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Iran : La Femme dans la Constitution du régime des mollahs
10.05.2007

Actuellement, le régime des mollahs a entrepris des mesures de restrictions vestimentaires avec un souci permanent de les mettre en application devant des caméras. Le régime a des objectifs médiatiques très précis et nous les avons évoqués : montrer visiblement la dureté du gouvernement Ahmadinejad et ce afin de réhabiliter les soi-disant modérés (qui seraient également favorables au dialogue dans le dossier nucléaire)...



Une fois au pouvoir, ces derniers promettront la reprise des négociations contre une pause dans les sanctions économiques et ainsi ils tenteront de désorganiser le consensus fragile qui règne au Conseil de Sécurité contre le programme nucléaire des mollahs.

Mais ces mesures restrictives délibérément médiatiques ont une autre particularité : elles sont entièrement constitutionnelles. Que les mollahs soient modérés ou immodérés, ils peuvent en toute quiétude imposer de telles mesures au nom de l’alinéa 1 de l’article 3 de Constitution de la République Islamique d’Iran.

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Troisième Principe | Le gouvernement de la République Islamique d’Iran est tenu, pour atteindre les objectifs précités dans le deuxième Principe, de mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour les tâches ci-dessous :
- Alinéa 1. Instaurer un climat propice au développement des vertus basées sur la foi, la probité et la lutte contre toute manifestation du vice et de la perversion.

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Evidemment une fois revenus aux affaires, les soi-disant modérés diront que les lois ont été mal interprétées et qu’il faudra revenir à la douceur initiale telle que définie par les fondateurs de la république islamique. Au passage, ils relanceront le débat quant à l’existence d’une constitution démocratique sous le régime des mollahs.

Afin que les choses soient claires nous publions certains articles de cette constitution fondée sur la charia et l’arbitraire d’une libre interprétation selon les mollahs. Il n’y a aucune place dans cette constitution pour les non croyants ou la dissidence religieuse, l’interprétation de la loi islamique offre le choix sur les détails de l’application des peines et non sur leur essence qui est immuable puisque dictée par Dieu en personne.

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Premier Principe | Le gouvernement de l’Iran est une République Islamique que le peuple iranien, sur la base de sa foi séculaire dans le règne du droit et de la justice du Coran, a adopté à la suite de sa révolution victorieuse sous la direction de la Haute Autorité Spirituelle du Grand Ayatollah Imam Khomeiny lors du référendum du 30 et 31 mars 1979, à une majorité de 98,2% de l’ensemble des personnes ayant le droit de vote.

Quatrième Principe | L’ensemble des Lois et règlements civils, pénaux, financiers, économiques, administratifs, culturels, militaires, politiques et autres doit être basé sur les préceptes islamiques. Ce principe prime sur le caractère général et absolu de tous les principes de la Loi constitutionnelle et des autres Lois et règlements, l’appréciation de cette prescription incombe aux jurisconsultes religieux du Conseil de Surveillance.

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De même c’est constitutionnellement que la femme est réduite à son rôle de reproductrice !

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Préambule de la Constitution de la République Islamique

La Femme dans la Constitution

Dans l’établissement des fondements sociaux islamiques, les forces humaines qui étaient jusqu’à présent au service de l’exploitation étrangère de toute part, retrouvent leur véritable identité et leurs droits humains, et dans cette retrouvailles, il est naturel que les femmes, qui avaient jusque là subi plus d’injustice de la part du régime despotique, doivent être davantage protégées dans leurs droits.

La famille est l’unité de base de la société et le foyer principal de la croissance et de l’élévation de l’homme ; et l’entente idéologique dans la recherche de l’idéal est un principe fondamental dans la fondation de la famille, qui est le principal facteur constructif du mouvement évolutif et progressif de l’homme ; fournir des moyens destinés à atteindre cet objectif fait partie des tâches du gouvernement islamique.

La femme, dans cette conception de l’unité familiale, quitte son état « d’objet » ou « d’instrument de travail » au service du développement de la consommation et de l’exploitation, et tout en retrouvant son devoir précieux et estimable de mère dans l’éducation des êtres pieux d’avant garde, elle combat aux côtés des hommes dans les domaines actifs de l’existence ; en conséquence, elle assumera une responsabilité plus noble et une valeur et une munificence plus grande lui seront reconnues du point de vue islamique.

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Cette constitution est claire et limpide : la femme est réduite à son rôle de reproductrice et toute activité qui renierait ce rôle serait anti-constitutionnelle.

Or, les féministes iraniennes laissent croire que le régime des mollahs a une constitution avec des angles morts qui permettent la mise en place d’une certaine forme de protestation via l’action des associations. C’est l’argument des réformateurs.

Mais cette vie associative est anti-constitutionnelle. Les pseudo-féministes qui s’agitent le font avec l’autorisation du régime. Leurs activités sont autorisées afin que les occidentaux puissent croire que le système politique des mollahs est réformable. C’est pourquoi le régime met en scène les mesures restrictives à l’encontre des femmes. Ces mesures permettent l’utilisation des pseudo-féministes dont l’action prouve à son tour l’existence d’un mouvement pour des réformes ou la modération.

Tout ceci est faux : dès le préambule de la constitution, le rôle des femmes leur est assigné avant même que ce préambule n’évoque le rôle des Pasdaran, cette milice qui est censée répandre l’ordre islamique sur terre par le Jihad. Dans le système fondé par Khomeiny, le rôle de la femme a plus d’importance que le projet d’exportation de la révolution.

Khomeiny et ses partisans ont mis un point d’honneur à définir les limites imposées aux femmes car lors de la période qui avait précédé cette révolution islamique (sous la dynastie Pahlavi), la société iranienne avait pris le chemin d’une émancipation totale de la femme par le travail, les études, le droit au divorce et l’indépendance financière.

Au coeur du projet des réformes des Pahlavi, la femme jouait un rôle d’avant-garde, aussi bien célibataire que mariée. En tant que mère, elle devenait l’éducatrice qui transmettait la valeur de l’indépendance et non la reproductrice dépendante de son mari et sous la menace permanente de la répudiation.

La révolution islamique a voulu briser cet élan avant que naissent de nouvelles générations déconnectées de l’islam et de la condition dégradante qu’il assigne à la femme. Cet élan survit grâce à la dernière génération de femmes qui a expérimenté cette émancipation totale (par le travail, les études, le droit au divorce et l’indépendance financière). Cette génération s’éteint : ces femmes ont aujourd’hui entre 60 et 80 ans. Avec elles disparaîtra un important front de résistance intérieure.

C’est aujourd’hui à ce moment précis que parallèlement à la répression institutionnelle par les lois et la constitution, le régime des mollahs a pris soin de créer ces fausses féministes qui ont pour tâche d’effacer la mémoire de cette dernière génération de femmes libérées.

Ces fausses féministes relativisent la situation actuelle, en minimisant l’importance de l’émancipation de la femme iranienne avant Khomeiny et en l’assimilant au mieux au concept décrié de la « Femme Objet ».

C’est un discours chargé de concepts familiers comme celui de la Femme Objet ou aussi celui des traditions patriarcales... Ce discours s’adresse aux militantes féministes des ONG occidentales. Les fausses féministes sont mandatées par le régime pour prendre en main le dossier noir de l’esclavage des femmes en Iran d’aujourd’hui. Elles doivent devenir l’unique intermédiaire entre les Iraniennes et le monde extérieur.

Afin de rendre crédible ces personnages, le régime autorise des activités anti-constitutionnelles et ensuite arrête ces femmes, puis les libère. L’objectif du régime est de mettre en place une interface crédible afin qu’aucune ONG étrangère ne s’arroge le droit de s’immiscer directement dans les affaires des mollahs au nom du droit humanitaire à l’ingérence. D’ailleurs, ces fausses féministes refusent toute ingérence humanitaire et ne demandent qu’une seule chose : un soutien unilatéral à leur lutte, quelque soit leurs revendications, et même quand elles paraissent peu conformes aux idéaux féministes occidentaux. Leur argument est qu’il faut aller doucement et d’utiliser les angles morts du régime…

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2 membres de ce groupe des fausses féministes crédibles

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Lobbying | Un membre imminent de ce groupe de fausses féministes crédibles est Azar Nafissi, auteur de « Lire Lolita à Téhéran » et chercheuse à la John Hopkins University, le repère du Lobby Univesitaire des mollahs aux Etats-Unis : nous consacrerons bientôt un article à ce personnage sans scrupule pleinement engagé pour promouvoir le dialogue entre les mollahs et les Etats-Unis. Nous passerons au peigne fin son discours très pernicieux qui encourage les ONG américaines à n’accorder toute leur attention qu’aux dissidents du régime.

Une autre qui est très active en France est l’illustratrice et l’auteur de la BD Persépolis, Marjan Satrapi. Dans toutes ses interviews, Marjane Satrapi revient sans cesse sur la nécessité de la révolution de 1979, sur la banalité du port du voile et enfin sur la relativité de la dureté de la condition féminine depuis l’avènement de la république islamique : selon elle, les angles morts du régime permettent de se débrouiller.

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Le système D à l’iranienne | Marjane Satrapi aime à raconter aux journalistes français qui l’interviewent que sa BD est interdite de publication en Iran mais que tout le monde se la procure sous le manteau. Nous lui rappelons juste que les Iraniens ont déjà assez de peine à se procurer le minimum vital : ils ne s’amuseront pas à se procurer joyeusement un livre qui glorifie cette révolution qui a ruiné leur vie.

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Marjane Satrapi : Banalisation du port du voile islamique | Le Monde. Oct. 2003

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| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Institutions : Les Racines de la Révolution Islamique |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

| Mots Clefs | Institutions : Misogynie Institutionnelle |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Marjane Satrapi, auteur de Persépolis |

Pour en savoir + sur le cinéma contemporain iranien :
- Iran : Non au cinéma cosmétique de Jafar Panahi
- (08.12.2006)