Iran - Afghanistan : Le come-back réussi de la Russie en Asie Centrale 13.05.2007 Pendant que les Américains bataillaient en Afghanistan pour contrôler et pacifier ce territoire, pour y faire transiter leur tube (TAP) depuis l’Asie Centrale vers l’Océan Indien, la Russie s’est activée pour retisser les liens rompus avec les Etats pétroliers de l’Asie Centrale en 1991. La durée de la guerre américaine en Afghanistan (avec le soutien logistique des mollahs et les armes russes ou chinoises) a finalement convaincu l’Asie Centrale de trouver une solution avec la Russie.
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WWW.IRAN-RESIST.ORG Ce 11 mai 2007, le Kazakhstan a accédé à la demande de Vladimir Poutine qui est actuellement en tournée dans la région. Poutine a rencontré le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev et ce dernier lui a promis de renforcer les liens énergétiques entre les deux pays au grand dam des Etats-Unis et de l’Europe. Le Kremlin qui visait des contrats pour le transport des hydrocarbures de cette région a même obtenu de nouveaux contrats pour l’extraction du gaz et du pétrole au Kazakhstan et au Turkménistan ! « Notre coopération dans le secteur du pétrole et du gaz a un caractère stratégique, en particulier en ce qui concerne le transport d’énergie kazakhe vers les marchés mondiaux via les pipelines russes », a noté Nazarbaïev. « Le Kazakhstan a vocation à transporter l’essentiel de son énergie, sinon la totalité, via le territoire russe », a-t-il ajouté alors que les Occidentaux souhaitent développer des routes énergétiques contournant la Russie pour réduire leur dépendance vis-à-vis de Moscou. Le patron du géant gazier russe Gazprom Alexeï Miller a annoncé qu’il s’était « mis d’accord » avec ses collègues kazakhs sur les conditions de l’achat du gaz du gisement de Karatchaganak, au Kazakhstan, dans le cadre d’une société conjointe Russo-Kazakh. Selon une source proche des négociations, un accord officiel en ce sens devrait être signé le 21 mai à Moscou. Le président kazakh s’est également montré intéressé par un projet d’oléoduc Bourgas-Alexandropolis soutenu par la Russie (qui doit relier le port bulgare de Bourgas à la ville grecque d’Alexandropolis). Ce projet est l’un des concurrents du projet Européen Nabucco et du projet Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), soutenu par Washington. Les deux pays ont aussi signé un accord pour la création conjointe près d’Irkoutsk (Sibérie orientale) d’un centre international d’enrichissement d’uranium destiné aux pays en développement désireux d’accéder à l’énergie nucléaire civile. Poutine a présenté cette initiative conjointe - le centre devant devenir opérationnel en 2013 - comme un « secteur très prometteur de coopération » bilatérale. Après ces merveilleuses emplettes, le Tsar Vladimir s’est envolé pour le Turkménistan, le premier producteur de gaz naturel d’Asie Centrale. Il y a rencontré le président turkmène, Gourbangouly Berdymoukhammedov pour des entretiens bilatéraux (qui ont eu lieu vendredi), pour enchaîner samedi sur un sommet énergétique tripartite à Turkmenbachi, sur les bords de la Caspienne, avec le président kazakh, et son homologue turkmène. Le lendemain de la signature des accords Russo-Kazakh, Les trois chefs d’Etat ont signé un accord prévoyant la construction d’un nouveau gazoduc autour de la mer Caspienne. Vladimir Poutine a affirmé fièrement que cet accord était synonyme de « livraisons accrues de ressources énergétiques vers l’Europe et le reste du monde ». En effet, dans sa première phase, à l’horizon 2009/2010, le gazoduc devrait acheminer dix milliards de mètres cubes de gaz par an. En intégrant la rénovation et l’amélioration des capacités des tubes existants, ce sont 90 milliards de mètres cubes de gaz qui devraient alors transiter par le territoire russe. L’accès au gaz naturel d’Asie Centrale est une aubaine pour Gazprom car elle achète le gaz 100 dollars les 1.000 mètres cubes au Turkménistan et le revend 250 dollars à ses clients Européens. Poutine a réussi un véritable coup de maître qu’il faut saluer. Ce traité est une réponse à un sommet énergétique « concurrent » qui se tenait au même moment à Cracovie, dans le sud de la Pologne, en présence des présidents Géorgien, Ukrainien et Azerbaïdjanais (Pays du GUAM) afin d’étudier des routes de transport énergétiques contournant la Russie. Mais c’est la Russie qui a contourné ce sommet et son principal bénéficiaire Américain. Le nouveau président turkmène, qui a dû céder à Poutine pour sortir son pays de son isolement, a affirmé que cet accord ne signifiait pas la fin du projet rival subaquatique transcaspien développé avec les Etats-Unis et qui contournera le territoire russe. Mais les chances de voir ce projet concurrent mené à terme sont désormais très réduites. La raison majeure de cet échec est l’échec militaire des Américains en Afghanistan. Ce pays leur échappe et les Talibans sont bien chez eux. Les alliés des Américains les lâchent et espèrent même se rabibocher avec les Talibans. Ce traité magistralement préparé par la Russie démontre la pertinence de l’alliance Iran-Russie que nous avons été les seuls à révéler. Cette alliance est loin d’avoir surpris les occidentaux et entraînera d’autres bouleversements régionaux. La solution est de restaurer un Iran national et fort, mais pour l’instant ce projet n’a pas d’allié en occident et la Russie utilise cette vacuité de projet géopolitique. Les occidentaux ont les idées étroites en matière énergétique, ils restent persuadés par la supériorité des montages économiques et ne raisonnent pas en termes géopolitiques. WWW.IRAN-RESIST.ORG Un autre come-back Russes attendu :
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