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Le Monde | Dubaï, est la plaque tournante du commerce parallèle
30.03.2007

Près de 40 % des biens importés par Dubaï seraient réexportés en Iran. Cet émirat du Golfe, dont le dynamisme frappe tous les visiteurs, est une plaque tournante du commerce dans la région.



Mais son succès tient aussi au fait qu’il permet aux groupes américains (et surtout aux Britanniques - ndlr) de contourner l’embargo prononcé par leur gouvernement (et la loi d’Amato votée sous Clinton - ndlr) et d’envoyer leurs marchandises au coeur de Téhéran. Même des entreprises israéliennes écoulent leurs produits en Iran via Dubaï en masquant leur origine !

Car, au pays des ayatollahs, entrent nombre de biens prohibés par le régime : cosmétiques, lingerie, cigarettes américaines, DVD, ordinateurs portables, appareils photo numériques...

Dubaï est aussi un lieu pivot pour nombre d’exportations clandestines iraniennes vers les voisins. Essence, tapis, caviar, citrons, pistaches, abricots secs figurent parmi les produits revendus hors circuit officiel.

Les pêcheurs de Khorramchahr ou Buchehr vendent leur poisson directement au Koweït, leurs homologues de Bandar-e-Abbas à Oman. Au-delà de cette contrebande, les échanges entre l’Iran et Dubaï s’étendent aussi à des trafics criminels, liés aux drogues et aux armes (deux secteurs contrôlés par les Pasdaran - ndlr).

Cet émirat représente aussi une bouffée d’air pour les Iraniens. Avec 13 vols quotidiens déferlent à Dubaï des jeunes de la bonne société fuyant provisoirement le carcan de la République islamique. Le temps d’un week-end, la jeunesse dorée va en discothèque ou assiste au concert d’une pop star en exil.

Après la prise du pouvoir par les religieux, en 1979, l’émirat avait vu débarquer des milliers d’Iraniens, qui prospèrent aujourd’hui dans l’immobilier ou la restauration ( il s’agit non pas des exilés fauchés de 1979, mais des mollahs enrichis pendant la guerre Iran-Irak : l’essor de Dubaï ne date pas de 1979 mais de 1990- ndlr).

Avec l’élection de Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2005, il a connu un nouvel afflux de capitaux iraniens. Les sanctions votées samedi aux Nations unies pourraient accentuer cette tendance.

Yves Mamou

Par Yves Mamou sur ce site :
- Le Monde | Les bonnes affaires de la France en Iran
- (09.11.2006)

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