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Iran : Derniers détails sur le transfuge Asghari
23.04.2007

Ali Reza Asghari, ex-membre du commando de l’attentat d’Amia, conseiller du ministre de la défense de Khatami, a disparu à Istanbul au début de l’année. Récapitulatif des rumeurs et de nouveaux éléments qui nous ont été communiqués sur cette défection rocambolesque.



Dans un premier temps après cette disparition, il a été dit que les Moudjahiddines du peuple (OMPI) l’avaient enlevé et livré aux autorités américaines en Irak, une nouvelle ni démentie ni confirmée et bien vite oubliée. Téhéran a de son côté dépêché une équipe dans son ambassade à Ankara pour tenter avec l’aide de turques de retrouver la trace du disparu.

Par la suite, la thèse retenue a été une demande d’asile politique déposée par Asghari auprès de plusieurs pays d’Europe Occidentale et des USA qui aurait permis à Asghari de rejoindre sa famille qu’il avait lui-même fait partir quelque temps auparavant. C’est le procédé afin que le régime des mollahs ne s’en prenne pas à la famille pour contraindre l’exilé volontaire à revenir. C’est à ce moment que les mollahs ont fait manifester devant l’ambassade turque à Téhéran des personnes qui prétendaient être sa femme et sa fille. Mais leurs récits étaient confus et les deux semblaient ne pas se connaître.

Il y a eu la même confusion sur son statut : actif ou retraité. Le régime qui ne contrôlait plus la situation hésitait entre les deux car chaque affirmation pouvait donner lieu à de nouvelles questions. Il était préférable que l’on ne le dise pas actif afin de minimiser sa connaissance du terrain. C’est pourquoi il est devenu officiellement retraité.

Or un retraité des Pasdaran ne peut quitter le pays au moins durant les cinq premières années de sa retraite sans autorisation express du ministère de l’information. Il était donc en mission ou quelque chose de similaire. Pour montrer l’absence de gène, Fars, une agence de presse du régime, très proche des Pasdaran, a publié une photo d’Asghari, mais retouchée sur Photoshop pour faire disparaître sa barbe.

Après avoir prétendu qu’il était à la retraite, après avoir effacé sa barbe, le régime a essayé plusieurs motifs pour justifier sa présence en Syrie puis en Turquie. Dans un premier temps, il était marchand d’armes, puis marchand d’huile d’olive et finalement il s’est trouvé qu’officiellement, du point de vue de la république Islamique d’Iran, Asghari était allé en Syrie pour un pèlerinage sur le tombeau d’une sainte (Zeynab).

Mais pour ce type de voyage la république islamique délivre des passeports de pèlerinage ne permettant qu’un aller-retour vers une destination durant un temps donné... alors comment serait-il rentré en Turquie avec ce document ?

Ce genre de question n’effleure pas les journalistes réformateurs iraniens. Le sujet est tabou comme tous les sujets qui dérangent, mais ils ont le droit de parler des sujets autorisés comme la diabolisation économique d’Ahmadinejad.

Qui est Ali Reza Asghari ?

Le plus célèbre disparu des Pasdaran, Asghari, est un homme étonnant. Le personnage est connu sous plusieurs noms : Ali-Reza Asghari ou Ali-Reza Asgari, ou encore Ahmad-Reza Asghari ou Ahmad-Reza Asgari mais aussi Mohsen Ranjbaran.

Asghari est (puisqu’il n’est pas à la retraite) un général de deuxième classe et un des commandants supérieurs des forces combinées générales des Pasdaran. Il a été aussi auparavant et durant trois ans au commandement des forces de la brigade Qods (branche internationale des Pasadran destinée -officiellement- à conquérir Jérusalem) et il a été en charge des missions dans les Balkans !

Chez les Pasdaran, il avait aussi en charge les achats d’armes à l’étranger et avait pour cela créé des dizaines de sociétés dans le monde pour servir de couverture à ses activités illégales.

C’est aussi en tant que conseiller du ministère de la défense qu’il était chargé du développement des missiles et les opérations internationales (terrorisme). En outre il s’occupait de l’achat des radars et des équipements de stabilisation pour missiles. C’est ainsi que les services suédois avaient pu le repérer alors qu’il était à Stockholm. Il était aussi conseiller d’une entreprise de produits électroniques qui passe en Iran pour être la plus performante au niveau technologique et qui n’a quasiment pour seul client que les Pasdaran.

Ce curieux personnage a auss été parmi les 8 responsables reconnus de l’Attentat d’AMIA.

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