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Le Monde | Une deuxième résolution onusienne pourrait ne pas inclure de nouvelles sanctions 21.02.2007 Par Natalie Nougayrède | Le délai de soixante jours accordé à l’Iran par le Conseil de sécurité de l’ONU pour que ce pays suspende ses activités nucléaires controversées a expiré, mercredi 21 février, sans que Téhéran ait manifesté, sur le fond, la moindre intention d’infléchir sa position. La rencontre tenue mardi à Vienne entre le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, et le négociateur iranien, Ali Larijani, n’a rien apporté de nouveau à ce sujet. M. Larijani a mis en garde les Etats-Unis, qui ont accru leur pression sur l’Iran notamment au moyen d’un déploiement militaire dans le Golfe. « S’ils entrent dans le ring de boxe, ils auront des problèmes », a dit l’officiel iranien. Plus tôt dans la journée, le président Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré que son pays n’accepterait de suspendre l’enrichissement d’uranium qu’à la condition que les pays occidentaux en fassent autant. A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, a réagi par la dérision : « Croyez-vous vraiment que c’est une offre sérieuse ? » Dans un rapport qu’il doit prochainement transmettre au Conseil de sécurité, le directeur de l’AIEA devait constater la poursuite des travaux d’enrichissement en Iran, ainsi que les multiples manquements de Téhéran à ses obligations au regard du traité de non-prolifération (TNP). Le refus iranien d’obtempérer sur la suspension ouvre en théorie la voie à de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité, après celles votées le 23 décembre 2006, avec l’assentiment de la Russie et de la Chine. Une nouvelle résolution sera préparée à l’ONU, indique-t-on dans l’entourage du président français, Jacques Chirac, mais ce texte ne devrait pas comporter de sanctions supplémentaires. Il consisterait à préciser certaines des dispositions prises à l’encontre de l’Iran, portant notamment sur les entités ou personnes visées par des sanctions. WWW.IRAN-RESIST.ORG L’objectif serait avant tout de réitérer l’unité de la communauté internationale, considérée comme le seul élément à même de convaincre les Iraniens qu’il faut revenir à la table des négociations dans les conditions fixées par l’ONU. Après avoir critiqué la résolution 1737 du 23 décembre, qui a frappé les secteurs balistique et nucléaire iraniens de sanctions ciblées, les Etats-Unis ont fait le constat, se réjouit-on côté français, que cette étape s’était révélée plutôt efficace. Les experts observent un repli de certaines banques travaillant avec l’Iran, et une frilosité accrue des investisseurs internationaux, alors que Téhéran a besoin de fonds et de technologie pour préserver ses capacités d’exportations de pétrole. Il est cependant difficile d’établir ce qui, dans ce constat, relève des sanctions votées à l’ONU, et ce qui relève des mesures financières unilatérales prises par les Etats-Unis contre l’Iran - dans lesquelles les gouvernements européens ne souhaitent pas être entraînés. Toujours est-il que l’entourage de M. Chirac s’est efforcé ces derniers temps d’attirer l’attention des responsables américains sur ce qui est perçu comme un changement de climat à Téhéran. Il est question d’un affaiblissement politique de Mahmoud Ahmadinejad, et d’un retour en force des pragmatiques emmenés par l’ancien président, Ali Akbar Hachémi Rafsandjani. Mais certains diplomates font aussi observer que, depuis 2003, à chaque échéance diplomatique délicate, l’Iran s’est efforcé de modérer son langage, et de miser sur les Européens et les Russes, contre les Américains. L’Elysée, qui a envisagé d’envoyer un émissaire en janvier à Téhéran, espère maintenant une relance des discussions entre Européens et Iraniens, auxquelles pourraient éventuellement être associés les Russes. WWW.IRAN-RESIST.ORG |