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Le Monde | Huit pays arabes aux côtés des Etats-Unis contre l’Iran 18.01.2007 Même s’il n’est pas nommé, l’Iran est le principal Etat visé par l’appel lancé, mardi 16 janvier, par les Etats-Unis et huit pays arabes à « la non-ingérence dans les affaires intérieures irakiennes ». Cet appel a été lancé au terme d’une réunion qui a réuni au Koweït la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et les chefs de la diplomatie du groupe dit des « 6+2 », c’est-à-dire les six monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ainsi que l’Egypte et la Jordanie. Mme Rice était venue solliciter leur soutien et leur contribution à la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie américaine en Irak. De l’avis de tous les participants, l’ingérence iranienne est un important facteur de déstabilisation. Le souhait, exprimé dans le communiqué commun, de soustraire l’Irak aux affrontements entre « des pouvoirs régionaux ou internationaux » traduit néanmoins la crainte des Etats arabes de voir ce pays devenir le champ de bataille privilégié du conflit ouvert entre Washington et Téhéran. Conflit qui concerne aussi bien l’Irak lui-même que le programme nucléaire iranien ou le soutien de Téhéran au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien. Les pays arabes, plus particulièrement les six monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Oman, Emirats arabes unis, Bahreïn et Qatar) sont pris entre l’enclume iranienne et le marteau américain. Ils sont tributaires des Etats-Unis pour leur défense, et ils sont soumis aux pressions de la République islamique qui les a déjà mis en garde contre toute alliance avec les Etats-Unis qui serait dirigée contre elle. Le message a été transmis sur tous les tons ces dernières semaines. « Les Etats de la région sont tous musulmans (...) et tous les musulmans doivent aujourd’hui plus que jamais se solidariser pour faire face aux autres (les Américains) qui sont des occupants et qui tentent de semer la discorde pour justifier leur propre présence », a déclaré, mardi soir, le président Mahmoud Ahmadinejad dans un entretien à la télévision satellitaire Al-Arabiya. Quarante-huit heures plus tôt, Ali Larijani, conseiller à la sécurité nationale de la République islamique était allé remettre au roi Abdallah Ben Abdel Aziz d’Arabie saoudite un message, dont la teneur serait de la même eau que celui que Manouchehr Mottaki, ministre des affaires étrangères iranien, avait transmis une semaine plus tôt aux Emirats arabes unis. Gare au « piège » qui entraînerait « la dislocation de la oumma musulmane », avait déclaré M. Mottaki. Autant de déclarations qui sont de pâles copies de propos tenus à la fin décembre par l’ayatollah Ali Khamenei, Guide de la République islamique. Dans un message aux pèlerins iraniens à l’occasion du début du pèlerinage musulman, il avait qualifié de « mercenaires criminels » tous ceux qui s’allient aux Américains contre, selon lui, le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien, « le gouvernement irakien issu (de la volonté) du peuple », ou encore, dans une allusion au roi Abdallah II de Jordanie, ceux qui s’alarment du danger d’un « croissant chiite » qui monterait en puissance. (Apparemment, nous n’avons pas entendu la même chose que Mouna Naïm : Les propos tenus à la fin décembre par l’ayatollah Ali Khamenei). Les « 6+2 » à écrasante majorité sunnite ont par ailleurs approuvé « les objectifs » de la nouvelle stratégie américaine en Irak », tout en soulignant, comme l’a fait le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al Fayçal, que « la mise en oeuvre de cette stratégie relève des Irakiens ». Manière de signifier la défiance qu’inspire aux pays arabes le 1er ministre irakien Nouri Al-Maliki, jugé peu désireux de réprimer les milices chiites, d’oeuvrer à la réconciliation nationale et d’associer les sunnites à la définition de l’avenir de leur pays. Autrement dit, de faire le jeu de l’Iran. M. Maliki n’est pas seul en cause. Il est souhaitable que « des amendements soient apportés à la Constitution irakienne » de manière à garantir, entre autres, « l’égalité entre tous les citoyens et une équitable distribution des richesses », a ajouté le prince. Le système fédéral instauré par la Constitution lèse les sunnites.
Mouna Naïm
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