditions géopolitiques sont différentes de la situation en Irak. Le président Américain vient d’ailleurs de confirmer sa décision de résoudre la crise par une négociation avec ce qu’il appelle le régime iranien.



« J’ai constamment dit que j’espérais que nous pourrions convaincre le régime iranien d’abandonner son ambition de développer un programme d’armes (nucléaires) et d’y parvenir (à le convaincre) de manière pacifique », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.

En effet, rien n’est comparable entre l’Iran et l’Irak. L’Iran se trouve au carrefour du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale. Il domine le Golfe Persique et le fameux détroit d’Ormuz. Il est également riverain de la Mer Caspienne qui tire son nom de la ville iranienne de Qazvin.

L’Iran a donc la capacité d’influencer deux importantes zones de transit pétrolier, l’une attenante à l’OPEP et l’autre aux richesses pétrolières et gazières de l’Asie Centrale. De plus, le régime en place en Iran apporte son soutien aux facteurs d’instabilité aussi bien dans le pourtour du Golfe Persique qu’au Yémen qui est la porte arrière de la péninsule arabique.

Les mollahs entretiennent également les facteurs d’instablité en Afghanistan qui est le couloir d’accès vers l’Asie Centrale. Et finalement, ils soutiennent les 3 grands facteurs d’instabilité au Proche-Orient avec la Syrie, le Hezbollah et le Hamas qui peuvent menacer Israël depuis 3 points distincts.

Si une superpuissance veut dominer l’ensemble de ces régions stratégiques, elle doit composer avec les mollahs (et les Pasdaran). C’est le cas de la Russie qui soutient ce régime pour le bénéfice qu’il tire de l’instabilité de l’Afghanistan, du Golfe Persique et du Moyen-Orient.

C’est aussi le cas des Américains qui espèrent récupérer cette formidable puissance de nuisance des mollahs pour l’utiliser contre leurs adversaires économiques et plus spécialement contre la Chine. On appelle ceci la Stratégie du Désordre. On vend des armes, on provoque des guerre là où un adversaire comme la Chine a des intérêts pétroliers. Les facteurs de stabilité sont les ennemis de la Stratégie du Désordre et les facteurs d’instabilité son carburant.

Selon la Stratégie du Désordre, la stabilité est mauvaise pour les ventes d’armes et mauvaise pour l’absence de maîtrise des cours du pétrole. En revanche, l’instabilité va remodeler la région en petites républiques mono-religieuses ou mono-ethniques hostiles entre elles pour des motifs compréhensibles d’inéquité au moment du partage des térritoires. L’instabilité et ce remodelage détruiront l’unité de l’OPEP et le pétrole repassera sous le contrôle des majors pétroliers qui contôlaient 86% du pétrole du monde avant l’OPEP et n’en contrôlent plus que 16% aujourd’hui.

Contrôler le pétrole équivaut à contrôler la croissance de l’Inde et de la Chine. C’est un jeu global. Dommage pour les irakiens, les iraniens et même les israéliens qui suivent docilement les programmes américains de désordre en oubliant qu’ils habitent au Moyen-Orient et non pas ailleurs.

Contrairement au régime des mollahs, l’Irak de Saddam était un facteur de stabilité nationale et même régionale car ce pays n’était pas à cette époque le spot préféré de tous les surfeurs Djihadistes en mal de la vague islamiste du siècle. En fait en attaquant l’Irak, les Américains ne voulaient pas détruire un régime totalitaire, mais un élément de stabilité.

Bush ne doit surtout pas attaquer les mollahs ou détruire cette formidable fontaine d’instabilité. En fait, il y a un bras de fer entre les Etats-Unis et les mollahs, ce bras de fer est à propos des modalités de l’entente entre les deux, et le nucléaire des mollahs n’est qu’un prétexte, une crise de substitution.

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Tous les enjeux géopolitiques de la « crise iranienne » :
- Iran : Etat des lieux de la crise nucléaire iranienne
- (17 septembre 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Enjeux : Remodelage du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale |

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |