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Iran : Le point de vue d’un revenant nuisible, Ebrahim Yazdi
20.03.2007

Le quotidien Suisse le Temps a interviewé le plus célèbre prisonnier de l’Iran. Le régime des mollahs a missionné un certain nombre de ses fidèles pour qu’ils jouent les opposants et comme il se doit, ils ont même été emprisonnés afin qu’ils gagnent en crédibilité et qu’ils puissent après leur libération sillonner le monde et intervenir dans des universités anglosaxonnes. De temps en temps, le régime fait appel à leur service pour défendre le système en vigueur en Iran. Si c’est un opposant qui défend le régime, celui qui entend le message ne peut douter de la légitimité d’un tel régime. Aujourd’hui, dans ce rôle, nous retrouvons Ganji ou Ebadi, mais l’un des plus célèbres de ces charlatans et qui fait vraiment fantasmer les journalistes occidentaux est Ebrahim Yazdi, âgé de 76 ans aujourd’hui. Il fut l’un des « ministres des Affaires étrangères » de la République islamique au sein du gouvernement provisoire, gouvernement qui fut responsable de milliers de meurtres et de viols.



Yazdi fait partie des « américains » de la révolution islamique (on peut également citer : Amir Entezam, et Ali Mohammad Seyfpour dit Shahin Fatemi qui a infiltré les milieux de l’opposition depuis le début de la révolution). Ce sont des personnages sélectionnés par l’équipe de Brzezinski pour faire réussir la transition vers un régime pleinement islamiste. Membre du Conseil de la Révolution, Yazdi avait pour mission de démanteler l’armée et d’éliminer les forces nationales iraniennes. En remettant la liste de 100 personnes (désignées par Brzezinski) au mollah Khalkhali, il réclama les premières exécutions des personnages clefs du régime. Avec la collaboration de Khalkhali, des tribunaux révolutionnaires et les gardiens de la révolution, Yazdi réussit à supprimer les principales personnalités du pays. Il est de ce fait étonnant de le voir se présenter comme un modéré, un moderne en lutte contre le rétrograde Ahmadinejad. Quand Ahmadinejad était le finisseur des fusillés agonisant, c’était Yazdi qui signait les ordres d’exécution. Yazdi a toujours été proche de Rafsandjani. Quand ce dernier s’est retrouvé accablé par un mandat d’arrêt international, il a fait élire Khatami au poste de président. Aussitôt, Yazdi s’est rangé au côté de Khatami.

Avant la révolution, Ebrahim Yazdi avait eu une longue carrière de militant islamiste dans des associations estudiantines islamistes Nord américaines. Il était alors officiellement professeur en pathologie et pharmacologie d’une école privée de médecine du Texas, le Baylor College.

Selon le Temps, sa critique du pouvoir actuel est acerbe. Il est intéressant de lire cet entretien car Yazdi aligne les inepties et le journaliste du Temps écoute religieusement.

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Le Temps | Jeudi, le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que le Conseil de Sécurité des Nations unies n’a « aucune légitimité » pour imposer ses vues à l’Iran. Depuis son arrivée au pouvoir, il multiplie les déclarations incendiaires. Partagez-vous sa manière de se profiler sur la scène internationale ?

- Ebrahim Yazdi | A l’époque de Khomeiny, la politique étrangère de l’Iran était menée par des intellectuels musulmans, souvent éduqués à l’étranger et qui avaient compris la mentalité occidentale (il parle de lui-même). Aujourd’hui, Mahmoud Ahmadinejad ne comprend pas l’Occident. Il nie l’Holocauste. Dites-moi en quoi cette prise de position sert nos intérêts nationaux. Idem dans le dossier nucléaire. Les autorités iraniennes feraient bien de tourner sept fois leur langue avant de parler.

Notes IRAN-RESIST | Voici la liste des ministres des affaires étrangères (mae) du régime des mollahs et on ne peut y voir des personnages qui comprenaient l’occident.

- Karim Sanjabi (14 février 1979 – 15 avril 1979),
- Mehdi Bazargan (16 au 21 avril 1979, mae prov. puis 1er Ministre – auteur de l’art de se laver à la manière islamique),
- Ebrahim Yazdi (22 avril 1979 – 6 novembre 1979),
- Abolhassan Banisadr (12 au 29 novembre 1979, 1er président du régime, banni et exilé, allié provisoire de Radjavi et actuel rédacteur du mensuel « Révolution Islamique »),
- Sadegh Ghotbzadeh (30 nov. 1979 – Août 1980, proxénète à Paris avant la révolution, mais aussi trafiquant, banni par Khomeiny puis fusillé),
- Mohammad Karim Khodapanahi (Août 1980 – 11 mars 1981 mae provisoire),
- Mohammad Ali Rajai (11 mars 1981 – 15 août 81, vendeur à la sauvette, mae prov. puis 1er Ministre),
- Mir-Hossein Mousavi (15 août 1981 – 15 décembre 1981),
- Ali Akbar Velayati (15 déc. 1981 – 20 août 1997, terroriste sous mandat d’arrêt int.),
- Kamal Kharrazi (20 août 1997 – 24 août 2005) et,
- Manouchehr Mottaki (24 août 2005 – maintenant, terroriste & preneur d’otages)

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Que sont ces intérêts nationaux ?

- La politique étrangère doit être la continuation de la politique stratégique intérieure. Si on veut être sérieux, on doit mener une politique intérieure axée sur le développement et avoir une politique extérieure qui permette d’attirer des investissements étrangers. Le pays comprend une population dont 70% est âgée de moins de 30 ans. Il est nécessaire de créer un million d’emplois par an.

Notes IRAN-RESIST | Y’a qu’à ! Yazdi oublie que la révolution a dévasté l’Iran et détruit son économie. Il oublie que son idole, Khomeiny, disait : « l’économie est bonne pour les ânes ». [1]

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Avec sa diplomatie, qui souffle simultanément le chaud et le froid, l’Iran a baladé la communauté internationale pendant plus d’un an. C’est en soi un grand succès.

- Toute diplomatie qui se respecte repose sur un plan stratégique. Celle que mène le président Ahmadinejad peut permettre d’engranger des succès à court terme. Mais à long terme, elle est vouée à l’échec. L’Iran a réussi le prodige de créer le consensus contre lui. Initialement, l’Europe n’était pas prête de suivre les Américains par rapport à Téhéran. Aujourd’hui, c’est chose faite. Même la Russie et la Chine se rallient au consensus.

Notes IRAN-RESIST | Yazdi oublie son propre bilan : avoir été le ministre des affaires étrangères d’un régime qui a pris en otage les diplomates d’un autre pays. Cependant, en vieux charlatan qu’il est, il ne remet pas en cause le programme nucléaire (il n’est pas autorisé à le faire en tant que faux opposant), il remet seulement en cause la stratégie pour tromper le Conseil de Sécurité. A la question précédente, il décrétait que l’on devait créer un million d’emplois par an mais sans préciser que la protection chinoise a eu le contre coup de l’octroi du secteur textile de l’Iran à ce pays et que la protection des russes a eu le contre coup d’aliéner l’Iran aux produits bas de gamme russes. Le programme nucléaire que Yazdi ne remet aucunement en cause a ruiné le pays et l’a empêché d’investir dans le renouvellement de ses infrastructures. Comme tous les faux opposants, le discours de Yazdi est tronqué et par conséquent illogique.

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On décrit l’Iran comme une superpuissance régionale. Rêve ou réalité ?

- Déjà sous le Shah l’Iran occupait une position géostratégique très importante. Aujourd’hui, l’Iran est un pays de 70 millions d’habitants, qui regorge de ressources naturelles et dispose d’une population très éduquée. L’Iran ne veut donc pas devenir, elle est une puissance. Personne ne peut ignorer ce pays, pont entre l’Asie et le Moyen-Orient. C’est là que je ne comprends pas les Etats-Unis. Dans leur projet de grand Moyen-Orient, ils n’ont pas jugé nécessaire de coopérer avec l’Iran.

Notes IRAN-RESIST | Et dire que ce personnage a été le ministre des affaires étrangères de l’Iran ! L’Iran a une position stratégique en raison de sa position sur la carte, ceci est indépendant de son régime. Ce qui est en cause est le rôle régional de l’Iran. Or du temps du Shah, l’iran avait pour voisin l’URSS et par sa politique il contenait la Russie Sovétique tout en obtenant auprès des Russes certaines usines que les américains refusaient de vendre à l’Iran (comme des aciéries). Par sa diplomatie, le Shah a réussi à contenir l’Irak tout en évitant un affrontement armé et il a contribué au rapprochement entre l’Egypte de Sadate et Israël, en prenant soin de ne pas être visible pour ce que devinrent plus tard les accords historiques de Camp David, premiers accords dans le conflit israélo-arabe.

Les iraniens éduqués dont parle Yazdi sont les vestiges du régime du Shah et non le résultat des livres scolaires du régime des mollahs et les discours xénophobes de Khomeiny à Ahmadinejad. Et encore plus grave, si la révolution islamique n’avait pas eu lieu en Iran, avec la chute de l’empire soviétique, l’Iran aurait pu devenir un pôle de laïcité et de modernité, au lieu de cela, il est la source du terrorisme islamique et de l’instabilité en Irak et au Liban. C’est dans ce contexte que Yazdi se plaint de l’absence de coopération des Américains avec l’Iran !

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Quel rapport entretient l’Iran avec la modernité ?

- La modernité n’est pas un symbole superficiel alimenté par la télévision occidentale. Elle doit reposer sur des éléments fondamentaux, le développement social, économique et culturel. Elle n’est pas non plus un concept qu’on implante tel quel. L’Iran doit se l’approprier lui-même. La notion de droit de la personne, qui s’impose aujourd’hui, change la donne. Les Iraniens s’interrogent désormais : la démocratie est-elle compatible avec l’islam. Pour moi, la réponse est clairement oui, mais plusieurs musulmans pensent qu’elle est un blasphème. Les deux clans sont voués à s’affronter.

Notes IRAN-RESIST | Comme nous l’avons dit plus haut, Yazdi n’est pas autorisé à aborder ce genre de sujet et il a lui-même participé à une révolution hostile à la modernisation et la laïcisation de l’Iran. Comme tous les faux opposants ou dissidents du régime, il pense que la modernité n’est pas liée à une éducation de la modernité mais une évolution. En réalité, leur formulation est intelligente mais fausse car une société ne peut pas évoluer sans des universités ouvertes aux idées modernes. La modernité ne vient pas de la rue mais des penseurs. Or ceci est incompatible avec le régime des mollahs (et ses universités islamiques) donc on l’évacue et on le remplace par une formule sans contenu. De plus, cette formulation (la modernité et la démocratie doivent reposer sur le développement social, économique et culturel) laisse penser que la solution est d’entretenir des relations commerciales avec l’Iran ! Tout dans le discours des faux opposants est calculé pour répondre à des besoins précis du régime.

Actuellement, on s’approche des sanctions : le régime diffuse des messages subliminaux afin que les relations commerciales ne cessent pas et qu’il ne se retrouve pas isolé. D’où ce discours précis de Yazdi qui établit un parallèle entre le peuple et le pouvoir. Le peuple est éduqué donc le pouvoir l’est aussi, le peuple est évolué c’est parce que le pouvoir évolue. Ainsi de fil en aiguille, en parlant d’une modernité absente, on glisse vers la compatibilité de l’Islam et la démocratie. Le rôle des faux opposants est de peindre des paysages sociaux inexistants. Actuellement, les Iraniens ne se posent pas la question de compatibilité de l’Islam avec la démocratie, ils attendent la chute des mollahs pour vivre sans contrainte.

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Pour le pouvoir actuel, la démocratie est-elle un blasphème ?

- L’administration Ahmadinejad est antidémocratique. Elle ne respecte pas plusieurs articles de notre Constitution : la liberté des partis politiques, de rassemblement et de la presse, ou encore l’égalité homme-femme. Nous avons pourtant signé la Déclaration universelle des droits de l’homme, les lois iraniennes ont intégré plusieurs conventions internationales, le président doit les respecter.

Notes IRAN-RESIST | L’administration Ahmadinejad est antidémocratique : ceci serait vrai si le président avait des pouvoirs dans le régime des mollahs. Le président n’a aucun pouvoir, mais cette formulation est très américaine. Ce discours ne s’adresse qu’aux médias occidentaux. Il n’y a pas d’administration Ahmadinejad ! C’est Rafsandjani qui décide et c’est écrit dans la constitution. Yazdi est un menteur, mais celui qui l’interroge l’est également puisqu’il fait semblant d’y croire et diffuse ses mensonges. C’est le quotidien le Temps qui avait révélé l’étendue du pouvoir de Rafsandjani, quand Serge Michel était son correspondant en Iran.

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Avez-vous vous-même subi la répression du gouvernement ?

- Trois livres que j’ai écrits ont été censurés. De plus, mon parti, le Mouvement de la liberté de l’Iran, a vu ses bureaux confisqués, les forces de sécurité ont exercé une forte pression sur lui, des membres ont été emprisonnés.

Notes IRAN-RESIST | Mouvement de la liberté de l’Iran (mais islamiste). Quels étaient les sujets des livres ? …. Sous le régime des mollahs, la confiscation d’un ouvrage même avec des pages blanches équivaut au prix Pulitzer. D’autres faux opposants ont aussi écrit des livres que personne n’a lus, mais qu’importe, l’objectif est d’ameuter les ONG et de redonner une actualité à des personnages oubliés du régime. A l’issue de cette intervention, aucune critique n’a été formulée sur le programme nucléaire du régime, sur la corruption, la pauvreté, sur la toxicomanie insensée des jeunes, la prostitution, la condition des femmes, la lapidation, les amputations, le mariage des filles à 9 ans, et ce clown de Yazdi a eu le culot de se poser en défenseur de la démocratie !

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| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |

[1Khomeiny, disait : « l’économie est bonne pour les ânes » | C’est d’ailleurs pourquoi nous attribuons des bonnets d’ânes aux journalistes qui font du business en se mettant au service des mollahs ! Bonnet d’âne ! |