Iran : Chassé-croisés avec les Américains en Irak 08.07.2007 Des représentants de l’Iran ont pu rencontrer pour la première fois cinq de leurs compatriotes membres des forces spéciales qui avaient été arrêtés en début d’année dans le Nord irakien par les forces américaines. Ces 5 agents étaient présents en Irak pour organiser des réseaux terroristes dans cette zone sunnite. Il est nécessaire de rappeler que le ministère des affaires étrangères du régime des mollahs fait partie du ministère des renseignements : Les « diplomates » iraniens sont tous des pasdaran, membres du service de renseignements du régime. Téhéran prétend que ces 5 iraniens capturés en janvier appartenaient au personnel consulaire. On prétend que c’est le transfuge iranien des services de renseignements qui avait signalé leur présence en Irak, leur lieu de résidence et d’autres détails sécuritaires afin de faciliter leur capture. Depuis des mois, Téhéran réclame leur libération. Il avait essayé de l’obtenir par l’intervention de Talabani, le président Irakien qui est d’origine Kurde et a pendant des années été un agent des mollahs en Irak. Les Américains avaient toujours refusé une remise de peine ou l’octroi d’une autorisation aux représentants de régime pour rencontrer les prisonniers. La presse internationale avait cru voir dans la prise d’otage des marins britanniques, une tentative pour procéder à un échange d’otages, échanges impossibles car ce ne sont les Britanniques qui retiennent les 5 pseudo-diplomates mais les Américains. L’idée d’un échange d’otages sur un pont brumeux obsède les journalistes étrangers qui ont également avancé cette hypothèse au moment des soi-disant arrestations des 4 (ou 5) intellectuels irano-américains. Cette hypothèse d’échange est due à une méconnaissance des objectifs des mollahs. La libération des 5 intellectuels irano-américains détenus en Iran est indépendante de la libération des 5 Pasdaran détenus en Irak. D’ailleurs ce n’est pas leur libération qui était importante, mais que les Iraniens puissent reparler à leurs agents afin de savoir ce qu’ils ont raconté aux Américains pendant leurs interrogatoires. C’est fait, puisque trois « diplomates » iraniens, dont l’ambassadeur d’Iran à Bagdad, se sont entretenus avec les détenus pendant plusieurs heures. Le ministre des Affaires étrangères de l’Irak a précisé que la rencontre avait été autorisée dans l’espoir que l’initiative permettrait d’apaiser les tensions entre Téhéran et Washington : c’est-à-dire de faciliter la poursuite du dialogue entre les deux pays comme nous l’avions précisé dans une précédente analyse. Ce recul de Washington est dicté par l’intensité des attentats en Irak. Téhéran avance ses pions et se renforce, Washington a lâché du mou en Irak tout en tapant sur la table et agitant nerveusement le spectre d’une frappe sur l’Iran [1]. Mais telle n’est pas l’intention de Washington car il cherche une entente avec les mollahs, ces derniers le savent et entendent lui dicter « leurs conditions ». | Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les relations avec les USA & Négociations directes | | Mots Clefs | Terrorismes : Prise d’otages | | Mots Clefs | Terrorismes : Ingérence des mollahs en Irak | | Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : IRAK | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA | © WWW.IRAN-RESIST.ORG [1] Rice et l’option militaire | La veille de l’autorisation accordée à l’Iran pour rencontrer ses agents détenus en Irak, Condoleezza Rice a évoqué l’option militaire en estimant que l’Iran était un pays de plus en plus dangereux...
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